Le commerce de la Bétique au Ier siècle de notre ère. - article ; n°1 ; vol.10, pg 11-123
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Archaeonautica - Année 1990 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 11-123
113 pages

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Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 73
Langue Français
Poids de l'ouvrage 28 Mo

Extrait

Bernard Liou
Claude Domergue
Le commerce de la Bétique au Ier siècle de notre ère.
In: Archaeonautica, 10, 1990. pp. 11-123.
Citer ce document / Cite this document :
Liou Bernard, Domergue Claude. Le commerce de la Bétique au Ier siècle de notre ère. In: Archaeonautica, 10, 1990. pp. 11-
123.
doi : 10.3406/nauti.1990.904
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/nauti_0154-1854_1990_num_10_1_904COMMERCE DE LA BETIQUE LE
AU 1er SIÈCLE DE NOTRE ÈRE. L'ÉPAVE SUD-LAVEZZI 2
(BONIFACIO, CORSE DU SUD)
par Bernard LIOU et Claude DOMERGUE
L'épave Sud-Lavezzi 2 est située en plein milieu archéologique, toute la richesse pour le premier siè
des bouches de Bonifacio, à moins d'un km dans cle4; le plus précoce jusqu'alors, puisque sensible
l'Est de la tourelle de Lavezzi, par fond de 42 m. ment antérieur (de dix ans, de vingt ans ? ou même
En l'espace de quatre ans, trois épaves antiques ont un peu plus ?) à ce point de référence.
été découvertes dans cette zone, à peu près équi-
Une première intervention, pour expertise et saudistantes de l'écueil auquel elles doivent leur nau
vetage d'urgence, de la DRASM avec YArchéonaute, frage : Sud-Lavezzi 2 est un peu au Ν de Sud-Lavezzi
eut donc lieu, du 30 octobre au 10 novembre 1978. 1, navire chargé d'amphores de Lusitanie du IVe siè
Elle fut suivie de trois campagnes, du 8 au 23 mai cle ap. J.-C.1, et un peu au Sud de Sud-Lavezzi 3, 1979, du 27 mai au 23 juin 1980 et du 12 octobre chargée d'amphores du Ν de l'Espagne au début du au 5 novembre 198 15. Il s'est donc agi d'interven- Ier siècle de notre ère2. Cette dénomination leur a été
attribuée pour les distinguer des épaves situées un
4. D. Colis, R. Etienne, R. Lequément, B. Liou, F. Mayet, peu plus au N, dans l'archipel des Lavezzi et tout L'épave Port-Vendres II et le commerce de la Bétique à près de l'île de ce nom, baptisées Lavezzi 1,2,3, Γ époque de Claude (Archaeonautica, 1), Paris, 1977. etc. (cf. la carte de la Fig. 1). 5. L'Archéonaute était commandé en 1978-1979 par le maît
re principal Adrien Négrel, en 1980 et 1981 par le maître prin
Déclarée en juin 1978, l'épave avait été en fait cipal Patrick Lespagnol. La DRASM a été représentée par
Bernard Liou, directeur, Guy Dauphin et André Vicente lors découverte quelques mois plus tôt et soumise à un
des quatre campagnes, Jean Courtin, co-directeur scientifique pillage lamentable et vigoureux, réprimé par la Gen pour la préhistoire en 1978, Patrick Grandjean (1978), Robert darmerie maritime. Elle a été connue d'abord de la Lequément (1978 et 1979), Luc Long (1979 et 1980), Hélène
Direction des Recherches archéologiques sous-mar Bernard (1978 et 1979). Dali Colis (Université de Perpignan)
a participé à toutes les campagnes. Philippe Foliot (centre Caines par le matériel saisi, dont l'expertise et la garde
mille Jullian, Université de Provence-CNRS) a été présent delui ont été confiées : un premier lot de 33 amphores puis 1979. Gérard Bruhlmann (1979), Martine Corsi-Sciallano et 11 lingots de cuivre; c'était assez pour en (1981), Francis Curel (1979 et 1980), Dominique Ierardi (1980
comprendre l'origine (le Sud de l'Espagne, la Béti- et 1981), Benoît Marie (1979), Frédéric Osada (1981) ont par
ticipé aux travaux, auxquels ont chaque fois contribué deux que), la date approximative (nous avons dit d'abord
plongeurs professionnels de l'entreprise SERMAR de Six- 20-40, puis 10-303 : nous verrons que le naufrage Fours: Gérard Delagarde (1978), Jean- Yves Le Nair (1978, doit en fait se situer dans la décennie 20-30) et l'in 1979, 1980), Patrice Boncinelli (1979), Christian Dubois (1980
térêt : un jalon dans l'histoire du commerce de la et 1981), Jean-Claude Duval (1981).
L'illustration de ce mémoire a pour auteurs, en ce qui Bétique sous le Haut-Empire, dont l'étude de l'épave
concerne les photographies sous-marines, Philippe Foliot et Port-Vendres 2 venait de nous révéler, sur le plan aussi Dali Colis et Frédéric Osada; les photographies d'objets
sont de Antoine Chéné, Philippe Foliot et Gérard Reveillac
1. B. Liou, Informations archéologiques : recherches sous- (Centre Camille Jullian, CNRS, Aix) et Bernard Liou. Les des
sins des amphores sont dus à Jean-Jacques Martin (vacataire marines, dans Gallia, 40, 1982, p. 437-444.
DRASM), Michel Rival (Centre Camille Jullian, CNRS), ceux 2. Ibid., p. 446-450 et M. Corsi-Sciallano, B. Liou, Les
épaves de Tarraconnaise à chargement d' amphores Dresse l 2-4 de la céramique de bord à Lucien Rivet, ceux des lingots de
plomb à Claude Domergue et Bernard Liou, ceux des lingots (Archaeonautica, 5), Paris, 1985, p. 130-144.
de cuivre, et leurs photos, à Anne Lamy et Bernard Liou; le 3. Chronique citée de Gallia, 40, 1982, p. 442-447; cata
plan du site à Dali Colis, Luc Long et Jean-Marie Joulain (Inslogues Archéologie sous-marine, Arles 83, n° 19-31, et Archéol
titut de recherches sur l'architecture antique, CNRS, Aix), qui ogie de la France, Trente ans de découvertes, Paris, 1989,
n° 194, p. 331. a dessiné aussi la carte de la Fig. 1. υ COMMERCE DE LA BÉTIQUE AU Ier SIÈCLE DE NOTRE ÈRE. L'ÉPAVE SUD-LAVEZZI 2 13 LE
tions rapides plutôt que de fouille en bonne et due Le travail sera consacré, d'une part, à l'examen
forme, pour deux sortes de raisons essentielles et de l'ensemble du gisement (Fig. 6)6 : repérage d'une
convergentes : l'urgence du sauvetage d'un matériel extrémité, au NE, avec la quille, large de 0,18 m,
archéologique menacé de pillage et de disparition à et le départ des bordés, qui forment avec elle un an
bref délai, et, d'autre part, les difficultés inhérentes gle très aigu; découverte dans cette zone de frag
au site, l'un des plus inconfortables de Méditerra ments de petite céramique, en majorité de l'arétine,
née : disons que quatre jours de beau temps y sont qu'on ne retrouvera nulle part ailleurs sur l'épave;
le plus souvent suivis d'autant de jours de tempête; évaluation de la longueur maximale conservée du na
le courant est alors si violent, même par 42 mètres vire : pas plus de 23,80 m, distance qui sépare, en
de fond, qu'on trouve, une fois la mer redevenue man direction du SO, cette extrémité d'un gros rocher
iable, la partie du gisement qu'on avait dégagée vertical interdisant que les vestiges se poursuivent
presque entièrement réensablée, et le travail à re plus loin.
faire. Aussi bien avions-nous décidé, une fois faite On s'est attaché également à la récupération des
l'expertise de 1978, de concentrer nos efforts sur un lingots de cuivre de cette zone NE, probablement
objectif précis, l'étude de la cargaison de lingots de l'arrière du navire, dont les piles étaient disposées
plomb : ils avaient, de toute évidence, et eux seuls, entre les amphores à saumure : 135 lingots furent
échappé au pillage; on pourrait sans doute connaître alors récupérés.
leur nombre exact et examiner avec précision leur
On a enfin procédé à un sondage, vers le centre chargement sur le fond de la cale, ce qu'aucune
présumé de l'épave, qui a permis de découvrir sous fouille d'épave n'avait permis jusqu'alors.
les amphores inclinées vers ΓΕ et rangées en une
seule couche, des membrures perpendiculaires à la
La campagne de 1978 quille, ainsi que trois saumons de plomb disposés
bout à bout parallèlement à l'axe du navire. Nous
n'en avons pas dégagé davantage, mais nous nous
La première intervention, entre le 30 octobre et sommes assurés que ces lingots n'étaient pas seuls.
le 10 novembre 1978, fut donc très brève, mais bé Nous avons également relevé l'orientation exacte de
néficia de conditions météorologiques exceptionnel l'épave : 55/235°.
lement bonnes : six journées et demie purent être
consacrées au travail sur le site, contre une seule La campagne de 1979 journée perdue pour cause de mauvais temps. Bien
que personne parmi nous ne connût le site, le point Elle a connu des conditions très défavorables : sur par longitude/latitude dont nous disposions était si 19 jours, quatre ont été perdus pour le travail sur le précis et notre commandant si habile qu'en deux site, deux écourtés; cinq se sont déroulés dans des heures à peine nous avons trouvé le gisement. C'est- conditions trè

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