Le Cours municipal des chauffeurs-mécaniciens de Lille, 1858-1939. Une expérience professionnelle d adultes - article ; n°1 ; vol.66, pg 137-158
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Cours municipal des chauffeurs-mécaniciens de Lille, 1858-1939. Une expérience professionnelle d'adultes - article ; n°1 ; vol.66, pg 137-158

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Histoire de l'éducation - Année 1995 - Volume 66 - Numéro 1 - Pages 137-158
The study of adult vocational training in the 19th century is still underestimated in historical studies. Yet, it is a reality, especially in the second half of the century. The municipal course for engine-drivers in Lille is a good illustration of that.
Founded in 1858 on the initiative of a scholar society, its aim is to train workers who are skilled to drive steam-engines; the course does not get a substantial financial aid from the local employers. It closes down in 1863. Its reopening in 1864 is due to a workers' initiative. Its durability and success is ensured thanks to the town-council take-over. The teaching is both theoretical and practical and assessed by exams which are appreciated by the labour market. The average age of the pupils decreases till the 1910s ; they come from all the labour sectors of the town with a bulk of workers from the Northern Railway Company and from the Fives-Lille Company; for them, the municipal course becomes a real retraining syllabus and a training college. Between the two World wars, under the influence of the Astier Bill, a course for apprentice is added to the college. Very quickly, they outnumber the adults. Hence, the vocational training for adults stops being a priority.
Die berufsbezogene Erwachsenenbildung im 19. Jahrhundert istin Frankreich noch immer unzureichend untersucht. Dennoch kann an der Existenz entsprechender Einrichtungen speziell für die Zeit nach 1850 nicht gezweifelt werden, wie das in diesem Beitrag dargestellte Beispiel aus Lille anschaulich zeigt.
Diese Fortbildungsmaßnahme war 1858 durch eine gelehrte Gesellschaft ins Leben gerufen worden und diente der Ausbildung von Fachkräften für die Bedienung von Dampfmaschinen ; auf eine spürbare finanzielle Untestützung durch die örtliche Untemehmerschaft konnte dabei allerdings nicht zurückgegriffen werden. 1863 wurden die Kurse vorübergehend eingestellt, bereits 1864 jedoch auf Drängen der Arbeiterschaft wieder aufgenommen. 1868 übernahm die Stadt Lille die Trägerschaft und stellte damit den Weiterbestand und den Erfolg des Lehrangebots sicher. Der Unterricht war sowohl theoretischer als auch praktischer Natur ; am Ende stand eine auf dem Arbeitsmarkt geschätzte Abschlußprüfung. Die Schuler, deren Durchschnittsalter bis zum Jahr 1910 ständig abnahm, kamen aus den unterschiedlichsten Berufssparten ; besonders stark vertreten waren allerdings die Arbeiter der nordfranzösischen Eisenbahngesellschaft und des Unternehmens Fives in Lille, für die diese städtische Einrichtung zu einem regelrechten Berufsbildungszentrum wurde.
Nach dem ersten Weltkrieg wurde die Schule unter dem Einfluß der loi Astier um ein Ausbildungsangebot für Lehrlinge erweitert. Letztere machten schon bald den größten Teil der eingeschriebenen Schüler aus ; die Erwachsenenfortbildung trat in den Hintergrund.
L'étude de la formation professionnelle d'adultes au XIXe siècle souffre d'un déficit historiographique. C'est pourtant une réalité bien vivante, surtout dans la seconde moitié du siècle. Le cours municipal des chauffeurs-mécaniciens de Lille en est un exemple.
Fondé en 1858 à l'initiative d'une société savante, il est destiné à former des ouvriers qualifiés pour la conduite des machines à vapeur et ne bénéficie pas d'un soutien financier significatif de la part du patronat local. Il ferme en 1863. Une initiative ouvrière est à l'origine de sa réouverture en 1864 ; sa municipalisation en 1868 en assure la pérennisation et le succès. L'enseignement, sanctionné par des examens appréciés sur le marché du travail, est à la fois théorique et pratique. Les élèves, dont l'âge moyen ne cesse de baisser jusqu'aux années 1910, viennent de tous les secteurs d'activités de la ville avec, cependant, une présence massive d'ouvriers de la Compagnie du chemin de fer du Nord et de la Compagnie Fives-Lilles, pour lesquelles le cours municipal devient un véritable centre de formation et de perfectionnement.
Pendant l'Entre-deux-guerres, sous l'influence de la loi Astier, un cours pour apprentis lui est rattaché ; rapidement, ces derniers l'emportent sur les adultes de moins en moins nombreux. La formation professionnelle des adultes n'est plus une priorité.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 81
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Philippe Marchand
Le Cours municipal des chauffeurs-mécaniciens de Lille, 1858-
1939. Une expérience professionnelle d'adultes
In: Histoire de l'éducation, N. 66, 1995. L'offre locale d'enseignement. Les formations techniques et intermédiaires.
XIXe - XXe siècles. pp. 137-158.
Citer ce document / Cite this document :
Marchand Philippe. Le Cours municipal des chauffeurs-mécaniciens de Lille, 1858-1939. Une expérience professionnelle
d'adultes. In: Histoire de l'éducation, N. 66, 1995. L'offre locale d'enseignement. Les formations techniques et intermédiaires.
XIXe - XXe siècles. pp. 137-158.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hedu_0221-6280_1995_num_66_1_3259Abstract
The study of adult vocational training in the 19th century is still underestimated in historical studies. Yet,
it is a reality, especially in the second half of the century. The municipal course for engine-drivers in Lille
is a good illustration of that.
Founded in 1858 on the initiative of a scholar society, its aim is to train workers who are skilled to drive
steam-engines; the course does not get a substantial financial aid from the local employers. It closes
down in 1863. Its reopening in 1864 is due to a workers' initiative. Its durability and success is ensured
thanks to the town-council take-over. The teaching is both theoretical and practical and assessed by
exams which are appreciated by the labour market. The average age of the pupils decreases till the
1910s ; they come from all the labour sectors of the town with a bulk of workers from the Northern
Railway Company and from the Fives-Lille Company; for them, the municipal course becomes a real
retraining syllabus and a training college. Between the two World wars, under the influence of the Astier
Bill, a course for apprentice is added to the college. Very quickly, they outnumber the adults. Hence, the
vocational training for adults stops being a priority.
Zusammenfassung
Die berufsbezogene Erwachsenenbildung im 19. Jahrhundert istin Frankreich noch immer unzureichend
untersucht. Dennoch kann an der Existenz entsprechender Einrichtungen speziell für die Zeit nach 1850
nicht gezweifelt werden, wie das in diesem Beitrag dargestellte Beispiel aus Lille anschaulich zeigt.
Diese Fortbildungsmaßnahme war 1858 durch eine gelehrte Gesellschaft ins Leben gerufen worden
und diente der Ausbildung von Fachkräften für die Bedienung von Dampfmaschinen ; auf eine spürbare
finanzielle Untestützung durch die örtliche Untemehmerschaft konnte dabei allerdings nicht
zurückgegriffen werden. 1863 wurden die Kurse vorübergehend eingestellt, bereits 1864 jedoch auf
Drängen der Arbeiterschaft wieder aufgenommen. 1868 übernahm die Stadt Lille die Trägerschaft und
stellte damit den Weiterbestand und den Erfolg des Lehrangebots sicher. Der Unterricht war sowohl
theoretischer als auch praktischer Natur ; am Ende stand eine auf dem Arbeitsmarkt geschätzte
Abschlußprüfung. Die Schuler, deren Durchschnittsalter bis zum Jahr 1910 ständig abnahm, kamen aus
den unterschiedlichsten Berufssparten ; besonders stark vertreten waren allerdings die Arbeiter der
nordfranzösischen Eisenbahngesellschaft und des Unternehmens Fives in Lille, für die diese städtische
Einrichtung zu einem regelrechten Berufsbildungszentrum wurde.
Nach dem ersten Weltkrieg wurde die Schule unter dem Einfluß der loi Astier um ein
Ausbildungsangebot für Lehrlinge erweitert. Letztere machten schon bald den größten Teil der
eingeschriebenen Schüler aus ; die Erwachsenenfortbildung trat in den Hintergrund.
Résumé
L'étude de la formation professionnelle d'adultes au XIXe siècle souffre d'un déficit historiographique.
C'est pourtant une réalité bien vivante, surtout dans la seconde moitié du siècle. Le cours municipal des
chauffeurs-mécaniciens de Lille en est un exemple.
Fondé en 1858 à l'initiative d'une société savante, il est destiné à former des ouvriers qualifiés pour la
conduite des machines à vapeur et ne bénéficie pas d'un soutien financier significatif de la part du
patronat local. Il ferme en 1863. Une initiative ouvrière est à l'origine de sa réouverture en 1864 ; sa
municipalisation en 1868 en assure la pérennisation et le succès. L'enseignement, sanctionné par des
examens appréciés sur le marché du travail, est à la fois théorique et pratique. Les élèves, dont l'âge
moyen ne cesse de baisser jusqu'aux années 1910, viennent de tous les secteurs d'activités de la ville
avec, cependant, une présence massive d'ouvriers de la Compagnie du chemin de fer du Nord et de la
Compagnie Fives-Lilles, pour lesquelles le cours municipal devient un véritable centre de formation et
de perfectionnement.
Pendant l'Entre-deux-guerres, sous l'influence de la loi Astier, un cours pour apprentis lui est rattaché ;
rapidement, ces derniers l'emportent sur les adultes de moins en moins nombreux. La formation
professionnelle des adultes n'est plus une priorité.Une expérience de formation professionnelle d'adultes
LE COURS MUNICIPAL DES CHAUFFEURS-
MÉCANICIENS DE LILLE, 1858-1939
par Philippe MARCHAND
Le titre V de la loi Astier du 25 juillet 1919, qui instaure des cours
professionnels obligatoires pour les apprentis et employés de l'indust
rie et du commerce de moins de 18 ans, donne aussi un cadre à la for
mation scolaire des employés adultes de l'industrie et du commerce
(1). Faut-il considérer cette loi comme le point de départ des actions
de formation professionnelle continue destinées aux salariés de l'in
dustrie et du commerce ? Cette vision est fort réductrice. Des recher
ches menées sur les villes de Lille, Roubaix et Tourcoing où vit et tra
vaille une véritable armée d'ouvriers ayant acquis une qualification
par le seul exercice de leur métier, permettent de repérer l'existence,
entre 1860 et 1914, d'une vingtaine d'actions de formation destinées
à des individus déjà engagés dans la vie active (2). Leurs promoteurs
Une version précédente de cet article a paru dans le Bulletin de la Commission his
torique du Nord, t. XL VII, 1993, pp. 141-171. Nous remercions son président de nous
permettre d'en publier une nouvelle version, qui a bénéficié des précieux conseils de
Didier Terrier (Université de Lille III).
(1) Comme le fait une chronologie présentant les étapes de la construction du sys
tème de formation professionnelle continue : « La formation professionnelle continue
(1971-1991) », Formation-Emploi, n° 34, avril-juin 1991, p. 57.
(2) Cours de chauffeurs-mécaniciens à Roubaix (1865-1869), cours de chauf
feurs-mécaniciens à Tourcoing (1865-1869), cours de chauffeurs-mécaniciens à
Armentières (1865-1869), cours de chauffeurs et de force motrice (1876-1939), cours
municipal de filature et de tissage à Lille (1876-1914), cours public et gratuit de tissage
à Roubaix (1877-1939), cours professionnel pour ouvriers de la métallurgie à Lille
(avant 1883-?), cours du soir de filature et de tissage à Tourcoing (1890-1939), cours
du soir de commerce à Tourcoing (1890-1939), cours du soir d'électricité industrielle à
Tourcoing (1893-1939), cours du soir des chauffeurs-conducteurs de machines à Tour
coing cours de sténographie et de dactylographie à Tourcoing (1896-?),
cours de filature, tissage et teinture pour adultes à Roubaix (1895-1939), cours
d'adultes publics et gratuits de photographie et d'électricité à l'E.P.C.I. de Lille (1901-?),
cours de perfectionnement pour adultes et adolescents à de Tourcoing
(1907), cours professionnels du soir (ajustage, dessin industriel et électricité) à
l'I.C.A.M. de Lille (1907), cours professionnels du soir (commerce, électricité et ti
ssage) à l'E.P.C.I. de Roubaix (1908).
Histoire de l'éducation - n° 66, mai 1995
Service d'histoire de l'éducation
I.N.R.P. - 29, rue d'Ulm - 75005 Paris 1 3 8 Philippe MARCHAND
mettent au premier plan de leurs finalités et de leurs pratiques la
transmission d'un savoir technique et professionnel. Ces actions de
formation sont différentes des cours d'adultes qui peuvent offrir à
leur clientèle des enseignements pratiques mais dans un cadre rele
vant de l'enseignement primaire (1). Elles se rapprochent du modèle
défini par la loi Astier, mais ne s'adressent pas au public des apprent
is de moins de 18 ans. Nous nous proposons de rassembler ces
actions de formation ainsi définies sous l'appellation de formation
professionnelle d'adultes.
L'étude de la formation professionnelle d'adultes au XIXe siècle
n'a guère retenu l'attention des historiens. Il n'exis

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents