Les jeux, la chasse et la guerre : la tombe Querciola I de Tarquinia - article ; n°1 ; vol.172, pg 69-95
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Description

Publications de l'École française de Rome - Année 1993 - Volume 172 - Numéro 1 - Pages 69-95
Un réexamen global des peintures de cette tombe, dont la datation est controversée, mais que l'on peut attribuer à la seconde moitié du Ve siècle (vers 440/430 avant J.-C), met en évidence la cohérence interne du décor et permet d'enrichir l'image des jeux funéraires en Étrurie. Ces jeux devaient comporter, outre les exercices athlétiques et jeux scéniques reconnus habituellement, divers exercices à connotation guerrière (parades, duels réels ou mimés), et une chasse pouvait prendre place également dans le déroulement des cérémonies. La tombe montre aussi une des plus anciennes représentations, pour l'Étrurie, du défunt voyageant sur son char vers l'au-delà, défunt ici caractérisé, en outre, par une image guerrière qui souligne son statut aristocratique.
27 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Anne-Marie Adam
Les jeux, la chasse et la guerre : la tombe Querciola I de
Tarquinia
In: Spectacles sportifs et scéniques dans le monde étrusco-italique. Actes de la table ronde de Rome (3-4 mai
1991). Rome : École Française de Rome, 1993. pp. 69-95. (Publications de l'École française de Rome, 172)
Résumé
Un réexamen global des peintures de cette tombe, dont la datation est controversée, mais que l'on peut attribuer à la seconde
moitié du Ve siècle (vers 440/430 avant J.-C), met en évidence la cohérence interne du décor et permet d'enrichir l'image des
jeux funéraires en Étrurie. Ces jeux devaient comporter, outre les exercices athlétiques et jeux scéniques reconnus
habituellement, divers exercices à connotation guerrière (parades, duels réels ou mimés), et une chasse pouvait prendre place
également dans le déroulement des cérémonies. La tombe montre aussi une des plus anciennes représentations, pour l'Étrurie,
du défunt voyageant sur son char vers l'au-delà, défunt ici caractérisé, en outre, par une image guerrière qui souligne son statut
aristocratique.
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Adam Anne-Marie. Les jeux, la chasse et la guerre : la tombe Querciola I de Tarquinia. In: Spectacles sportifs et scéniques
dans le monde étrusco-italique. Actes de la table ronde de Rome (3-4 mai 1991). Rome : École Française de Rome, 1993. pp.
69-95. (Publications de l'École française de Rome, 172)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1993_act_172_1_3053ANNE-MARIE ADAM
LES JEUX, LA CHASSE ET LA GUERRE :
LA TOMBE QUERCIOLA I DE TARQUINIA
Découverte à Tarquinia, dans la propriété de la famille Quer-
ciola, en 1831, cette tombe est restée depuis lors, malgré l'enrichi
ssement de notre documentation concernant la peinture funéraire
tarquinienne, une des plus originales par la multiplicité des thèmes
qui y sont représentés. Sa décoration peinte réunit, en effet, en
dehors des évocations traditionnelles du banquet et des jeux, une
représentation cynégétique, remarquable par le développement qui
lui est ici donné, et enfin l'image (plus exceptionnelle) de figures en
armes. À partir de la constatation de cette complexité, on peut pro
poser différentes méthodes de lecture, et l'on sait que la recherche
actuelle tend à privilégier celle qui, par une lecture globale des
représentations contenues dans une tombe, considère la tombe non
pas comme une juxtaposition d'images, mais comme le reflet d'un
«programme iconographique» cohérent où tous les sujets s'expl
iquent par référence les uns aux autres et contribuent à la défini
tion d'un espace imaginaire total1. Est-il légitime d'envisager, pour
la Tombe Querciola, une lecture de ce type, malgré la variété appa
rente des motifs? Une première étape sur cette voie sera, comme
nous nous proposons de le faire, la présentation d'un certain nomb
re de remarques sur le choix, le rôle et le traitement des diffé
rents thèmes, et sur les connexions que l'on peut relever entre
eux.
Si l'on part du principe, largement admis, que banquet, jeux
danses, etc. . ., constituent en premier lieu l'évocation des diffé
rents moments du rituel funéraire, il conviendra de s'interroger, en
particulier, sur la place qu'occupent dans ce contexte les scènes de
chasse et les représentations à caractère militaire : peuvent-elles
1 Voir les tentatives d'exégèse récemment présentées pour plusieurs tombes
peintes : par ex., M. Torelli, Ideologia e rappresentazione nelle tombe tarquiniesi
dell'Orco I e II, dans DdA, 3, 1/2, 1983, p. 7-17 et F. Coarelli, Le pitture della
Tomba François a Vulci : una proposta di lettura, ibid., p. 43-69. ANNE-MARIE ADAM 70
être rattachées aussi à ce rituel, ou sont-elles porteuses d'un conte
nu idéologique d'un autre ordre? Nous nous demanderons par ai
lleurs si le croisement de ces différents thèmes revêt ici une signifi
cation particulière, ce qui est déjà une manière d'envisager, modest
ement, le problème de la «lecture globale».
La tombe Querciola I, aujourd'hui fort peu lisible2, est connue
par plusieurs types de sources, en particulier un ensemble de docu
ments graphiques qui découlent tous des relevés exécutés par Carlo
Ruspi en 1831, peu après la découverte des peintures, et complétés
la même année par des dessins de détails de Stanislao Morelli3.
Cette documentation graphique peut être complétée par plusieurs
séries de photographies anciennes, dont celle qui est conservée au
Musée Heibig (Ny Carlsberg Glyptotek) de Copenhague et dont
F. Messerschmidt a publié des aspects en 19374. L'origine commun
e de beaucoup de ces documents fait évidemment qu'ils divergent
peu entre eux, mais ils ne rendent pas très facile l'analyse stylist
ique pour laquelle nous serons obligés de faire confiance avant tout
aux relevés originaux de Ruspi (fig. 4 et 6). Les photographies (en
tout cas celles de Copenhague), réalisées à une époque où la dégra
dation des peintures avait déjà commencé, ne sont pas en effet
d'un réel secours.
La chambre funéraire, de plan presque carré, est remarquable
par sa hauteur, qui atteint 3,52 m au niveau des deux frontons et
qui a permis la superposition de deux frises sur toute la longueur
des parois5, complétées évidemment sur la paroi du fond et celle
2 S. Steingraeber, Etruskische Wandmalerei, Stuttgart-Zurich, 1985, n° 106,
p. 346-347 et pi. 139.
3 Malerei der Etrusker in Zeichnungen des 19. Jahrhunderts, Mayence, 1987,
p. 159-174 : à partir de ces relevés, ont été réalisées plusieurs séries d'aquarelles
(celles conservées à l'Institut archéologique allemand de Rome {ibid., fig. 132,
p. 160-161) et au moins une autre conservée, du moins jusqu'à la seconde guer
re mondiale, à l'Institut d'archéologie de l'Université de Strasbourg, mais au
jourd'hui perdue : publiée en 1937 par F. Messerschmidt, Tomba Querciola I bei
Tarquinia, dans Scritti in onore di Β. Nogara, Cité du Vatican, 1937, pi. XXXV,
XXXVII, XXXIX, XL - fig. 2-3), une gravure publiée dans le premier volume
des Monumenti inediti, pi. XXXIII (fig. 1), et des fac-similés, destinés à orner
des salles de plusieurs musées (Museo Gregoriano Etrusco : Malerei der Etru
sker. . ., p. 175, fig. 156; Pinacothèque de Munich : ibid., fig. 9 et 11, p. 30-32; Ny
Carlsberg Glyptotek (Heibig Museum) de Copenhague : Messerschmidt, art. cit.,
pi. XXXVIII).
4 Art. cit., pi. XXXVI et XLI; une autre série photographique, apparemment
inédite, se trouve à la bibliothèque de l'université de Harvard (elle m'a été
signalée par Agnès Rouveret, que je remercie).
5 Cette disposition des peintures en deux frises superposées est rare, mais
non unique : la Tombe 1200, qui illustre la thématique traditionnelle (banquet, TOMBE QUERCIOLA I DE TARQUINIA 71 LA
de l'entrée par le décor des frontons (fig. 1). La frise supérieure, la
plus haute, porte la scène de banquet et tout ce qui s'y rattache
(serviteurs, danseurs) : les trois klinès qui, selon le schéma habit
uel, occupent la paroi du fond (fig. 2), sont prolongées à l'extrémit
é de la paroi de droite par un quatrième lit portant lui aussi deux
convives. Une sorte de credence qui porte des vases et vers laquelle
marchent deux serviteurs, fait face à cette klinè sur la paroi de
gauche. Le reste de la frise est occupé par des figures de music
iens, danseurs et danseuses (fig. 4), sauf au-dessus de la porte
d'entrée où un panneau, légèrement moins haut que le reste de la
frise, montre un guerrier casqué et drapé d'une chlamyde de cou
leur blanche et orangée, debout sur un char tiré par deux chevaux
(fig. 3).
La frise inférieure, plus étroite, a presque totalement disparu
sur la paroi du fond et comporte d'importantes lacunes sur les
parois latérales (surtout celle de gauche) et du côté de l'entrée : cet
état de conservation ne permet pas d'évaluer exactement le conte
nu des représentations de chasse et surtout de jeux. Ce qui demeur
e visible de ces derniers, en effet, concerne un nombre restreint
de personnages et de disciplines : reste d'une course de biges à
droite de la paroi du fond et, sur l'extrémité contigue de la paroi
de

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