Le rempart de l éperon barré de la Brèche-au-Diable, commune de Soumont-Saint-Quentin (Calvados) - article ; n°1 ; vol.9, pg 247-262
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Le rempart de l'éperon barré de la Brèche-au-Diable, commune de Soumont-Saint-Quentin (Calvados) - article ; n°1 ; vol.9, pg 247-262

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Gallia préhistoire - Année 1966 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 247-262
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Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Bernard Edeine
Le rempart de l'éperon barré de la Brèche-au-Diable, commune
de Soumont-Saint-Quentin (Calvados)
In: Gallia préhistoire. Tome 9 fascicule 1, 1966. pp. 247-262.
Citer ce document / Cite this document :
Edeine Bernard. Le rempart de l'éperon barré de la Brèche-au-Diable, commune de Soumont-Saint-Quentin (Calvados). In:
Gallia préhistoire. Tome 9 fascicule 1, 1966. pp. 247-262.
doi : 10.3406/galip.1966.1263
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1966_num_9_1_1263NOTES
Le rempart de l'éperon barré de la Brèche-au-Diable
(dit aussi du Mont-Joly)
commune de Soumont-Saint-Quentin (Calvados)
Saint-Quentin (Calvados) à 27' km de Caen Bien que de très nombreux auteurs aient à
des époques diverses essayé de décrire et de et à 7 km de Falaise. Site archéologique connu
dater avec plus ou moins de bonheur et de depuis 1798, il est formé par un promontoire
précision les camps, refuges ou enceintes naturel découpé dans les quartzites hercy
fortifiés des trois départements de la Basse- niennes par la rivière le Laizon qui forme là
Normandie (Calvados, Manche et Orne), sur une vallée épigénique typique. En fait, ce
une bonne centaine de ces ouvrages on ne site se trouve au niveau général de la plaine
calcaire qui l'entoure. Il paraît la dominer connaît qu'une seule étude digne de ce nom,
du rempart de l'un d'eux, à savoir celle du parce que les falaises qui le bordent sont
Châtellier-Le Petit-Celland près d'Avranches abruptes et que la plaine est entamée profon
(Manche), étude faite par Sir Mortimer Wheeler dément par la vallée très encaissée du
en 19381. Ce rempart, Mortimer Wheeler a pu Laizon.
l'identifier comme un rempart gaulois de Les côtés nord, ouest et sud de ce promont
la Tène II (56 av. J.-C). J- Gourvest en 1960 oire se présentent sous forme de falaises
a étudié le rempart du Castillon près de presque verticales et n'ayant jamais moins
Balleroy (Calvados)2, mais cette étude reste de 50 à 60° de pente, mais parsemées de rochers
imprécise. Il semble seulement qu'on puisse éboulés. Seul le côté est du promontoire se
penser que, comme au Châtellier, on se rattache sans dénivellation sensible à la plaine
trouve en présence d'un « murus gallicus ». environnante. Il était naturel que les divers
Il était donc particulièrement nécessaire de occupants de cet éperon aménagent ce côté,
procéder à une étude minutieuse du rempart faible au point de vue défensif, le jour où ils
de l'éperon barré de la Brèche-au-Diable, voulurent en faire un lieu fortifié. Dans le
apparemment antérieur aux deux remparts temps ces occupants furent très divers. Les
mentionnés ci-dessus. traces d'établissement de populations que
Le site de la Brèche-au-Diable, estr un nous avons trouvées sur ce site même, si nous
éperon barré type, situé commune de Soumont- laissons de côté les vestiges moustériens,
remontent au moins au Chasséen vers 3000
av. J.-C. Depuis cette date jusqu'à nos jours,
(1) Sir Mortimer Wheeler. Hill-Forts of Northern ce site paraît avoir été fréquenté sans solution
France, Oxford, University Press, 1957, p. 38-54, de continuité, car on y retrouve des éléments plans et photos. des civilisations suivantes : Chalcolithique, (2) J. Gourvest, L'oppidum de Castillon (Calvados)
Bronze, Hallstatt, Tène, Gallo-Romain, Méroin Annales de Normandie, IIe année, n° 1, mars 1961,
p. 99-103, 2 photos. vingien et Carolingien (nécropole), Moyen-Age.
17 248 NOTES
1. Vue aérienne de l'éperon barré. Le pointillé indique la limite du rempart. Le trait blanc marque l'emplacement
de la fouille perpendiculaire au
Les archéologues qui ont étudié ou visité ment que le rempart est en grande partie
ce site n'ont pas été tous d'accord sur sa détruit7.
destination : pour Galeron c'était un camp Il était donc important d'essayer de déter
gaulois, réoccupé par les Romains3 ; pour miner qui avait construit ce rempart d'environ
Caumont c'était un camp romain4 ; la carte 150 mètres de longueur et qui enferme un
d'État-Major de 1848 se contente de la désigna camp d'environ 4 hectares de superficie. Un
tion « ancien camp », pour Eugène-Eudes premier examen de ce rempart, notamment
Deslongchamps c'était aussi un camp romain, du côté sud-est, entre les points A et B du
ainsi que pour Costard5. Le Dr R. Doranlo plan général (fig. 2), montre qu'il est appa
niait même contre L. Coutil l'existence du remment construit de gros blocs de quartzite
rempart6. Mortimer Wheeler d'après Lange, formant un parement en opus incertum (fig. 1).
Caumont, Mortillet et Doranlo indique seule- Mais cet examen superficiel ne pouvait
apporter aucun élément valable de datation.
Ce que l'on pouvait seulement noter par un (3) F. Galeron, Statistique de l'arrondissement de
examen du terrain et de l'ancien plan cadastral Falaise. II, p. 472.
(4) A. Caumont (de), Statistique monumentale. II, de 1813, c'est que le système défensif complé
p. 323. mentaire ne pouvait comporter de fossé très (5) Eugène-Eudes Deslongchamps, Note sur les profond, étant donné que les rochers du sous-sol stations préhistoriques découvertes aux environs de
sont à fleur de terre, mais que le dit rempart Falaise (Calvados) par M. Costard, in Mém. Soc. des
Ant. de Norm, 3e série, IXe vol., XXIXe vol. de la semblait précédé d'une berme, dont on retrouve
collect. 1877, p. 202.
(6) R. Doranlo (Dr), Le Mont Joly historique et
(7) Sir Mortimer Wheeler, op. cit., p. 117. archéologique, Falaise, 1942, in-8°, 66 p., p. 51. LA BRÈGHE-AU-DIABLE 249
SOUMONT-SAINT-QUENTIN (Calvados)
Eperon barré de la "Brèche au Diable"
Commune de BONS -TASSILLY
2. Plan de l'éperon barré. Égl. : église de l'ancienne commune de Saint-Quentin-la-Roche. T : tombeau de l'actrice
Marie Joly. Aub. : «Auberge de Marie Joly». R. : rempart de l'éperon barré, m. : ruines de moulins à colza. CE. :
château d'eau.
la limite externe par le petit chemin G de d'exécuter des fouilles sous la route et que la
l'ancien plan cadastral. Ce chemin a été reporté partie du rempart à droite de cette route,
au pied même du rempart, en C-D, il y a face à l'auberge, a été entièrement détruite
plusieurs décennies. Cependant, lorsqu'on a par la construction d'une habitation datant
au moins du xvne siècle. Il n'est pas possible creusé une tranchée pour la pose de canalisa
tions de distribution d'eau, au pied même du de l'affirmer. Cependant nous savons que le
cimetière mérovingien s'étendait sous la route rempart, au point T, dans la coupe de la
tranchée on remarquait une sorte de petit jusqu'à une douzaine de mètres du parement
fossé en forme de trapèze régulier, dont le externe du rempart. Il est donc malgré tout
plus grand côté (surface de la route) avait douteux que là ait été l'entrée du camp.
5 m de long, largeur supérieure du fossé donc, Entre les points A-B du plan masse, C-D
la hauteur 1,10 m (soit profondeur du fossé) et E-F, la dénivellation du terrain marque
et la base (fond) 0,75 m. La terre de remplis parfaitement le bord externe du rempart.
Cependant nous avons préféré couper le sage ne présentait aucun vestige archéologique.
paraît" que cet élément de fossé doit Il nous rempart entre D et E, point où il présente une
pente douce vers l'extérieur. Il nous a semblé être postérieur à la construction du rempart.
En tout cas il ne pouvait être continu sur toute que là pouvait être l'entrée du camp. Nous
la longueur du rempart. avons donc coupé le rempart perpendiculair
ement sur une longueur de 26 m, non seulement L'examen du terrain amène à conclure
logiquement que la route conduisant à l'auberge jusqu'à sa base mais jusqu'au sous-sol, et sur
une largeur de 2 m. Nous avons ensuite actuelle, ancien presbytère de l'ex-paroisse de
complété cette fouille en coupant le rempart Saint-Quentin-la-Roche, correspond à l'entrée
primitive du camp. Comme il est impossible à partir de l'intérieur du camp sur 3 m, 250 NOTES
l'extrême limite de la couche d'éboulis du jusqu'au mètre 27, ces mètres étant dé

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