Le pendule et le mortier. De quelques pharmaciens radiesthésistes et de Gabriel Lesourd en particulier - article ; n°344 ; vol.92, pg 527-544
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Revue d'histoire de la pharmacie - Année 2004 - Volume 92 - Numéro 344 - Pages 527-544
Au début des années 1930, les médecins et pharmaciens français furent nombreux à pratiquer la radiesthésie. Plusieurs adhérèrent à l'Association des amis de la radiesthésie. Ce fut en particulier le cas de Gabriel Lesourd (1890-1976), propriétaire de la célèbre Tisane du Curé de Deuil.
The pendulum and the mortar. Gabriel Lesourd and others pharmacists deviners.
At the beginning of 1930's, french doctors and pharmacists were numerous to practise dowsing. Some adhered to the « Association des amis de la radiesthésie ». It was in particular the case of Gabriel Lesourd (1890-1976), owner of the famous « Tisane du Curé de Deuil ».
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 201
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Thierry Lefebvre
Le pendule et le mortier. De quelques pharmaciens
radiesthésistes et de Gabriel Lesourd en particulier
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 92e année, N. 344, 2004. pp. 527-544.
Résumé
Au début des années 1930, les médecins et pharmaciens français furent nombreux à pratiquer la radiesthésie. Plusieurs
adhérèrent à l'Association des amis de la radiesthésie. Ce fut en particulier le cas de Gabriel Lesourd (1890-1976), propriétaire
de la célèbre Tisane du Curé de Deuil.
Abstract
The pendulum and the mortar. Gabriel Lesourd and others pharmacists deviners.
At the beginning of 1930's, french doctors and pharmacists were numerous to practise dowsing. Some adhered to the «
Association des amis de la radiesthésie ». It was in particular the case of Gabriel Lesourd (1890-1976), owner of the famous «
Tisane du Curé de Deuil ».
Citer ce document / Cite this document :
Lefebvre Thierry. Le pendule et le mortier. De quelques pharmaciens radiesthésistes et de Gabriel Lesourd en particulier. In:
Revue d'histoire de la pharmacie, 92e année, N. 344, 2004. pp. 527-544.
doi : 10.3406/pharm.2004.5713
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2004_num_92_344_5713527
Le pendule et le mortier
De quelques pharmaciens radiesthésistes É
T
et de Gabriel Lesourd en particulier 1 U
D
E par Thierry Lefebvre *
Longtemps 1' « art du sourcier » s'est uniquement appliqué aux explora
tions hydrologiques et minéralogiques. La baguette de coudrier puis le
pendule ont séduit tour à tour les particuliers en quête d'eau potable, puis
les industriels lancés dans la prospection de matières premières.
L'un des premiers, Eugène Chevreul a attribué les girations du pendule à des
mouvements infimes et involontaires du « pendulisant ». Explication qui, curieu
sement, sembla satisfaire tant les défenseurs que
les opposants à la méthode. Les « pendulisants »
et autres « baguettisants » s'en trouvèrent confort
és et attribuèrent à leur hypersensibilité les mou
vements réflexes imperceptibles qu'ils communiq
uaient ensuite à leurs instruments.
Les premières applications de la « sourcelle-
rie » à la médecine humaine et à l'art vétérinaire
remontent au début du XXe siècle et semblent
avoir été d'abord le fait de religieux. L'abbé
Alexis Mermet (1866-1937), recteur de la chapell
e de Sainte-Madeleine, à Jussy près de Genève,
fut une figure pionnière. Il revendiquait, dans sa
Méthode de radiesthésie, parue dans les années
1930, la paternité du « diagnostic radiesthé-
sique » : « Il y a plus de trente ans, vers 1905-
1906, l'idée me vint un jour qu'il devait être pos
sible d'utiliser le pendule comme auxiliaire de la Alexis Mermet.
* UF CCI, Université Paris 7, 2 place Jussieu, 75251 Paris cedex 05
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, LU, N° 344, 4e TRIM. 2004, 527-544. 528 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
médecine. Je me mis à l'uvre, observant les radiations du corps humain et des
divers organes. Je n'eus pas de peine à m' apercevoir que les organes malades ne
donnaient plus le même chiffre de radiations que les organes sains. J'avais trou
vé, j'avais créé le diagnostic pendulaire ! Et depuis lors, d'observations en
observations, dans des cliniques, dans des infirmeries, comme auxiliaires des
médecins, de vétérinaires, d'herboristes, j'ai pu établir des règles qui sont deve
nues le fondement du diagnostic radiesthésique. J'ai enseigné la science du pen
dule à des médecins, à des vétérinaires et des pharmaciens, etc., qui se mirent à
pratiquer avec succès. 2 »
Un peu plus loin, l'abbé précisait son mode opératoire :
« Pour examiner un malade, on déplace le pendule tout autour du corps, à une dis
tance de 15 à 20 centimètres. Dès qu'il passe en face d'un organe malade, il subit
une répulsion, il s'écarte du corps en traçant dans l'air, dans un plan vertical, une
boucle qui vient se fermer sur le point malade ; et cette boucle est d'autant plus
développée que l'organe est plus atteint. Pour localiser le point malade, il faut éta
blir sa profondeur dans l'organisme. À cet effet, on place l'index de la main
gauche à l'endroit au-dessous duquel se trouve l'organe malade ; puis, on accor
de sa réceptivité en choisissant comme unité de mesure le centimètre ou le milli
mètre. Le nombre d'oscillations du pendule correspond à la profondeur du foyer
malade, calculée en centimètres ou en millimètres. Le pendule est en mesure de
rendre au médecin d'autres services encore : il permet de découvrir des maladies
alors qu'elles sont en formation ou qu'elles existent à l'état latent, et cela long
temps avant que le diagnostic ordinaire puisse en connaître les symptômes.
En outre, il est d'une grande utilité pour la sélection des remèdes. Plaçons le pen
dule entre un organe malade et un remède : si le remède est très bon, le pendule
fait des rotations en sens direct ; s'il est bon, il oscille plus ou moins fort entre
l'organe et le remède ; il reste immobile si le remède est neutre, et si le remède
est mauvais, il tourne dans le sens indirect. 3 »
Insistons sur le fait que les notions de « sens direct » ou « indirect » sont tout
à fait subjectives : libre en effet à chaque pendulisant d'opter pour son propre
« sens direct » (soit le sens des aiguilles d'une montre, soit l'inverse).
Une autre figure emblématique fut celle de Benoît Padey (1859-1934), plus
connu sous le nom de Frère Francisque, membre de la confrérie de la Sainte-
Famille de Belley. Sourcier depuis 1902, auteur d'un ouvrage intitulé Les Secrets
de la baguette (aux théories, il faut bien le dire, quelque peu fumeuses), il s'in
téressa également aux « radiations humaines » et se lança dans la phytothérapie.
En 1929, il fît paraître un petit opuscule, Le Médecin du pauvre, du colon, du
missionnaire, où étaient collectées de nombreuses recettes composées avec des
plantes et formulées au moyen des indications de la baguette. PENDULE ET LE MORTIER 529 LE
Autre pionnier de renom : l'abbé Alexis
Timothée Bouly (1865-1958). Cet as de la
baguette allait acquérir une célébrité nationale
et même internationale dans les années 1920-
1930, en réalisant d'innombrables prouesses
qui émerveillèrent ses contemporains. Curé
d'Hardelot-Plage, il était considéré comme un
thaumaturge, et l'arrêt d'autobus qui desservait
son presbytère avait été rebaptisé très signifîca-
tivement « l'arrêt des tisanes » 4...
N'oublions pas également le père franciscain
Jean-Louis Bourdoux
(1876-1963). Ce natif
d'Ussel exerça de L'abbé Alexis Timothée Bouly.
1905 à 1921 dans la
région de Poconé au Mato Grosso. J.-L. Bourdoux fut
l'auteur de Notions pratiques de radiesthésie pour les
missionnaires, plusieurs fois réédité, dans lequel il
exposait le principe de la « syntonisation thérapeu
tique ».
Suivons-le dans son raisonnement : « En mélan
geant ces trois plantes, ne vais-je pas avoir une formul
e meilleure que chacune d'elles ? Ce n'est pas sûr.
Certaines plantes fortifient leur activité en s'unissant
tandis que d'autres s'affaiblissent ou se neutralisent
complètement, si même elles ne produisent pas un Jean-Louis Bourdoux.
effet contraire. Comment savoir si elles peuvent ou
non s'unir ? Le moyen le plus simple mais non le plus rapide ni le plus écono
mique serait de faire le mélange et de l'étudier au pendule en le faisant passer
devant les trente photos de malades 5. C'est long, et si, en fin de compte, le
mélange est malheureux, on a perdu son temps et ses plantes. J'imaginai alors
d'établir les relations que les plantes avaient entre elles, si elles s'attiraient ou se
repoussaient, ou si elles étaient indifférentes. J'eus recours au procédé que
voici : je mis deux échantillons sur un même plan et à petite distance l'un de
l'autre. Entre les deux, je fis descendre mon pendule. Selon qu'il oscillait en B
ou en M 6, je comprenais que le mélange des pl

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