Les déchets de la métallurgie du fer du site de la place des Hallettes à Compiègne (Oise). Premières observations - article ; n°1 ; vol.13, pg 211-217
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Les déchets de la métallurgie du fer du site de la place des Hallettes à Compiègne (Oise). Premières observations - article ; n°1 ; vol.13, pg 211-217

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Revue archéologique de Picardie - Année 1997 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 211-217
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Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 79
Langue Français
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Extrait

Vincent Goustard
Les déchets de la métallurgie du fer du site de la place des
Hallettes à Compiègne (Oise). Premières observations
In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 13, 1997. pp. 211-217.
Citer ce document / Cite this document :
Goustard Vincent. Les déchets de la métallurgie du fer du site de la place des Hallettes à Compiègne (Oise). Premières
observations. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 13, 1997. pp. 211-217.
doi : 10.3406/pica.1997.1948
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_1272-6117_1997_hos_13_1_1948archéologique de Picardie N° spécial 13 - 1997 Revue
LES DÉCHETS DE LA MÉTALLURGIE DU FER DU SITE DE
«LA PLACE DES HALLETTES» À COMPIÈGNE (OISE).
PREMIÈRES OBSERVATIONS.
Vincent GOUSTARD*
Les témoins recueillis à Compiègne datent, dans rise la réaction du carbone et de l'oxygène des
oxydes. D'après des expérimentations, entre 1000° leur plus grande composante, de la fin du haut
et 1200° le fer réduit se concentre en une masse Moyen Âge. La métallurgie du fer de cette période
n'est que partiellement connue. La mise au jour fr hétérogène : l'éponge. Celle ci est constituée de fil
équente d'objets en fer sur de nombreux sites d'ha aments et de globules de métal enchevêtres dans la
bitats fouillés ces dernières années, révèle une scorie. Parallèlement une partie des parois en
abondante production de fer aux IXe et Xe siècles. fusion et les produits de la gangue du minerai s'a
La connaissance des ateliers de production a pro gglomèrent avec des oxydes. Cette scorie en fusion
gressé ces dernières années mais bien des points s'écoule lentement vers le fond du fourneau. Elle
d'ombre demeurent. Il s'agit en particulier des est évacuée par intermittence dans une fosse amé
changements techniques qui ont pu intervenir, des nagée en contrebas à l'avant du four. Ces résidus
modes d'organisation des ateliers et des circuits scories se solidifient en forme de plaques allongées
commerciaux (Benoit et Cailleaux 1988). ou en cordons.
Une seule structure du site est indiscutablement Le métal est transformé au cours de la troisième
associée au travail du fer. Cependant les déchets étape. Il s'agit de l'épuration ou de l'affinage du fer
sont assez nombreux. Il nous a semblé intéressant brut de réduction et du forgeage. Le métal de
d'engager un premier examen et une étude des l'éponge est concentré par des traitements the
criptive de ces déchets. Il est ainsi possible, à partir rmiques et mécaniques. À terme, le métallurgiste
d'observations visuelles, de déterminer ou de pro produit une pièce de métal pratiquement pur
poser des hypothèses sur la nature des opérations (loupe de fer). Les derniers stades de fabrication
techniques conduites sur le site ou dans son env comprennent la mise en forme du métal (forgeage)
et les différents traitements qui modifient la compironnement immédiat.
osition du métal et les techniques décoratives.
Nous présentons ci-après une sélection représentat
ive des déchets recueillis lors des deux campagnes UNE STRUCTURE ARTISANALE
de fouille. Les résidus représentent quelques
dizaines de kilos. La plupart d'entre-eux ont été Les déchets du haut Moyen Âge sont les plus nomb
découverts dans des dépôts d'origine secondaire. reux sur le site. Les scories sont attestées dans les
Ces déchets s'intègrent dans le processus technique couches du IXe siècle et leur quantité s'accroît au
dit de réduction directe. Xe et Xle siècles. Le nombre de résidus diminue
sensiblement pour la période comprise entre le Xlle
LES ÉTAPES TECHNOLOGIQUES : RÉDUC- et le XlVe siècle.
TION-AFFINAGE-FORGE
Une grande quantité de déchets sidérurgiques ont
Après extraction du minerai, la première étape de été découverts, lors de la première campagne de
transformation comprend le pré-traitement des fouille, dans une structure en creux (1170). Cette
matières premières : séchage voire pré-cuisson et tri dernière est datée du IXe ou du Xe siècle d'après la
stratigraphie (fig. 1). Il s'agit d'un creusement ova- du minerai, transformation du bois en charbon,
préparation des matériaux entrant dans la laire de 2.80 m de long, d'environ 1.30 m de large et
construction des foyers. Le minerai est réduit dans d'une vingtaine de centimètres de profondeur (fig.
un bas fourneau (deuxième étape). La structure 2). Les bords sont obliques.
comprend une base enterrée surmontée d'un cuve
en terre. Le bas fourneau intègre un dispositif de •AFAN
ventilation artificiel (soufflet et tuyère). L'élévation La petite Beauce
de la température sous l'effet de la ventilation F - 91 530 SAINT-CHÉRON
211 (de 4 à 5 cm). La base est souvent bombée et la part
r ie supérieure est plane ou concave. Fréquemment,
des fragments d'argile cuite adhèrent sur un bord
du culot. Ces fragments de parois des bas foyers
ont 1 cm d'épaisseur. Ils sont vitrifiés en surface.
La structure des déchets est constituée d'une matri
ce de scorie grise (fayalite-wustite) parsemée de
très nombreuses cavités dont les plus grandes atte
ignent 7 mm de long. Le fer métallique est générale
ment diffus dans la scorie mais le dégagement
d'étincelles au sciage, la présence de reflets
brillants, de zones sensibles à la réoxydation et
magnétiques sont autant d'indices qui permettent
de reconnaître sa présence. Des pièces plus hétéro\
gènes où la scorie, masquée par une gangue d'oxy
Fig. 1 : Compiègne, place des Hallettes. Plan de situation de et de terre, est mêlée à des charbons de bois sont
de la structure 1170 (dessin M. Petitjean). sans doute des fragments de culots.
Le remplissage de la structure était homogène et ORIGINE DE CES DÉCHETS
très cendreux. Plus de 5 kg de résidus du travail du
fer sont conservés (couche 1128). Le prélèvement Le minerai réduit dans le bas fourneau donne nais
contient une dizaine de scories circulaires à base sance à une masse hétérogène (éponge) générale
convexe et une multitude d'éclats scories. Ils sont ment impropre au forgeage en raison des nomb
associés à quelques fragments de parois de four. reuses impuretés qui subsistent (silicates, char
Une couche de sable tassé est en relation avec le bons). Le métal se concentre en globules ou en
creusement 1170. La vision de ce secteur artisanal minces filaments arborescents. L'éponge est alors
des IXe-Xe siècles est tronquée par les aménage «décortiquée» afin de récupérer les particules
ments postérieurs et par plusieurs murs construits métalliques. L'affinage qui suit consiste, par des
entre le Xlle et le XIXe siècle. traitements thermiques et mécaniques, à agglomér
er le métal tout en éliminant les particules de scor
Cette découverte confirme l'existence d'une tran ie. C'est aussi à ce stade que l'artisan influe sur la
sformation et d'une mise en forme du fer sur le site. composition de son métal (cémentation).
Les plus grosses pièces présentées ci-dessous sont
des résidus d'affinage des éponges de fer. Certains Les noyaux métalliques sont placés dans les char
déchets peuvent résulter du forgeage. Il est vra bons de bois incandescents qui remplissent un
isemblable que le comblement de la structure (1170) foyer ouvert (fig 3). Ces bas foyers rectangulaires, à
s'est formé par une succession de couches de tra fond plat ou concave, ont 1.50 m de long et 80 cm
vail en raison d'une forte représentation d'éclats de de large et 30 à 40 cm de profondeur (Goustard
petite taille dans l'échantillonnage. Des micro 1993). La combustion devait être activée par l'util
déchets d'affinage et de forgeage caractérisés par la isation de soufflets. Les produits scories redevien
présence de billes de scorie et de paillettes devaient nent liquides aux environs de 1200 degrés et
subsister parmi les cendres. Dans cette hypothèse, s'écoulent lentement vers le fond du foyer. Cette
un bas foyer devait être aménagé aux alentours de scorie liquide se refroidit assez rapidement au
cours de sa migration et au contact des cendres cette structure.
froides acc

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