Le rôle des prescriptions médicamenteuses dans la société française du XVIIIe siècle - article ; n°3 ; vol.20, pg 321-337
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Histoire, économie et société - Année 2001 - Volume 20 - Numéro 3 - Pages 321-337
Abstract In order to evaluate the existence of a potential gap between current society's medicalization and that from the past, the analysis of an original corpus ofxvmth century's prescriptions has been used as prescriptions themselves formalize the relationship between the patient and the physician. The analysis of the above mentional corpus was carried out taking into account that the implication of the three main actors (prescribing physician, patient and pharmacist) is reflected in the prescription itself This led us to consider the form of the prescription within the context of the seek for recognition of the medical profession 's social status at this period of time. We have beforehand excluded the analysis of the therapeutic adequacy of the prescriptions and we have concentrated on the work of appearances reflected by the redaction of the medical prescription. We noted the identification of the three actors defined above, and we have considered the prescription 's recipient. As for the form itself, we have considered the language used, including the tongue, as well the gra- phism and the writing style. The initial goal of prescriptions is of course remedies' prescription, and so have we noticed the kind of prescribed remedies, the preparation that was recommended, and the kind of prescribed remedies, the operating mode if any, as well as any accompanying recommendations. We noticed, as a result, the premises of an evolution towards a standardisation of the prescriptions. Yesterday like today, the medical prescription ends the singular seminar , and is ever its sole perceptible representation at the XVIIIth century. The medical prescription allowed and still allows to segregate profane and professional by formalising an unbalanced relationship between those who own a certain knowledge and those to whom it is applied; that latter asking to being prescribed by people whose status ascertains a reasuring médicalisation of the society.
Résumé La mesure d'un écart entre la médicalisation actuelle et celle d'autrefois peut se lire à travers l'analyse d'un corpus original d'ordonnances du XVIIIe siècle parce que l'utilisation des ordonnances formalise le circuit entre un malade et un soignant. L'analyse de ce corpus a été conduite en partant du principe que l'implication des trois acteurs par lesquels transite l'ordonnance (prescripteur, malade, pharmacien) peut se cristalliser autour de ce document. Cela nous a conduit à replacer le problème de la forme des ordonnances dans le contexte de recherche de reconnaissance du statut des professions médicales de l'époque. Dans cette optique, nous avons d'emblée écarté la notion de pertinence thérapeutique, en nous concentrant sur le «travail des apparences» réalisé lors de la rédaction de l'ordonnance. Nous avons donc relevé l'identification éventuelle sur les ordonnances des acteurs que nous avons définis, et nous nous sommes interrogés sur le ou les destinataires de l'ordonnance. En ce qui concerne la forme proprement dite, nous avons examiné le langage utilisé - aussi bien la langue que le graphisme et le style de la rédaction. La vocation première des ordonnances étant la prescription de remèdes, nous avons relevé les genres de remèdes prescrits et le mode d'exécution préconisé, ainsi que les types de précisions qui accompagnent les prescriptions. Nous avons constaté l'esquisse d'une évolution vers une pratique standardisée. Hier comme aujourd'hui, l'ordonnance clôt le colloque singulier, et en constitue de surcroît la seule trace au XVIIIe siècle. L'ordonnance permettait et permet toujours de distinguer les profanes des professionnels par la formalisation d'un rapport déséquilibré entre les tenants d'un savoir et ceux sur lesquels il s'applique; ces derniers demandant à ce qu'un traitement leur soit prescrit par des personnes dont le statut reflète une médicalisation rassurante de la société.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pascale Gramain-Kibleur
Le rôle des prescriptions médicamenteuses dans la société
française du XVIIIe siècle
In: Histoire, économie et société. 2001, 20e année, n°3. pp. 321-337.
Citer ce document / Cite this document :
Gramain-Kibleur Pascale. Le rôle des prescriptions médicamenteuses dans la société française du XVIIIe siècle. In: Histoire,
économie et société. 2001, 20e année, n°3. pp. 321-337.
doi : 10.3406/hes.2001.2229
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_2001_num_20_3_2229Résumé
Résumé La mesure d'un écart entre la médicalisation actuelle et celle d'autrefois peut se lire à travers
l'analyse d'un corpus original d'ordonnances du XVIIIe siècle parce que l'utilisation des ordonnances
formalise le circuit entre un malade et un soignant. L'analyse de ce corpus a été conduite en partant du
principe que l'implication des trois acteurs par lesquels transite l'ordonnance (prescripteur, malade,
pharmacien) peut se cristalliser autour de ce document. Cela nous a conduit à replacer le problème de
la forme des ordonnances dans le contexte de recherche de reconnaissance du statut des professions
médicales de l'époque. Dans cette optique, nous avons d'emblée écarté la notion de pertinence
thérapeutique, en nous concentrant sur le «travail des apparences» réalisé lors de la rédaction de
l'ordonnance. Nous avons donc relevé l'identification éventuelle sur les ordonnances des acteurs que
nous avons définis, et nous nous sommes interrogés sur le ou les destinataires de l'ordonnance. En ce
qui concerne la forme proprement dite, nous avons examiné le langage utilisé - aussi bien la langue que
le graphisme et le style de la rédaction. La vocation première des ordonnances étant la prescription de
remèdes, nous avons relevé les genres de remèdes prescrits et le mode d'exécution préconisé, ainsi
que les types de précisions qui accompagnent les prescriptions. Nous avons constaté l'esquisse d'une
évolution vers une pratique standardisée. Hier comme aujourd'hui, l'ordonnance clôt le colloque
singulier, et en constitue de surcroît la seule trace au XVIIIe siècle. L'ordonnance permettait et permet
toujours de distinguer les profanes des professionnels par la formalisation d'un rapport déséquilibré
entre les tenants d'un savoir et ceux sur lesquels il s'applique; ces derniers demandant à ce qu'un
traitement leur soit prescrit par des personnes dont le statut reflète une médicalisation rassurante de la
société.
Abstract In order to evaluate the existence of a potential gap between current society's medicalization
and that from the past, the analysis of an original corpus ofxvmth century's prescriptions has been used
as prescriptions themselves formalize the relationship between the patient and the physician. The
analysis of the above mentional corpus was carried out taking into account that the implication of the
three main actors (prescribing physician, patient and pharmacist) is reflected in the prescription itself
This led us to consider the form of the prescription within the context of the seek for recognition of the
medical profession 's social status at this period of time. We have beforehand excluded the analysis of
the therapeutic adequacy of the prescriptions and we have concentrated on the "work of appearances"
reflected by the redaction of the medical prescription. We noted the identification of the three actors
defined above, and we have considered the prescription 's recipient. As for the form itself, we have
considered the language used, including the tongue, as well the gra- phism and the writing style. The
initial goal of prescriptions is of course remedies' prescription, and so have we noticed the kind of
prescribed remedies, the preparation that was recommended, and the kind of prescribed remedies, the
operating mode if any, as well as any accompanying recommendations. We noticed, as a result, the
premises of an evolution towards a standardisation of the prescriptions. Yesterday like today, the
medical prescription ends the "singular seminar" , and is ever its sole perceptible representation at the
XVIIIth century. The medical prescription allowed and still allows to segregate profane and professional
by formalising an unbalanced relationship between those who own a certain knowledge and those to
whom it is applied; that latter asking to being prescribed by people whose status ascertains a reasuring
médicalisation of the society.LE RÔLE DES PRESCRIPTIONS MÉDICAMENTEUSES
DANS LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DU XVIIIe SIÈCLE
par Pascale GRAMAIN-KIBLEUR
Résumé
La mesure d'un écart entre la médicalisation actuelle et celle d'autrefois peut se lire à travers
l'analyse d'un corpus original d'ordonnances du XVIIIe siècle parce que l'utilisation des ordonnanc
es formalise le circuit entre un malade et un soignant. L'analyse de ce corpus a été conduite en par
tant du principe que l'implication des trois acteurs par lesquels transite l'ordonnance (prescripteur,
malade, pharmacien) peut se cristalliser autour de ce document. Cela nous a conduit à replacer le
problème de la forme des ordonnances dans le contexte de recherche de reconnaissance du statut des
professions médicales de l'époque. Dans cette optique, nous avons d'emblée écarté la notion de per
tinence thérapeutique, en nous concentrant sur le «travail des apparences» réalisé lors de la rédac
tion de l'ordonnance. Nous avons donc relevé l'identification éventuelle sur les ordonnances des
acteurs que nous avons définis, et nous nous sommes interrogés sur le ou les destinataires de l'o
rdonnance. En ce qui concerne la forme proprement dite, nous avons examiné le langage utilisé -
aussi bien la langue que le graphisme et le style de la rédaction. La vocation première des ordonnanc
es étant la prescription de remèdes, nous avons relevé les genres de remèdes prescrits et le mode
d'exécution préconisé, ainsi que les types de précisions qui accompagnent les prescriptions. Nous
avons constaté l'esquisse d'une évolution vers une pratique standardisée. Hier comme aujourd'hui,
l'ordonnance clôt le colloque singulier, et en constitue de surcroît la seule trace au XVIIIe siècle.
L'ordonnance permettait et permet toujours de distinguer les profanes des professionnels par la for
malisation d'un rapport déséquilibré entre les tenants d'un savoir et ceux sur lesquels il s'applique;
ces derniers demandant à ce qu'un traitement leur soit prescrit par des personnes dont le statut reflète
une médicalisation rassurante de la société.
Abstract
In order to evaluate the existence of a potential gap between current society's medicalization
and that from the past, the analysis of an original corpus ofxvmth century's prescriptions has been
used as prescriptions themselves formalize the relationship between the patient and the physician.
The analysis of the above mentional corpus was carried out taking into account that the implication
of the three main actors (prescribing physician, patient and pharmacist) is reflected in the prescrip
tion itself This led us to consider the form of the prescription within the context of the seek for re
cognition of the medical profession 's social status at this period of time. We have beforehand
excluded the analysis of the therapeutic adequacy of the prescriptions and we have concentrated on
appearances" reflected by the redaction of the medical prescription. We noted the the "work of
identification of the three actors defined above, and we have considered the prescription 's recipient.
As for the form itself, we have considered the language used, including the tongue, as well the gra-
phism and the writing style. The initial goal of prescriptions is of course remedies' s prescription,
and so have we noticed the kind of prescribed remedies, the preparation that was recommended,
and the kind of prescribed remedies, the operating mode if any, as well as any accompanying r
ecommendations. We noticed, as a result, the premises of an evolution towards a standardisation of
the prescriptions. Yesterday like today, the medical prescription ends the " singular seminar" , and
is ever its sole perceptible representation at the XVlIIth century. The medical prescription allowed
and still allows to segregate profane and professional by formalising an unbalanced relationship
between those who own a certain knowledge and those to whom it is applied; that latter asking to
being prescribed by people whose status ascertains a reasuring médicalisation of the society.
HES 2001 (20e année, n° 3) 322 Histoire Économie et Soci

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