Le trésor monétaire de Woignarue (Somme) - article ; n°1 ; vol.3, pg 65-81

Louis Poldelestrée, Daniel Piton, Marc Bompaire, B. Delestrée

Description

Revue archéologique de Picardie - Année 1987 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 65-81
17 pages

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• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DE_PICARDIE
• Publié le: 01 janvier 1987
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• Langue: Français
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Extrait

Marc Bompaire
Louis-Pol Delestrée
B. Delestrée
Daniel Piton
Le trésor monétaire de Woignarue (Somme)
In: Revue archéologique de Picardie. N°3-4, 1987. pp. 65-81.
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Bompaire Marc, Delestrée Louis-Pol, Delestrée B., Piton Daniel. Le trésor monétaire de Woignarue (Somme). In: Revue
archéologique de Picardie. N°3-4, 1987. pp. 65-81.
doi : 10.3406/pica.1987.1523
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_0752-5656_1987_num_3_1_1523Archéologique de Picardie n° 3-4 - 1987 Revue
LE TRÉSOR MONÉTAIRE DE WOIGNARUE (SOMME)
par M. BOMPAIRE*, L.P. et B. DELESTREE**, D. PITON
Depuis une vingtaine d'années, Monsieur Devil- Les monnaies, nettoyées et traitées par L.P. Deles
lers, ancien maire de la commune de Woignarue, tree, furent confiées en trois lots correspondant
décédé en 1983, apportait régulièrement à l'un de aux trois vases, à Monsieur Bompaire, Conservat
nous (L.P. Delestree, correspondant de la Direction eur au Cabinet des Monnaies et Médailles à la
des Antiquités Historiques) des tessons de poterie Bibliothèque Nationale et les trois vases, remontés
gallo-romaine commune ou sigillée, quelques monn et restaurés par Bertrand Delestree, furent remis
aies (as et serterces du IIe siècle) et même une pour étude à Daniel Piton. Sur la suggestion de
tegula intacte trouvée en creusant un silo :ces ves J.C. Blanchet, actuellement directeur des Antiqui
tiges provenaient du plateau dont le rebord, sur la tés de Picardie, la trouvaille a été remise dans son
N. 40, materialise l'ancienne côte maritime entre intégralité à Mme R. Agache, conservateur du
les communes de Brutelles et de Woignarue : c'est Musée d'Abbeville.
immédiatement au pied de la pente ouest de ce pla
teau que s'étendent les bas-champs jusqu'à la mer
proche. R. Agache y avait repéré d'avion des struc I. LES VASES
tures gallo-romaines.
En 1 984, après un remenbrement ayant eu notam Vase 1 :
ment pour effet d'effacer des chemins ruraux et
C'est une marmite ovoïde à double lèvre. La pâte vicinaux, d'importants labours eurent lieu sur
grise, bien cuite, contient de nombreux gains de toute la zone d'habitats présumés (arrêt de labour:
quartz. La couverte, rugueuse, est gris bleuté. Le -30/-35 cm).
fond est concave ; quant à la panse, globulaire, elle En mars 1 984, une prospection de surface permit est partagée en deux zones par un léger bourrelet de repérer plusieurs petites structures carrées médian (Hauteur : 175 mm ; diamètre d'ouverture inconnues jusqu'alors et de reconnaître au sol les (calculé) : 134 mm).
traces d'habitats que R. Agache avait vues
Ce type, fréquent dans la céramique commune d'avion.
gallo-romaine picarde, constitue le type 45 Au bord d'un ancien chemin en direction du fond d'Amiens attesté dans les niveaux du Illème siècle de la Cence, les prospecteurs découvrirent, au jusqu'aux années 275-276 (1).
fond d'un sillon de -35 cm, une trainee d'une ving
Cette forme est bien connue sur les sites du Sud de taine de pièces en bronze oxydé, certaines aggluti la Somme et de l'Ouest de l'Oise (2) : Neuville-le- nées par petits «rouleaux» de trois ou quatre man-
Pollet (3), Vendeuil-Caply, Belleuse (4), Famechon naies, ainsi que plusieurs larges tessons dont les
(5), Frémontiers, Chirmont, La Chaussée- cassures étaient fraîche.
Tirancourt. Un sondage -ou plus exactement un grattage-
improvisé permit d'exhumer trois vases brisés, dis Vase 2 :
tants d'environ 20 à 30 cm l'un de l'autre et conte
C'est un gobelet à col tronconique. La pâte grise, nant des centaines de sesterces. La Direction des
fine, sableuse contient quelques inclusions, parAntiquités de Picardie fut immédiatement info
fois charbonneuses, qui ont laissé des rainures cirmée, en la personne de J.L. Massy, de cette impor
rculaires bien marquées sur la panse lors du tourtante trouvaille.
nage ainsi que des alvéoles dont certaines de taille
importante.
* Cabinet des Monnaies et Médailles de la Bibliothèque Nationale La couverte est gris bleuté. Le fond est concave, la 58, rue Richelieu 75084 PARIS Cedex 02
panse globulaire. Le col pratiquement cylindrique "16, avenue Victor Hugo, 92170 Vanves est orné de bandes horizontales réalisées au lissoir.
* * * 93, rue de la Colonne, 62222 Saint-Martin-les-Boulogne La lèvre, oblongue, est légèrement éversée (Hau-
65 : 159 mm ; diamètre d'ouverture : 124 mm ; teur
diamètre de la panse : 132 mm).
Cette forme qui trouve ses racines dans le réper
toire des céramiques indigènes du début du pre
mier siècle après J.C. connaît une lente évolution,
jusqu'au milieu du Illème siècle, bien mise en év
idence par G. Jelski pour la région d'Arras (6).
C'est l'un des types fréquemment rencontrés sur
les sites gallo-romains du Nord de la France (7).
La présence d'un col sensiblement cylindrique
(indice de fermeture 0,04) ainsi que l'existence
d'un simple anneau de base sur lequel repose ce
gobelet, permettent sa classification dans le type
26 défini par D. Bayard pour le site d'Amiens (8).
Ces vases, bien datables, se rencontrent à Amiens,
mais aussi à Vendeuil-Caply (Oise) en contextes de
la fin du llème siècle et disparaissent vers le milieu
du Illème siècle. Des types similaires sont connus à
Boulogne-sur-mer (9), Etaples-sur-mer, Abbeville,
Neuville-le-Pollet, Marly (10)...
Vasel Vase 3 :
C'est une marmite ovoïde dont ne subsiste que la
partie inférieure de la panse, sans fond. La pâte et
la couverte sont de même teinte et de même tex
ture que l'exemplaire précédent. La panse porte,
au niveau de son diamètre maximal, une légère ra
inure circulaire.
Ce fragment peut appartenir à une marmite à dou
ble lèvre.
NOTES
(1) BAYARD D., «La commercialisation de la céramique commune à Amiens du milieu du llème siècle à la fin du Illème siècle ap. J.C»,
Cahiers Archéologiques de Picardie, 7, 1980.
(2) BAYARD D., La commercialisation... op. cit., carte de répartition pi. 27, p. 201.
(3) TUFFREAU LIBRE M., «La céramique commune gallo-romaine de la Seine-Maritime au Musée Départemental des Antiquités de Rouen», Bul
letin de la Société Normande d'Études Préhistoriques et Historiques,
XLIV, fasc. 4, 1978, pp. 59-79.
(4) BEN REDJEB T., «La villa gallo-romaine de Belleuse», Cahiers Archéo
logiques de Picardie, 5, 1978 p. 287, fig. 6.
(5) Communication de D. Vermeersch. Vase II
(6) JELSKI G., «Évolution de la marmite à col tronconique orné de bandes
lustrées d'époque romaine d'après les découvertes de la région d'Arras (Pas-de-Calais)», Septentrion, 1.1, fasc. 30-31, 1977, pp. 39-50.
(7) - En ce qui concerne la répartition des gobelets tronconiques, les cen
tres de fabrication et la chronologie, voir :
TUFFREAU LIBRE M., «Étude d'un type de céramique gallo-romaine : Le gobelet «tronconique» dans le Nord de la France (Nord et Picardie)»,
Revue Archéologique de l'Oise, 6, 1975, pp. 32-39. I
(8) BAYARD D., «La commercialisation», op. cit., pp. 147-209.
L'indice d'ouverture d'un col est égal au diamètre de la base du col diminué du diamètre du haut du col (dimension prise sous la lèvre), divisé par
la hauteur du col (sans la lèvre).
(9) SEILLIER C, HAIGNERÉ D., «L'archéologue et son temps», Septentrion, 4, 1974, fig. 10 p. 57.
(10) TUFFREAU LIBRE M., op. cit., fig. 5.13 ; voir également du même
auteur : «Un dépotoir gallo-romain du llème siècle à Marly (Nord)», Gallia, 36, 1978 pp. 163-186 , et «La céramique commune gallo-romaine dans le Nord de la France (Nord et Picardie)», Figlma 4, 1979, pp. 29-60.
66 Vase III / 1 3 - LE TRÉSOR MONÉTAIRE Il
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