Les jubilés décennaux et vicennaux des empereurs sous les Antonins et les Sévères - article ; n°26 ; vol.6, pg 104-124
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Les jubilés décennaux et vicennaux des empereurs sous les Antonins et les Sévères - article ; n°26 ; vol.6, pg 104-124

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Description

Revue numismatique - Année 1984 - Volume 6 - Numéro 26 - Pages 104-124
1 О* 4 Or 2 Ок 5 O> 3 An 6 Ar 7 Вк 8 Br 15 Br 16 Br
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Chastagnol
Les jubilés décennaux et vicennaux des empereurs sous les
Antonins et les Sévères
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 26, année 1984 pp. 104-124.
Résumé
1 О* 4 Or 2 Ок 5 O> 3 An 6 Ar 7 Вк 8 Br 15 Br 16 Br
Citer ce document / Cite this document :
Chastagnol André. Les jubilés décennaux et vicennaux des empereurs sous les Antonins et les Sévères. In: Revue
numismatique, 6e série - Tome 26, année 1984 pp. 104-124.
doi : 10.3406/numi.1984.1856
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1984_num_6_26_1856André CHASTAGNOL
LES JUBILÉS DÉCENNAUX ET VIGENNAUX
DES EMPEREURS SOUS LES ANTONINS
ET LES SÉVÈRES
(PL X-XII)
Nous savons, par deux lettres de Pline le Jeune des années 110
et 111 (plutôt peut-être que 111 et 112 ou 112 et 113), que Ton
célébrait chaque année, dans les villes de province comme à Rome,
le jour où Trajan avait revêtu Yimperium majus, c'est-à-dire le
jour de la fin-janvier qui avait assuré la succession en faisant de
lui, en 98, l'empereur principal, héritier des pouvoirs légaux que
Nerva avait eus auparavant. La journée était marquée, écrit l'épisto-
lier, par la joie générale (laetitia, gaudia), par les vœux formulés
pour le maintien en bonne santé du prince et la prospérité de
l'Empire entier (vota publica), par les serments de fidélité (jus
jurandum) prêtés par les soldats et les provinciaux et, d'une manière
plus extensive, les habitants libres de Rome, de l'Italie et du
monde romain tout entier1.
De son côté, Dion Cassius nous explique que, depuis le règne
d'Auguste et jusqu'à son époque même au début du ine siècle,
une fête plus solennelle était célébrée, à Rome surtout, en présence
1. Pline, Ep., X, 52 : Diem, domine, quo servasti impérium dum suscipis, quanta
mereris laetitia, celebravimus precati deos ut te generi humano, cujus tutela et securilas
saluii tuae innisa est, incolumen florenlemque praestarent. Praeivimus et commilitonibus
jus jurandum more sollemni, eadem provincialibus certatim pietate jurantibus. — Réponse
de Trajan, Ep, X, 53 : Quanta religione et laetitia commilitones cum provincialibus te
praeeunte diem imperii mei celebraverint, libenter, mi Secunde carissime, agnovi litteris
t uis.
Ep., X, 102 : Diem quo in te tulela generis humani felicissima successione translata
est, débita religione celebravimus commendantes dis, imperii lui auctoribus, et vota
publica et gaudia. Réponse de Trajan ; Ep. X, 103 : Diem mei débita laetitia et
religione commilitonibus et provincialibus praeeunte te celebratum libenter cognovi
litteris luis. Sur les dates de ces lettres, R. Syme, Tacitus, Oxford, 2e éd., 1963, t. II,
p. 659-660.
Revue numismatique, 1984, 6e série, XXVI, p. 104-124. DÉCENNAUX DES ANTONINS ET DES SÉVEKES 105 JUBILÉS
de l'empereur, mais aussi dans toutes les cités italiennes et provinc
iales, aux neuvième, dix-neuvième, vingt-neuvième anniversaires
de cette prise de Y impérium*. Il nous montre en même temps
que, au temps du premier princeps, Auguste seul recevait cette
marque de respect; le début de la dixième année de Tibère, sous le
gouvernement de son beau-père, n'eut pas droit à de tels honneurs,
et l'historien note précisément que c'est en 23, neuf ans après la
mort d'Auguste, que fut célébré le premier jubilé décennal de
Tibère3.
Dion Gassius a signalé au passage chacun des jubilés d'Auguste,
puis ceux de Tibère en 23 et 33. Dans le résumé que nous avons
ensuite de son œuvre pour le premier et le second siècle, de telles
indications font complètement défaut, et il en est de même de toutes
les sources littéraires dont nous disposons pour cette époque.
C'est plus tard, au second siècle et même seulement depuis le règne
d'Antonin que les monnaies émises soit à l'occasion soit en commém
oration des jubilés viennent nous apporter quelques informations,
dont, d'ailleurs, l'interprétation n'est pas toujours facile.
Le dies imperii de Trajan, postérieur de peu à la mort de Nerva,
survenue le 25 janvier 98, était fixé au 28 janvier selon le Feriale
Duranum4. Il s'ensuit qne la fête décennale du règne tombait le
28 janvier 107. Comme le prince n'était sans doute pas rentré de
Dacie à Rome à ce moment, il est possible, a-t-on pensé, que le
jubilé ait été célébré de ce fait un peu plus tard dans l'année.
Certes, les Fastes d'Ostie mentionnaient un congiaire distribué le
26 mai ou le 25 juin. Nous ne sommes cependant pas autorisés à
affirmer que ce congiaire faisait partie des cérémonies jubilaires,
pas plus que les jeux gladiatoriens attestés en 108-109 par le même
document5. Il n'est pas vrai qu'on ait célébré les fêtes décennales
le 28 janvier 106 ou des quindecennalia (jubilé n'existant pas à cette
époque), le 28 janvier 1136. Rien ne permet d'émettre la moindre
2. Dion, 53, 16, 2-3. Cf. A. Chastagnol, Les jubilés impériaux de 260 à 337, dans
l'ouvrage édité par E. Frézouls, Crise et redressement dans les provinces européennes
de V Empire (milieu du IIIe-milieu du IVe siècle ap. J.-C), Strasbourg, 1983, p. 11.
3. Dion, 57, 24, 1. Pour le jubilé de 33 : 58, 24, 1.
4. Feriale Duranum, col. I, 14-16. Cf. R. O. Fink, A. S. Hoey et W. F Snyder,
The Yale Classical Studies, 7, 1940, p. 240-242 ; J. Guey, BEA.
50, 1948, p. 60-70.
5. Fasti Ostienses, 2e éd. de L. Vidman, Prague, 1982, p. 47.
6. C'est pourquoi je ne peux admettre les conclusions de Marguerite Raghet, RE A,
82, 1980, p. 201-204. 106 ANDRÉ CHASTAGNOL
précision quant aux festivités décennales, puis vicennales de
Trajan. Nous ne pouvons pas prouver, par exemple, que les aurei
des années 116-117 formulant sur leurs revers des vota suscepia
imprécis se rapportent directement aux vicennales puisque l'un
des deux types, mentionnant les titres Dacicus et Oplimus du
prince, ignore le titre Parthicus qui fut attribué au printemps-été
de 116, c'est-à-dire antérieurement au jubilé7. Les vœux proférés
pour l'avenir (suscepta) peuvent intervenir à n'importe quel
moment d'un règne. On retiendra de l'enseignement du Feriale
Duranum que, comme dans le cas de Tibère, le dies imperii qui
donnait lieu aux festivités était non pas celui de l'association de
Trajan au pouvoir le 27 octobre, mais celui qui avait marqué sa
reconnaissance officielle en tant qu'empereur principal, le 28
janvier.
Il ne saurait y avoir d'ambiguïté dans le cas d'Hadrien. Il n'a
été porté au pouvoir qu'après la mort de Trajan, en août 117. En
fait, il a été proclamé par les troupes là où Trajan était décédé, en
Cilicie. Il n'arriva ensuite à Rome qu'en août 118, mais le sénat
lui avait sans doute accordé les pouvoirs légaux peu de temps
après que la nouvelle du changement de règne lui fut parvenue,
probablement vers fin-septembre ou octobre. Puis, une fois qu'il
fut arrivé dans la ville, le dies imperii fut reporté, comme il avait
été fait pour Vespasien, au jour de l'acclamation par l'armée. Une
inscription le place au 11 août8. C'est donc certainement le 11 août
126 et le 11 août 136 qu'il a célébré successivement ses fêtes
décennales et vicennales. Un papyrus égyptien semble indiquer à
première vue — tel du moins qu'il a été publié — que les troupes
fêtaient la vingtième année du règne le 13 décembre; on s'expliquer
ait mal ce décalage de quatre mois et c'est pourquoi les éditeurs
de ce document. S. Eitrem et L. Amundsen, ont suggéré que la
cérémonie a pu, dans la vallée du Nil, être retardée afin qu'on la
jumelle avec celle du renouvellement de la puissance tribunicienne,
fixée chaque année au 10 décembre. En réalité, il s'agit d'un fra
gment comportant une lacune là où figure le mot le plus important,
et l'on ne saurait se fier à l'interprétation proposée, qui n'est au
mieux qu'une hypothèse9. On ne peut attacher davantage d'im-
7. RIC, II, Trajan, 371-374.
8. Le jour du 11 août est donné par CIL, XIV, 4235 comme dies imperii d'Hadrien.

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