Les fonds russes et les Rossica dans les bibliothèques et les archives d Iran  ; n°2 ; vol.7, pg 265-283
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Les fonds russes et les Rossica dans les bibliothèques et les archives d'Iran ; n°2 ; vol.7, pg 265-283

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Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1966 - Volume 7 - Numéro 2 - Pages 265-283
19 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Chantal Lemercier-Quelquejay
Les fonds russes et les Rossica dans les bibliothèques et les
archives d'Iran
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 7 N°2. Avril-Juin 1996. pp. 265-283.
Citer ce document / Cite this document :
Lemercier-Quelquejay Chantal. Les fonds russes et les Rossica dans les bibliothèques et les archives d'Iran. In: Cahiers du
monde russe et soviétique. Vol. 7 N°2. Avril-Juin 1996. pp. 265-283.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1966_num_7_2_1668BIBLIOGRAPHIE
LES FONDS RUSSES ET LES ROSSICA
DANS LES BIBLIOTHÈQUES
ET LES ARCHIVES D'IRAN
s'explique L'intérêt en que premier présentent lieu par les l'extension sources iraniennes dans le passé, pour comme l'étude encore de la de Russie nos
jours, de l'aire culturelle iranienne bien au-delà des frontières politiques de l'Emp
ire d'Iran.
Cette aire correspond au territoire où la langue persane fut, ou est
encore, langue administrative ou littéraire. Dans le passé, elle couvrait toute
l'Inde du Nord, la Transcaucasie Orientale — le persan ne fut-il pas la langue
diplomatique des rois de Géorgie jusqu'au xvine siècle ? — , partiellement l'Emp
ire Ottoman (le persan y était la langue poétique du xvie au xvine siècle),
toute l'Asie Centrale y compris les régions à populations turques et turcophones
de Bukhara et de Khiva ; l'Afghanistan et même les territoires musulmans de la
Moyenne- Volga (de nombreux ouvrages persans étaient imprimés à Kazan
jusqu'au début du XXe siècle), voire le Sinkiang.
De nos jours encore, elle englobe, outre l'Iran proprement dit, l'Afghanistan
et la R.S.S. du Tadjikistan — la langue tadjike étant une variante du persan,
transcrite en caractères cyrilliques. Mais qu'il s'agisse de Bukhara des Samanides
ou de l'Azerbajgan des Shirwanshahs, de Samarkand des Timurides ou encore
de Delhi des Grands Moghols, il est frappant de constater que les centres les
plus brillants de la civilisation iranienne furent bien souvent situés hors des
frontières de l'Iran actuel et qu'un héritage littéraire commun lie aux Iraniens
d'Iran les peuples Iraniens ou Turcs du Caucase, d'Asie Centrale, d'Afghanistan
et de l'Inde. Nombreux sont les grands écrivains classiques de langue persane
que peuvent légitimement revendiquer à la fois l'Iran, l'Afghanistan, l'Inde et
les territoires caucasiens et turkestanais de l'U. R.S.S. Ainsi en est-il de Rudaki
de Bukhara, de Nezami de Gandja, d'Amir-é Khosrow de Delhi, d'Ali Shir Navaî
de Herat et de combien d'autres.
Cette unité culturelle n'est d'ailleurs que le reflet d'une étroite interpénétra
tion politique entretenue dès le Moyen Age entre l'Iran et les territoires péri
phériques puisque les États musulmans, turcs ou iraniens, dont le persan était
la langue officielle, couvraient le plus souvent à la fois l'Iran en totalité ou en
partie et les territoires voisins. Les Empires de Khwarezm, celui des Ilkhans
mongols ou des Timurides en offrirent l'exemple.
Aux xvie et xvne siècles, l'Empire des Safavides et, à la fin du xvine, les
Qadjars étendirent leur domination au Caucase et le chiisme devenu religion
officielle de l'Empire d'Iran fut un nouveau lien avec les communautés de Trans
caucasie orientale de race et de langue turques qui partageaient la même religion. 266 CHANTAL LEMERCIER-QUELQUEJAY
La Russie, au xixe siècle et jusqu'à la révolution de 1917, exerça à son tour
une profonde influence politique et idéologique sur l'Iran, la monarchie tsariste
d'une part, mais aussi, à partir de la fin du xixe siècle, les mouvements révolu
tionnaires. Les troubles de 1908 en Iran furent le reflet fidèle de la révolution
russe de 1905, les mêmes groupements, les mêmes personnages y tinrent succes
sivement leur rôle.
Il convient encore de remarquer que la magnifique civilisation iranienne
a influencé certains peuples dont la religion n'était pas l'Islam et dont la langue
était différente du persan, comme les Géorgiens et les Arméniens. La présence
sur le territoire iranien de très importantes colonies arméniennes depuis le règne
de Shah Abbas le Grand a constitué un facteur de plus de rapprochement entre
la civilisation iranienne et celle des peuples habitant le territoire de l'U.R.S.S.
On peut signaler, dans le même ordre d'idées, la présence en Russie de nomb
reuses et diverses colonies de groupes d'origine persane :
— Les Bahaïs au Caucase, en Asie Centrale et à Astrahan,
— Les colonies marchandes persanes à Bakou,
— Les persanes provenant de l'établissement soit de marchands, soit
d'anciens prisonniers dans les villes d'Asie Centrale (les Ironis de Bukhara...), etc.
Enfin l'Iran, empire multi-national, possède d'importantes fractions de ses
diverses communautés non persanes établies le long de ses frontières et dont une
partie non négligeable habite le territoire soviétique. Tels sont les Turcs Azéris
en Transcaucasie, les Turkmènes à l'est de la Caspienne, les Kurdes, les Assyriens
et les Yezidis du Caucase, etc.
Ces liens politiques et culturels étroits établis de longue date entre l'Iran et
la Russie donnent aux sources iraniennes toute leur valeur pour les recherches
sur la Russie.
En omettant de propos délibéré les manuscrits — domaine trop vaste pour
être abordé dans cette brève étude, on peut noter :
A. — Les sources iraniennes proprement dites
(sur la Russie)
1) Les ouvrages imprimés.
Les chroniques, histoires, mémoires, etc., iraniens traitant de l'époque Qadjare
et même de la fin des Safavides, plus exactement depuis l'expédition de Pierre
le Grand à Derbent, jusqu'à l'avènement de la dynastie Pahlavie, concernent
directement la Russie. Les relations entre les deux pays ont, en effet, été étroites
et ininterrompues, les guerres très nombreuses, les relations diplomatiques
intenses, les interférences culturelles constantes (beaucoup de motifs persans dans
la littérature russe), culminant en 1905 avec l'intervention directe de la Russie
dans les affaires iraniennes.
Les travaux iraniens sur le mouvement constitutionnel de 1908 et des années
suivantes et les événements révolutionnaires qui en furent la conséquence
concernent également directement l'histoire de la Russie. La révolution de 1908,
à Tabriz ou à Resht, fut en partie l'œuvre des révolutionnaires azéris, arméniens,
voire russes venus du Caucase qui trouvèrent là un riche champ d'expériences.
Le Parti Socialiste Iranien créé à cette époque fut une émanation directe des
groupes sociaux-démocrates du Caucase.
Les ouvrages iraniens relatifs à cette période sont donc très intéressants à plus
d'un titre ; ils mettent en lumière non seulement le problème des relations irano-
russes, mais aussi souvent la situation intérieure au Caucase.
Parmi les travaux iraniens récents intéressant l'histoire moderne de la Russie BIBLIOTHÈQUES ET ARCHIVES D'iRAN 267
il faut citer en premier lieu ceux qui concernent les relations entre l'Empire
tsariste et l'Iran des Qadjars au xixe siècle :
— Ahmed Tag Bekheš : Tarikh-ê revabat-é Iran ve Rusiye dar nime-yé evvel-é
qarn-é nozdehom {Histoire des relations entre l'Iran et la Russie dans la
première moitié du XIXe siècle - <+J j* <~~ >}j } j'^ -Ц'-JJ 7°m-№
Jj\), Tabriz, 1337 (1958) ;
— Nagaf Kuli Hašam Moazi : Tarikh-ê revabat-é siyasi-yé Iran ba Donya (Hist
oire des relations politiques entre l'Iran et le monde - c>— w-
Uo b jl jil), Téhéran, 1335 (1956) ;
— čamil Quzanlu : óeng-é deh sal ya g"eng-é evvel-é Iran-Rus (La guerre de
dix ans ou la première guerre irano-russe - Jjl <ibf I JL. ».» ^^r
CT3J- ô\j)), Téhéran, 1315 (1936) ;
— Du même auteur : Geng-é devvom-é Iran-Rus (Deuxième guerre irano-russe —
CT3J- jlj»J ç)* *&*"), Téhéran, 1315 (1936).
Presque tous les ouvrages consacrés à l'histoire du mouvement constitutionnel
en Iran (1905-1914) intéressent directement la politique de la Russie tsariste.
Parmi les plus importants il faut signaler :
— Saïd Nafisî : Tarikh-é egtema'i ve siyasî-yé Iran dar devre-yé moaser (Histoire
sociale et politique de l'Iran à l'époque contemporaine —
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