Les Jésuites en Portugal de 1834 à 1910 : contribution à l'étude et à l'interpretation des lois du 8 octobre et 31 décembre 1910

Manoel Borges Grainha

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• Society of Jesus
• Portugal

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Extrait

COUR PERMANENTE D'ARBITRAGE DE LA HAYE
Tribunal consliloé en verlu du romproniis d'arbitrage signé à Lisbonne le 31 Juillet 1913
AFFAIRES DITES «DES BIENS CONTESTÉS EN PORTUGAL-
LES JÉSUfTES EN PORTUGAL OE 1834 A
PAR L£
Prof. EMM. BORGES GRAÏNHA
Contribution à l'étude
et l'interprétationà des lois du 8 Octobre et 31 Décembre 1910
Observations générales—Annexe n° 4
LISBONIS i ;
IMPRIMERIE NATIONALE
IM5PERMANENTE D'ARBITRAGE DE LA HAYECOUR
constitué en vertu do compromis d'arbitrage signé à Lisbonne le 31 Juillet 1013Tribunal
^
AFFAIRES DITES «DES BIENS CONTESTES EN PORTUGAL
JÉSUITES EN PORTUGAL OE 1834 ilLES
PAR LE
Prof. EMM. BORGES GRAINHA
Contribution à l'étude
des lois du 8 Octobre 31et à l'interprétation et Décembre 1910
—Observations générales Annexe n° 4
LISBONNE
IMPRIMERIE NATIONALE
1915TROISIÈME ÉPOQUE
1857-1910
er
Marie II (1834-1853) —Pierre V (1853-1861)— Louis I (1861-1889)Règnes de
er
Charles I (1889-1908)—Emmanuel II (1908-1910)
CHAPITRE PREMIER
clandestine des jésnitesReutri-e en Portugal
jésuitescette troisième époque les furent introduits en Portugal parPendant le
fils de Joseph BasileCharles Jean Rademaker, Rademaker et de Charlotte JeanPère
*. Rademaker lui venait de son bisaïeulVerdier Le nom de paternel d'origine hollan-
2
daise .
er père étant leétait né le 1 juin 1828. Son parti 14 juillet 1829 pourIl Turin,
Gouvernement de l'usurpateur Michelreprésentant du près de la cour du Pié-comme
rendit dans cette ville avec toute sa famille.le petit Charles semont,
de l'usurpateur ayant, comme nous l'avons vu, terminéLe gouvernement en 1834,
perdit sa place, mais il resta à Turin à cause de l'éducation de sesJoseph Basile enfants.
fut élevé au collège des jésuites et, le 28 octobre 1846, il entra au noviciat deCharles
Chieri, ville voisine.Compagnie de Jésus àla
une révolution éclata au Piémont et un desEn mars 1848 premiers gestes des
fut de bannir les jésuites. C'est pourquoi le novice Rademaker,révolutionnaires qui n'avait
religieux, s'en alla chezprononcé les vœux son père avec qui il revintpas encore à Lis-
année. Ici il fut attaché au secrétariataoût de la même de la nonciature lebonne en 2
consacrer à l'état ecclésiastique, il se mitoctobre et, décidé à se à étudier la théologie,;
les ordres le 20 octobre 1851 et chanta sa première messe leentra dans 28 du même
des Apôtres Pierre etl'église du séminaire S' S' Paul où des jeunesmois dans gens ve-
préparent au sacerdoce, c'est pourquoid'Angleterre se cette église est appeléenus des
Inglezinhos (petits anglais).
il voulut se consacrer à l'enseignement religieuxPrêtre séculier, des étudiants des
Lisbonne, et, comme il fréquentait beaucoup les prêtres anglais, ilcollèges de commença
Ilsley,le recteur de leur séminaire, Joseph dans l'Institut de Charitéà aider que
1849 pour les enfants abandonnés desavait fondé en deux sexes. Commecelui-ci on
qu'il convenait de séparer les sexes, les jeunesen 1853 filles restèrent dansreconnut
et le Père Rademaker passa avec les garçons dansl'ancienne maison une maison du
Pâscoa.Largo da
Père» je suis la biographie du Charles RademakerDans ce chapitre publiée dans le Mensa-
(Messager du Cœur .le Jésus)de Jésus, 1ÏX)1-1!X« et dans VHistoireCoraçào du Collègegeiro do de
Résidence des Jésuites à Lisbonne, texte latin écrit par lesde la Pères des deuxCampolide et maisons
avec un.' préfacetraduction française, par le prof. Enun. Borgesde la Graïnha.accompagné
2 Jésus, 21.do Coraçào de 1898, p-MensageiroLe choléra ayant envahi Lisbonne en le1856, père de Charles fut une des victimes.
Pendant tout ce temps-là, de 1848 à 1856, quelques jésuites vinrent incognito à
Lisbonne: le Père Joseph Vigitello, italien, passa quelque temps chez le Marquis de La-
vradio ', et les Pères François Ramon Cabré et Joseph Clos, espagnols, demeurèrent
deux mois au collège du Largo da Pdscoa-. Charles Rademaker entretint des relations
sonavec eux; et, après la mort de père, qui s'était opposé à ce qu'il rentrât chez les
délivré des instances paternelles,jésuites, se voyant il obtint du Général de l'Ordre sa
réadmission. Dans ce but il alla terminer son noviciat à Loyola, prononçant ce qu'ony
appelle vœux simples de l'Ordre, le 17 juillet 1857.les Déjà jésuite et soumis, dans toutes
ordres des supérieurs, il fut renvoyéses actions, aux en Portugal pour rétablir lay
Compagnie de Jésus. Arrivé à Lisbonne, il se délia de l'abbé Ilsley dans la direction de
l'Institut de Charité, qui se trouvait déjà alors installé Rue de Buenos Ayres, et le prit
Celui-ci futcomplètement à sa charge. donc le premier collège de jésuites en Portugal
Mécontent dependant cette troisième période. cette maison, il en chercha une autre
3et il la trouva Campolide,dans de meilleures conditions à aux environs de Lisbonne . La
poète Jean de Lemos qui ilmaison appartenait au à l'acheta en 1858 pour quatre
i Rademaker demanda au Général de luicontos (4.000 écus) . envoyer quelques Pères
à former le nouveau Collège et plus tard pour fonder unpour l'aider noviciat de l'Ordre
Portugal. Le Général, d'accord avec les idées de Rademaker, lui envoyaen successive-
ment plusieurs jésuites, coadjuteurs et prêtres. Le premier fut le coadjuteur Martinho
(Martin) Rodriguès, qui était entré au noviciat de l'Ordre en Portugal en 1833, au temps
de l'usurpateur Michel, lorsque les jésuites avaient leur noviciat à Santo Antao o Ve-
8Vieux) Plus tard vint aussi lelho (S' Antoine-Abbé le . Père Buckacinscki, un autre
6Portugal de 1830 plus connujésuite qui avait été en à 1834, sous le nom de Chevalier .
jésuites italiens, qui avaient été bannisCe fut surtout entre les de l'Italie en 1848,
Pères pour le Portugal. Les plus célèbresque le Général choisit les furent: le Père Fran-
premier supérieur de la Mission le Père Vincentçois Xavier Fulconis, ; Ficarelli, deu-
supérieur de la Mission et plus tard, en 1880, premier Provincial; lexième Père Louis
qui pendant de longues années parcourut le pays en faisant des missionsProsperi, et en
introduisant l'Apostolat de la Prière, dont il fut directeur général jusqu'à sa mort eny
le Père François Sturzo. qui durant 18 années fut directeur du Collège de1887; Cam-
le Père Jean Baptiste Meli, fondateur de la Résidence de Braga, ville très catho-polide ;
lique du Nord du pays avec un séminaire des plus fréquentés où il devint très influent;
supérieur du Collège Sào FielPère Jean Baptiste de Antoni, de (St. Fidèle) de 1871le
Dominique Moscatelli, qui fut maître de novieesau Barroà 1887 et le Père de 1869;
des Provinces Castillane et Portugaise).à 1881. (Voir les Catalogues
fondé au Barro en 1860 les novices commencèrent à affluer;Un noviciat étant y
cinquante ans après, s'était élevé à 754. Plus d'un tiersleur nombre jusqu'à 1910, (287)
avait quitté l'Ordre, comme le prouvent le livre publié par le P. Cordeiro en 1910cependant
Jubileu do Colégio do Barro (Jubilé du Collège du Barro) et le Cata-sous le titre de
1 Jésus, 607.Mensageiro do Coraçâo de 1902, p.
2 32.Ibidem, 1903, p.
3 Résidence Jésuites Lisbonne,Histoire da CoU'cge de Campolide et de la des à 9 et 10.pp.
4 (scutatum dans les chroniques latines des jésuites) vaut 5 francs.Dans cette histoire, l'écu
' —Camp, et Rés. TAxb., 9-10. Carayon, Documents Inédits concernantHistoire Coll. pp. la
—83 et 8t. Delvaux, Lettres, 448.Compagnie de Jésus, X, pp. 65, p.
c — 82 81.—MensageiroHistoire Coll. Camp, et Rés. Lisb., p. 101. Carayon, à do Coraçâodepp.
32.Jésus, 1903, p.