Le trésor de Puteaux (Seine) - article ; n°4 ; vol.6, pg 59-72
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Description

Revue numismatique - Année 1962 - Volume 6 - Numéro 4 - Pages 59-72
57
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 87
Langue Français

Extrait

Monique Mainjonet
Le trésor de Puteaux (Seine)
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 4, année 1962 pp. 59-72.
Résumé
57
Citer ce document / Cite this document :
Mainjonet Monique. Le trésor de Puteaux (Seine). In: Revue numismatique, 6e série - Tome 4, année 1962 pp. 59-72.
doi : 10.3406/numi.1962.1720
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1962_num_6_4_1720Monique MAINJONET
LE TRÉSOR DE PUTEAUX (SEINE)
(PL II-V.)
A la mémoire de Gabrielle Fabre,
Conservateur au Cabinet des
Médailles x.
« Au mois de novembre 1950, 53 statères d'or et une petite balle
de même métal portant une petite croix en relief, représentant, dit-
on, la moitié d'un trésor qui aurait été découvert à Puteaux (Seine)
ont été déposés pour étude au Cabinet des Médailles ». Ce texte de
Gabrielle Fabre 2 contient les seuls renseignements qui nous restent
au sujet des circonstances de la découverte d'un des plus impor
tants trésors celtiques 3. En effet, ces monnaies d'or des Parisii
furent dispersées, le Cabinet des Médailles en a acquis trois exemp
laires (nos 7777 S 7777 2, 7777 3). G. Fabre avait pu faire prendre
les moulages des pièces présentées et se proposait de publier le ré
sultats de ses recherches en l'intégrant à l'ensemble du monnayage
des Parisii dont elle avait déjà donné des études préliminaires 4.
Après sa mort, le problème se posait de faire connaître le matériel
qu'elle avait conservé au Cabinet des Médailles. Dans ce but, les
moulages des pièces qui portaient tous l'indication des poids et de
l'orientation des coins ont été photographiés, ils permettent la pré
sentation de ces monnaies restées jusqu'ici inutilisables. Mais il ne
1. Je dois à M. P.-M. Duval d'avoir pu présenter ici le trésor de Puteaux, qu'il veuille bien
trouver l'expression de mes remerciements.
2. Bulletin de la Société française de Numismatique, novembre 1951, p. 69-70.
3. Les recherches que nous avons menées par la suite pour connaître exactement le lieu, la
date et le nombre d'exemplaires n'ont rien ajouté de positif à ces indications. La trouvaille
a été faite en novembre (?) 1950, au cours de travaux d'élargissement d'une rue, elle devait
comprendre 120 (?) statères renfermés dans un pot en miettes (?).
4. G. Fabre, Les monnaies des Parisii. Monnaie de Paris, Catalogue de Г Exposition « Histoire
de Paris depuis 2000 ans », Paris, juin-juillet 1950, p. 1-12, album, pi. 3-6 ; Monnaies gauloises,
n° 32 de Zodiaque, janvier 1957. 60 M. MAINJONET
nous appartient pas et nous n'avons pas l'intention d'en tirer des
conclusions générales sur le monnayage des Parisii, notre propos
est simplement d'analyser les caractères de la trouvaille et de tenter
son classement interne d'après les identités de coins et les liaisons
existant entre eux.
Ce trésor est la troisième découverte de statères d'or trouvée sur
le territoire de la cité des Parisii, après celles de Charenton г et du
boulevard Raspail à Paris 2. Elle porte l'attention sur une com
mune du département de la Seine mieux connue depuis de récentes
recherches toponymiques 3. Puteaux — dont on retrouve le nom
latin, ou plutôt bas-latin, Putidellum, au xne siècle — est situé
dans la partie sud de la civitas, sur la rive gauche du fleuve. Cette
région, marécageuse comme l'indique son nom, fut sans doute pour
cette raison, de peuplement assez dense. Les relations avec les voisins
Senons y étaient directes, à cause de l'importance de la route se
dirigeant par la rive gauche vers Agedincum, ancienne capitale de
la civitas avant la séparation d'avec les Senons. Puteaux est proche
de Nanterre (Nemetodurum), situé aussi sur la première boucle de
la Seine et dont on connaît l'influence religieuse et commerciale à
l'époque de l'Indépendance sur les agglomérations voisines d'As-
nières, Suresnes, Puteaux. Nanterre est une des rares communes
dont on puisse juxtaposer les résultats des trouvailles archéolo
giques depuis les tombes à char de la Tène II jusqu'au trésor de
monnaies romaines du 111e siècle découvert en 1904 et aux vestiges
mérovingiens et carolingiens 4. Quant à Puteaux, une seule trou
vaille y fut signalée, en 1895, dans deux cercueils en plâtre on décou
vrit deux monnaies de bronze du Haut-Empire : un grand bronze
d'Hadrien et une monnaie de Gadès au type de la tête d'Hercule et
du temple 5.
Le monnayage des Parisii dépasse les limites de la présentation
du trésor de Puteaux, nous rappellerons seulement quelques étapes
des recherches les plus controversées, car ces monnaies n'ont pas
encore tout dit. Les discussions les plus importantes concernent
leur chronologie et leur classement.
Le Traité d'A. Blanchet e plaçait les statères larges, minces, de
1. A. Blanchet, Traité..., Trésor n° 219, p. 590.
2. Rev. Num., 1909, p. 53.
3. M. Roblin, Le terroir de Paris aux époques gallo-romaine et franque. Peuplement et défr
ichement dans la cioitas des Parisii (Seine, Seine-et-Oise). Paris, 1951, in-8°, 381 p., 27 fig., 8 pi.
4. M. Roblin, op. cit., p. 259 et 260.
5. M. op. cit., p. 261 et R. N. 1895.
6. A. Blanchet, Traité..., p. 367-368. TRÉSOR DE PUTEAUX 61 LE
forme légèrement concave (du type représenté à Puteaux) avant les
monnaies plus lourdes, d'or plus pâle (type B. N. 7796), car il mett
ait les premiers en rapport direct avec les statères bellovaques qui
en constituaient pour lui le prototype. Les recherches s'orientèrent
sur le classement relatif des deux catégories. Dans sa présentation
des monnaies des Parisii en 1950, G. Fabre 1 reprenait la question
sur le plan morphologique et stylistique, et inversait cet ordre, pro
posant de placer d'abord les monnaies épaisses, à œil de profil
(B. N. 7789-7790), les faisait suivre par une série de style plus sec
(B. N. 7784, 7782, 7787) pour arriver enfin à la série dont la tête
repose sur une bande dite en dents de loup, monnaies larges et
minces (B. N. 7777, 7785) de plus en plus mal gravées (B. N. 7786,
7779).
La découverte du trésor de Puteaux 2 lui permit de formuler des
remarques importantes sur la technique de frappe et les séquences
d'utilisation des coins, et de compléter ses notations sur le degré
de stylisation des monnaies.
Cependant, dans les séries gauloises, l'évolution du style vers une
abstraction croissante ne va pas toujours de pair avec l'évolution
chronologique, les critères de poids et les analyses de métaux
doivent être considérés. C'est ainsi qu'en juin 1952, le statère
B. N. 7787 (pi. IV), analysé et pesé, se révélait être un témoin de
l'émission d'or la plus tardive des Parisii 3. Le poids moyen du
reste de la série varie entre 6,90 g et 7,17 g pour un alliage de 15,
16 ou 17 carats, alors que cet exemplaire pèse 6 ,70 g pour un alliage
de 8 carats, 6. Cette belle pièce dont le revers est incontestablement
parisien, se rapproche beaucoup par le style et la fabrique, des monn
aies arvernes frappées au moment de la Conquête, elle représente
donc une émission qu'il faut placer à la fin du monnayage, et apport
ait un élément nouveau. Cet argument fut accepté, semble-t-il,
par G. Fabre 4 qui y reconnut elle aussi « le plus récent statère
connu des Parisii, comparable par sa technique à ceux du Centre
de la Gaule au moment de la Conquête », elle proposait alors de
faire commencer le monnayage « parallèlement à celui des Bello
vaques, et en général à celui de toutes les catégories à larges flans ».
Elle acceptait donc implicitement une chronologie différente de
celle proposée antérieurement.
1. Catalogue « Histoire de Paris depuis 2000 ans », p. 1-12.
2. Voir note 2, p. 59.
3. J.-B. Colbert de Beaui.ieu, Bulletin de la Société française de Numismatique, juin 1952,
p. 122.
4. Bulletin de la Société française de Numismatique, juillet 1952, p. 130. 62 M. MAINJONET
De ces différentes discussions, une synthèse a été tracée dans
l'enquête menée par P. M. Duval x à laquelle il faut se reporter
pour connaître l'état actuel des recherches. L'auteur met en lu
mière le fait « que l'examen du poids des monn

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