Le roman indien moderne et les nouvelles « diasporas» - article ; n°1 ; vol.13, pg 161-175
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Revue européenne de migrations internationales - Année 1997 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 161-175
Au sein de l'Empire britannique et plus tard du Commonwealth, les populations d'origine indienne se sont souvent déplacées pour des raisons diverses: exil politique ou économique, travail sous contrat dans les plantations, exode des cerveaux, réseaux de commerçants. Les romanciers contemporains du sous-continent ou de la diaspora ont maintenant un important public anglophone dans le sous-continent comme en Occident. Ils racontent ces déplacements de façon neuve. Le premier besoin est celui d'inscrire sur la durée l'histoire de ces populations souvent longtemps installées en Afrique ou aux Antilles, mais gardant sur le long terme la mémoire de mouvements successifs. Les écrivains définissent ensuite le moment de la décision de partir, moment tragique sous la poussée de la violence politique, ou séduction de l'image de pays plus riches. Ils décrivent ensuite l'adaptation difficile dans le nouveau pays, thème connu mais renouvelé par la familiarité culturelle paradoxale dans les états du Commonwealth, et la politique communautariste, au Canada par exemple, qui regroupe des communautés disparates. Enfin tous les auteurs soulignent le caractère transitoire de cette phase où l'exil est encore ressenti. Le monde actuel permet une vision simultanée de la terre d'adoption et du pays quitté, qu'il est dès lors impossible d'idéaliser. Et d'autre part la composante la plus forte de l'identité, la composante religieuse, tend à se perdre et se dissoudre dans une culture matérialiste.
The Modem Indian Novel and the New Diasporas
Within the British Empire and later within the Commonwealth, populations of Indian origin have often changed country for various reasons: political or economie exile, indentured labour in plantations, brain-drain, trading networks. Contemporary novelists from the subcontinent or the diaspora can now address a wide anglophone reading public in the sub-continent as well as in Western countries. They describe such displacements in a new way. They first feel the need to write down in the long term the history of populations who have often settled for several decades in Africa or the Caribbean, yet keep the memory of successive moves. The writers then define the moment when the decision to leave is reached, either under the pressure of political violence or because of the seductive appeal of richer countries. They then describe the difficult adaptation in a new country, a well-known theme which is given new dimensions because of the paradoxical cultural familiarity of other Commonwealth countries, and of the policy of communalism in countries like Canada for instance which tries to create coherent groupings out of dissimilar immigrants. Finally, all the authors underline the transitory character of the phase when people still feel exiles. The contemporary world allows a simultaneous vision of the adopted land and of the country left behind which it is no longer possible to idealise. Besides, the most essential element of cultural identity, the religious factor, is gradually erased in a materialist cultural environment.
La novela india moderna y las nuevas diásporas
En el seno del Imperio Británico y más tarde del Commonwealth, las razones por las cuales tantas poblaciones de origen indio se han desplazado son diversas: exilio político o económico, trabajo bajo contrato en las plantaciones, éxodo de cerebros, redes de comerciantes. Los novelistas contemporáneos del subcontinente indio o de la diáspora tienen ahora un importante público anglófono tanto en dicho subcontinente como en Occidente. Cuentan esos desplazamientos de forma nueva. La primera necesidad es la de inscribir en la duración la historia de esas poblaciones instaladas a menudo desde hace mucho tiempo en Africa o en las Antillas, pero conservando la memoria a largo plazo de movimientos sucesivos. Los escritores definen luego el momento en que los emigrantes han decidido partir, momento trágico marcado por el impacto de la violencia política o por la seducción de la imagen de los países más ricos. Describen despues la difícil adaptación en el nuevo país, tema conocido pero renovado por la paradójica familiaridad cultural en los Estados del Commonwealth y la política comunitarista, en Canada por ejemplo, que reagrupa comunidades dispares. Por último, todos los autores subrayan el carácter transitorio de esa fase en la que todavía se siente el exilio. El mundo actual permite una visión simultánea de la tierra de adopción y del país abandonado, visión que es por lo tanto imposible idealizar. Por otro lado, el elemento más fuerte de la identidad, el religioso, tiene tendencia a perderse y a disolverse en una cultura materialista.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacqueline Bardolph
Le roman indien moderne et les nouvelles « diasporas»
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 13 N°1. pp. 161-175.
Citer ce document / Cite this document :
Bardolph Jacqueline. Le roman indien moderne et les nouvelles « diasporas». In: Revue européenne de migrations
internationales. Vol. 13 N°1. pp. 161-175.
doi : 10.3406/remi.1997.1537
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1997_num_13_1_1537Résumé
Au sein de l'Empire britannique et plus tard du Commonwealth, les populations d'origine indienne se
sont souvent déplacées pour des raisons diverses: exil politique ou économique, travail sous contrat
dans les plantations, exode des cerveaux, réseaux de commerçants. Les romanciers contemporains du
sous-continent ou de la diaspora ont maintenant un important public anglophone dans le sous-continent
comme en Occident. Ils racontent ces déplacements de façon neuve. Le premier besoin est celui
d'inscrire sur la durée l'histoire de ces populations souvent longtemps installées en Afrique ou aux
Antilles, mais gardant sur le long terme la mémoire de mouvements successifs. Les écrivains
définissent ensuite le moment de la décision de partir, moment tragique sous la poussée de la violence
politique, ou séduction de l'image de pays plus riches. Ils décrivent ensuite l'adaptation difficile dans le
nouveau pays, thème connu mais renouvelé par la familiarité culturelle paradoxale dans les états du
Commonwealth, et la politique communautariste, au Canada par exemple, qui regroupe des
communautés disparates. Enfin tous les auteurs soulignent le caractère transitoire de cette phase où
l'exil est encore ressenti. Le monde actuel permet une vision simultanée de la terre d'adoption et du
pays quitté, qu'il est dès lors impossible d'idéaliser. Et d'autre part la composante la plus forte de
l'identité, la composante religieuse, tend à se perdre et se dissoudre dans une culture matérialiste.
Abstract
The Modem Indian Novel and the New Diasporas
Within the British Empire and later within the Commonwealth, populations of Indian origin have often
changed country for various reasons: political or economie exile, indentured labour in plantations, brain-
drain, trading networks. Contemporary novelists from the subcontinent or the diaspora can now address
a wide anglophone reading public in the sub-continent as well as in Western countries. They describe
such displacements in a new way. They first feel the need to write down in the long term the history of
populations who have often settled for several decades in Africa or the Caribbean, yet keep the memory
of successive moves. The writers then define the moment when the decision to leave is reached, either
under the pressure of political violence or because of the seductive appeal of richer countries. They
then describe the difficult adaptation in a new country, a well-known theme which is given new
dimensions because of the paradoxical cultural familiarity of other Commonwealth countries, and of the
policy of communalism in countries like Canada for instance which tries to create coherent groupings
out of dissimilar immigrants. Finally, all the authors underline the transitory character of the phase when
people still feel exiles. The contemporary world allows a simultaneous vision of the adopted land and of
the country left behind which it is no longer possible to idealise. Besides, the most essential element of
cultural identity, the religious factor, is gradually erased in a materialist cultural environment.
Resumen
La novela india moderna y las nuevas diásporas
En el seno del Imperio Británico y más tarde del Commonwealth, las razones por las cuales tantas
poblaciones de origen indio se han desplazado son diversas: exilio político o económico, trabajo bajo
contrato en las plantaciones, éxodo de cerebros, redes de comerciantes. Los novelistas
contemporáneos del subcontinente indio o de la diáspora tienen ahora un importante público anglófono
tanto en dicho como en Occidente. Cuentan esos desplazamientos de forma nueva. La
primera necesidad es la de inscribir en la duración la historia de esas poblaciones instaladas a menudo
desde hace mucho tiempo en Africa o en las Antillas, pero conservando la memoria a largo plazo de
movimientos sucesivos. Los escritores definen luego el momento en que los emigrantes han decidido
partir, momento trágico marcado por el impacto de la violencia política o por la seducción de la imagen
de los países más ricos. Describen despues la difícil adaptación en el nuevo país, tema conocido pero
renovado por la paradójica familiaridad cultural en los Estados del Commonwealth y la política
comunitarista, en Canada por ejemplo, que reagrupa comunidades dispares. Por último, todos los
autores subrayan el carácter transitorio de esa fase en la que todavía se siente el exilio. El mundo
actual permite una visión simultánea de la tierra de adopción y del país abandonado, visión que es por
lo tanto imposible idealizar. Por otro lado, el elemento más fuerte de la identidad, el religioso, tiene
tendencia a perderse y a disolverse en una cultura materialista.Revue Européenne des Migrations Internationales, 1997 (13) 1 pp. 161-176 161
Le roman indien moderne
et les nouvelles « diasporas »
Jacqueline BARDOLPIT
Le terme de « diaspora » n'est peut-être pas tout à fait approprié pour décrire la
grande variété de situations des communautés issues du sous-continent asiatique qui
sont établies depuis plus ou moins longtemps sur le globe.1 La diversité des origines
sociales ou régionales comme des raisons du départ d'Asie rend difficile le traitement
global de ce phénomène. Mais cette appellation empruntée à d'autres histoires souligne
malgré tout une certaine unité et certaines caractéristiques communes. Le lien entre
immigrés diversement appelés dans leur pays d'accueil « Asians » (Afrique de l'Est),
« South Asians » (Canada US), « Pakis » (GB, Canada), « East Indians » (Antilles),
« Indians, Coolies » (Afrique du Sud) vient de leur passé colonial. C'est l'Empire
britannique qui donna à l'Inde d'alors des structures administratives communes, et la
langue anglaise. Il en reste encore beaucoup de marques dans les cinq pays
indépendants : l'Inde, le Pakistan, le Sri Lanka, le Bangla Desh et le Népal. C'est aussi
à l'intérieur de l'Empire britannique que commencèrent les grands mouvements de
diffusion des populations. Pour simplifier, on peut y voir trois groupes principaux. Les
déplacements individuels des membres des classes supérieures étudiant en partie à
Oxford ou, plus récemment, dans les grandes universités américaines. Ils sont
également à l'aise dans les deux contextes et ne perçoivent pas leur mouvement vers
l'étranger comme irréversible. Leur cas est semblable à celui d'autres élites post
coloniales, vouées à un va-et-vient somme toute confortable entre l'ancienne métropole
et leur société d'origine. Le deuxième groupe est à l'opposé : il s'agit des descendants
de ces populations entières qui partirent pour des terres lointaines, engagés par de
douteux contrats, selon le système britannique de l'« indenture » qui empêchait de fait
tout remboursement des frais de transport initiaux. Dans certains cas, les conditions de
* Professeur à l'Université de Nice-Sophia Antipolis, Centre de Recherche sur les Écritures de
Langue Anglaise, 98, Bd Edouard Herriot, B.P. 209 - 06204 Nice Cedex 3, France.
1 Par commodité, le terme « indien » sera utilisé dans cet article pour désigner les écrivains
originaires du sous-continent asiatique, sauf dans le cas où l'appartenance nationale précise est
pertinente. 162 Jacqueline BARDOLPH
recrutement et de travail différaient peu d'un esclavage pur et simple. C'est ainsi que
partirent par bateaux pleins ceux qui allaient à Trinidad ou en Guyane anglaise
remplacer dans les plantations la main d'oeuvre des esclaves africains nouvellement
libérés, travailler la terre à Fidji ou construire les chemins de fer en Afrique du Sud et
de l'Est. Dans la plupart des cas, dès la fin du dix-neuvième siècle, ils constituaient une
population intermédiaire entre colons blancs et habitants du pays. En Afrique du Sud et
de l'Est, par exemple, ne pouvant accéder à la propriété du sol, ils virent leur survie
dans les tâches que leur laissait le colon, essentiellement le petit commerce, les petites
industries de transformation et les métiers subalternes du secteur tertiaire (Tandon,
1973). La troisième cat&#

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