Les congrès - article ; n°1 ; vol.319, pg 129-136
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Description

Annales historiques de la Révolution française - Année 2000 - Volume 319 - Numéro 1 - Pages 129-136
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Loukia Droulia
Edith Karagiannis
1. Les congrès
In: Annales historiques de la Révolution française. N°319, 2000. pp. 129-136.
Citer ce document / Cite this document :
Droulia Loukia, Karagiannis Edith. 1. Les congrès. In: Annales historiques de la Révolution française. N°319, 2000. pp. 129-136.
doi : 10.3406/ahrf.2000.3463
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_2000_num_319_1_3463MÉLANGES 129
graphiques -, d'interpréter les œuvres dramatiques traduites par Rigas, de
diffuser plus largement ses chants dans les diverses interprétations sonores
qui en ont été données. Mais surtout, dans les congrès - et il faut ici signaler
que c'est la première fois que se tenaient en Grèce des congrès consacrés à
Rigas, auxquels ont d'ailleurs participé des scientifiques étrangers -, de
nouvelles approches de l'œuvre de Rigas ont pu se manifester : ainsi, on a
esquissé le cadre international dans lequel s'est inscrite son action révolu
tionnaire, on en a souligné la portée ainsi que l'engagement de Rigas dans
l'espace balkanique au sens large et l'attachement qu'il y portait, on a à
nouveau discuté ses positions contradictoires ainsi que les questions qui
n'ont pas encore reçu de réponses satisfaisantes et, enfin, on a déterminé les
domaines où il s'avère nécessaire de poursuivre la recherche. Peut-être l'am
pleur donnée à cet anniversaire par la communauté scientifique, et par
l'État également, aurait-elle été davantage favorisée si un grand colloque
commun avait été organisé avec, au besoin, plusieurs lieux de réunion : la
« petite patrie » de Rigas, Velestino, aurait à juste titre souhaité participer
de manière festive à cette commémoration. Réussis et féconds, ces
colloques isolés ont néanmoins manifesté plusieurs faiblesses : recouvre
ments thématiques, nécessité pour les chercheurs grecs d'exposer plusieurs
sujets en l'espace de quelques jours, caractère répétitif de certaines commun
ications de contenu presque identique, faute pour les intervenants d'avoir
été à temps informés sur ce qui avait déjà été dit.
Bien sûr, les organisateurs de ces congrès ont tenté de proposer une
approche chaque fois différente du sujet « Rigas », comme le montrent bien
les sous-titres des thématiques générales retenues («Des Lumières aux
révolutions», «La crise de l'Empire ottoman et l'hellénisme moderne,
xviiie-xixe siècle », etc.). Il faut cependant noter que, dans les trois congrès
dont on parlera plus longuement par la suite, outre le sujet, Rigas
Velestinlis, un autre lien commun s'est, pourrait-on dire, créé de lui-même :
le fait qu'une rencontre ou une séance tout entière était dédiée à la
mémoire de Léandros Vranoussis. Cet infatigable historien a en effet consa
cré la plupart de ses activités intellectuelles à enquêter sur l'œuvre de Rigas
et à l'interpréter, à s'intéresser à l'environnement où ce dernier a vécu et agi
et, en général, à toute la période historique qui l'a révélé et, en même
temps, a été exprimée par ce révolutionnaire d'avant-garde. Dans les esprits
de nous tous, l'identification des deux noms de Vranoussis et de Rigas s'ins
crit comme une conséquence naturelle de cette longue fréquentation et des
brillants résultats qui en ont été le fruit.
1. Les congrès
Du 25 au 28 mai 1998, une commission scientifique d'historiens (prési
dée par Ph. Iliou et comprenant Hélène Glykatzi-Ahrweiler, Sp. Asdrachas, MÉLANGES 130
C. Vergopoulos, Ch. Calligas et C. Lappas) a organisé au Centre Européen
de Delphes le symposium international intitulé Des Lumières aux révolu
tions : l'univers de Rigas. Une quarantaine de communications étaient répart
ies en trois unités : « Les Lumières : courants et réactions », « L'univers de
Rigas» et «Les mouvements révolutionnaires dans les Balkans et les
"Français républicains" ».
Cette articulation a permis d'évoquer tout d'abord le cadre internatio
nal au sein duquel Rigas s'est formé (Balkans, France, Autriche), entrant en
contact, d'une manière ou d'une autre, avec les courants idéologiques du
XVIIIe siècle sur le déclin et la façon dont ces courants étaient considérés par
les divers pouvoirs du point de vue politique et religieux. D'évoquer ce que
signifiait l'Antiquité pour la Révolution française et le manque d'estime et
même le mépris avec lequel les Français considérèrent les Grecs modernes
(M. Vovelle); comment se formèrent et se cristallisèrent progressivement
les notions exprimant les nouvelles idées telles que celles-ci apparaissent
dans les articles de l'Encyclopédie (G. Benrekassa) ; quelles furent les condi
tions qui, sous Joseph II, permirent à l'imprimerie grecque aussi de se déve
lopper à Vienne, et quels furent les mécanismes permettant de brider les
courants des Lumières sous les descendants de ce «despote éclairé»
(E. Wangerman) : l'examen de ces questions a contribué à mieux faire
comprendre le climat occidental dans lequel Rigas s'est mu. Lecteur de
l'Encyclopédie qu'il consultait à son propre usage, il s'est lui-même préoc
cupé, dans ses traductions, de rendre en grec les termes encore non formés
dans cette langue ; parallèlement, il attendait de la France, en particulier de
Bonaparte, un soutien en faveur de ses actions révolutionnaires. Actions
préparées toutefois dans un environnement désormais résolument antifranç
ais, à Vienne où tout mouvement prêchant un renversement de la classe
dominante éveillait par conséquent des inquiétudes. Rappelons le cas
d'Ignat Martinovic, exécuté en raison de ses positions radicales (1794). Pour
les « patriotes » grecs, on ne se contenta pas non plus de les expulser du
territoire autrichien : ceux qui étaient sujets ottomans furent livrés aux
mains des Turcs, avec les conséquences tragiques que l'on sait. Environ un
demi-siècle plus tard, les remords concernant cet échange diplomatique
semblent encore vivants : une pièce de théâtre intitulée Rigas le Thessalien
fut montée à Athènes en 1840. Il y était question de la responsabilité des
Autrichiens dans la fin de Rigas. Après intervention de l'ambassadeur
d'Autriche, le gouvernement interdit les représentations suivantes.
En ce qui concerne l'Orient, le Levant, la réaction à la diffusion des
nouvelles idées se manifeste ouvertement, surtout dans les cercles proches
du Patriarcat œcuménique. Sous la pression des Ottomans et dans sa tenta
tive d'enrayer la diffusion des idées de la Révolution française qui menaç
aient de renverser son propre pouvoir, l'Église soutient la soumission au
pouvoir politique auquel, en tant qu'institution, elle est totalement annexée MÉLANGES 131
depuis la chute de l'Empire byzantin (C. Pitsakis). C'est dans la même direc
tion que se meut aussi, avec un zèle qui passe toutes les bornes, l'aile conser
vatrice de l'Église orthodoxe, le groupe des moines «kollyvades» du
Mont-Athos dont il est démontré qu'ils rédigèrent la brochure intitulée
Enseignement Patristique pour riposter à la brochure révolutionnaire de
Rigas (D. Apostolopoulos). Cependant, l'opinion selon laquelle la naissance
du nationalisme dans les Balkans résulterait des principes de la Révolution
française et des idées des Lumières dans ce pays se voit contestée : en effet,
d'un point de vue chronologique, c'est avant ces événements que le nationa
lisme, cultivé par les Russes et l'Europe occidentale au sein des peuples
asservis à l'Empire ottoman, connaît ses premières manifestations. Quant au
nationalisme turc, il ne se développe que beaucoup plus tard, vers la fin du
xixe siècle (I. Ortayli).
Le même cycle comprend également tout ce qui a été dit à propos
d'autres formes de renvoi ou de réception négative de l'activité et de la
personnalité de Rigas. La très vive réaction opposée par les cercles du
Patriarcat œcuménique 

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