Les débuts du fer en Europe - article ; n°1 ; vol.8, pg 167-192
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Description

Dialogues d'histoire ancienne - Année 1982 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 167-192
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

R. Pleiner
Les débuts du fer en Europe
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 8, 1982. pp. 167-192.
Citer ce document / Cite this document :
Pleiner R. Les débuts du fer en Europe. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 8, 1982. pp. 167-192.
doi : 10.3406/dha.1982.1584
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1982_num_8_1_15848 1982 167 - 192 DHA
LES DÉBUTS DU FER EN EUROPE
L'introduction du fer dans la culture matérielle de l'Europe compte
parmi les processus les plus importants du développement de la civilisation
de notre continent. Au Proche-Orient, assez longtemps, on a considéré le
fer (au moins jusqu'au 6e siècle a.n.è.), seulement comme métal et non
comme cause de révolution technique ou facteur d'histoire sociale ; pour
tant là-bas fleurirent des formes d'Etat déjà développées au début de la
période du fer. Au contraire, l'Europe, qui au moment des premiers con
tacts avec le fer, se trouvait dans la phase finale de l'ancienne société pa
triarcale, attribua au fer un rôle beaucoup plus important.
Il y a donc encore des points de vues différents sur la question des
débuts de la métallurgie du fer. Ridge way (1901, 1931) et Richardson (1934)
défendaient son origine indigène en Europe. Quelques chercheurs aujourd'hui
ont tendance aussi à placer sinon son origine du moins ses premiers dévelop
pements en Europe centrale. Par ailleurs, l'archéologie et la recherche histori
que du Proche-Orient prouvent par la chronologie, la géologie et la métallurg
ie 0), que le fer — comme accessoire dans le long développement de la mét
allurgie du cuivre ou du plomb — se diffusa successivement du Proche-Orient
et de la Syrie du Nord vers la Syrie, la Palestine, Chypre et la Grèce. De façon
analogue, le processus de diffusion dans la direction contraire a gagné l'Assyr
ie, l'Urartu, la Transcaucasie, la Perse et probablement l'Inde. Les considéra
tions présentées ici se rapportent avant tout sur le plan géographique à l'Eu
rope méridionale et centrale et à certaines régions d'Europe de l'Est et de
l'Ouest. 168 R. PLEINER
La pénétration du fer dans la sphère culturelle grecque,
thrace et vénéto-illyrienne
II faut souligner d'avance que cet article, où les références ethni
ques ne sont que très générales, ne traite que des sphères culturelles
les plus importantes et les plus connues. Il s'agit des civilisations hellé
niques et minoennes tardives ainsi que des sphères culturelles de l'Est de la
civilisation des champs d'Urnes de l'âge du bronze final. A la même période,
d'autres tribus qui habitaient les régions Sud-Est ont également fait la con
naissance de ce nouveau métal. Il faut nommer ici les Phrygiens, les Thraces
et vers le Nord les tribus du Jutland et des Iles voisines habitées par une popul
ation germanique autochtone .
Curieusement, ces zones de l'Europe compteraient justement parmi
les premiers consommateurs de ce produit nouveau. Les spécimens les plus
anciens datent des 14e-13e siècles a.n.è. Ce sont les bagues en fer bien con
nues des tombes princières du Péloponnèse et de la Crète. Leur parallèle
chronologique est représenté par une trouvaille très importante, la poignée
en fer d'un poignard à rivets coniques provenant d'un puits rituel de la
civilisation d'Otomani à Gànovce, Slovaquie. A la période suivante, c'est-
à-dire 12e - Ile siècles a.n.è., appartiennent de rares objets en fer. Ils pro
viennent de monuments de la période hellénique, submycéenne et helladi-
que la plus tardive, de la période hallstattienne HA en Europe centrale,
correspondant à l'âge du bronze III-IV en Europe septentrionale (2). En
négligeant les trouvailles grecques nous aimerions souligner que toutes les
trouvailles mentionnées sont sporadiques, qu'il s'agisse d'armes (épée à soie
plate du Banat, poignard en bronze au coeur en fer du Tirol, deux trouvailles
isolées qui proviennent du territoire aujourd'hui roumain) ou d'outils (hache
à douille de Lapus, manche de couteau de Rozavlea, Roumanie ; manche de
couteau de Grôdeby, Bornholm). Dans d'autres cas il s'agit de bijoux (an
neaux de Hotting, Autriche ; fragment d'un bracelet de Bobda, Roumanie)
ou d'incrustation en fer dans des rasoirs en bronze (Arnitlund, Rj^lbymagle
en Danemark). Assez curieuse est cette barre en fer versée au lingot de bronze
fondu qui faisait partie du dépôt de Suchdol, Bohême. Ce n'est que dans le
cas de la scorie de Vardarovca en Macédoine qu'on peut parler de déchet in
dustriel de fer. Les analyses publiées nous permettent d'interpréter ce matér
iel soit comme petits vestiges de la méthode directe pratiquée par la métall
urgie du fer, soit comme scorie de forgeron. Mais indiscutablement elles sont
en relation avec la technologie du métal noir.
Les objets en fer mentionnés ci-dessus (Fig. 1) arrivèrent sans doute en
petites quantités, soit comme produits finis, dans le milieu de l'Europe cent
rale, du Sud et du Nord, pendant l'âge du bronze final avant les mouvements DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 169
ethniques. Ceux-ci n'avaient pas encore influencé la technique ni l'économie
par de nouveaux éléments w)- On doit noter qu'à la même époque la product
ion et l'emploi du fer étaient déjà étendus à plusieurs pays du Proche-
Orient, c'est-à-dire l'Anatolie du Sud-Est, la Syrie du Nord et partiellement
la Mésopotamie du Nord.
Il semble que dans les phases HB 1 -2 la diffusion limitée du fer du Sud-
Est vers l'Europe a été interrompue. Pour certains auteurs les objets en fer
qui transitèrent via l'Italie (territoire de Caput Adriae) et la Yougoslavie
étaient peu abondants (armes de Skockan-St Kanzian, Ruse-Mariarast, Sisak,
Sarengrad) (4). Mais il semble peu probable que la voie d'approvisionnement
originelle ait pu être tout à fait abandonnée. Les trouvailles de fer, en Europ
e, de la phase HB3 sont encore très rares par rapport à l'ensemble des trou
vailles de métaux en Bronze final. Elles sont un peu plus fréquentes (à peu
près les 2/3 de 50 pièces) sur le territoire mentionné plus haut. Leur prove
nance semble être variée. En Europe du Sud-Est, notamment en Roumanie,
des trouvailles attestent probablement l'influence technologique directe de
l'Anatolie de l'Ouest. Parmi celles-ci il faut citer les vestiges du travail du mét
al et les barres de Babadag et Cernatu. On doit mentionner aussi des pro
duits isolés comme les poignards en fer avec poignée en bronze en forme de
croix (Roumanie, Hongrie, Autriche, Moldavie du Nord, Silésie) d'un type
appartenant à la sphère culturelle tout à fait différente du Caucase du Nord.
Tous ces objets datent à peu près du 8e siècle a.n.è. (HB3) et leur occurrence
est à mettre en rapport avec les groupes cimmériens de la steppe des régions
situées au Nord de la mer Noire (Fig. 2). Ces groupes adoptaient les premiers
spécimens en fer de la Transcaucasie, car on possède là des preuves assez con
vaincantes sur l'existence d'une métallurgie locale pour la période envisagée.
On a jadis considéré cette «voie cimmérienne du fer» comme très importante;
mais peut-être, cette pénétration n'apportera-t-elle qu'un enrichissement occa
sionnel à l'inventaire européen en fer d'alors.
Au moment où en Grèce fleurit déjà l'âge du fer, manquent les preuves
en Europe centrale et du Nord sur l'existence d'une métallurgie locale du fer.
Parmi des objets en fer de l'horizon HB3), apparaissent çà et là des lames
d'épée, des pointes de lance, des épingles, des bracelets ou des couteaux.
La situation change peu hors de la période hallstattienne et la Tène
ancienne (НС-LA, 7e-5e siècles a.n.è).
Dans la sphère orientale des civilisations hallstattiennes ce ne sont pas
seulement des armes ou des parures qui constituent la base de la culturelle
matérielle, mais aussi différents outils (haches, ciseaux, faucilles), harnache
ments de chevaux et même des éléments de construction (broches en fer,
ferrures) de chars de cérémonie ou de parade. On y rencontre pour la pre
mière fois de rares vestiges d'une sidérurgie dont les barres sont en quantités
un peu plus nombreuses que le matériel thésaurisé. N

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