Le Japon à l âge mur - article ; n°1 ; vol.12, pg 49-121
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Revue de l'OFCE - Année 1985 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 49-121
Commercial surpluses have been spectacular since the beginning of the 1980's, but so has external borrowing. Meanwhile, domestic savings have largely exceeded investment, with massive capital outflows as a result. Japan has become an international financial center as well as a commercial one. Since World War II. rapid economic growth has been helped by demographic developments. The surge of new activities, and oil shocks, have both led to recurrent restructurations which interrupted the shrinking of profits and increased the leardership of industry in the economy. A high price has been paid for this considerable modernisation during the past ten years. Real wages have come to a halt while savings increased further. Hard work is not entirely rewarded by consumption. Ten years ago, indebtedness has shifted from private firms to the public sector. As a result, new financial markets appeared while direct control of liquidity became more difficult. Controls have been focused on interest rates since 1980 ; but this could be impaired by the internationalisation of the yen. Public deficits could not be reduced easily despite cuts in some expenditures and the privatisation of State — controlled entreprises ; but the low level of fiscal pressure leaves an important room for manoeuvre. Since 1983, the US recovery has enabled high-tech Japanese firms to expand their exports and has accelerated the modernisation process. Industrial production has surged by 20 %. Despite a growth in employment, real incomes have increased only moderately and private consumption gained a modest 6 % over two years. In the private sector, confidence has been restored by the pick up in profits. In the near future, investment will replace exports as the dynamic component of demand, this enabling GNP to grow at an annual rate of 5-6 % through 1986. In the longer term, Japon will be faced with two major problems : commercial surpluses linked with the spirit of competition and saving, and an ageing population.
Depuis le début des années 1980 les excédents commerciaux japonais sont spectaculaires, mais aussi leurs emprunts à l'étranger ; tandis que l'excès d'épargne intérieure sur l'investissement provoque des sorties massives de capitaux. Ce qui fait du Japon une plaque tournante non seulement commerciale, mais aussi financière. Le rapide développement de l'économie a bénéficié d'une démographie favorable depuis la deuxième guerre mondiale. L'émergence de nouvelles activités et les chocs pétroliers ont suscité des restructurations répétées. Celles-ci ont permis d'enrayer le laminage des profits, renforçant la mainmise de l'industrie sur l'économie. Engagés dans une phase de rattrapage des pays les plus riches, les Japonais ont payé l'intense effort de modernisation par une pause des salaires réels depuis dix ans et un surcroît d'épargne. Leur consommation n'est pas à la mesure de leur travail. Le passage, au milieu des années 1970, d'un endettement des entreprises à celui de l'Etat a favorisé l'éclosion de nouveaux marchés financiers et rendu moins efficace le contrôle direct de la liquidité. La régulation par les taux d'intérêt est privilégiée depuis 1980. L'internationalisation du yen pourrait la remettre en cause. Le freinage des dépenses publiques amorcé en 1980 et la privatisation d'entreprises publiques déficitaires se heurtent à des limites ; mais la faiblesse de la pression fiscale laisse une marge de manœuvre. Depuis 1983 la reprise américaine a permis aux entreprises japonaises de hautes technologies de développer massivement leurs exportations, et a amplifié la vague de modernisation. La production industrielle s'est acrrue de 20 %. En dépit de l'amélioration de l'emploi, la croissance du pouvoir d'achat a été lente et la consommation n'a progressé que de 6 % en deux ans. Le redressement des profits a restauré la confiance des entrepreneurs. L'investissement prendra le relais des exportations, permettant de maintenir un rythme de croissance de 5 à 6 % jusqu'en 1986. A plus long terme le Japon aura à faire face aux difficultés nées de ses excédents commerciaux, engendrés par son goût de l'épargne et de la compétition, et, d'autre part, au vieillissement de sa population.
73 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Thierry Schwob
Philippe Sigogne
Le Japon à l'âge mur
In: Revue de l'OFCE. N°12, 1985. pp. 49-121.
Citer ce document / Cite this document :
Schwob Thierry, Sigogne Philippe. Le Japon à l'âge mur. In: Revue de l'OFCE. N°12, 1985. pp. 49-121.
doi : 10.3406/ofce.1985.1032
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1985_num_12_1_1032Abstract
Commercial surpluses have been spectacular since the beginning of the 1980's, but so has external
borrowing. Meanwhile, domestic savings have largely exceeded investment, with massive capital
outflows as a result. Japan has become an international financial center as well as a commercial one.
Since World War II. rapid economic growth has been helped by demographic developments. The surge
of new activities, and oil shocks, have both led to recurrent restructurations which interrupted the
shrinking of profits and increased the leardership of industry in the economy. A high price has been paid
for this considerable modernisation during the past ten years. Real wages have come to a halt while
savings increased further. Hard work is not entirely rewarded by consumption. Ten years ago,
indebtedness has shifted from private firms to the public sector. As a result, new financial markets
appeared while direct control of liquidity became more difficult. Controls have been focused on interest
rates since 1980 ; but this could be impaired by the internationalisation of the yen. Public deficits could
not be reduced easily despite cuts in some expenditures and the privatisation of State — controlled
entreprises ; but the low level of fiscal pressure leaves an important room for manoeuvre. Since 1983,
the US recovery has enabled high-tech Japanese firms to expand their exports and has accelerated the
modernisation process. Industrial production has surged by 20 %. Despite a growth in employment, real
incomes have increased only moderately and private consumption gained a modest 6 % over two years.
In the private sector, confidence has been restored by the pick up in profits. In the near future,
investment will replace exports as the dynamic component of demand, this enabling GNP to grow at an
annual rate of 5-6 % through 1986. In the longer term, Japon will be faced with two major problems :
commercial surpluses linked with the spirit of competition and saving, and an ageing population.
Résumé
Depuis le début des années 1980 les excédents commerciaux japonais sont spectaculaires, mais aussi
leurs emprunts à l'étranger ; tandis que l'excès d'épargne intérieure sur l'investissement provoque des
sorties massives de capitaux. Ce qui fait du Japon une plaque tournante non seulement commerciale,
mais aussi financière. Le rapide développement de l'économie a bénéficié d'une démographie favorable
depuis la deuxième guerre mondiale. L'émergence de nouvelles activités et les chocs pétroliers ont
suscité des restructurations répétées. Celles-ci ont permis d'enrayer le laminage des profits, renforçant
la mainmise de l'industrie sur l'économie. Engagés dans une phase de rattrapage des pays les plus
riches, les Japonais ont payé l'intense effort de modernisation par une pause des salaires réels depuis
dix ans et un surcroît d'épargne. Leur consommation n'est pas à la mesure de leur travail. Le passage,
au milieu des années 1970, d'un endettement des entreprises à celui de l'Etat a favorisé l'éclosion de
nouveaux marchés financiers et rendu moins efficace le contrôle direct de la liquidité. La régulation par
les taux d'intérêt est privilégiée depuis 1980. L'internationalisation du yen pourrait la remettre en cause.
Le freinage des dépenses publiques amorcé en 1980 et la privatisation d'entreprises publiques
déficitaires se heurtent à des limites ; mais la faiblesse de la pression fiscale laisse une marge de
manœuvre. Depuis 1983 la reprise américaine a permis aux entreprises japonaises de hautes
technologies de développer massivement leurs exportations, et a amplifié la vague de modernisation.
La production industrielle s'est acrrue de 20 %. En dépit de l'amélioration de l'emploi, la croissance du
pouvoir d'achat a été lente et la consommation n'a progressé que de 6 % en deux ans. Le
redressement des profits a restauré la confiance des entrepreneurs. L'investissement prendra le relais
des exportations, permettant de maintenir un rythme de croissance de 5 à 6 % jusqu'en 1986. A plus
long terme le Japon aura à faire face aux difficultés nées de ses excédents commerciaux, engendrés
par son goût de l'épargne et de la compétition, et, d'autre part, au vieillissement de sa population.Chronique de conjoncture étrangère
Le Japon à l'âge mûr
Directeur Philippe du Sigogne, département des diagnostics de l'OFCE
Thierry Schwob,
Chargé d'études à l'OFCE
Depuis le début des années 1980 les excédents commerciaux
japonais sont spectaculaires, mais aussi leurs emprunts à
l'étranger ; tandis que l'excès d'épargne intérieure sur l'investi
ssement provoque des sorties massives de capitaux. Ce qui fait
du Japon une plaque tournante non seulement commerciale,
mais aussi financière.
Le rapide développement de l'économie a bénéficié d'une
démographie favorable depuis la deuxième guerre mondiale.
L'émergence de nouvelles activités et les chocs pétroliers ont
suscité des restructurations répétées. Celles-ci ont permis
d'enrayer le laminage des profits, renforçant la mainmise de
l'industrie sur l'économie.
Engagés dans une phase de rattrapage des pays les plus
riches, les Japonais ont payé l'intense effort de modernisation
par une pause des salaires réels depuis dix ans et un surcroît
d'épargne. Leur consommation n'est pas à la mesure de leur
travail.
Le passage, au milieu des années 1970, d'un endettement
des entreprises à celui de l'Etat a favorisé l'éclosion de nou
veaux marchés financiers et rendu moins efficace le contrôle
direct de la liquidité. La régulation par les taux d'intérêt est
privilégiée depuis 1980. L'internationalisation du yen pourrait la
remettre en cause. Le freinage des dépenses publiques amorcé
en 1980 et la privatisation d'entreprises publiques déficitaires se
heurtent à des limites ; mais la faiblesse de la pression fiscale
laisse une marge de manœuvre.
Depuis 1983 la reprise américaine a permis aux entreprises
japonaises de hautes technologies de développer massivement
leurs exportations, et a amplifié la vague de modernisation. La
production industrielle s'est acrrue de 20 %. En dépit de l'amél
ioration de l'emploi, la croissance du pouvoir d'achat a été lente
et la consommation n'a progressé que de 6 % en deux ans. Le
redressement des profits a restauré la confiance des entrepre
neurs. L'investissement prendra le relais des exportations, per
mettant de maintenir un rythme de croissance de 5 à 6 %
jusqu'en 1986.
A plus long terme le Japon aura à faire face aux difficultés
nées de ses excédents commerciaux, engendrés par son goût de
l'épargne et de la compétition, et, d'autre part, au vieillissement
de sa population.
Observations et diagnostics économiques n° 12/ juillet 1985 49 Philippe Sigogne, Thierry Schwob
Le Japon : plaque tournante mondiale
Malgré les influences perturbatrices des chocs pétroliers, le Japon a
maintenu tout au long des années soixante-dix un solde commercial
positif. Depuis le début des 1980 les résultats sont encore plus
spectaculaires (32 milliards de dollars d'excédent en 1983, 45 milliards
en 1984).
Cette évolution ne s'est pas faite sans de profonds bouleverse
ments :
• De nombreux déséquilibres commerciaux bilatéraux s'aggravent.
Celui avec les Etats-Unis est particulièrement important (près de 35
milliards de dollars d'excédent en 1984) (graphique 1). Les mesures de
libéralisation des échanges entreprises dès 1982 n'ont pas réussi à
endiguer l'envolée des exportations japonaises et l'accroissement du
déficit américano-japonais.
Milliards de dollars
1. Solde
commercial
du Japon
envers
les Etats-Unis
72 73 74 75 76
Source : Ministère des Finances.
• Parallèlement un flux énorme de capitaux quitte le Japon à un
rythme avoisinant les 50 milliards de dollars en 1984. Ils viennent se
placer pour moitié environ aux Etats-Unis dans des fonds d'Etat améri

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