Le grand bassin en vermeil dit «des Gondi» au musée du Louvre : les pièges d'un poinçon parisien du XVIe siècle - article ; n°1 ; vol.110, pg 33-41

Michèle Bimbenet-Privat

Description

Revue de l'Art - Année 1995 - Volume 110 - Numéro 1 - Pages 33-41
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: REVUE_DE_L-ART
• Publié le: 01 janvier 1995
• Nombre de lectures: 77
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Michèle Bimbenet-Privat
Le grand bassin en vermeil dit «des Gondi» au musée du
Louvre : les pièges d'un poinçon parisien du XVIe siècle
In: Revue de l'Art, 1995, n°110. pp. 33-41.
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Bimbenet-Privat Michèle. Le grand bassin en vermeil dit «des Gondi» au musée du Louvre : les pièges d'un poinçon parisien du
XVIe siècle. In: Revue de l'Art, 1995, n°110. pp. 33-41.
doi : 10.3406/rvart.1995.348232
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rvart_0035-1326_1995_num_110_1_348232grand bassin en vermeil dit Le
des Gondi au musée du Louvre
les pièges un poin on parisien
du XVIe siècle
Illustration non autorisée à la diffusion
Bassin ciselé de combats Cambridge et de triomphes Fitzwilliam des divinités Museum marines inv M/P.9.1938 Paris orrevre non identifié 1559-1560 de orfèvrerie fran aise notamment correspondent-elles une évolution qui apparaî gorique de Fleuve-roi reposant parmi des lys et étude
des roseaux avec en arrière-plan la silhouette parisienne de la période de la Renaissance est frei trait presque comme un reniement de la débauche
ornementale chère art de Fontainebleau La une cité fluviale née hui par la destruction massive des
oeuvres que les effets des modes successives les question reste ouverte Le bassin est marqué de deux poin ons pari
ordonnances de Louis XIV et de Louis XV enfin Parmi les uvres les plus spectaculaires de or siens une lettre de jurande gothique couron
les décrets révolutionnaires ont inexorablement fèvrerie parisienne du XVIe siècle les grands bassins née qui en 1963 fut datée par John Forrest
menées aux creusets de la Monnaie Les lacunes apparat tiennent une place de choix et ce au Hayward des années 1563-1564 et en 1972 par
fran aises se mesurent aune du très riche corpus tant plus ils sont très rares hui On Bertrand Jesraz des années 1586-1587 un poin
conservé en Allemagne en Angleterre et dans les connaît le bassin du Fitzwilliam Museum de Cam on de maître aux initiales entrelacées lues tantôt
anciens pays flamands Le recours aux représenta bridge2 1559 fig 1) celui du musée historique ILC tantôt TLC mais dont la lecture peut être
tions graphiques fournies par les dessins et es de Moscou3 celui de ancienne collection Mor encore ICL fig Bertrand Jestaz très juste
tampes et aux très nombreuses descriptions gan4 celui de ancienne collection Phillips5 Le ment souligné dès exposition de 19727 le ca
archives conservées offre une certaine compen plus imposant est sans aucun doute le grand bassin ractère peu fran ais de ensemble et décelé une
sation cette carence images il ne permet mal en vermeil dit des Gondi fig entré en 1830 forte influence flamande dans les effets de profon
heureusement pas appréhender parfaitement la dans les collections du musée du Louvre et conser deur la plasticité des formes les mouvements em
variété des formes imaginées par les artistes et le vé au département des Objets arc6 est un portés des personnages ou les paysages en
luxe de orfèvrerie de la cour des rois Valois nous grand bassin de dimensions impressionnantes arrière-plans Pour ces raisons il opté pour la
avons peine concrétiser par une image précise 66 cm de diamètre) entièrement repoussé et ci date 1586-1587 qui lui semblait mieux convenir
le vocabulaire des homines du XVIe siècle usage selé de aile ombilic offrant le profil habituel la dominante flamande des arts décoratifs fran
exact des objets reste difficile définir enfin des bassins apparat de la Renaissance soit un ais de la fin du siècle Il également noté om
faute un corpus de référence leur place précise décrochement sensible entre aile et le fond et niprésence des masses armes dans les scènes
au sein de la production de époque reste problé au contraire un ombilic légèrement saillant ciselées il interprétait comme des références
matique et leur évolution stylistique difficilement image des boucliers antiques Le décor ciselé est héraldiques aux Gondi dont les armoiries étaient
per ue exemple des objets du trésor de ordre réparti en trois registres concentriques corres or deux massues armes de sable passées en sau
du Saint-Esprit conservés au musée du Louvre1 toir liées de gueules9 Sans ces premières pistes pondant aux trois zones du bassin et séparés par
illustre bien ces interrogations comment situer les des frises de baa.uettes enroulées de a:rands canaux nous aurions sans doute jamais retrouvé trace du
formes simples et presque dépouillées des ai ou de tresses aile une frise de Victoires ados bassin dont la traque dans les fonds des Archives
guières bassins et coupes commandées par Hen sées des trophées alternant avec des putti affron nationales duré quelques années et nécessité la
ri III quelques orfèvres parisiens vers 158l tés armés de masses armes au fond plusieurs reconstitution un volumineux dossier archives
Sont-elles expression une volonté de rigueur du scènes de batailles opposant des cavaliers armés de judiciaires éclaté en diverses liasses du fait des tris
roi voire économie en un temps de crise Ou masses armes ombilic un personnage allé post-révolutionnaires
Illustration non autorisée à la diffusion
Bassin ciselé aux
armes des Gondi Paris
détail des poin ons
Paris musée du Louvre
département des Objets
art
inv MR 52
34 Illustration non autorisée à la diffusion
Bassin ciselé aux armes des Gondi Paris Michel Sylvius sous le poin on de Jacques Collaye 1586-1587 Paris musée du Louvre département des Objets art
inv MR 52 .- .7 La Cour des Monnaies était sous Ancien Ré
-- gime le tribunal royal exception devenu cour
souveraine en 1552 chargé de la juridiction des 4?i1t <k li:(t -if* -< matières or et argent des hôtels des monnaies ** t- ïttï üi-< du royaume et rations personae de la surveillance
de toutes les professions maniant ces métaux pré Z-1
cieux ce titre la Cour enregistrait les règle
Utt ments des communautés orfèvres ou les -*
déclarations des poin ons parisiens conservait en -.-.* > -- .-n l >* ..f iil* -Y 4. son greffe les plaques insculpation parisiennes
jugeait les affaires contentieuses de la profession .VT < t.V Une grande partie des archives de la Cour10 est v- <a Illustration non autorisée à la diffusion S.A -.S lt i- -l- :- il :A- fc- constituée hui des dossiers des crimes
c> ft délits professionnels commis par les orfèvres dans * à.l. -k. .- .l-- -.- >-< M.y
exercice de leur métier les gardes qui et>ti iM.> 41- ïC-t i-yî- ri hf URM au cours de leurs inspections des ateliers parisiens ..-- constataient des contraventions déposaient leurs xf tp tlX t- l- >V hf(v <- St dossiers au greffe de la Cour Les magistrats les Ktt w<1 i- * U-H kV tt d-.-. jugeaient La trace du bassin des Gondi été re >1 <--{-titi ti ïa. -it tt i- rf -.ùt trouvée parmi un de ces dossiers 4- i** >-:- l- Le 25 octobre 1586 les gardes orfèvres remet t.tfwV r.t *<* if-ul ff
tent la Cour leur procès-verbal des visites effec K> tK tuées la veille chez les orfèvres parisiens Parmi -< celles-ci figure la saisie opérée chez orfèvre Jac é.ë t.- vn* c-rt
ques Collaye de plusieurs pièces argent en cours
élaboration dont le degré de est révélé
essai inférieur au titre pieds de coupes anses
aiguières bordure de pot de chambre et autres Procès-verbal de la visite des gardes de orfèvrerie chez Jacques Collaye extrait) 25 octobre 1586 Paris
éléments applique que orfèvre apprêtait sou Archives nationales 495
der des objets déjà contrôlés par la communauté
vagant. a14 Le 24 novembre la Cour des Mon Ce délit banal pour un orfèvre se double une telles fins et conclusions que ledit procureur du roi
vouidra contre eulx prendre. I2 naies est désaisie du procès et Gondi mis en pos circonstance aggravante
session une permission en bonne et due forme 15 Item plaira la Court entendre que depuis peu orfèvre Pestard et ses compagnons en dépit
Collaye reste donc le seul incriminé Après un long de la convocation ne se présentent pas la Cour de temps ung compagnon orfèvre nommé Si vieux tra
interrogatoire le mars 1587 il est condamné le des Monnaies le 14 novembre le 18 novembre vaillait en la maison dudit Colaye et faisait ung bas
14 mai 1587 acquitter une amende de ecus sin pour soy et travaillait sa discrétion et ses la Cour rend un arrêt par défaut contre Pestard
pour avoir travaillé en de du titre légal16 pièces au logis dudit Colaye et soubz le nom iceluy en