Le trésor carolingien d Ide - article ; n°7 ; vol.6, pg 241-261
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Description

Revue numismatique - Année 1965 - Volume 6 - Numéro 7 - Pages 241-261
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

H. Enno van Gelder
Le trésor carolingien d'Ide
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 7, année 1965 pp. 241-261.
Citer ce document / Cite this document :
Enno van Gelder H. Le trésor carolingien d'Ide. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 7, année 1965 pp. 241-261.
doi : 10.3406/numi.1965.934
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1965_num_6_7_934H. ENNO van GELDER
LE TRÉSOR CAROLINGIEN D'IDE
(PL ХХ-ХХШ)
Le 22 mai 1955 un trésor de monnaies carolingiennes fut découvert
à Ide (commune de Vries, prov. de Drenthe, Pays-Bas). A une
profondeur d'un mètre environ on trouva un petit pot simple de
faïence grise qui contenait 112 monnaies d'argent et une paire
de bracelets en argent. Tous les objets étaient couverts d'une
épaisse couche verte, mais après nettoyage dans l'atelier du Cabinet
Royal des Médailles il apparut qu'ils se trouvaient dans un excellent
état de conservation. Les monnaies étaient des deniers frappés
aux noms des empereurs Louis le Pieux et Lothaire I et des rois
Charles le Chauve, Pépin II et Lothaire II. Le trésor complet fut
acquis par le Musée provincial de Drenthe à Assen qui déjà possé
dait une riche collection de monnaies carolingiennes1.
Le nouveau trésor enrichit d'une façon heureuse l'imposante
série de trouvailles carolingiennes faites depuis un siècle dans les
provinces septentrionales des Pays-Bas. Tandis que dans le reste
du pays on n'a jamais signalé de trésors de cette époque — à part
bien entendu les centaines de monnaies rassemblées individuell
ement au cours des années sur les sites carolingiens de Dombourg
(île de Walcheren) et de Duurstede (l'ancien Dorestad)2 — les
provinces de Frise, de Groningue et de Drenthe en ont fourni une
vingtaine. Les plus importants d'entre eux sont toujours conservés
plus ou moins complètement dans les collections du Cabinet des
1. Publication provisoire avec illustration du vase et des bracelets : W. Glasbergen,
H. T. Waterbolk et H. Enno van Gelder, De Karolingische schatvondst van Ide, Nieuwe
Drenthse Volksalmanak 74 (1956), p. 253-8, pi. XVII. Le trésor complet fut exposé
à Aix-la-Chapelle en 1965 ; voir le catalogue Karl der Grosse, Werk und Wirkung,
Aachen 1965, p. 166, n° 301.
2. Les données sur Duurstede et Dombourg ont été résumées récemment par
H. H. Vôlckers, Karolingische Funde der Frilhzeit (751-800), Gôttingen 1965, p. 44-59
et 128-150. 242 H. ENNO VAN GELDER
Médailles (trésor de Wagenborgen), du Musée frison à Leeuwarden
(trésors d'Oudwoude, Aalsum, Kimswerd, e. a.) et d'Assen de Roswinkel, Emmen, auxquels s'ajoute maintenant celui
d'Ide). Cette circonstance est d'une importance considérable,
parce que la comparaison des pièces provenant de trésors différents
est toujours possible.
L'inventaire1 qu'en 1915 Boeles a dressé de ces trouvailles dites
'frisonnes' — au Haut Moyen Age le mot Frise désignait toute la
partie de l'actuel royaume située au nord du Rhin — indique que
la plupart d'entre elles ne contiennent que des monnaies frappées
au nom des princes qui ont régné pendant le ixe siècle. La grande
majorité est constituée par deux types : les deniers de Louis le
Pieux au temple entouré de la légende XPISTIANA RELIGIO (dits
en allemand Reischsdenare) et ceux de Lothaire I également au
temple entouré de la légende DORESTATVSMON. Par conséquent
ils ne peuvent être antérieurs au second quart du ixe siècle,
à l'exception évidemment du trésor de Jelsum qui ne va pas au-delà
de la lre émission de Charlemagne. D'autre part il est beaucoup
moins aisé de leur assigner un terminus ante quem, surtout parce
qu'il est hors de doute que le type de l'empereur Louis à la légende
chrétienne a été l'objet d'une immobilisation, de sorte que dans
plusieurs parties du vaste empire carolingien il fut continué
longtemps après la mort de ce prince; de plus, il y a des raisons
valables pour soupçonner que le type aux légendes de Lothaire I
et de Duurstede fut continué également au moins pendant quelques
dizaines d'années après la disparition de l'empereur.
Toutefois les trésors frisons qui — il faut le souligner — pro
viennent tous d'un territoire assez restreint, qui à cette époque
a connu un développement économique homogène, sont loin d'être
complètement semblables. D'abord, pour plusieurs trouvailles la
présence de petites quantités de monnaies portant les noms
d'autres princes carolingiens (Lothaire II, Charles le Gros,
Bérenger I) situe nécessairement la date de leur enfouissement
au moins à l'année d'avènement de ces princes. Puis j'ai démontré
ailleurs2 que la proportion dans laquelle les deux types les plus
importants sont représentés dans les trésors change en fonction
1. Les indications sur les trésors frisons ont été rassemblées par P. C. J. A. Boeles,
Les trouvailles de monnaies carolingiennes dans les Pays-Bas, plus spécialement celles
des trois provinces septentrionales, Jaarboek voor Muni- en Penningkunde 2 (1915),
p. 1-98. J'ai indiqué certaines rectifications dans l'article cité note 4.
2. H. Enno van Gelder, De Karolingische muntslag te Duurstede, Jaarboek voor
Muni- en Penningkunde 48 (1961), p. 15-41 (avec résumé en anglais). LE TRÉSOR CAROLINGIEN D'iDE 243
de la date de leur enfouissement : tandis que dans ceux qui ne
contiennent que quelques monnaies de Charles le Chauve ou de
Lothaire II les deniers à la légende chrétienne de Louis sont en
écrasante majorité en face du type Lothaire I/Duurstede, ceux qui
comptent des monnaies des empereurs de la fin du ixe siècle
montrent la proportion inverse. Ceci semble permettre deux
hypothèses connexes qui sont d'une importance capitale pour
l'interprétation du trésor d'Ide : 1° les trésors frisons où les deux
types en question sont représentés dans une proportion pas trop
inégale (comme il est le cas par exemple pour ceux d'Emmen, de
Wagenborgen et d'Ide) doivent être datés au troisième quart
du ixe siècle; 2° les deniers aux noms de Louis et de Lothaire qui
y sont contenus doivent être frappés avant cette date, même s'ils
offrent en partie des déformations très frappantes du dessin ou des
légendes. Puisque ces déformations, qui peuvent très bien indiquer
des imitations des deniers impériaux, se trouvent dans les trouvailles
les plus anciennes, il faut admettre que la contrefaçon a commencé
presque dès le début de l'émission impériale et l'on ne peut considé
rer nullement le degré de déformation comme l'indice d'une lente
dégénération qui aurait pris des dizaines d'années.
En se basant sur cette hypothèse il semble qu'on puisse arriver
à une datation assez précise pour le trésor d'Ide étudié ici. Il doit
être évidemment postérieur à 855, puisqu'il contient un denier
attribué avec beaucoup de vraisemblance au roi Lothaire II et
plusieurs deniers de Charles le Chauve. D'autre part aucun des
souverains du dernier quart du siècle, Louis le Bègue, Charles le Gros
ou les empereurs italiens, n'y est représenté. En outre, la forte
prépondérance des deniers de Louis à la légende chrétienne en face
du type Lothaire/Duurstede (la proportion est de 5 pour 3) lui
assignerait une place au début de l'époque en question, c.-à-d.
855-865 environ. Il doit être plus ou moins contemporain de ceux
d'Emmen et de Wagenborgen et antérieur à ceux d'Oudwoude,
Kimswerd et Midlaren, où le type au nom de Lothaire est définit
ivement en majorité. Il faut noter en passant que l'absence du type
GRATIA D-I de Charles le Chauve est sans valeur chronologique,
parce que ce type n'est guère représenté dans les trésors frisons.
Comme le montre le catalogue, le trésor contient 1 denier de
Lothaire I frappé à Maestricht, 1 denier de Lothaire II de Verdun,
1 denier de Pépin II provenant de Dax et 10 deniers de Charles le
Chauve, dont 4 frappés à Reims et à Orléans et 6 à la légende
chrétienne. Ceux-ci ne semblent pas poser de problèmes d'un carac- 244 H. ENNO VAN GELDER
tère général ; toutefois, l'excellente conservation des monnaies
au nom de Charles et l'identit

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