La lecture à portée de main
Description
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Publié par | bibebook |
Nombre de lectures | 36 |
EAN13 | 9782824712024 |
Licence : | Libre de droits |
Langue | Français |
Extrait
P A U L AD AM
LE CON T E F U T U R
BI BEBO O KP A U L AD AM
LE CON T E F U T U R
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1202-4
BI BEBO OK
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– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
les ler es de son oncle le dessein d’unir
P hilomène au commandant de Chaclos. L’ang oisse e xtrême quiP le prit alor s au cœur l’étonna d’ab ord. Sa cousine comptait cinq
ans de plus que lui. En outr e , elle avait un caractèr e grav e , et elle agré erait
certes mal les turbulences du cor nee aux Guides qu’il était.
Mais, à l’ encontr e de ces raisonnements et à mesur e que le colonel,
p ar sa cor r esp ondance , dissip ait l’ esp oir d’une nég ation, P hilipp e apprit
à connaîtr e la douleur . L’imag e de la jeune fille v eilla sans pitié sur la
tortur e de son esprit amour eux.
Maintenant, le v oici sans for ce , étendu contr e les coussins du wag on.
A v e c hébétude , il suit les maigr es allur es du commandant aentif aux
cent p etits cartons rapp ortés de la capitale , et qui r enfer ment les cade aux
de corb eille . Comment ne s’ap er çoiv ent-ils p as de son désesp oir , ni cet
homme , ni le colonel ? Comment ne le vir ent-ils p as blêmir , lor squ’ils
entrèr ent au mess des Guides en brandissant la p er mission obtenue de son
1Le conte futur Chapitr e I
g énéral « p our assister à un mariag e dans la famille ? »
Ils ne r emar quent rien, ni l’atr o ce crisp ation du sourir e p ar le quel il
rép ond à leur s phrases jo y euses, ni la sueur qui glace ses temp es, le cuir
de son b onnet de p olice .
Le colonel commence même à dor mir en p aix.
A ux p ortièr es le p ay sag e dér oulé lui pré cise dans le souv enir les
heur es de ce même v o yag e fait naguèr e av e c elle . Son oncle était v enu
le cher cher à l’École militair e après les e x amens de sortie , et, durant ce
v o yag e , elle lui était app ar ue ainsi qu’une âme e xtraordinair e , instr uite
en toutes les sciences et p ortant sur le monde des jug ements inaendus.
— Oui, rép ond le commandant, des jug ements inaendus. Elle a tout
étudié , n’ est-ce p as, r e cluse dans ce fort où l’aache la situation de son
pèr e . . . Il n’y a plus un mur , chez elle , qui ne soit tapissé de liv r es. . .
— V oici le centr e de notr e p atrie , mon commandant, v ous l’a-t-elle
appris. . . ici même , où le sol fer r ugineux se ré vèle p ar cee p ente soudaine
sur gie de vant les bâtisses plates des fabriques. . .
— Le cœur de notr e république du Nord ? V o y ez, comme il monte , ce
sol, v er s le pâle fir mament de br umes. Il r e couv r e , p eu à p eu, sur l’horizon
les tour s fumantes des distilleries et des for g es.
— Elle v ous a confié son amour p our les p auv r es ?
— Elle a un e xtraordinair e amour p our les p auv r es.
— Ici, disait-elle , sur la hauteur , le pâtr e vit plus heur eux p ar ce que
la masse des ter r es abat le son des clo ches industrielles, l’app el à la
souffrance quotidienne des tr oup e aux ouv rier s. . .
— C’ est une âme élue , P hilipp e , une âme élue . . . Pour rai-je lui valoir
assez de b onheur ?
Ils s’ e x aminèr ent ; ils é coutèr ent leur silence .
— Le plate au ! dit le commandant.
Là , le sol semblait av oir b ondi tout à coup hor s des plaines br unes de
lab our , et av oir entraîné dans ce saut des falaises de craie , d’inaccessibles
r o ches, des touffes de sapins et de b oule aux, des p ans de prairie , un b ois
entier de hêtr es, même quelques villag es blois dans des cavités pleines
de fougèr es et d’y euses.
— A v ez-v ous connu sa mèr e ?
2Le conte futur Chapitr e I
— Non, mon commandant, je n’ai p as connu sa mèr e . Elle est morte
si jeune !
— . . . P hilomène lui r essemble d’âme . Sa mèr e contemplait toujour s
son idé e de Dieu ; elle contemple aussi la douleur du monde . . .
— Le Christ, le même Christ sous ses deux for mes. . .
— D es my stiques !. . . T enez, v oici le plate au qui s’étale p ar dessus le
p ay s. . . La ter r e est r oug e de matièr es fer r ugineuses. . .
— Ah ! ah !. . . Le fer ne fait-il p as couler le sang, tout r oug e . . .
— N’ empê che ! La ter r e est si r oug e que les g ens, à for ce d’y p einer ,
en ont pris la couleur . . .
— Oh ! je compr ends. . . Elle v ous l’a dit aussi, cee chose ; qu’ici les
p etits enfants p ortent déjà sur leur cor ps r oug e le blason du métal
disp ensateur de leur e xistence .
— P hilipp e , p our quoi cee amertume dans v otr e v oix ?
— Pour rien, commandant. . . p our rien. . . Nous ar riv ons à la contré e
des Hauts-Four ne aux, et des cor ons pleins de p euple , et des donjons
flamb o yants.
— Reg ardez ; cela for me un grand cer cle étendu selon un p érimètr e
fix e .
— Sous les canons de la cité o ctog one dont v oici, à ras de ter r e , les
r emp arts.
— Il faut de la pr udence , P hilipp e , av e c ce p euple de p auv r es ; car il lui
ar riv e de s’ e x asp ér er .
— D escendons-nous ? Nous nous pr omèner ons de vant les p etites
maisons si closes, où habitent les familles des magistrats, des p er cepteur s, des
fonctionnair es. . . que sais-je ? . . .
— Ré v eillez-v ous, colonel. . . arante minutes d’ar rêt p our la douane . . .
Nous allons nous dég ourdir les jamb es. . .
— Hé quoi ! fit le colonel. . . Sommes-nous à la fr ontièr e ?
— Peu s’ en faut. . . v ous le sav ez bien : v oici la der nièr e station avant
le Fort.
— Diable . . . T enez : à g auche , la maison en briques r oug es. . . où l’ on
ap er çoit des prime vèr es dans le p etit p arter r e , hein ? . . . C’ est la demeur e
du b our r e au. . .
3Le conte futur Chapitr e I
— Ah ! ah !. . . la demeur e du b our r e au. . . Il y a b e aucoup d’assassins
p ar ce qu’ on mang e p eu.
— Et puis le p euple manque de distractions. . .
« A u fait, p ense P hilipp e , si rien n’altèr e les traits de ma face , ni ne
dé cèle ma douleur à leur s y eux, c’ est que je m’ e x agèr e ma souffrance . . . Il
faut cr oir e que le malheur ne m’accable p as. . . P