Le fragment d un cartulaire médiéval de l évêché corse de Nebbio - article ; n°2 ; vol.105, pg 605-627
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Le fragment d'un cartulaire médiéval de l'évêché corse de Nebbio - article ; n°2 ; vol.105, pg 605-627

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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age - Année 1993 - Volume 105 - Numéro 2 - Pages 605-627
Silio P. P. Scalfati, Le fragment d'un cartulaire médiéval de l'évêché corse de Nebbio, p. 605-627. Le fragment de cartulaire dont on donne l'édition représente la seule source directe qui nous reste pour le XIIIe siècle, ayant trait aux activités des évêques du diocèse corse de Nebbio. L'édition est précédée d'un commentaire historique-diplomatique sur la forme et le fond de ces actes, qui concernent le temporel des évêques de l'un des diocèses les plus continentalisés de la Corse.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 51
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Sivio P. P. Scalfati
Le fragment d'un cartulaire médiéval de l'évêché corse de
Nebbio
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 105, N°2. 1993. pp. 605-627.
Résumé
Silio P. P. Scalfati, Le fragment d'un cartulaire médiéval de l'évêché corse de Nebbio, p. 605-627.
Le fragment de cartulaire dont on donne l'édition représente la seule source directe qui nous reste pour le XIIIe siècle, ayant trait
aux activités des évêques du diocèse corse de Nebbio.
L'édition est précédée d'un commentaire historique-diplomatique sur la forme et le fond de ces actes, qui concernent le temporel
des évêques de l'un des diocèses les plus continentalisés de la Corse.
Citer ce document / Cite this document :
Scalfati Sivio P. P. Le fragment d'un cartulaire médiéval de l'évêché corse de Nebbio. In: Mélanges de l'Ecole française de
Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 105, N°2. 1993. pp. 605-627.
doi : 10.3406/mefr.1993.3318
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9883_1993_num_105_2_3318SILIO P. P. SCALFATI
LE FRAGMENT D'UN CARTULAIRE MÉDIÉVAL
DE L'ÉVÊCHÉ CORSE DE NEBBIO
1. L'édition d'un fragment de quelques feuillets, qui représentent tout
ce qui nous reste d'un cartulaire du XIVe siècle ayant trait aux affaires et
aux activités temporelles des évêques de Nebbio, en tant qu'administrat
eurs du patrimoine de leur diocèse au cours du siècle précédent, pourrait
se justifier en peu de mots. Après plusieurs années de travail dans les archi
ves italiennes et françaises, à la recherche - souvent fructueuse - de
sources documentaires concernant la Corse médiévale, j'ai abouti à la
conclusion que le plus ancien recueil survivant de documents d'évêques
corses est constitué par ce témoin mutilé. Il nous offre des renseignements
précieux et irremplaçables sur la vie d'un diocèse important du Nord de
l'île, qui jusqu'à l'époque de la domination génoise a subi la perte de la plu
part des documents qui avaient été rédigés et reçus, recueillis et gardés, sur
l'ordre des évêques, par les notaires et par le personnel de la curie diocé
saine (chanceliers, fonctionnaires, vicaires, procureurs, clercs, employés,
scribes).
Pour ces mêmes siècles (XIe-XTVe siècles), d'autres sources documenta
ires, relatives aux rapports entre les évêques corses et les responsables
des filiales insulaires des monastères bénédictins ligures et toscans posses-
sionnés dans l'île, ont pu échapper en partie à ce naufrage, car les vice-
abbés, les procureurs et les religieux italiens, ainsi que les moines et les
prêtres indigènes, desservants des églises qui dépendaient de ces abbayes,
ont eu soin de faire exécuter ou de rédiger eux-mêmes des copies des docu
ments et d'en remettre les originaux (ou en quelques cas, des copies,
simples ou authentiques) dans les archives des maisons mères. Toujours
est-il qu'aujourd'hui dans les Archives diocésaines de la Corse il n'existe
pas de documents médiévaux1, et le fragment de cartulaire des Archives dé-
1 F. J. Casta, Les archives diocésaines d'Ajaccio. Sources méconnues de l'histoire
de la Corse, dans Études corses, 33, 1989, p. 69 sq. Il m'est agréable de remercier ici,
pour l'accueil amical ainsi que pour les renseignements reçus, S. E. Mgr Sauveur
Casanova, évêque de la Corse, l'abbé François J. Casta, conservateur des Archives
MEFRM - 105 - 1993 - 2, p. 605-627 606 SILIO P. P. SCALFATI
partementales d'Ajaccio que nous présentons ici est la seule source directe
que nous possédons sur l'activité des évêques corses au XIIIe siècle.
2. Le dossier qui porte la cote 4 G 75 des Archives départementales de
la Corse du Sud se compose de huit feuillets de parchemin, écrits au recto
et au verso. Dans les inventaires des archives d'Ajaccio, ils sont classés sous
le titre «Fragment de cartulaire de l'évêché de Nebbio», bien qu'une ana
lyse soigneuse nous révèle qu'il s'agit de quelques débris qui proviennent,
selon toute probabilité, de deux cartulaires différents, rédigés vers la fin du
XIVe siècle et contenants des copies de documents du siècle précédent, qui
se rapportent à diverses actions et affaires concernant les évêques de Nebb
io2.
Ceux-ci sont les auteurs juridiques d'à peu près un tiers de tous les
actes, mais ils sont aussi destinataires d'une autre dizaine (restitutions et
donations de biens fonciers et d'immeubles), tandis que les cinq textes qui
restent sont des jugements qui concernent le même évêché. La plupart des
documents ont été rédigés «in episcopatu», dans l'église de Sainte-Marie
«a la civitate» ou dans d'autres églises des villages du diocèse, tandis que
les sentences étaient normalement prononcées «in parlamento» ou «a la
buda» («veduta» ou lieu des assemblées) par les juges et par les représen
tants des institutions piévanes et communales3.
historiques diocésaines corses, Mme Juliette Nunez, directeur des Archives départe
mentales de la Haute Corse, et M. Noël Pinzuti, des de la Corse du Sud.
2 Le mot «registrimi» désigne ordinairement un registre et parfois un cartulaire,
observe A. de Boüard, Manuel de diplomatique française et pontificale, I, Paris, 1929,
p. 213; v. aussi p. 190 sq. Dans notre cas, ces fragments de deux «Kopialbücher»
contiennent des actes dont les «Aussteller» sont, outre les évêques de Nebbio, des
particuliers, qui étaient en relation avec l'évêché, et les juges de la région, qui pro
noncent des sentences sur des différends éclatés entre l'évêché et des gens du dio
cèse. Tous les documents, recueillis dans le fragment de cartulaire dont on donne ici
de suite l'édition, ont été rédigés (sauf deux) par des prêtres «iurati notarii», qui tra
vaillaient en même temps pour les évêques, pour les juges et la «raxone de Nebio»,
ainsi que pour des particuliers et pour les religieux des abbayes ligures et toscanes
installés dans l'île.
3 Au début d'un document de 1345, rédigé par le notaire impérial Landus de Pa
trimonio (ν. infra) et «actum in lo loco ove se dice a la buda de la diocese de Nebio»,
on précise qu'à la «buda», «secundo la usança e la consuetudine de la dicta contrata,
erano convocati et congregati a parlamento Uppecinucio Corthincho de Petralarata,
podestae de Nebio, et la maior parte de li clerici et de li nobili et de li populari de Ne
bio», ce qui est confirmé par les actes du XIIIe siècle copiés dans le fragment de car
tulaire des évêques du même diocèse. Ce texte de 1345, avec d'autres actes notariés
plus récents (XVT-XVIIe siècle), où l'on mentionne le mot «buda», est cité par FRAGMENT D'UN CARTULAIRE DE L'ÉVÊCHÉ DE NEBBIO 607
Tous les feuillets, provenant de deux manuscrits rédigés à peu près à la
même époque dans le Nebbio, ont les mêmes dimensions et la même struc
ture4. Quant à leur contenu, dans le premier feuillet du premier fragment
(f. 32), nous trouvons d'abord la souscription notariale d'un acte rédigé par
le prêtre et notaire «imperiali auctoritate» Restorus de Plebe5; ensuite, un
acte de 1345, par lequel l'évêque de Nebbio Raffaele Spinola ordonne à tous
ceux qui détiennent des propriétés ou des droits sur les dîmes de son dio
cèse, de lui présenter les documents ayant trait à leurs droits et à leurs pré
tentions. Tout le texte de cet acte, rédigé par le notaire impérial Landus de
Patrimonio, est en langue vulgaire (italien corsisé)6, tandis que la formule
d'invocation et la souscription notariale sont en latin. Les deux documents
suivants sont des copies de deux actes de restitution de propriétés épisco-
pales, qui se trouvent aussi dans les feuillets de l'autre fragment de cartu-
laire et qui remontent au siècle précédent7. Le dernier document contenu
J. A. Cancellieri, Toponymie et topographie de la Corse médiévale : un programme
d'enquête pour l'archéologie extensive', dans Actes

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