Les Magnol. - article ; n°3 ; vol.12, pg 209-224
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Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1959 - Volume 12 - Numéro 3 - Pages 209-224
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 32
Langue Français

Extrait

Dr Louis Dulieu
Les Magnol.
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1959, Tome 12 n°3. pp. 209-224.
Citer ce document / Cite this document :
Dulieu Dr Louis. Les Magnol. In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1959, Tome 12 n°3. pp. 209-224.
doi : 10.3406/rhs.1959.3754
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1959_num_12_3_3754Magnol . Les
Le nom de Magnol est porté par une illustre famille originaire
d'Annonay, implantée à Montpellier depuis la fin du xvie siècle.
Ses premiers représentants dans cette ville exercèrent la profession
d'apothicaire. Les suivants la délaissèrent pour celle, plus honorable
alors, de médecin. Depuis, de nombreux membres de cette famille
ont exercé l'art de guérir jusqu'à nos jours.
Grâce aux travaux d'érudition de Louis Irissou, nous pouvons
préciser de façon très exacte à quelle date le premier des Magnol
vint à Montpellier. Le 26 mars 1585 en effet, il frappait à la porte
de Gabriel Sanche, maître apothicaire de la ville, à qui il avait été
recommandé. C'était Jean Magnol, originaire d'Annonay (1). Fut-il
alors le seul représentant du nom dans la capitale du Languedoc ?
On ne peut le préciser. Toutefois le décès d'un Antoine Magnol
survenu, bien plus tard il est vrai, le 5 juin 1666, à l'âge de 85 ans,
donne à penser qu'un de ses jeunes parents était venu le rejoindre
par la suite (2).
La date de naissance de Jean Magnol nous est inconnue bien
que des papiers de famille rédigés au xvnie siècle et retrouvés par
J.-E. Planchon, avancent la date du 24 mai 1594 (3) ; nous avons vu
en effet qu'à cette époque-là, il était déjà à Montpellier depuis
neuf ans. Toutefois si l'on s'en réfère à l'âge qui lui est donné à sa
mort, on peut penser qu'il vit le jour aux environs de 1562.
Dès son arrivée, il sollicite des consuls du corps des apothicaires
l'autorisation de servir en boutique, ce qui lui est accordé le
(1) L. Irissou, Jean Magnol, compagnon apothicaire, Montpellier, Causse-Graille-
Gastelnau, 1937.
(2) Archives municipales de Montpellier, Registres de la R.P.R., GG. 336, f° 89.
(3) J.-E. Planchon, Une vie inédite de Pierre Magnol par son fils Antoine Magnol
avec notes, Montpellier, Boehm & fils, 1884.
T. XII. — 1959 14 210 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES
4 avril 1585, date de son immatriculation. Il travaille aussitôt
après chez Louis Bosc qu'il quitte rapidement, sans préavis, ce
qui lui vaut une sanction de trois mois pendant lesquels il lui est
interdit de se placer. Le 26 mars 1586 enfin, la sanction est levée et
il lui est permis de servir à nouveau, cette fois-ci chez la veuve
Montchal qui tenait la « boutique verte » de son mari, rue Dorée, là
où s'éleva par la suite l'hôtel de Flaugergues.
Les veuves d'apothicaires en effet, comme celles des chirurgiens
d'ailleurs, avaient le droit de conserver l'officine ou la boutique de
leur époux en se faisant aider par un garçon reconnu apte à tenir
cet emploi. François Montchal, d'Annonay lui aussi, époux de
Marguerite Barrière, s'était fait aider, de son vivant, depuis 1566,
par Jean Bonnet, son compatriote. A sa mort, en 1574, son garçon
avait continué à tenir l'officine non sans avoir, dès le 20 mars 1575,
conquis la maîtrise. Mort à son tour en 1585, la veuve Montchal,
trouva tout naturel de faire appel à un nouveau garçon originaire
d'Annonay, ce qui explique le départ brusqué de Jean Magnol de
chez Louis Bosc. Le 26 mars 1586, il signa avec elle un contrat
reconnaissant qu'il participait à la gérance de la boutique. Mais il
lui fallut alors satisfaire, en présence du vice-chancelier de l'Univers
ité de Médecine, Nicolas Dortoman, à un examen probatoire dont
il se tira, disons-le, médiocrement, le 20 octobre 1586. Trois jours
plus tard, les compagnons apothicaires en faisaient le lieutenant de
leur abbé.
Assuré quant à son avenir immédiat, il songea à se marier, à une
date vraisemblablement voisine de 1595. Sa femme, Françoise
de Janet, était, dit Planchon, originaire de Mèze. De cette union
devait naître plusieurs enfants, probablement neuf (1).
En 1599, Jean Magnol décide à son tour de recevoir les insignes
de la maîtrise, ce qui va lui valoir de longs et pénibles examens sur
lesquels L. Irissou a donné tous les détails désirables. Il s'agit de
présenter différentes préparations pharmaceutiques. Commencés le
21 mars 1599, ces examens ne se terminèrent que le 27 avril 1601.
Il est alors invité à prêter serment devant le chancelier de l'Univers
ité de Médecine Jean Hucher, sous le parrainage de Jean de Clau-
sanges. Il avait donc été compagnon apothicaire pendant 16 ans
avant de se décider à exercer à son compte. C'est à ce moment-là
(1) Des lacunes dans les registres de la R.P.R. entre 1595 et 1599 ne permettent pas
de connaître les naissances qui eurent lieu à ce moment-là. LES MAGNOL 211
que fut ouverte l'officine de la rue de la Vieille qu'on pouvait encore
voir à la fin du xvine siècle. Il y mourut le 11 septembre 1632,
âgé de 70 ans.
Particulièrement estimé de ses collègues, il avait été appelé à les
représenter en différentes circonstances. L. Irissou nous apprend
qu'il fut 6 fois consul des métiers, 2 fois procureur, une fois
consul majeur, une fois consul de mer et 2 fois membre du conseil
des 24.
Jusqu'ici, nous n'avons pas précisé que Jean Magnol appart
enait à la religion protestante. C'est que, dans une ville qui était
un des principaux foyers de la nouvelle religion, son appartenance
à la R.P.R. (« Religion prétendue réformée ») ne pouvait lui nuire,
bien au contraire. Il n'en sera pas de même pour sa descendance au
siècle suivant.
Nous ne pouvons préciser la date de naissance exacte de son
fils aîné, Claude, mais elle doit se situer aux environs de 1596, si
l'on en croit l'âge qui lui est donné au moment de sa mort, ce que
semble confirmer cette fois-ci les documents familiaux cités par
J.-E. Planchon qui avancent la date du 25 février 1596. En tout cas,
il ne doit pas être confondu avec une de ses sœurs, également
prénommée Claude, qui naquit à Montpellier le 2 novembre 1609.
L'officine, en ce temps-là, étant héréditaire, Claude Magnol se
trouva tout naturellement appelé à embrasser la profession patern
elle. En 1618, il obtenait la maîtrise, mais il semble alors qu'il se
soit établi à son compte et non pas dans la boutique paternelle de
la rue de la Vieille (1). Nous savons peu de choses sur lui, si ce
n'est qu'il était passionné d'histoire naturelle, nous dit A. Gauteron,
et qu'il collectionnait toutes sortes d'objets s'y rapportant (2).
C'est dans cette atmosphère que furent élevés ses enfants issus
du mariage qu'il contracta le 16 août 1620 avec Lisette Ranchin,
fille d'Etienne Ranchin, bourgeois et de Jeanne Amalric, familles
farouchement protestantes. Trois de leurs sept enfants nous intéres
seront ici à des titres divers. Lui-même mourut le 13 février 1671 (3).
(1) L. Irissou, op. cit.
(2) A. Gauteron, Éloge de M. Magnol (Eloges des académiciens de Montpellier, par
R. Desgenettes).
(3) Archives municipales de Montpellier, Registres de la R.P.R., GG. 341, f° 175. 212 revue d'histoire des sciences
Nous passerons rapidement sur la vie de sa fille aînée, Jeanne,
née le 24 août 1621 (1). Elle nous intéresse uniquement par le
mariage qu'elle fît, le 7 avril 1640, avec Pierre Beyres, maître
apothicaire, dont on retrouvera souvent le nom dans l'histoire de
la pharmacie montpelliéraine (2).
Nous n'aurons pas non plus grand-chose à dire sur César Magnol,
né le 29 juillet 1628 (3). Troisième enfant de la famille, mais le
premier survivant mâle, il se fit immatriculer le 4 février 1642 en
vue d'exercer plus tard le métier de son père (4). Nous manquons
malheureusement de précisions sur son compte. Il est vrai qu'il
mourut prématurément le 3 septembre 1666, âgé de 38 ans (5).
Il ne semble pas qu'il ait eu de descendance.
Plus intéressant sera Pierre Magnol, qui vit le jour le
8 juin 1638 (6). Dernier ou avant-dernier né de la fa

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