Le trésor du Puy-de-Dôme - article ; n°6 ; vol.6, pg 151-157
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Description

Revue numismatique - Année 1964 - Volume 6 - Numéro 6 - Pages 151-157
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Jean-Baptiste Giard
Le trésor du Puy-de-Dôme
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 6, année 1964 pp. 151-157.
Citer ce document / Cite this document :
Giard Jean-Baptiste. Le trésor du Puy-de-Dôme. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 6, année 1964 pp. 151-157.
doi : 10.3406/numi.1964.1099
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1964_num_6_6_1099Jean-Baptiste Giard
LE TRÉSOR DU PUY-DE-DÔME
(PL XL)
Au cours des travaux effectués en 1956 au sommet du Puy-de-Dôme, pour
y édifier une station de télévision, on a découvert un trésor de monnaies
romaines de bronze datant du premier siècle après J.-C. 1. Le lieu exact de
la trouvaille se situe à proximité d'un ancien temple de Mercure 2, mais les
circonstances mêmes de l'invention sont mal connues, de sorte qu'on ne
peut pas savoir si les pièces recueilles sous les chenilles du bulldozer, qui les
aurait mises au jour, sont au complet et si elles étaient contenues dans un ou
plusieurs récipients. Quoi qu'il en soit, les pièces qu'on aurait pu en dis
traire ne devraient guère modifier la physionomie du trésor, car dans son
état actuel, celui-ci paraît très homogène. Voici en effet sa composition :
Auguste et Tibère 33 as, 1 semis, 2 quadrans et 8 imitations locales
Drusus junior 1 as
Divus Augustus 9 as
Caligula 1 as
Agrippa 11 as
Claude 5 dupondius, 65 as et 6 imitations locales
Antonia 1 dupondius
Néron 48 as et 4 imitations locales
Vespasien 3 as
Titus 1 as
Indéterminés 10 as et 3 imitations locales
Ces pièces, au nombre de 212, sont en bon état de conservation. Les plus
anciennes témoignent évidemment d'un certain degré d'usure dû au frai,
mais les plus récentes, en particulier celles de Néron et de ses successeurs,
sont parfaitement nettes.
Fait remarquable, le trésor ne contient aucune pièce de la République
romaine, alors que dans la plupart des trésors de deniers enfouis sous les
Flaviens 3, ce monnayage entre dans une proportion élevée : 57,1 %, par
1. P.-F. Fournier, Les travaux de 1956 au sommet du Puy-de-Dôme, dans Bull. hist, et scient,
de l'Auvergne, t. 76 (1956), p. 196-201.
2. A. Grenier, Manuel d'archéologie gallo-romaine, III, l'Architecture 1, Paris, 1958, p. 421 et
suiv.
3. St. Bolin, State and currency in the Roman Empire to 300 A. П., Stockholm, 1958, p. 336-
337. 152 TRÉSORS
exemple, dans la trouvaille d'Aubenton 1 ; mais à Dommartin-lès-Cuiseaux 2,
dans un trésor composé essentiellement d'as de Néron, il n'y a qu'un denier
et trois quinaires de la République. En revanche, dans un dépôt enfoui sous
Nerva au nord de Bolsena, en Italie, J.-P. Callu 3 dénombre 96 as de la Répub
lique sur un ensemble de 719 pièces de bronze, soit 13,3 %. Ces exemples
montrent déjà la différence qui existe entre la circulation monétaire de
l'Italie et celle de la Gaule au premier siècle après J.-C. ; ils sont l'indice
d'une pénétration quasi nulle du monnayage de bronze de la République
dans les pays récemment conquis par Rome 4. Nous verrons, en précisant
la chronologie des monnaies, que cette pénurie, loin d'être compensée par
les grandes émissions de l'atelier de Lyon, ne fit que s'aggraver, au point de
laisser place à une nécessaire industrie d'imitation locale.
Les plus anciennes monnaies sont les trois as de monétaires d'Auguste :
C. Asinius Gallus, P. Lurius Agrippa (?) et M. Salvius Otho. Nous nous en
tenons pour ceux-ci à la datation traditionnellement proposée, c'est-à-dire
22/21 avant J.-C. pour le premier, 7 avant J.-C. pour les deux autres, la
trouvaille ne permettant pas d'examiner plus amplement ce monnayage.
Signalons cependant deux imitations des monnaies de ce type (pi. XI, 3 et 4)
qui ont vraisemblablement été frappées en Gaule. Bien qu'on en retrouve
aisément le modèle, il est impossible de déchiffrer leurs légendes, tant la
fabrication est grossière et l'épigraphie, informe ; il est par conséquent dif
ficile de se prononcer sur leur datation, d'autant plus difficile qu'elles
semblent avoir peu circulé.
Les monnaies de Lyon frappées au type de l'autel sont relativement nomb
reuses, tant pour Auguste (7 as) que pour Tibère (11 as), mais certains exemp
laires sont tellement usés qu'il est impossible de les attribuer à l'un plutôt
qu'à l'autre (8 as et 1 semis). A cela s'ajoute un lot de 6 imitations locales
(pi. XI, 5-10) qui, si mal venues soient-elles, paraissent avoir circulé moins
longtemps que les monnaies officielles et seraient donc de fabrication plus
récente.
Deux quadrans d'Auguste requièrent une spéciale attention : ce sont
deux petites pièces d'orichalque au type de l'aigle qui proviendraient d'une
officine de la Gaule. Leur style ressemble en effet beaucoup à celui qu'on
trouve sur les monnaies au type de l'autel de Lyon, et les rares trouvailles
qu'on en a faites se situent toutes en Gaule et dans la région rhénane 5. En
réalité, on n'a jamais étudié de près ces pièces, faute de documents : les
1. Bull, de la Soc. acad. de Laon, t. 2(1853), p. 87-88.
2. RN* t. 33 (1930), p. 134, n° 3.
3. J.-P. Callu et Fr. Panvani Rosati, Le dépôt monétaire de Pozzarello (Bolsena), dans Mélanges
ďarchéol. et d'hist., t. 76 (1964), p. 51-90.
4. Rare exception, le trésor de Port-Haliguen (Morbihan) contient 6 as de la République
romaine dont 4 sont, en réalité, des moitiés de pièces coupées (RN5 t. 15 (1953), p. 130). — II ne
semble pas qu'en dehors de Port-Haliguen il y ait quelque mention que ce soit de monnaies
de bronze de la République dans l'étude de M. H. Rolland, Monnaies de la République romaine
trouvées en Gaule, Montpellier, 1957, 20 p. (Extr. des Actes du XXVIIe et XXVIIIe Congrès de
la Fédération historique du Languedoc).
5. Neuss 1 ex. (BJ, t. 111/112 (1904), p. 452), Saint-Léonard (Chedeau et de Sarcus, Mémoire
sur les découvertes archéologiques faites en 1864, dans le lit de la Mayenne, au gué de Saint-Léonard,
Mayenne, 1865, p. 25, n° 15), Rennes (A. Toulmouche, Histoire archéologique de l'époque gallo-
romaine de la ville de Rennes,... Rennes, Paris, 1847, p. 43). •
TRÉSORS 153
rares qu'on possède г ne permettent pas de calculer leur taille à la livre ni,
à plus forte raison, de localiser avec précision leur lieu de fabrication. On ne
peut que se rallier à l'opinion commune 2 et y voir le produit d'une officine
de la Gaule ouvrant depuis 15 ou 10 avant J.-C.
Le demi-as de Nîmes appartient au groupe que M. Grant 3 distingue sous
le n° 3, mais sa datation est certainement plus ancienne que ne le suppose
l'auteur, qui voudrait prolonger la frappe des monnaies de ce type jusqu'au
temps de Néron. Sur ce point, nous suivons С M. Kraay 4 qui estime que le
monnayage de Nîmes a cessé à la fin du règne d'Auguste. La preuve la plus
sûre de cette hypothèse est fournie par le trésor de Port-Haliguen 5 qui,
enfoui dans les premières années du Ier siècle après J.-C, ne contient aucune
pièce du groupe 3, caractérisé par les lettres P(ater) P(atriae). Selon toute
vraisemblance, ce groupe doit remonter aux mêmes années que les pièces de
Lyon portant la légende Augustus Divi F Pater Patriae, c'est-à-dire à la fin
du règne d'Auguste.
Inutile de nous arrêter aux deux as de Tibère frappés à Rome pendant ses
37e et 38e puissances tribunitiennes, ni à celui de Drusus junior, ni même aux
monnaies du Divus Augustus, pour lesquelles nous nous référons aux travaux
de С H. V. Sutherland e. Venons-en directement au monnayage de Caligula.
Caligula lui-même n'est représenté que par une pièce au type banal de
Vesta, mais il convient de placer au début de son règne l'émission des as
frappés au nom de M. Vipsanius Agrippa 7. Deux arguments nous inclinent
à suivre cette chronologie : d'une part, le style ou l'exécution des effigies
d'Agrippa que l'on retrouve sur les monnaies de Caligula, d'autre part, la
contremarque Tl- C- A- (Ti. Claudius Augustus), datant du début du règne
de Claude, qui apparaît indifféremment sur des as de Caligula au type de
Vesta et des as d'Agrippa 8 (flg. 1), à l'exclusion de tout autre. L'as du Bri-
1. Voici la liste sommaire des ex. connus :
Puy-de-Dôme 2,44 g BM 562 2,33 g

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