Le Tumulus de Kermené en Guidel (Morbihan). Fouilles de 1957-1958 - article ; n°1 ; vol.66, pg 5-30
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Le Tumulus de Kermené en Guidel (Morbihan). Fouilles de 1957-1958 - article ; n°1 ; vol.66, pg 5-30

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Annales de Bretagne - Année 1959 - Volume 66 - Numéro 1 - Pages 5-30
26 pages

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Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

P R Giot
Le Tumulus de Kermené en Guidel (Morbihan). Fouilles de
1957-1958
In: Annales de Bretagne. Tome 66, numéro 1, 1959. pp. 5-30.
Citer ce document / Cite this document :
Giot P R. Le Tumulus de Kermené en Guidel (Morbihan). Fouilles de 1957-1958. In: Annales de Bretagne. Tome 66, numéro 1,
1959. pp. 5-30.
doi : 10.3406/abpo.1959.2071
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1959_num_66_1_2071LE TUMULUS DE KERMENE
LE TUMULUS DE KERMENÉ EN GUIDEL (Morbihan)
(FOUILLES DE 1957-1958)
La commune de Guidel (Morbihan), située à l'extrémité
occidentale du département, aux confins du Finistère, fut
riche en tombes préhistoriques. Trois importants tumulus
y furent fouillés à la fin du siècle dernier par le Command
ant L. Le Pontois, celui de Lann-Blaen (disparu, et de
localisation incertaine de nos jours) ayant livré un dolmen
à couloir, et ceux de Cruguel, près du Bas-Pouldu, et de
Er-Voudenn, près de Saint-Fiacre, des chambres fermées
respectivement des Ages du Bronze Ancien et du Bronze
Moyen (les restes de ces deux tumulus, bien dégradés,
subsistent encore). Quatre autres monuments, plus ou
moins mal conservés, ont été signalés dans cette commune.
Au début de 1956, le Médecin-Principal P.-A. Cariou,
Major de la Base-Aéro-Navale de Lann-Bihoué, nous signal
ait qu'il avait découvert non loin du camp, à Kermené,
sur des terrains privés enclavés dans les terrains militaires,
un tumulus nouveau et intact. Situé sur un sommet topo
graphique, coté 63 m, à proximité duquel se trouvent les
dernières traces d'un moulin à vent (parcelle 788), et d'où
l'on avait une vue très dégagée avant la croissance des
bois voisins, le monument se trouve dans la parcelle 791
section G. Il est la propriété de Madame T. de Masson
d'Authume, née Franquet, qui a très aimablement consenti
à sa fouille. D'après les souvenirs de son frère, le Command
ant Franquet, il semble que ce monument avait été
signalé autrefois au Commandant L. Le Pontois, qui serait
venu le voir, mais aurait jugé qu'il était sans intérêt pour
lui. 1 : Plan du tumulus de Kermené en Guidel (équidistance des Fig.
courbes de niveau : 25 cm). En pointillé serré, zones fouillées
au fond; en pointillé lâche, zones décapées jusqu'au revê
tement. LE TUMULUS DE KERMENÉ 7
1° Morphologie externe (fig. 1).
Une fois dégagé de la végétation et des arbres qui le
recouvraient, le tumulus est apparu avec une belle forme,
à peine entamée vers le nord-ouest par enlèvement de terre
pour la construction d'un talus de clôture voisin. Nous
avons commencé par en faire un nivellement éclimétrique.
Le diamètre moyen est de 18 m environ. La hauteur est
en apparence de 2,50 m à 2,75 m environ au-dessus du
plateau environnant, mais si l'on tient compte de l'accroi
ssement en épaisseur du sol forestier, on peut estimer qu'à
l'origine elle pouvait dépasser 3 m. Le sommet est aplani,
formant une plate-forme circulaire horizontale, excentrée
par rapport à la base du tumulus et d'un diamètre moyen
de 6 à 7 m environ. Autour de cette plate-forme, en cou
ronne, quelques pierres dépassaient, faisant pressentir une
structure interne. Sur les pentes du tumulus, en de rares
endroits, quelques pierres ressortaient et, au pourtour de
la base, à la forme bien préservée, il en était de même.
2° Les fouilles et leur technique (fig. 1).
Les fouilles ont été effectuées, en juillet 1957 et en sep
tembre 1958, avec le personnel suivant : en 1957, MM. J.
I.'Helgouach et J. Briard, Attachés de Recherches au
C.N.R.S., et M. Y. Onnée, Collaborateur technique au
C.N.R.S. ; en 1958, M. J. Briard, Attaché de Recherches,
M. Y. Onnée, Collaborateur technique, M. M. Mûller-Wille,
étudiant à l'Université de Munster, MM. R. Fraquet, M. Le
Lamer et J. Morvan, étudiants à la Faculté des Sciences
de Rennes, et M. Y. Fuchs, étudiant à la Faculté des
Sciences de Paris. Le Docteur P.-A. Cariou venait assister
continuellement aux recherches, bien entendu.
Les opérations topographiques préliminaires étant te
rminées, la technique générale des fouilles a consisté en un
aménagement de la méthode des quadrants. On a d'abord
creusé des tranchées larges de 1 m en bordure interne des
quadrants nord-ouest et sud-est, de manière à ménager des 2*
N
Fia. 2 : Sections cardinales da tumulus de Kermené en Guidel.
1 : pierres; 2 : pierrailles; 3 : cliape d'argile bleue; 4 : cail-
loutis interne; 5 : argile jaune poudreuse; 6 : lits sableux ou
d'argile de couleur différente dans cette dernière; 7 : sous-
sol d'arène granitique et de pierres fendillées. LE TUMULUS DE KERMENÉ 9
sections cardinales continues. De cette manière, l'essentiel
de la structure interne du tumulus a été connu jusqu'à
son centre. A la suite de la première campagne, une photo
graphie aérienne verticale a été prise par le Docteur P. -A.
Cariou, à l'altitude de 40 m, à l'aide de ballons-sondes
captifs. Lors de la deuxième campagne, l'intérieur du qua
drant sud-ouest a été exploré, ainsi que sa bordure exté
rieure, complètement à fond; une autre petite tranchée a
été descendue au fond à l'intérieur du quadrant nord-est;
enfin un décapage presque général a été effectué en sur
face dans tous les quadrants, ainsi que la reconnaissance
des structures périphériques.
A la fin de la deuxième campagne, le monument a été
remblayé et restitué dans ses formes originelles, pour sa
préservation ultérieure.
3° Structure interne (pg. 2).
Disons tout de suite que ce tumulus s'est montré ne pas
être celui d'un monument mégalithique et ne pas recouvrir
des chambres fermées de la civilisation armoricaine des
tumulus de l'Age du Bronze. Il ne renferme pas de monu
ment funéraire caractérisé et se compose essentiellement
de structures superposées et imbriquées, que nous décri
rons de haut en bas.
Sous une mince épaisseur, d'ailleurs variable, de terre
végétale, le tumulus se trouve revêtu d'une carapace, d'un
revêtement plus ou moins continu de pierres et de pier
railles, qui sont responsables de la bonne conservation de
ses formes d'origine et qui démontrent que la forme
tronquée actuelle provient bien de la construction et qu'elle
n'est pas l'effet d'un remaniement, d'un aménagement du
sommet pour une utilisation secondaire, ni l'effet d'une
tentative de fouille. Les minimes irrégularités du revête
ment, discontinu au surplus au centre de la plate-forme,
s'expliquent mieux par l'effet des racines des arbres et des
arbustes, les conséquences de leur abattage et désouchage
ou de leur arrachement par les tempêtes. Enfin, on ne doit 10 NOTICES D'ARCHÉOLOGIE ARMORICAINE
pas mésestimer l'action des vers de terre (1) : nous est
imons que le revêtement de pierres du tumulus était à l'ori
gine fait pour être vu, en surface, et c'est le résultat du
travail classique des lombricides qui fait que les pierres se
sont progressivement enfoncées d'une quinzaine de centi
mètres sous la surface, en changeant tant soit peu les
positions réciproques des blocs. La terre végétale superfic
ielle, à composantes minérales identiques à celles de la
masse des matériaux du tumulus, est moins l'effet de la
transformation du terreau résultant de la chute des
feuilles, qui ne trouvaient guère place où s'accrocher, que
celui de l'humification de l'argile graduellement et patiem
ment remontée par les lombrics.
Dans cette zone de surface* essentiellement au-dessus du
revêtement de pierres ou en infiltration entre celles-ci,
nous avons rencontré un certain nombre de témoignages
de visites plus ou moins récentes sur ce haut-lieu (fig. 3) :
un fragment d'ardoise gravé de cercles concentriques canali
sant des signes ou lettres plus ou moins cabalistiques
(médiéval, ou plus récent à notre avis; ce fragment très
curieux, où l'on distingua LA d'un côté, et S par ailleurs,
paraît trop petit et trop fruste pour provenir d'un frag
ment de cadran solaire), un a

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