Le trésor de Syracuse à Delphes - article ; n°1 ; vol.64, pg 128-145
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1940 - Volume 64 - Numéro 1 - Pages 128-145
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Bousquet
Le trésor de Syracuse à Delphes
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 64-65, 1940. pp. 128-145.
Citer ce document / Cite this document :
Bousquet Jean. Le trésor de Syracuse à Delphes. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 64-65, 1940. pp. 128-145.
doi : 10.3406/bch.1940.2663
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1940_num_64_1_2663TRÉSOR DE SYRACUSE A DELPHES LE
Depuis les recherches de W. B. Dinsmoor (1) l'identification des trésors
delphiques a fait d'importants progrès, avec la découverte du trésor de
Gorinthe par E. Bourguet et J. Replat (2), celle de la fondation du trésor
de Cnide par P. de La Coste-Messelière, et les -études du même auteur
dans son ouvrage maintenant essentiel, Au Musée de Delphes, 1936 (3).
Avec le trésor de Clazomènes (4), le plus mystérieux de tous les petits
édifices delphiques reste encore le trésor de Syracuse, malgré la quantité
d'études qu'il a provoquées : il s'est « promené » successivement sur toutes
les fondations anonymes du carrefour des Trésors, et même plus loin.
Jusqu'à l'heure actuelle son cas était considéré comme désespéré, et,
quoique Pausanias l'ait vu encore (5), son emplacement restait indéterminé.
Nul n'en pouvait montrer avec quelque raison valable le moindre fragment
d'élévation, la moindre assise de fondation in situ.
M. Dinsmoor le plaçait sur les fondations de tuf cachées par le mur dit
« mégarien » (fig. 1), mais P. de La Coste-Messelière a démontré qu'il est
impossible de penser à ces fondations pour un trésor édifié, comme
(1) Studies of the Delphian Treasuries, BCH, 1912, p. 439 sq. ; ibid., 1913, p. 5 sq.
(2) BCH. 1912, 642 sq.
(3) Trésor de Cnide replacé sur la fondation XXV, en face du Bouleuterion, BCH, 1930.
p. 485 ; Au Musée de Delphes, App. III, Note sur l'identification des trésors, p. 486 sq.
(4) Dont il n'est peut-être pas impossible de retrouver des pierres : je songe à un tore cannelé
en poros, trouvé en 1938, et à quatre superbes larmiers ioniques, taillés dans le même bloc de
poros qu'un couronnement de frise, en poros avec crampons en gamma, que j'ai étudiés pendant
l'été 1941. On a surtout étudié jusqu'ici ces trésors archaïques « mineurs » à partir des fondations
existantes, mais on n'a pas épuisé l'enquête à partir des blocs épars sur le terrain.
(5) Paus. X, llj~5. Après avoir parlé des trésors de Sicyone, Siphnos, Thèbes, Cnide, Athènes
et du bouc de Cléonées, Eausanias ajoute : « Les Potidéates de Thrace et les Syracusains ont
édifié aussi des trésors, les derniers à la suite du désastre athénien, les premiers par piété envers
le Dieu ». Il nomme ensuite le portique des Athéniens et le rocher de la Sibylle. — Le trésor des
Potidéates est probablement le trésor VIII (G. Daux, Paus. à Delphes, p. 121). LE TRÉSOR DE SYRACUSE A DELPHES 129
Pausanias nous l'apprend, à la suite du désastre athénien, c'est-à-dire à la
fin du ve siècle. M. G. Daux a songé à une autre hypothèse (1) : quoique le
texte du Périégète, interprété tout bonnement, semble situer Syracuse au
carrefour des Trésors, il suppose un détour de l'itinéraire par le sud de
l'aire et l'escalier de la Dolonie, afin
de placer Syracuse sur la fondation
n° XIII, dite « cyrénéenne ».
Il ne peut malheureusement rien
subsister de cette identification, car le
trésor de Cyrène n'est pas de la fin
du ve siècle, mais de 350-325, comme
M. Dinsmoor l'avait déjà soupçonné, et
comme le prouve l'étude architectu
rale (2). Il fallait donc, une fois de plus,
chercher l'emplacement et les restes de
ce trésor-fantôme. Parmi les fragments
d'architecture épars dans la fouille et
conservés au Musée, il devait pourtant
bien subsister quelques traces d'un
trésor dorique, du ve siècle finissant,
peut-être en marbre — l'époque est
trop basse pour le tuf, trop haute pour
le Saint-Élie — et qui se serait élevé,
Fig. 1. — Le mur mégarien et les comme le pense P. de La Coste-Messe-
trésors du carrefour (au centre, la
lière (3) et comme Pausanias semble bien fondation présumée de Syracuse).
le dire, au Carrefour des Trésors (fig. 2).
Or il y a la place, entre la Voie, la fondation mégarienne, le trésor de
(1) Paus. à D., ch. IV, Le problème syracusain, p. 199 sq. Pausanias aurait groupé dans une
même phrase Potidée et Syracuse, quoiqu'ils fussent, selon l'hypothèse de G. Daux, séparés par
la largeur presque entière du téménos, et, ne l'oublions pas, par un ensemble compact
de monuments et d'offrandes : Pausanias ne voyait pas, comme nous, la fouille rasée comme un
plan d'architecte, mais il passait dans une rue entre des constructions élevées, pressées l'une contre
l'autre sur une forte pente. Des emplacements comme celui de Cyrène étaient très mauvais, et
le trésor de Cyrène est bien le dernier des trésors delphiques dans l'ordre de date ; Thèbes, l'avant-
dernier, était déjà mal situé. La Voie Sacrée a commandé l'itinéraire de Pausanias comme celui
de tous les visiteurs anciens et modernes. Il ne faut pas, d'ailleurs, attacher à l'hypothèse de M. Daux
plus de prix qu'il ne fait lui-même, et c'était bien dans son esprit une hypothèse en désespoir
de cause.
(2) Cf. provisoirement BCH, 1937, p. 456 ; et, dans le présent fascicule, l'article relatif aux
inscriptions du trésor, p. 76-88.
(3) Au Musée, p. 474, n. 1 ; G. Daux, P. à D., p. 124. ·
'
' \ / - *
130 J. BOUSQUET
Cnide et la base à l'ouest du trésor Éolique anonyme (un regard sur le
plan de P. de La Coste-Messelière, planche L, peut nous en assurer), pour
un petit bâtiment ouvert au nord-ouest, sur la Voie tournant presque le dos
à Cnide ; il eût été dommage de ne pas utiliser cet emplacement, dans un
sanctuaire où l'espace est limité, et à un endroit aussi bien exposé. On aurait
eu là une petite terrasse,
soutenue au sud par le mur
« mégarien », lequel peut fac
ilement être daté du ve siè
cle (1) : Syracuse y aurait
édifié son trésor, non point
derrière le trésor d'Athènes
ou même à quelque distance,
mais en face exactement de
l'orgueilleux monument athé-
nien,ypar le même souci d'hu
milier l'ennemi (2) qui a dicté
le cnoix de l'emplacement de
l'offrande lacédémonienne ou
de la base des Arcadiens.
Cet endroit a été très
Fig. 2. — Le carrefour des Trésors (en bas, à gauche, bouleversé dès le début de la fondation présumée de Syracuse).
l'époque chrétienne. On sait
qu'il y a eu, au sud du trésor des Athéniens, en bordure de la Voie,
un petit cimetière chrétien dont les tombes étaient couvertes avec des
plaques empruntées aux métopes du trésor (3). Depuis lors la grande
(1) G. Daux, l. c, p. 123, n. 4.
(2) Cf. E. Bourguet, Ruines, p. 93-94.
(3) E. Ruines, p. 95 ; G. Colin, FD, III, 2, p. 178; J. Audiat, FD, ll,Tr. Ath.,p.9l.~
Je recopie ici les pittoresques lignes du carnet de fouilles :
« 21 mai 94. — Angle S.-E. du Tr. des Ath. — Métope dont le fond est plus qu'à moitié complet.
On ne voit plus que les attaches d'un personnage, avec deux trous pour parties rapportées ;
un guerrier tourné vers la droite combat, le bouclier au bras gauche et le bras droit levant l'épée.
Cette plaque servait de couverture à un tombeau byzantin (en forme de caisse parallélépipède,
tourné du N. au S.). Deux autres tombeaux ont été trouvés au même endroit ; ils ne contenaient
rien, sauf l'un deux vases en terre sans ornement et dei/x ou trois boucles de cuivre. L'un avait
une plaque de marbre avec une croix tournée vers le mort, et ayant cette forme (dessin). Elle
a été immédiatement demandée par les épistates pour l'église de Néo^Kastri (encore à bâtir).
Et elle leur a été refusée.
Ces tombeaux avaient 1 m. 80 de long (à l'intérieur), 25 centimètres aux pieds, 55 centim

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