Le trésor de Lavilledieu (Ardèche) - article ; n°15 ; vol.6, pg 300-319
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Le trésor de Lavilledieu (Ardèche) - article ; n°15 ; vol.6, pg 300-319

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Description

Revue numismatique - Année 1973 - Volume 6 - Numéro 15 - Pages 300-319
Revue numismatique, 6e série, XV, 1973, pp. 300-319. Louis Chaurand, Le trésor de Lavilledieu (Ardèche). — L'intérêt de ce petit trésor de 298 pièces du nie siècle réside dans son lieu de découverte et sa composition. Il comprend, en effet, 76 imitations de Tétricus : on sait que celles-ci sont rares dans le midi de la France ; mais surtout 67 de ces pièces sont du même coin de revers (Hilaritas) et ne comportent que deux coins de droit. Ceci révèle un atelier proche du lieu delà découverte : jusqu'à ce jour il ne semblait pas que des imitations de Tétricus aient été frappées dans des régions aussi méridionales (sud du département de l' Ardèche).
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 55
Langue Catalan

Extrait

Louis Chaurand
Le trésor de Lavilledieu (Ardèche)
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 15, année 1973 pp. 300-319.
Résumé
Revue numismatique, 6e série, XV, 1973, pp. 300-319. Louis Chaurand, Le trésor de Lavilledieu (Ardèche). — L'intérêt de ce
petit trésor de 298 pièces du nie siècle réside dans son lieu de découverte et sa composition. Il comprend, en effet, 76 imitations
de Tétricus : on sait que celles-ci sont rares dans le midi de la France ; mais surtout 67 de ces pièces sont du même coin de
revers (Hilaritas) et ne comportent que deux coins de droit. Ceci révèle un atelier proche du lieu delà découverte : jusqu'à ce jour
il ne semblait pas que des imitations de Tétricus aient été frappées dans des régions aussi méridionales (sud du département de
l' Ardèche).
Citer ce document / Cite this document :
Chaurand Louis. Le trésor de Lavilledieu (Ardèche). In: Revue numismatique, 6e série - Tome 15, année 1973 pp. 300-319.
doi : 10.3406/numi.1973.1060
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1973_num_6_15_1060Louis CHAURAND
LE TRÉSOR DE LAVILLEDIEU (ARDÈCHE)
(PL XXVIII)
Lors des vendanges de 1970 un propriétaire de Lavilledieu1
remarqua, au ras du sol et au pied d'un cep de vigne, quelques
pièces de monnaies, fortement oxydées, qu'un rapide nettoyage
révéla être des monnaies romaines. Un ramassage immédiat,
sur un petit espace et à peu de profondeur, permis d'en retrouver
plus de 200. Une recherche ultérieure apporta quelques autres
exemplaires et porta le nombre total à près de 300.
La trouvaille était faite au quartier de Costeraste dans la plaine
qui s'étend jusqu'à Lussas, bordée à l'est par la rivière d'Auzon,
dominée elle-même par les collines pierreuses que suivait la voie
d 'Antonín le Pieux2. Quelques débris de poterie furent retrouvés
à proximité des monnaies, il ne s'agissait pas de fragments d'un
pot mais plutôt d'un plat ou d'une assiette, qui servit peut-être
de couvercle au récipient ayant contenu les pièces. En effet,
le sol fut profondément défoncé, à un mètre de profondeur, quelques
années avant la date de la découverte. On peut penser que le pot
contenant le trésor fut alors brisé sans être remonté jusqu'à la
surface et que ce furent les labours successifs qui amenèrent les
pièces au niveau du sol où elles furent découvertes; une fouille
plus étendue permettrait certainement de retrouver d'autres
exemplaires, mais cela nécessiterait l'arrachage de vignes en plein
rapport alors qu'il s'agit de pièces dont la valeur marchande est
des plus réduite. Quelques ont été retrouvées plus tard
1. Canton d'Aubenas, département de l'Ardèche..
2. Abbé Arnaud, Voies Romaines en Helvie, Le Teil 1966. Carte IV et p. 57. DE LAVILLEDIEU 301 TRESOR
et nous ont été remises après que le premier lot eut fait l'objet
d'une étude succincte3. Il est probable que d'autres pièces seront
encore retrouvées par la suite, mais on peut penser qu'elles ne
modifieront pas l'étude que l'on peut en faire dès à présent.
Lors de sa découverte le propriétaire confia quelques pièces à
M. l'Abbé Arnaud, Directeur des fouilles d'Alba, pour en connaître
l'origine et la valeur. Celui-ci nous les remit lui-même quelques
semaines avant sa mort, survenue en janvier 1971, ce qui nous
permit d'entrer en rapport avec le propriétaire qui voulut bien
confier l'ensemble, tout le temps nécessaire.
Le total des pièces retrouvées s'élève, à ce jour, à 298 ainsi
réparties :
Empereurs Romains:
Valérien 2
Gallien et Salonine 102
Claude II 83 (dont 2 imitations)
Quintille 7
Divo Claudio 10
Aurélien 1
Empereurs Gaulois :
Postume 2
Victorin 7
Tétricus père 5 fils 3
Imitations 76
Bien que la frappe des imitations de Tétricus se soit prolongée
fort tard4 on peut dater l'enfouissement du trésor vers 274-275;
la présence d'une seule monnaie d'Aurélien ne permet pas de trop
en repousser la date quoique la lenteur de l'entrée en Gaule de
son monnayage soit relevée dans toutes les trouvailles de cette
époque5. Cet unique exemplaire est de Milan, l'atelier de Rome
fermé en 270 à la suite de la rébellion des monétaires, n'ayant
été rouvert que vers 273 e.
3. La Revue du Vivarais, n° 629. Janvier-Mars 1972.
4. J. B. Giard, La monnaie locale en Gaule au IIIe siècle. Journal des Savants 1969.
5. P. Le Gentilhomm, La trouvaille de la Vineuse. B.N. 1942, p. 18.
6. J.-P. Callu, La Politique monétaire des empereurs romains de 238 à 311. Paris
1969, p. 232. 302 LOUIS CHAURAND
Par contre, ce qui rend cette trouvaille particulièrement intéres
sante est à la fois son emplacement et sa composition : jusqu'à
ce jour les trésors contenant des imitations locales des Tétricus
se situent tous dans le Nord et l'Est de la Gaule, ainsi que dans
la Bretagne continentale et la Bretagne insulaire. Analysant
quelques pièces trouvées à Bordeaux Cl. Brenot signale la rareté
des trésors de cette nature situés au sud de la Loire7. La carte
publiée par J. Lallemand et M. Thirion8 ne signale que deux
trouvailles de cette nature dans le Sud-Est, Annecy et Beaufort,
encore sont-ils beaucoup plus au Nord que celui de Lavilledieu.
Il semble donc qu'à ce jour celui-ci soit le plus méridional de ceux
contenant des imitations de Tétricus.
Cette position géographique explique sans doute sa composition
qui est également différente de celle de la plupart des trouvailles
de cette époque comprenant toujours plus de 50 % de pièces de
Tétricus, et parfois près de la totalité. Les tableaux donnés tant
par J. P. Callu que par J. Lallemand et M. Thirion font ressortir
des pourcentages de cet ordre. Seuls jusqu'à ce jour les trésors
d'Annecy, faisaient exception et J. Lallemand précisait même9
qu'elle n'en faisait pas état en raison de leur composition trop
différente.
Le tableau ci-dessous permet de constater combien la composition
de ces deux trésors est proche, si l'on peut toutefois considérer
comme légitime la comparaison de trouvailles d'importance aussi
différente10.
7. Cl. Brenot, Un petit trésor du IIIe siècle trouvé à Bordeaux — Bulletin de la
Société Archéologique de Bordeaux 1973.
8. J. Lallemand et M. Thirion, Le trésor de Saint-Mard I. — ■ Wetteren 1970,
p. 57.
9. J. et M. op. cit., p. 16.
10. Une précision semble s'imposer au sujet des Trésors découverts aux Fins
d'Annecy et étudiés par G. Vallier. Il y eut deux trouvailles successives : l'une publiée
dans la Revue Florimontane en 1867, et l'autre, dans la même publication en 1870. Or,
certains auteurs semblent n'avoir connu que l'une des deux publications : les coefficients
cités par J. Lallemand ne correspondent qu'au premier trésor, elle semble ignorer le
second. J.-P. Callu donne des chiffres qui dans certains cas se rapportent au premier
trésor et dans d'autres cas au second sans préciser qu'il s'agit de deux trésors différents :
ses citations des pages 304, 305, 345, 346, se rapportent au trésor I, et celles des
pages 278 et 283 au trésor II. Le premier trésor comprenait 10.700 pièces dont 160 non
identifiées, le second 4.128 pièces dont 313 non identifiées. Le premier allait jusqu'à
Probus et comprenait 63 pièces d'Aurélien et Séverine ; le second, s'arrêtait à Aurélien
dont il 142 pièces. La proximité des Alpes et de l'Italie expliquait peut-
être la proportion, beaucoup plus importante que de coutume, de pièces de cet empereur. TRESOR DE LAVILLEDIEU 303
Lavilledieu Annecy I et II
Empereurs romains 68,79 % 61,85 %
, , \ Gallien et Salonine 34,22 % 30,32 %
( Claude II (et Divo Claudio).. . 31,20 % 20,20 %
Empereurs gaulois 31,21 % 38,15 %
dont Tétricus (y compris imita
tions) 28,18 % 31,62 %
On le voit, la composition de ces trésors est tout à fait similaire,
mais diffère beaucoup de ce qu'elle est dans d'autres régions de
la Gaule.
Par contre, comme on l'a vu plus haut, la proportion des pièces
d'imitation est celle que l'on rencontre habituellement (à l'excep
tion du trésor

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