Le décor épigraphique des monuments de Ghazna  - article ; n°1 ; vol.6, pg 61-90
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Le décor épigraphique des monuments de Ghazna - article ; n°1 ; vol.6, pg 61-90

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Description

Syria - Année 1925 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 61-90
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1925
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

S. Flury
Le décor épigraphique des monuments de Ghazna
In: Syria. Tome 6 fascicule 1, 1925. pp. 61-90.
Citer ce document / Cite this document :
Flury S. Le décor épigraphique des monuments de Ghazna . In: Syria. Tome 6 fascicule 1, 1925. pp. 61-90.
doi : 10.3406/syria.1925.3142
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1925_num_6_1_3142LE DÉCOR ÉPIGRAPHIQUE DES MONUMENTS DE GHAZNA
PAR
S. FLURY
Les photographies que M. André Godard a rapportées de Ghazna {1) aug
mentent considérablement nos connaissances sur l'art et l'archéologie des
provinces iraniennes de l'Est. Cet enrichissement de nos connaissances est
d'autant plus précieux que la moisson de documents faite par M. E. Diez pen
dant un long voyage en Khorasan est relativement maigre, parce que les mo
numents en terre cuite et en stuc sont pour la plupart mal conservés.
Ghazna, la capitale d'un des plus brillants souverains musulmans du moyen
âge, est aujourd'hui une ville insignifiante (pi. V), qui a perdu son rang de ville
principale pour le nord de l'Afghanistan au profit de Kaboul. Difficilement
accessible, elle était enveloppée d'un mystère qui semblait naguère encore
impénétrable. Or, on sait que Malimûd» le fondateur de la dynastie des Ghaz-?
nawides, a rassemblé dans sa capitale les représentants les plus distingués des
lettres et des sciences contemporaines. S'il tenait à attacher à sa cour des
célébrités tels que Firdawsi, al-Birûnï et Ibn Sïnâ (Avicenne) pour en rehausser
la splendeur, il est de prime abord probable qu'il a aussi amené les meilleurs
architectes et artisans des provinces conquises pour embellir sa capitale.
En effet, la fameuse porte de Mahmûd, le premier document de l'art
ghaznawide qui ait été publié, est, sans aucun doute, une des meilleures
sculptures en bois dans le monde musulman W. La même observation peut se
raient des résultats du plus haut intérêt pour
l'art et l'archéologie musulmans. (*) La mission Foucher, dont M. A. Godard
était membre, avait pour objet de visiter les Nous espérons que la mission qui opère,
sites archéologiques d'Afghanistan en vue aveo M. Hackin, à Balkh, l'autre capitale de
Mahmûd, trouvera des documents musulmans, d'établir un programme de fouilles ultérieures.
C'est ainsi que M. Godard a eu l'occasion de qui permettront d'approfondir cette petite ana
passer une dizaine de jours à Ghazni. Ce court lyse préliminaire sur l'art ghaznawide.
séjour lui a permis de rapporter des documents (a) Voir Islam, VIII, p. 214 et suivM et Flurï,
musulmans très intéressants et il en a conclu Islamise he Schriftbânder, pi. XVII, et fig. 13,
que des fouilles exécutées à Ghazni donne* p. 40 suiv. 62 SYRIA
faire, dans un autre domaine de l'art, au sujet de la tour de Mahmûd, dont
l'architecture, les ornements et le décor épigraphique témoignent de la splen
deur artistique qui régnait dans la capitale ghaznawide.
Il est vrai que le nombre des monuments qui ont survécu à la destruction
de Ghazna au xne siècle et aux invasions ultérieures, est fort restreint. Il sera
donc impossible de reconstruire le cadre architectural de la capitale de
Mahmïïd, mais les différents documents épigraphiques et ornementaux que
M. Godard a trouvés, nous donneront au moins quelques indices sur le carac
tère de cette architecture inconnue et sur les rapports qui ont existé entre
l'art de Ghazna ef celui d'autres villes contemporaines.
L'analyse paléographique des inscriptions nous intéresse en premier lieu,
parce qu'elle fournit le plus grand nombre de faits précis, qui se prêtent à une
étude comparée. En dehors de quelques rapprochements faits avec les légendes
des monnaies ghaznawides, l'épigraphie, proprement dite, n'entrera pas dans
le cadre de cette étude.
Bien que les fragments à textes historiques (1) ne soient pas nombreux, ils.
nous permettent d'établir un certain ordre chronologique parmi les inscrip
tions et de mieux juger les fragments coraniques, ainsi que quelques groupes
d'ornements sans décor épigraphique.
1 . — Le tombeau de Subuktegm.
Les deux photographies de la planche VI, 1 et 2 W donnent les longs côtés
du monument.
Planche VI, 2 et pi. VII, B, bandeau supérieur :
la profession de foi, suivie de : la majesté est à Allah.
(M Je tiens à remercier M. William Marçais est plus ancienne, lui a été donnée par un
qui a bien voulu me prêter son précieux con membre de la famille de l'Émir.
cours en déchiffrant quelques passages histo D'après la tradition des gens du pays le tom
riques. beau a été trouvé par Habib Ullâh, le père de
(a) On notera que l'emplacement et l'état de l'Emir actuel ; il l'a fait restaurer, ajoutant un
conservation du tombeau diffèrent sur les socle, et a construit, pour le conserver, un
photographies. Celle de la planche VI, 1 a été petit monument à coupole au-dessus de lui
(communication de M. Godard). prise par M. Godard, tandis que l'autre, qui 1925. PL. V SYRIA,
1. Vue de Ghazni.
2. La Tour de Mahmud de Ghazna, au fond Ghazni. T.
SYRIA, 1925. PL. VI
1 et 2. Tombeau de Subuktegfn. S P -^
SYRIA, 1925. Pl. VU.
TT
6 11
13
16 A 17 18
Tombeau de Subuktegin. — A, Alphabet ; B, Spécimen. LE DÉCOR ÉPIGRAPHIQUE DES MONUMENTS DE GHAZNA 63
Planche VI, 2 et fig. 1, A et B, bandeau inférieur :
le très majestueux chambellan Abu" Mansûr Subuktegïn, que la miséricorde
d'Allah soit sur lui.
Planche VI, 1 , bandeau supérieur.
-OUI -OUI VI <il V
la profession de foi, suivie de : la grandeur est à Allah.
Planche VI, i , bandeau inférieur.
(C. XLI, 46) (i) ûj^[/]y f i (Cora», XXIX, 57)
Subuktegïn, le père de Mahmùd, bien qu'en fait indépendant, reconnut la
souveraineté des princes samanides ; il mourut en 387 de l'hégire (997 A. D). (2).
Son titre hâdjib el-adjall est à noter, il rappelle la dépendance nominale de
la dynastie samanide. Subuktegïn était le major domus de Nûhi III et de ses fils
Mansûr et Abdelmalik (3). Le surnom Abu Mansûr ne se trouve pas dans les
légendes des monnaies de Subuktegïn.
Au point de vue paléographique, les bandeaux du tombeau de Çubuktegïn
méritent d'éveiller le plus haut intérêt. Ils datent très probablement de la fin
du xe siècle, et comptent ainsi parmi les plus anciens documents épigraphiques
qui nous soient conservés dans les provinces iraniennes. Le souci ornemental
s'y accuse déjà très nettement. Les motifs en arc qui agrémentent la ligne de
base de l'écriture sont très fréquents (pi. VII, B à gauche et fig, 1, A B) et les
ornements qui servent à meubler les vides du champ épigraphique varient
considérablement (fig. 1 et pi. VI, 2 en haut). Les caractères taillés en marbre
sont bien conservés. Il n'y a que les petits motifs floraux terminant les hampes
(4) M. G. Wiet a bien voulu me signaler ce (3)Cf. Hadjib Kabir dans Journal of the Royal
passage qui m'avait échappé. Asiatic Society of Bengal, XVII, 4860, Supple
(*) Voir l'Encyclopédie de V Islam, article mentary Contributions to the Series of Coins
of the Kings of Ghazni, par E. Thomas Esq. Ghaznawides. SYRIA 64
verticales qui sont un peu rongés par le temps, de sorte qu'ils ressemblent par
fois à desimpies biseaux. Dans la table alphabétique de la planche VII, on notera
le 'Ain initial à demi-feuille (9), qui touche le bord supérieur du bandeau, et
surtout la forme caractéristique du 'Ain médian ouvert (1), avec sa hampe
gauche à terminaison horizontale, les ta et kâf (8 et 11), dont les cols raides
présentent des angles obtus, et le noun final à queue montante (14). Ce noun
-*H
B
Fia. 1.
qui termine sur le bord supérieur mérite une attention spéciale, parce qu'il
révèle une tendance ornementale très prononcée dans le décor épigraphique du
tombeau de Subuktegïn. Qu'on compare à ce sujet la planche VII, B: on y voit
deux fois le mot Allah dont les hampes sont brisées en équerre et — ce qui
est plus frappant encore — un ornement graphique à hampes parallèles (2) qui
(M Cf. Diez, Churasanische Baudenkmâler, genre d'ornement que je connaisse ; il joue un
rôle considérable surtout dans les inscriptions pi. 48,^ à droite, 19tl à gauche, et E. Herzfeld,
des provinces orientales de l'I

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