Les manuscrits de Claude d Urfé (1501-1558) au château de La Bastie - article ; n°1 ; vol.120, pg 81-97
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Les manuscrits de Claude d'Urfé (1501-1558) au château de La Bastie - article ; n°1 ; vol.120, pg 81-97

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1976 - Volume 120 - Numéro 1 - Pages 81-97
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 58
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur André Vernet
Les manuscrits de Claude d'Urfé (1501-1558) au château de La
Bastie
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 120e année, N. 1, 1976. pp. 81-
97.
Citer ce document / Cite this document :
Vernet André. Les manuscrits de Claude d'Urfé (1501-1558) au château de La Bastie. In: Comptes-rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 120e année, N. 1, 1976. pp. 81-97.
doi : 10.3406/crai.1976.13210
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1976_num_120_1_13210LES MANUSCRITS DE CLAUDE d'uRFÉ 81
COMMUNICATION
LES MANUSCRITS DE CLAUDE D'URFÉ (1501-1558)
AU CHÂTEAU DE LA BASTIE,
PAR M. ANDRÉ VERNET.
La bibliothèque réunie par Claude d'Urfé (1501-1558) en son
château de La Bastie, en Forez, sur les bords du Lignon, près de
Montbrison, est plus célèbre que connue.
On se contente généralement de citer la notice que lui a consacrée,
en 1644, le P. Louis Jacob dans son Traidé des plus belles bibliothèques
publiques et particulières... Claude d'Urfé, nous dit-il, fut un « homme
d'un grand jugement et doctrine : car il dressa une splendide et
riche Bibliothèque dans ce chasteau, où il mit plus de 4.600 volumes,
entre lesquels il y avoit deux cens manuscrits en velin, couverts
de velours verd »*. L'essentiel est dit. Auguste Bernard, en 1839,
dans son ouvrage sur Les d' Urfé, n'en sait pas plus2. L. Delisle, dans
le Cabinet des manuscrits et à diverses occasions, énumère les manus
crits recueillis par la Bibliothèque nationale, sans entrer dans le
détail3. Henry Martin fera de même, en 1900, pour ceux de la
Bibliothèque de l'Arsenal4. L' Armoriai des bibliophiles de Lyonnais,
Forez, etc., publié en 1907, enrichit malencontreusement la liste
d'une série de dix-sept articles empruntés à la Bibliotheca Pari-
siana vendue à Londres en 17915. Le chanoine O.-C. Reure n'aborde
le problème qu'en passant dans son Honoré d'Urfé (1910), bien que,
précise- t-il, il ait « fait sur ce sujet des recherches spéciales, dont il
pourrait être intéressant de publier les résultats »6. Il n'a finalement
publié, en 1894, qu'une notice du manuscrit des Deux Procès de
Jeanne d'Arc7. Le vicomte Maxime de Montmorand, dans son
1. L. Jacob, Traidé ... (Paris, 1644), p. 671-72.
2. A. Bernard, Les d'Urfé. Souvenirs historiques et littéraires du Forez au
XVIe et au XVIIe siècle (Paris, 1839), pp. 45-46 et 83.
3. L. Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale (nationale),
1 (Paris, 1868), p. 25 n. 3, 246 n. 4, 351, 361, 379, 477 et 550 ; 2 (1874), p. 315,
381, 420-21 ; Id., Inventaire général et méthodique des manuscrits français de la
Bibliothèque nationale, 1 (Paris 1876), p. clvii et passim; Id., Recherches sur la
librairie de Charles V, 1 (Paris, 1907), p. 233.
4. H. Martin, Histoire de la bibliothèque de l'Arsenal (Paris, 1900 ; Catal. gén.
des mss. Paris. Bibl. de l'Arsenal, 8), p. 175-76.
5. W. Poidebard, J. Baudrier et L. Galle, Armoriai des bibliophiles de Lyonnais,
Forez, Beaujolais et Dombes (Lyon, 1907), p. 665-68.
6. O.-C. Reure, La vie et les œuvres d'Honoré d'Urfé (Paris, 1910), p. 12-14;
Id., Bibliothèque des écrivains foréziens... 2 (1915 ; Recueil de mémoires et de
documents sur le Forez p.p. la Société de la Diana, 14), p. 445-49.
7. O.-C. Reure, Les deux procès de Jeanne d'Arc et le Manuscrit d'Urfé. Lyon,
1894. In-8°, 12 p. COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 82
Anne de Graville (1917)8, ne s'est attaché qu'à quelques livres de
la belle-mère du châtelain de La Bastie. Il faut arriver au -tout
récent Catalogue des livres de la bibliothèque de la maison d'Urfé,
publié par M. Claude Longeon, à Saint-Étienne, en 1973, pour avoir
en main le premier essai de reconstitution de la collection réunie par
Claude d'Urfé9. Des soixante-quatorze manuscrits recensés et qui
comprennent les volumes conservés et ceux qui sont simplement
attestés, une critique exigeante doit cependant retirer dix-sept
numéros mal assurés : restent cinquante-sept articles.
Les origines de la famille d'Urfé, d'après les traditions familiales,
seraient germaniques. Elle apparaît au xne siècle dans la région de
Noirétable où s'élèvent encore les ruines de son premier établi
ssement, un château qui doit son sobriquet de Cornes d'Urfé au
pittoresque de ses tours délabrées. Au début du xve siècle, les d'Urfé
abandonnent leur forteresse pour un château de plaine sis près de
Montbrison, sur les bords du Lignon. Edouard Perroy en a naguère
étudié les origines10.
La Bastie restera longtemps un rectangle fortifié que Claude d'Urfé
perfectionnera, puis transformera en une résidence aimable, comme
le firent de leur demeure féodale tant de ses contemporains.
L'histoire de cette métamorphose a été retracée dès 1886 par le
comte de Soultrait et Félix Thiollier11 et retouchée à plusieurs
reprises, en dernier lieu par M. Jacques Dupont12, à l'occasion des
délicats travaux de restauration que l'état d'abandon dans lequel
était tombé le château dès le xvme siècle avait rendu nécessaires.
On sait que, depuis 1912, La Bastie est la propriété de la Diana qui
y a établi son siège. Claude d'Urfé fit construire, entre 1532 et 1536,
une façade à l'italienne, avec rampe et double galerie et agrandir
la chapelle, entre 1542 et 1546. L'ornementation en fut confiée à des
artistes italiens : fra Damiano da Bergamo pour les boiseries en
marqueterie, remontées avec goût, en 1968, — au Metropolitan
Muséum de New York, hélas ! et Gerolamo Siciolante pour les
peintures, heureusement revenues, en 1955, à La Bastie. Mme Olga
Raggio, en 1972, dans un article abondamment illustré de la Revue
8. Maxime de Montmorand, Une femme poète du XVIe siècle. Anne de Graville.
Sa famille. Sa vie. Son oeuvre. Sa postérité (Paris, 1917), p. 163-65 et 273-85.
9. Claude Longeon, Catalogue des livres de la bibliothèque de la maison d' Urfé,
dans ses Documents sur la vie intellectuelle en Forez au XVIe siècle (Saint-Étienne,
1973), p. 143-57.
10. Ed. Perroy, Les origines de La Bâtie d'Urfé, dans Études foréziennes.
I. Mélanges (Saint-Étienne, 1968), pp. 45-52.
11. G. de Soultrait et F. Thiollier, Le château de La Bastie d'Urfé et ses se
igneurs. Saint-Étienne, 1886. In-fol., 57 p., 74 pi.
12. J. Dupont, La Bâtie d'Urfé, aménagements récents, dans Les Monuments
historiques de la France, N.S., 9 (1963), p. 85-97, flg. LES MANUSCRITS DE CLAUDE d'URFÉ 83
de l'art, l'a récemment établi13. Une grotte de rocailles, enfin, achève
de donner à La Bastie l'empreinte de la Renaissance italienne voulue
par d'Urfé.
On imagine volontiers la bibliothèque traitée dans le même style
et avec autant de soin, mais nous n'en connaissons ni l'emplacement,
ni, à plus forte raison, les dimensions et l'aménagement14.
Les premiers hôtes de La Bastie, officiers du roi, comme Guichard,
bailli de Forez en 1410, et Pierre Ier, grand maître des arbalétriers
de France, mort vers 1444, n'ont eu, semble-t-il, ni le goût, ni le
loisir d'être bibliophiles. Pierre II (mort en 1508), malgré une vie
agitée que son arrière petit-fils, Honoré d'Urfé, a évoquée en la
personne d'Alcippe, dans YAstrée, nous a laissé pourtant un témoi
gnage de ses préoccupations intellectuelles en faisant apposer ses
armoiries sur un recueil où sont transcrits la préface de l'Horloge de
Sapience, d'Henri Seuse, des fragments des Triomphes de Pétrarque,
le Livre des merveilles du monde et l'Histoire de Joseph (BN. fr. 1118).
Son fils unique, Claude, né en 1501, fit très jeune la campagne
d'Italie dans l'entourage de François Ier, jusqu'à la bataille de
Pavie (1521-1525)15. Son mariage, en 1532, avec Jeanne de Balsac,
petite-fille de l'amiral Louis Malet de Graville et fille d'Anne de Gra-
ville et de Pierre de Balsac, l'introduit dans une famille où se trans
mettent depuis plusieurs générations les beaux manuscrits enlu
minés et l'amour des livres.
Bailli de Forez en 1535, Claude d'Urfé reçoi

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