Le dossier des églises d Hr Guesseria.  - article ; n°2 ; vol.97, pg 1079-1112
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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1985 - Volume 97 - Numéro 2 - Pages 1079-1112
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Noël Duval
Michel Janon
Le dossier des églises d'Hr Guesseria.
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 97, N°2. 1985. pp. 1079-1112.
Citer ce document / Cite this document :
Duval Noël, Janon Michel. Le dossier des églises d'Hr Guesseria. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 97,
N°2. 1985. pp. 1079-1112.
doi : 10.3406/mefr.1985.5510
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1985_num_97_2_5510ÉTUDES D'ARCHÉOLOGIE CHRÉTIENNE NORD-AFRICANIE
XIV
NOËL DUVAL ET MICHEL JANON
LE DOSSIER DES ÉGLISES D'Hr GUESSERIA
REDÉCOUVERTE DU RAPPORT CARBUCCIA (1849)
ET DE L'AQUARELLE ORIGINALE DE LA MOSAÏQUE;
UNE FOUILLE PARTIELLE EN 1908? *
L'un de nous avait consacré, il y a quelques années, quelques pages
aux corbeaux conservés au bordj de Chemora (fig. 1 de l'étude précédent
e), en supposant qu'ils venaient de l'église d'Hr Guesseria (n° 172 de cette
fig. l)1. Comme P.-A. Février venait de publier les plans inédits dont il a
déjà été question, N. Duval avait mis en rapport l'un de ces plans, dressé
à «Hr Guesseria» (fig. 3)2, avec le plan relevé autrefois par St. Gsell (fig. 2)
dans cette même église, alors que P.-A. Février le localisait sur un autre
site du même nom (fig. 5)3.
* Rédigé par N. Duval, ce texte doit beaucoup de sa substance à M. Janon qui a
réuni la documentation et l'a libéralement communiquée au rédacteur qui s'était
précédemment intéressé au monument. Une communication commune a été faite
le 14 décembre 1981 à la Commission d'Afrique du Nord (voir les procès-verbaux
de 1981, dans Bull. arch, du Comité, Série B, n° 18, sous presse).
1 Atlas archéologique de l'Algérie, f°27 (Batna), n° 172, p. 13-14 du texte. Sur le
site : W. Ragot, Le Sahara de la province de Constantine, Recueil. . . de Constantine,
XVI, 1873-1874, p. 206 (Kansria. . . restes très visibles d'une petite fortification bas-
tionnée [la chapelle], et, à côté, une partie de l'enceinte d'une basilique, dans
laquelle le colonel Carbuccia a découvert une belle mosaïque»; St. Gsell et H.
Graillot, Ruines romaines au Nord de l'Aurès, dans MEFR, 1893, p. 537-540, fig. 8-9
et St. Gsell, Monuments antiques de l'Algérie, II, Paris, 1901, n° 56, p. 202-204 et fig.
123. Les indications de Gsell sont reproduites par H. Leclercq, DACL, s.v. Henchir
(Guesseria), col. 2232 et fig. 5657.
2 P.-A. Février, Travaux et découvertes en Algérie, Actas del Vili. Congreso inter-
nacional de arqueologia cristiana. Barcelona 1969, Rome, 1972, p. 315-316 et fig. 25
pi. CXXXIII (plan Meunier).
3 Plastique chrétienne d'Algérie et de Tunisie, X : Les corbeaux de Chemora,
MEFRA - 97 - 1985 - 2, p. 1079-1112. 1 080 NOËL DUVAL ET MICHEL JANON
Cette église était connue depuis 1847 : c'est une des premières fouilles
«chrétiennes» que l'on ait faite en Algérie avec celles d'Orléansville, Dje-
mila, Constantine, etc. Un détachement militaire y avait découvert une
mosaïque avec une inscription, plusieurs fois copiée4, mais qui n'était
connue que par un schéma médiocre tiré par Gsell d'un mauvais dessin
du lieutenant Vienot envoyé à Berbrugger (fig. 9)5.
M. Janon avait commencé le dépouillement des archives des différen
tes commissions qui s'étaient intéressées en France à l'Afrique du Nord,
dans le cadre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et du Comité
des travaux historiques et scientifiques du Ministère de l'éducation natio
nale. Il a eu la bonne fortune de retrouver un mémoire du colonel Car-
buccia sur la fouille, accompagné de l'aquarelle originale de la mosaïque
faite par le lieutenant Viénot (pi. I). Nous avons estimé que sa publication
en couleurs était indispensable puisque cette aquarelle était le premier
document précis parvenu jusqu'à nous sur ce pavement détruit depuis
longtemps6.
Le rapport du colonel Carbuccia
II n'est pas mauvais de présenter brièvement le colonel Carbuccia,
auteur du rapport, mort comme général pendant l'expédition de Crimée
et sur lequel M. Janon a réuni un dossier grâce au Service historique de
l'Armée7. Né en 1808 à Bastia, c'est le descendant d'une noble famille cor-
provenant d'Hr Guesseria (?), Bull. arch, du Comité des travaux historiques, n.s., 8,
1972, p. 128-135. La fig. 6 a été reproduite ibid. fig. 80 p. 131.
4 Signalée par Carbuccia dans l'Akhbar du 22 mars 1849. Publication par L.
Renier, Inscriptions romaines de l'Algérie, 1568, d'après Steffen; A. Berbrugger,
Revue africaine, VIII, 1864, p. 195 (d'après Vienot et Verlutten); CIL, VIII, 2335
(voir infra).
5 Cf. Berbrugger, loc. cit., p. 193-197 (voir infra). Dessin publié par St. Gsell,
op. cit., dans MEFR, 1893, fig. 9 p. 539.
6 Nous disons notre gratitude à la bibliothèque de l'Institut qui, sous la direc
tion de Mme Hautecœur, a facilité les recherches de M. Janon et fourni la reproduct
ion des documents conservés dans les archives.
7 II comporte les états de service de Carbuccia, une notice biographique et une
liste des portraits connus du général. La bibliographie sur Carbuccia est assez lon
gue. Outre les archives du Ministère de la Guerre, celles du 1er Régiment étranger,
on peut consulter sur le militaire des ouvrages sur l'infanterie, la légion étrangère,
les expéditions algériennes, la guerre de Crimée; sur le scientifique, le rapport de
Berger de Xivrey au nom de la Commission des antiquités de la France de l'Acadé
mie, souvent cité par les biographes, mais non publié, celui de M. Jomard sur l'o
uvrage de Carbuccia intitulé Archéologie de la subdivision de Batna, lu le 11 avril
1851 à l'Académie des inscriptions (Mémoires de l'Institut impérial de France, Aca- LE DOSSIER DES ÉGLISES D'Hr GUESSERIA (ALGÉRIE) 1 08 1
se originaire de Carbuccia, mais installée à Bastia dont l'un des Carbuccia
fut podestat sous les Génois. Pro-français, le grand-père et le père avaient
servi comme officiers dans le régiment corse créé en 1740. Le père et le
frère aîné ont été maire et conseiller général de Bastia. Le fils cadet entra
à Saint-Cyr en 1825 et commença une carrière dans l'infanterie, en gran
de partie en Algérie où il fut trois fois blessé. En septembre 1848, il
devient colonel du deuxième régiment de la légion étrangère et command
ant de la subdivision de Batna. Rentré en France en 1850, nommé géné
ral de brigade, il prit la tête de la brigade de la légion étrangère qui parti
cipait à l'expédition de Crimée en 1854 : il mourut du choléra tout au
début de l'expédition, à Gallipoli, en juillet 1854, à l'âge de 46 ans.
Pendant son séjour en Algérie, il s'était intéressé aux sujets les plus
divers, préconisant, bien avant la création des compagnies méharistes,
l'usage du dromadaire pour les colonnes militaires du Sud, faisant une
place importante à l'archéologie au milieu de ses expéditions du Sud
Constantinois, imposant partout le respect des ruines antiques; l'Acadé
mie des inscriptions avait consacré cette activité scientifique en lui attr
ibuant une médaille en 1851 et en le nommant membre correspondant en
1854.
Le rapport du colonel Carbuccia envoyé à l'Académie des inscriptions
est daté du 31 août 1849 mais contresigné le 6 août 1850, sans doute pour
l'expédition à Paris. Il comporte quatre pages grand format, subdivisées
en dix paragraphes et il est accompagné de dessins. Il peut être très rap
idement résumé.
La découverte de la mosaïque datait donc de 1847 et était due à un
détachement du 2e de Ligne envoyé pour la fenaison dans la vallée de
Chemora. Reprenant le même itinéraire en mars 1849, Carbuccia arrêta
sa colonne à Guesseria (qu'il orthographie; «Kesseria»; on trouve aussi
(« Kesria », « Kensria ») et fit déblayer la mosaïque par son escorte de caval
iers du 3e Chasseurs d'Afrique. Il prit à la hâte un croquis, fit recouvrir
la mosaïque et, en juin suivant, envoya le lieutenant Vienot pour en faire

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