Les fouilles de l Acropole - article ; n°1 ; vol.13, pg 130-151
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Les fouilles de l'Acropole - article ; n°1 ; vol.13, pg 130-151

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1889 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 130-151
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1889
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Lechat
Les fouilles de l'Acropole
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 13, 1889. pp. 130-151.
Citer ce document / Cite this document :
Lechat Henri. Les fouilles de l'Acropole. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 13, 1889. pp. 130-151.
doi : 10.3406/bch.1889.3892
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1889_num_13_1_3892Î30 ' LES FOUILLES BE l'aCROPOLE
seule a été inexactement restaurée. Cette arme, courte et à
deux tranchants, se retrouve dans la statue du Capitole. Le
bouclier offre la forme ovale qui caractérise les longs boucliers
gaulois (1). Bouclier et glaive sont tombés à terre et Claude Bel-
lieure supposait, sans la moindre vraisemblance, que le guer
rier se baisse pour les ramasser. Il est évident que le Gaulois
blessé se défend contre un ennemi qui le terrasse, sans doute
contre un cavalier vers lequel il lève son regard. Le restaura
teur du XVPe siècle a pensé qu'il tenait un bouclier dans la
main gauche et un glaive de sa main droite (2), mais il serait
bien étrange que les mêmes armes fussent représentées à ter
re, comme de simples motifs décoratifs sans relation directe
avec le sujet. Le Gaulois du Louvre n'est pas seulement bles
sé, il est désarmé; tombé sur un genou, menacé par un ad
versaire qui le domine, il n'a plus que ses bras pour se dé
fendre et pour retarder d'un instant encore, le coup fatal qui
doit mettre fin à la résistance.
SALOMON REI1NACH.
LES FOUILLES DE L'ACROPOLE
(Juillet 1888 ■— Janvier 1889)
Les fouilles de l'Acropole sont à peu près terminées. Depuis
mon précédent compte-rendu (juillet 1888), on a achevé d'ex
plorer l'espace compris entre le Parthenon et le mur de Ci-
mon, et, en dernier lieu, le grand quadrilatère formé par la
façade occidentale du Parthenon, la Voie sacrée, la terrasse
(1) Cf. Longpérier, Bulletin Archéologique de I' Athenaeum français, 1856,
p. 43, qui cite de nombreux exemples.
(2) Cette opinion erronée est partagée par M. Trendelenburg, dans les
Denkmàkr de Baumeister, t. II, p. 1246. 1 , LÈé FOUILLES DE L'ACROPOLE > 4M
méridionale des Propylées et le mur de Cimon, — là où se
trouvait le sanctuaire d'Artémis Brauronia.
A plusieurs endroits entre le Parthenon et le mur de C
imon. principalement en face de l'angle S.O. du Parthenon,
on a constaté, à une assez grande profondeur, l'existence d'un
vieux mur d'appareil cyclopéen, qui suivait une direction
presque parallèle aux grands côtés du temple. Il faut y recon
naître, probablement, les restes d'une ancienne enceinte de la
citadelle. Plus à l'Ouest, sur l'emplacement (approximatif) du
sanctuaire d'Artémis Brauronia, ont apparu les fondations
d'un édifice rectangulaire (40 m. sur 15 m.^environ); l'un des
longs côtés est formé par la muraille même de l'Acropole. Cet
édifice, d'après des signes certains, ne peut pas être antérieur
à l'époque de Cimon (1). — La découverte de ces deux cons
tructions est très importante pour la topographie, mal fixée
encore, de l'Acropole, avant comme après les guerres Médi-
ques. Mais je ne puis que les mentionner sans y insister; il
est impossible d'entrer dans les détails, à défaut d'un plan
complet et exact.
Parmi les objets exhumés au cours de ces fouilles, la pre
mière place appartient, comme d'ordinaire, aux débris de
sculptures. Ils se divisent tout d'abord en deux grandes caté*
gories suivant la matière employée, le tuf ou le marbre.
Sculptures en tuf. — II serait malaisé de décrire tous les
fragments de tuf l'un après l'autre dans l'ordre où on les a
retrouvés. En premier lieu, le tuf étant beaucoup plus cassa
ble que le marbre, ces sculptures se sont brisées en une grande
quantité de morceaux, quelques-uns très menus, d'autres
presque informes; la plupart n'ont révélé leur véritable nature
et n'ont pu être compris qu'après un travail assez long de ra
ccordement. De plus, les sculptures en tuf de l'Acropole for-
(1) Beulé avait déjà signalé une partie de ces ruines (Acropole, chap. XI,
p« 295). Il croyait qu'on pouvait fixer par elles l'emplacement du temple
d'Artémis Brauronia: « II était, si je ne me trompe, voisin du mur de Cimon
et occupait l'angle Sud- Est de la grande enceinte». {Ibid). 432 LES FOUILLES JDE
mant, presque sans exception, des groupes, chaque partie n'a
de valeur et de sens que relativement à l'ensemble. J'omettrai
donc cette description de détail, qui est inutile et serait forc
ément peu intelligible; j'irai droit· aux compositions totales,
telles qu'elles ont pu être reconstituées par la réunion de tous
les morceaux.
Il y en a trois,
I. — La première représente le combat <3'Hercule -et de Tri
ton. J'en ai déjà parlé au mois de juillet 1888 (Bulletin, ΧΙΙ?
ρ, 430), alors qu'elle n'était encore que partiellement restau--
rée. Elle est aujourd'hui plus complète, sans être cependant
(entière, et probablement elle ne le sera jamais. —Le sujet se
rencontre déjà, comme on sait, sur les bas-reliefs du temple
d'Assos qui sont au Louvre (1); et non seulement c'est le même
sujet, mais c'est la même ordonnance, la même disposition
des 'figures, exactement. On peut donc se faire du groupe de
ΓΑ-cropoie une idée précise, sans l'avoir vu, si l'on connaît le
groupe d'Assos. On se souviendra que la matière n'est plus du
trachyte comme dans le temple de Troade, mais un tuf .hlan*-
châtre, assez dur, inégal de grain, coupé quelquefois de lar
ges fentes. D'auitre part, nous n'avons plus ici un bas-relief,
mais une sculpture en haut relief et en ronde bosse. Les di*·
mensions sont aussi plus grandes qu'à Assos; la longueurest
d'environ 3 mètres, sur une hauteur d'environ 0,75. — Voici
quel est l'état actuel du groupe de l'Acropole; Hercule1 a ^erdu
la jambe gauche à partir du genou, les deux bras et la tête;
il a le flanc droit très mutilé. La tête de Triton manque éga
lement, et de son torse il reste peu de chose; on aperçoit son
bras droit, demeuré presque entier, sous la poitrine d'Hercul
e, où il est comprimé et réduit à l'impuissance ,par l'étreinte
du héros. Quant au corps écailleux de monstre marin qui pro
longe le torse de Triton, il est complet, sauf une lacune peu
considérable avant la queue. Malgré ces mutilations nombreu-
(1) Texier, Asie Min., pi. M4 bis. — Monumenti, III, (18-41), pi. 34.— Te-
xieret après lui Clarac l'interprétaient comme la lutte entre Ménélas et
Protée. LES FOUILLES DÉ L'aCBOPOLE 433
ses, l'ensemble gai*de un aspect très satisfaisant, qui tient sur
tout à la bonne conservation de la jambe droite et du dos
d'Hercule: ces parties, en effet, étant en ronde bosse, attirent
immédiatement le regard, et de plus ce sont elles qui donnent
au groupe son mouvement, ce sont elles qui ont le plus d'im-
portanee.
Je ne vois rien à changer à ce que j'ai dit il y a six mois
(Bull., XII, p. 431) dès couleurs et de quelques autres dé·*
tails. Je désire seulement atténuer l'opinion que j'émettais en
même temps sur le manque absolu d'élégance de ce groupe.
Ce jugement pourrait paraître excessif aujourd'hui: il n'était
pas inexact à ce moment où l'on n'avait encore restaure que
la jambe droite d'Hercule, laquelle est, réellement, massive
et lourde. Mais, depuis que l'on a remis en place le dos, il
n'en est plus tout à fait ainsi. Ce dos est allongé, bien lancé,
vigoureux et souple; il rend au corps d'Hercule une aisance
et même une certaine élégance que la jambe, toute seule n'eût
jamais révélée.
Il semble évident que ce groupe provient d'un fronton, dont
il occupait juste la moitié] les replis du eorps de Triton sont
calculés en vue du rétrécissement progressif du tympan.— -Et
si l'on se rappelle que des deux frontons archaïques décou
verts sur l'Acropole en 1882, l'un représente encore une fois
le combat contre Triton, et l'autre le combat contre FHydre,
on pourra se demander si une des raisons du sucées obtenu
auprès des plus anciens s

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