Le gisement à raclettes de Moha (vallée de la Méhaigne) et Observations générales sur la taille abrupte en Belgique - article ; n°4 ; vol.50, pg 249-258
11 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le gisement à raclettes de Moha (vallée de la Méhaigne) et Observations générales sur la taille abrupte en Belgique - article ; n°4 ; vol.50, pg 249-258

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
11 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1953 - Volume 50 - Numéro 4 - Pages 249-258
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 33
Langue Français

Extrait

J. Destexhe-Jamotte
Le gisement à raclettes de Moha (vallée de la Méhaigne) et
Observations générales sur la taille abrupte en Belgique
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1953, tome 50, N. 4. pp. 249-258.
Citer ce document / Cite this document :
Destexhe-Jamotte J. Le gisement à raclettes de Moha (vallée de la Méhaigne) et Observations générales sur la taille abrupte en
Belgique. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1953, tome 50, N. 4. pp. 249-258.
doi : 10.3406/bspf.1953.3038
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1953_num_50_4_3038SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 249
Le gisement à raclettes de Moha (vallée de la Méhaigne)
' et
Observations générales sur la taille abrupte en Belgique.
PAR
J. DESTEXHE-JAMOTTE.
La région de Moha-Huccorgne située sur le cours inférieur de la Mé
haigne à 6 kilomètres de Huy (province de Liège) est trop connue des
préhistoriens pour nous étendre sur la description détaillée de ce site
si pittoresque. Drainant la plaine agricole de la Hesbaye, la rivière a
rencontré ici un massif imposant de calcaire carbonifère et s'y est créé
un passage très laborieux entre des falaises abruptes. De gauche et de
droite débouchent plusieurs ruisseaux torrentueux qui dévalent parmi
les roches agrestes. Le réseau hydrographique intense y a accumulé une
série impressionnante de cavernes, de grottes et d'abris sous roche qui
ont attirés les chercheurs préhistoriens depuis 1881.
Ainsi que nous nous plaisons à le dire familièrement, les quinze der
nier s kilomètres du cours de la Méhaigne constituent, toutes proportions
gardées une sorte de « Vézère belge ». Toutes les industries préhistoriques
depuis l'Acheuléen final jusqu'au Néolithique y ont été rencontrées, sauf
le Solutréen (1).
Depuis plus de quinze années, nous fréquentons ce site si intéressant,
Indépendamment des pièces exhumées dans les stations connues, nous y
avons explore un gîte mésolithique inédit et un niveau appartenant au
paléolithique moyen (2).
C'est en novembre 1949, au retour d'une fouille dans ce gisement qu'il
devait nous être donné de déceler l'industrie qui fait l'objet de la pré
sente communication. Les premiers éléments ont été trouvés dans les
éboulis des pentes par mon père qui participe habituellement à nos
explorations. Une campagne de sondages préliminaires permit de loca
liser le gisement nouveau dans une pente, en contre-bas de la falaise,
située immédiatement à l'Est de la grotte de PHermitage.
Cette falaise exposée en plein sud forme une sorte de crique naturelle
où l'on se trouve fort bien protégé des vents froids.
La couche archéologique s'étend sur une longueur de 30 mètres; elle
est large d'environ 5 mètres et se prolonge sur la pente en 2 pointes qui
s'amincissent pour disparaître à 20 mètres vers la vallée. Altitude :
120 mètres, hauteur moyenne par rapport au niveau actuel de la Mé
haigne : 25 mètres, altitude du plateau : 160 mètres. L'épaisseur moyenne
de la couche archéologique étant de 0m50, nous avons ainsi exploré et
criblé quelque 250 mètres cubes de terre et de pierraille en l'espace de
2 ans (.3).
Le gisement incomplètement fouillé se trouve sur les propriétés de
M. Collinet que nous remercions chaleureusement pour toutes les faci-
(1) Notre intention n'est pas de mentionner ici tous les travaux se
rapportant à cette région, nous nous bornons à signaler les principaux :
Baron de Loè. — Le Trou Sandron ou FAbri-sous-roche de Huccorgne
(Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts, 1883).
J. Fraipont et F. Tihon. — Exploration scientifique des cavernes de la
vallée de la Méhaigne (Ext. du t. LÍV des Mémoires couronnés et autres
Mémoires publiés par l'Acad. Roy. de Belgique, 1896).
Baron de Loè. — Fouilles dans le Trou du Chêna à Moha (Bull. Soc.
d'Anth. de Bruxelles, t. X, 1891-1892).
(2) J. Destexhe-Jamotte. — Le gisement Moustérien de la Carrière
Collinet à Moha. Compte rendu des fouilles effectuées avec la collabo
ration de MM. J. Docquier et R. Fréson (Bull, des Chercheurs de la
Wallonie, t. XV).
(3) Nous espérons continuer nos recherches ultérieurement. 250 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
lités qu'il nous a si aimablement accordé; nous soulignons aussi l'aide
précieuse que nous a apporté M. Dubois, directeur des Carrières de Moha.
Notre gratitude s'adresse tout spécialement à notre excellent collègue
J. Haeck qui a pris une part active aux fouilles et qui a aidé à la classi
fication des documents lithiques et osseux.
feu Nous G. Fouarge remercions et J. aussi Docquier nos collègues qui nous MM. ont secondé R. et E. dans Bona, nos R. terrasseFréson,
ments.
Stratigraphie. — A) Humus, formé par la décomposition des débris
végétaux de la pente boisée.
B) Terre sablonneuse grise-jaunâtre renfermant de nombreux cailloux
anguleux de calcaire atteignant rarement 1.000 centimètres cubes. Cette
terre est fine, poudreuse et n'adhère pas aux cailloux; elle renferme des
fragments de couche stalagmitique, des stalactites peu volumineuses et
l'industrie décrite ci-après. Des silex, des dents et des os ont été cimentés
avec de la pierraille dans une brèche grise peu consistante; il eut été
facile de les extraire en bon état, mais nous avons préféré les conserver
dans leur état primitif. De ceci, on peut déduire que les préhistoriques
ont habité dans un abri sous-roche qui se sera complètement effondré
par la suite.
Plus tard, les eaux sauvages dévalant du plateau ont charrié la
couche constitutive et ses éléments vers la pente, en deux coulées princi
pales. Ces coulées ont comblé de multiples dépressions préexistantes
jusqu'à nivellement complet de ces dernières pour former une pente qui
atteint 40° environ. Ces phénomènes expliquent l'épaisseur très variable
de la couche archéologique et la présence des concrétions.
C) Cailloux anguleux secs, sans liant; plusieurs sondages effectués
dans cette couche nous ont donné 1 grand racloir en silex, et 9 coups-de-
poing dont 7 entiers qui s'apparentent à l'Acheuléen final de la grotte de
î'Hermitage. La découverte de 2 sphéroïdes en calcaire ne doit pas non
plus nous surprendre, ces pièces ayant pu se déplacer avec facilité dans
ce cône instable. Nous avons dû interrompre nos recherches à 2 mètres
de profondeur, sans avoir pu atteindre la base de cette formation; des
éboulements continuels se produisant.
L'industrie à retouches abruptes et la faune font totalement défaut
dans ce niveau.
Le même cône d'éboulis secs d'aspect gélif recouvre la partie supé
rieure du gisement, montrant que les mêmes conditions climatériques
ont persisté après le charriage de la couche B.
Industrie lithique. — Nous avons recueillis 2.330 silex taillés dont
1.227 pièces retouchées et souvent fortement utilisées. Il faut y ajouter
14 instruments en grès lustré. Ces chiffres sont parlants : la rareté
relative des éclats indique un habitat bien que toutes traces de foyers
soient absentes.
La matière première abondante sur le plateau comprend deux variétés
de silex : l'une de teinte grise un peu rugueuse au toucher, l'autre noire
à grains très fins. Une centaine de silex taillés dont une partie du cortex
est conservé montrent que les préhistoriques ont recherché aussi leurs
rognons dans le lit d'un ruisseau.
— L'outillage est complètement cacholonné; cette patine d'un blanc
très pur pénètre profondément les pièces pour ne laisser parfois qu'un
petit noyau au centre.
— Il y a 44 nuclei discoïdes, leur grandeur varie entre 0m040 et 0m090.
Le débitage est convergent ou parallèle; la première technique a engendré
des éclats courts et pointus, tandis que la seconde a donné des éclats
lamellaires bien venus. Trois nuclei allongés et à section plus ou moins
triangulaire ont été débités en tranches multiples. Une trentaine de
galets globuleux étaient m

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents