Le Laé (suite) - article ; n°3 ; vol.27, pg 449-466
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Annales de Bretagne - Année 1911 - Volume 27 - Numéro 3 - Pages 449-466
18 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1911
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gaston Esnault
Le Laé (suite)
In: Annales de Bretagne. Tome 27, numéro 3, 1911. pp. 449-466.
Citer ce document / Cite this document :
Esnault Gaston. Le Laé (suite). In: Annales de Bretagne. Tome 27, numéro 3, 1911. pp. 449-466.
doi : 10.3406/abpo.1911.1369
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1911_num_27_3_1369GASTON ESNAULT
LE LAÉ
(Suite)
I (cahier décrit ci-destut, s «)•
heures perdues
d'un écolier de Léon
o a
Recueil des poésies diverses
d'un Rhetoricien du collège
mwu de Léon /www
Divisé en 3 parties, dont la
1M contient Les poésies françaises
La 2* Les poésies Bretonnes,
[10] et La 3e Les proses tant f ran çaises
que bretonnes avec les poésies
Latines du même écolier
ouvrage dédié au lecteur
Da placidam... Lector amice manum
ovid : trist
epître dedicatoire au Lecteur
Monsieur,
[201 il est bien étonnant que tant de beaux esprits sesoient avisé
d'abuser de votre patience, sans qu'aucun ait encore eu la courtoisie de
vous dédier son labeur, car ne ne semble-tril pas que la gloire qui provient
des dédicaces, doive être le partage de ceux qui se donnent la peine de les
lire et non de ceux qui ne daignent pas les regarder? sans doute : et
[25] st Luc lui même a dit que L'ouvrier est digne de sa recompense, quelle 450 LE
sera donc maintenant L'excuse de ces auteurs peu judicieux qui ne sau
raient écrire un quatrain sans le dédier entérines pompeux ou a quelque
roi ou a quelque prince du sang qui ne les lisent jamais ? tous cependant
n'ont pas donné dans ce travers, on en avu qui en ont connu L'indignité :
[30] mais que leur estnil arrivé à leur tour? tombés de charybde en scylle ils
ont eu la bassesse insuportable d'offrir à des chiens et a des bourreaux
Leurs rapsodies mal digérées, comme si L'une ou l'autre de ces deux
espèces d'animaux se piquât de Les savoir lire ou d'en savoir juger, ce
dernier abus n'est guère préférable aupremier etj'avoue franchement que
[35] si jesavois que vous fussiez chien ou bourreau je ne voudrais jamais avoir
L'honneur de addresser mon petit format car cesont des gens (et
plaise au ciel que vous ne vous trouviez jamais dans le cas del'eprouver
par vous même) que l'on peut nommer intrinsèquement mauvais ; et sur
toute cette dernière espèce Dont le nom seul provoque le libéra nos. cette
[40] discussion faite, vous voudrez bien cher Lecteur, me permettre deux choses :
là de ne dédier mon livre a aucun de ceux dont je viens de parler
&> de vous le dédier a vous même, si ce procédé vous paroit nouveau, tant
mieux; car dans tout le corps du livre que j ai L'honneur de vous offrir il nia
rien de nouveau que les fautes; c'est beaucoup mais par malheur ce n'est pas
[45] ce que l'on cherche dans un ouvrage, quoi qu'il en soit vous n'userez pas de
rigueur envers celui-ci, c'est un livre qui avant que j eusse pensé avouslepre-
senter, vous etoit déjà consacré par son objet, destiné a être le dépositaire
d'un cœur léger et inconstant, souvent fantasque et bouffon, il nepouvoit-
paroitre sous des auspices plus favorables quesous le nom d'un Lecteur
[50] zélé a qui ces deux premières qualités ne manquent pas. et d'ailleurs il
me sera permi d'ajouter que je trouve en vous L'offrant un avantage qui
m'est personnel, c'est que je m'imagimeque pincé par L'honneur decettc
dédicace vous ne manquerez pas de vous faire un peu de violance pour
pousser votre lecture abôut et que quand même il vous faudroit faire du
[55] feu en plein été pour vous garantir du froid qu'il lui est particulier, vous
serez assez généreux pour en faire les frais — c'est dans ce sentiment que
j'ai L'honneur de vous le dédier, en vous priant d'être persuadé que si
jesavois que vous ne le Lussiez pas, jaimerois autant le dédier au Colosse
de Rhoda
18. — heures perdues ... ovid:trist, r<> 3; epître ... charybde en,
to 3; scylle ... dernière espèce, r<> 4;"Dont ... Rbode, v° 4. — L'alinéatlon du r° 3
entier a été observée, et les vignettes photographiées.
Biffure, avant rédaction, au haut du r° 4 :
heures perdues
D'un écolier de Léon
[titre primitif, reporté au r° 3].
Biffures pendant rédaction (reconnalssables d'ordinaire en ce que les textes
définitifs les suivent, et ne sont pas dessus, en surcharge, ni au-dessus, en
interligne) : 1. 6 de [au commencement de la ligne, biffé, reporté au milieu, LE LÀE. 451
avec fausse biffure à la fin pour la symétrie], 1. 23 qui les Usent?, 1. 24 lire
? sans doutd 1. 28 ? on en a cependant, 1. 32 des ces, 1. 33. un, 1. 36 honneur
de voir mon Uvre entre vos mains, 1. 36 (comme, 1. 49 nom de celui qui le doit
lire-, — pendant ou après : 1. 22 leurs labeurs, 1. 27 un seul, I. 34 premier
d' ont nous venons de parler, l. 39 nos domine, 1. 48 souvent même-, — après :
1. 7 [reportée 1. 14]
= Da placidam... Lector amice manum
ovid : trist
1. 14 [couillard], 1. 19 Monsieur, il [sur la même ligne], 1. 33 lire
et mieux encore d'en savoir, 1. 36 petit labeur car, 1. 45 cherffe dans, 1. 46 i avois
pensé, 1. 50 .qu'il me soit permi.
Page agréablement troussée, avec des étourderies un peu gri-
maudes d), mais avec certains petits soins du style (2), badinage,
bien ancien-régime, d'allusions littéraires, sacrées ou profanes 0),
et de modestie oratoire aux mœurs plaquées.
Mais, cet ironique écrivain, quelle est sa patrie, et son âge, et
sa condition, et enfin, puisqu'une dédicace est au moins un salut,
Qui est ce monsieur? légitime inquiétude du lecteur. C'est au
lecteur, aussi, que sont destinés les quelques renseignements
intitulés préface.
Ici, plus d'ironie ; Iqs indices d'un cœur point desséché ; et le
jeune homme découvert sous le jeune auteur.
II (cahier décrit ci-dessus, § 6).
préface
ces petites pièces ont été faites pendant que j'étudiois en Rhétorique,
Les unes par l'ordre de mon régent Les autres par la sollicitation de mes
amis et quelques unes aussi pour ma propre satisfaction, mais toutes
[5"i ont été produites âla hâte et sans application, comme ne me devant donner
de plaisir que celui de les faire, on ne doit donc pas s'étonner des fautes
(1) Permi \ ; ne dittographié, comme, dans la Préface, contre et cela; etc.
(2) Remplacement d'un mot déjà paru; coupure d'une proposition inutile;
respect au nom du Seigneur, libéra nos, [domine],...
(3) Ovide, Tristes, III, I, 2. — Saint Luc, X, 7. — Recueil des œuvres ourles-
ques de Scarron (1654), dédiées « a tres-honneste et tres-divertissante chienne
dame gvillemette. petite levrette de ma sœvr. » — Le chap. 14 du t. 2 d'un
auteur inventé par Furetière, Roman bourgeois, vers la fin, était un projet
d'epistre dedicatoire au bourreau pour le premier livre qu'il ferott. 452 LE LAÉ.
sans nombre qui s y trouvent et dont je oonnois déjà une grande partie
que j'oterois volontiers si des occupations plus solides me le permettoient.
il n'a pas même tenu aces que je n'aye donné àla fin de ce
[10] recueil un abrégé des notes et de remarques quej'ai faites sur mes pièces,
où je ne fais pas grâce a mes fautes surtout à celles que j'ai faites contre
Les règles delà versification, .pour celles que j'ai faites contre contre la
justesse et le jugement il me seroit inutile d'en parler, tout lemonde Les
connoitra duprime-abord et les pardonnera - de même vu que depareils
[15] écarts sont inséparables d'une plume naissante, téméraire, et mal cultivée,
tout ce que j aurois à alléguer en ma faveur sur ce sujet, c'est Le peu
d'ouverture que pouvoit avoir un Rhetoricien aspirant tel quejetois quand
je fis ces pièces, il n'y avoit encore qu'un an que j'etois sorti de cinquième
pour monter en seconde, on jugera facilement quel a été mon repenti
[20] davoir passé les Deux classes intermédiaires qui sont celles ou se forment
le style et lejugement, et où la prosodie, la synthaxe, la grammaire, les
belles harangues de Ciceron, les ouvrages de Virgile et les autres auteurs
classiques que les écoliers y sont obligés d'apprendre jettent dans L'esprit
de solides principes qui servent de fondement et de base à toutes les
[25] comnoissances que l'on acqui

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