Les confréries dans le diocèse d Angers (v. 1350 v. 1560) - article ; n°4 ; vol.98, pg 347-372
27 pages
Français

Les confréries dans le diocèse d'Angers (v. 1350 v. 1560) - article ; n°4 ; vol.98, pg 347-372

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
27 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest - Année 1991 - Volume 98 - Numéro 4 - Pages 347-372
This study brings to light the great development of brotherhoods in the cities and in the rural parishes of the diocese of Angers from the XIVth century (33 are known in the city of Angers and 61 in the diocese at the end of the period). Their dedications, their devotions allow to see a very traditional spirituality in these brotherhoods, although the masses increase seems rather typical of the period. Government, management and recruitment analysis demonstrate the strong integration of the angevine brotherhoods into the parish scope between XIVth and XVIth centuries.
Le diocèse d'Angers cannait un grand développement des confréries à partir du XIVe siècle, tant dans les villes que dans les paroisses rurales (33 confréries sont connues à Angers, 61 dans le reste du diocèse au milieu du XVIe siècle). La plupart d'entre-elles sont établies dans les églises du clergé séculier. Par leurs dédicaces et par leurs dévotions, les confréries du diocèse restent fidèles à une spiritualité traditionnelle, seule la multiplication des messes dites à l'intention des confrères paraissant caractéristique de la période. L'étude du gouvernement, de la gestion et du recrutement des associations démontre une forte intégration paroissiale des confréries du diocèse entre le XIVe et le XVIe siècle.
26 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Michel Matz
Les confréries dans le diocèse d'Angers (v. 1350 v. 1560)
In: Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest. Tome 98, numéro 4, 1991. pp. 347-372.
Abstract
This study brings to light the great development of brotherhoods in the cities and in the rural parishes of the diocese of Angers
from the XIVth century (33 are known in the city of Angers and 61 in the diocese at the end of the period). Their dedications, their
devotions allow to see a very traditional spirituality in these brotherhoods, although the masses increase seems rather typical of
the period. Government, management and recruitment analysis demonstrate the strong integration of the angevine brotherhoods
into the parish scope between XIVth and XVIth centuries.
Résumé
Le diocèse d'Angers cannait un grand développement des confréries à partir du XIVe siècle, tant dans les villes que dans les
paroisses rurales (33 confréries sont connues à Angers, 61 dans le reste du diocèse au milieu du XVIe siècle). La plupart d'entre-
elles sont établies dans les églises du clergé séculier. Par leurs dédicaces et par leurs dévotions, les confréries du diocèse
restent fidèles à une spiritualité traditionnelle, seule la multiplication des messes dites à l'intention des confrères paraissant
caractéristique de la période. L'étude du gouvernement, de la gestion et du recrutement des associations démontre une forte
intégration paroissiale des confréries du diocèse entre le XIVe et le XVIe siècle.
Citer ce document / Cite this document :
Matz Jean-Michel. Les confréries dans le diocèse d'Angers (v. 1350 v. 1560). In: Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest.
Tome 98, numéro 4, 1991. pp. 347-372.
doi : 10.3406/abpo.1991.3405
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0399-0826_1991_num_98_4_3405LES CONFRÉRIES DANS LE DIOCESE D'ANGERS
(v. 1350 - v. 1560)
par Jean-Michel Matz
Le diocèse d'Angers cannait un grand développement des confréries à part
ir du xiY siècle, tant dans les villes que dans les paroisses rurales (33 confré
ries sont connues à Angers, 61 dans le reste du diocèse au milieu du
XV f siècle). La plupart d'entre-elles sont établies dans les églises du clergé'
séculier. Par leurs dédicaces et par leurs dévotions, les confréries du diocèse
restent fidèles à une spiritualité traditionnelle, seule la multiplication des
messes dites à l'intention des confrères paraissant caractéristique de la
période. L'étude du gouvernement, de la gestion et du recrutement des asso
ciations démontre une forte intégration paroissiale des confréries du diocèse
entre le xiV et le xvf siècle.
This study brings to light the great development of brotherhoods in the cities
and in the rural parishes ofthe diocèse of Angers from the xivth century (33 are
known in the city of Angers and 61 in the diocèse at the end of the period).
Their dedications, their dévotions allow to see a very traditional spirituality in
thèse brotherhoods, although the masses increase seems rather typical of the
period. Government, management and recruitment analysis demonstrate the
strong intégration of the angevine brotherhoods into the parish scope between
xivth and xvith centuries.
L'importance des confréries dans la vie religieuse des derniers siècles du
Moyen Âge ne fait plus de doute. L'universalité et les proportions massives
qu'a revêtues le mouvement confraternel en Occident entre le xive et le
xvie siècle ont encore été confirmées par des travaux récents1, mais l'intérêt sus
cité par la floraison des confréries reste fort inégal selon les régions : l'espace 348 ANNALES DE BRETAGNE
méditerranéen ou l'Angleterre ont fait l'objet d'études nombreuses alors que les
régions françaises situées au Nord de la Loire sont longtemps restées à l'écart
des recherches consacrées aux confréries médiévales. Si les confréries nor
mandes ont aujourd'hui leur histoire2, il n'en va pas de même de celles du dio
cèse d'Angers. Elles n'ont, à l'exception de quelques monographies3, donné lieu
à aucune étude d'ensemble, lacune que cet article se propose de combler en
partie.
L'état des sources conservées, relativement peu nombreuses et souvent peu
loquaces, explique peut-être l'absence jusqu'à ce jour d'une étude des confré
ries médiévales du diocèse d'Angers. En effet, s'il fallait en rester aux mentions
des confréries relevées dans les inventaires des Archives Départementales de
Maine-et-Loire (ADML), d'Indre-et-Loire (ADIL), de la Mayenne (ADM) et de
la Sarthe (ADS), une trentaine de confréries seulement seraient connues avant le
milieu du xvie siècle. La consultation systématique des séries E, 5 E, G et H,
menée dans le cadre d'une recherche consacrée au culte des saints dans le dio
cèse d'Angers aux derniers siècles du Moyen Âge a permis de tripler leur
nombre. Malgré cela, le corpus ainsi constitué reste peu disert. Ainsi, huit
confréries seulement nous ont laissé leurs statuts : celles de Saint-Nicolas-
d'Angers (1293, revus en 1599), du Saint-Sacrement dans l'église de Saint-
Pierre de Saumur (à l'occasion de son érection en 1372), de l'Assomption à'
Notre-Dame de Saumur (1402, complétés en 1601), de Saint-Pierre et Saint-
Nicolas à Juigné-sur-Loire (1488), de Saint-Nicolas à Craon (1517), de
Jacques d'Angers (1518, à la suite de son transfert au couvent des Cordeliers de
la ville), de Sainte-Anne à Gohier (1540) et Saint-Sébastien de Baugé (1609)4.
Ces statuts dévoilent alors l'organisation de ces associations, les conditions
d'entrée et les réunions annuelles des membres, le gouvernement ou la vie rel
igieuse qui se développe dans la confrérie. Mais ces renseignements sont excep
tionnels et nombre de confréries ne sont connues que par de fugitives mentions
dans des comptes de fabriques5 ou par des clauses testamentaires (legs,
demande de luminaire...)6. De plus, combien de confréries ont-elles irrémédia
blement disparu des sources conservées ?
La documentation dont nous disposons est donc plutôt misérable - et certa
inement incomplète - mais elle permet toutefois d'appréhender certains aspects
de la vie confraternelle dans le diocèse d'Angers entre le xive et le xvr siècle, et
tout d'abord de reconstituer partiellement le réseau des confréries, son implanta
tion à la fois chronologique et géographique, avant d'analyser dans un second
point l'apport des confréries à la vie religieuse de la région en étudiant les dévo
tions qui s'y développaient. L'étude de la démographie confraternelle, de l'orga
nisation interne et du fonctionnement des associations permettra ensuite de sou
ligner la forte intégration des confréries dans les structures de l'encadrement
paroissial qui pourrait bien être une spécificité des confréries des régions sep
tentrionales. ANNALES DE BRETAGNE 349
I. Le réseau des confréries
La première confrérie attestée dans le diocèse naît à Angers vers 1075 : la
confrérie Saint-Nicolas, appelée plus tard la « frarie des bourgeois d'Angers »
compterait ainsi parmi les plus anciennes confréries médiévales7. Si la dévotion
confraternelle se manifeste donc avec précocité en Anjou, les sources n'en
conservent qu'un reflet limité : on dénombre seulement 7 confréries avant le
milieu du xive siècle, 32 un siècle plus tard, 53 en 1500 et 94 au total en 1569,
dont respectivement 3, 10, 15 et 33 pour la ville d'Angers aux mêmes dates
(graphique 1).
10 nonibre de
confréries
1500-1509
1550-1559
Angers Diocèse
Graphique 1 :
Les confréries dans le diocèse d'Angers
(1350- 1569) ANNALES DE BRETAGNE 350
Plus de 400 paroisses dans le diocèse - sans compter les établissements régu
liers qui accueillaient certaines associations - et moins de 100 confréries
connues. Il est clair que les paroisses n'abritent pas toutes une confrérie mais il
est clair aussi que le nombre des confréries connues est largement en-deçà de la
réalité médiévale, d'entre-elles se dissimulant dans les lacunes de la
documentation. 11 est clair enfin que les sources ne permettent qu'une approche
incomplète du mouvement confraternel dans le diocèse car lorsque c

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents