Le sport dans la décoration murale des tombes privées de l Egypte pharaonique - article ; n°1 ; vol.172, pg 443-462
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Le sport dans la décoration murale des tombes privées de l'Egypte pharaonique - article ; n°1 ; vol.172, pg 443-462

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Description

Publications de l'École française de Rome - Année 1993 - Volume 172 - Numéro 1 - Pages 443-462
Parmi les civilisations du monde antique il y en a peu dont les tombes sont agrémentées d'une décoration murale qui représente le thème du sport. À côté de la civilisation étrusque, c'est surtout dans l'Egypte ancienne qu'on trouve une grande variété de motifs sportifs dans les tombes privées de l'Ancien, Moyen et Nouvel Empire : les jeux et la lutte, mais aussi la joute aux bâtons, la boxe et le tir à la cible. Dans les tombes de l'aristocratie, le sport a souvent repris la fonction de caractériser le milieu socio-culturel du défunt. Dans les tombes royales, au contraire, le sport y est moins présent et significatif.
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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 115
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Wolfgang Decker
Le sport dans la décoration murale des tombes privées de
l'Egypte pharaonique
In: Spectacles sportifs et scéniques dans le monde étrusco-italique. Actes de la table ronde de Rome (3-4 mai
1991). Rome : École Française de Rome, 1993. pp. 443-462. (Publications de l'École française de Rome, 172)
Résumé
Parmi les civilisations du monde antique il y en a peu dont les tombes sont agrémentées d'une décoration murale qui représente
le thème du sport. À côté de la civilisation étrusque, c'est surtout dans l'Egypte ancienne qu'on trouve une grande variété de
motifs sportifs dans les tombes privées de l'Ancien, Moyen et Nouvel Empire : les jeux et la lutte, mais aussi la joute aux bâtons,
la boxe et le tir à la cible. Dans les tombes de l'aristocratie, le sport a souvent repris la fonction de caractériser le milieu socio-
culturel du défunt. Dans les tombes royales, au contraire, le sport y est moins présent et significatif.
Citer ce document / Cite this document :
Decker Wolfgang. Le sport dans la décoration murale des tombes privées de l'Egypte pharaonique. In: Spectacles sportifs et
scéniques dans le monde étrusco-italique. Actes de la table ronde de Rome (3-4 mai 1991). Rome : École Française de Rome,
1993. pp. 443-462. (Publications de l'École française de Rome, 172)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1993_act_172_1_3066WOLFGANG DECKER
LE SPORT DANS LA DECÇRATION MURALE
DES TOMBES PRIVÉES DE L'EGYPTE PHARAONIQUE
Même s'il a pu y avoir des contacts plus intenses entre la vallée
du Nil et les Étrusques1 que l'égyptologie ne l'admet2, aucun thème
égyptien ne s'impose pour la réussite d'un symposium sur le sport
étrusco-italique. À la différence de la Grèce qui a eu une influence
considérable sur le sport étrusque3, l'ancienne Egypte n'a laissé de
traces dans ce domaine ni chez les Étrusques, ni chez les Ital
iques.
Le sujet de la conférence, cependant, n'a pas été choisi d'après
un problème quelconque concernant l'histoire du sport, mais a été
mis en relation formelle avec l'objet de notre rencontre. Dans ces
conditions il serait tout à fait légitime de céder à la tentation d'une
réflexion générale sur le sport en Egypte ancienne, en comparant
les cultures, mais cette comparaison a été sacrifiée au profit d'une
question précise, qui s'est imposée grâce à un rapport externe avec
le sujet général. Le point de référence en sont les motifs sportifs
dans la décoration des tombes.
Dans certaines régions de l'Ancien Monde, on avait coutume
de décorer les tombes avec des scènes de culte et des scènes éma
nant du milieu dans lequel le défunt avait vécu. À côté de la Phry-
1 La dernière publication sur ce thème est celle de G. Hölbl, Ägyptisches
Kulturgut auf Malta und Gozo in phönikischer und punischer Zeit. Die Objekte
im archäologischen Museum La Valetta (SBÖAW, Phil.-hist. KL, 538), Vienne,
1989, 5.V. Etrurien.
2 On ne trouve aucun article «Étrurie» dans W. Helck, E. Otto et W. Wes-
tendorf, Lexikon der Ägyptologie, Wiesbaden, 1975 sq.; des allusions à cette civi
lisation sont faites de temps en temps, cf. les références au volume de l'index,
VI, 198, s.v.
3 La meilleure étude sur cet aspect de la civilisation étrusque est l'opus
magnum de J.-P. Thuillier, Les jeux athlétiques dans la civilisation étrusque
(BEFAR, 256), Rome, 1985. Dans ce livre est exprimée l'opinion correcte que,
malgré cette influence, le sport étrusque montre des aspects autonomes. 444 WOLFGANG DECKER
gie, de la Lycie et de la Macédoine4 où les exemples de tombes
décorées sont plutôt rares, la Grande Grèce constitue surtout avec
l'Étrurie et l'Egypte un exemple classique de l'emploi de ce procéd
é. Les plus anciens sites funéraires de la vallée du Nil datent de
l'époque protodynastique5, tandis que la coutume de décorer les
tombes apparaît chez les Étrusques au VIe siècle av. J.-C. Parmi
environ 180 sites funéraires connus aujourd'hui de l'étruscologue6,
il y en a un certain nombre où le sport est un élément essentiel du
cérémonial étrusque, et y trouve en tant que tel une représentation
plus large. Son apparition s'explique aussi par sa fonction de jeux
funéraires dans le cadre des funérailles de l'aristocratie étrusque7.
«Den zweiten größeren Themenkreis machen Sportwettkämpfe,
Wagenrennen und Gauklerspiele aus»8. Cela est valable pour les
représentations tombales de l'époque archaïque. À peu près une
douzaine de tombes à Chiusi et à Tarquinia, qui datent de la pério
de de 520 av. J.-C. jusqu'au milieu du Ve siècle av. J.-C, présentent,
en images très vivantes, des séquences entières de fêtes sportives9.
Le pugilat et les courses de chars, deux points essentiels du pro
gramme, passaient encore chez les Romains pour des sports typ
iquement étrusques : pugiles et equi 10. Il existe à côté de cela des
images de moments drammatiques de luttes ou de courses, ainsi
que des phases bien observées du lancement du disque, du saut en
longueur, du lancement du javelot et de danseurs armés.
Agonothètes, paidotribes et spectateurs contribuent à créer
une atmosphère sportive intense. Les documents que J.-P. Thuillier
analyse «in extenso» dans ses études complexes sur le sport étrus
que11 sont une source de toute première qualité pour faire des
recherches sur l'histoire du sport antique. La découverte récente
4 Cf. l'étude sommaire de M. Aoyagi, Die Stellung der etruskischen Malerei
innerhalb der antiken mediterranen Malerei, dans S. Steingräber (éd.), Etruski-
sche Wandmalerei, Stuttgart/Zürich, 1985, p. 85-89.
5 D. Arnold, Grab, dans Lexikon der Ägyptologie, II, 1977, p. 826 sq.
6 La documentation complète est chez Steingräber, op. cit. (η. 4).
7 C. Weber-Lehmann, dans Steingräber, op. cit., p. 51. Cette fonction est
mise en doute par K. Tancke, Wagenrennen, dans JdJ, 105, 1990 (p. 95-127),
p. 109 sq.
8ibid., p. 51.
9 Steingräber, op. cit. (n. 4) surtout n°. 15, 17, 22, 23, 25, 42, 47, 73, 74, 82,
83, 92.
10 Tite-Live, 1, 35, 7 sq.
11 Thuillier, op. cit. - En ce qui concerne l'importance du livre, on consul
tera les compte-rendus suivants : REL, 63, 1985, p. 343-45 (D. Briquel); SE 54,
1986, p. 425-30 (A. Cherici); Annales 42, 1987, p. 1333-35 (Y. Thébert); Gnomon
59, 1987, p. 380 sq. (M. Cristofani) ; A3 A, 91, 1987, p. 628 sq. (I. E. M. Edlund-
Berry); CLR, 37, 1987, p. 261-63 (F. R. Serra-Ridgway) ; Nikephoros 1, 1988,
p. 284-91 (W. Decker); RA 1988, p. 155-57 (J.-R. Jannot). SPORT DANS LA DÉCORATION DES TOMBES PRIVÉES DE L'EGYPTE 445 LE
de chambres funéraires à Paestum et en Campanie complète d'une
certaine manière les représentations sportives des Étrusques; il est
surprenant de voir qu'elles sont souvent décorées par des scènes de
courses de chars et de combats (hoplomachie, boxe)12. La richesse
des motifs agonistiques montrée dans les tombes étrusques et luca-
niennes, dont la plupart n'ont pas encore été suffisamment pu
bliées, ne trouve pas d'équivalent dans la peinture funéraire de
l'Ancien Monde, si l'on omet les tombes privées de l'Egypte ancien
ne. Nous allons maintenant donner un bref aperçu de la comparai
son de ces sources.
Les Égyptiens passent, à juste titre, dans l'Antiquité, pour le
peuple qui avait le culte des morts le plus développé13. L'image
qu'ils ont de l'au-delà part de l'idée fondamentale que le mort
entre dans une autre existence, semblable à la vie 14. Cette croyance
simple et essentielle permet d'expliquer beaucoup d'éléments du
culte des morts, entre autre la construction et la structure des tom
bes ainsi que les sujets de leur décoration. Nous reviendrons sur
cette idée.
L'archéologie de la tombe égyptienne reflète les conditions
sociales du pays et ses notions des valeurs politiques. Les tombes
les plus élaborées, en conséquence, sont celles construites pour les
rois, soit les pyramides avec leurs temples de vallée, qui sont typi
ques de l'Ancien Empire15, soit les tombes taillées dans la roche,
typiques du Nouvel Empire, situées dans la Vallée des Rois à

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