Les monnaies normandes (Xe-XIIe siècles) avec un répertoire des trouvailles - article ; n°21 ; vol.6, pg 84-140

Françoise Dumas

Description

Revue numismatique - Année 1979 - Volume 6 - Numéro 21 - Pages 84-140
Revue Numismatique, 6e série, XXI, 1979, pp. 84-140. Françoise Dumas, Les Monnaies normandes (Xe-XIIe siècles). — Les nombreuses et récentes découvertes de monnaies normandes ont permis à l'auteur de retracer l'évolution de ce monnayage, de répertorier plus de 80 trouvailles et de rassembler dans les planches les multiples types connus.
57 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: REVUE_NUMISMATIQUE
• Publié le: 01 janvier 1979
• Nombre de lectures: 33
• Langue: Français
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Extrait

Françoise Dumas
Les monnaies normandes (Xe-XIIe siècles) avec un répertoire
des trouvailles
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 21, année 1979 pp. 84-140.
Résumé
Revue Numismatique, 6e série, XXI, 1979, pp. 84-140. Françoise Dumas, Les Monnaies normandes (Xe-XIIe siècles). — Les
nombreuses et récentes découvertes de monnaies normandes ont permis à l'auteur de retracer l'évolution de ce monnayage, de
répertorier plus de 80 trouvailles et de rassembler dans les planches les multiples types connus.
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Dumas Françoise. Les monnaies normandes (Xe-XIIe siècles) avec un répertoire des trouvailles. In: Revue numismatique, 6e
série - Tome 21, année 1979 pp. 84-140.
doi : 10.3406/numi.1979.1792
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1979_num_6_21_1792Françoise DUMAS
LES MONNAIES NORMANDES (Хе-ХЦе SIÈCLES)
avec un répertoire des trouvailles
(PL XV -XXI)
La Normandie du haut Moyen Age connut une abondance assez
exceptionnelle de métal blanc. L'argent venu d'abord du butin
des Vikings arriva ensuite grâce aux expéditions et à l'implantation
des Normands en Italie et en Sicile1. La conquête de l'Angleterre
(1066) et les revenus procurés par les domaines d'Outre-Manche
provoquèrent de nouveaux transferts de métal précieux mais le
courant en faiblit au cours du xne siècle ; les querelles entre les
héritiers de Guillaume le Conquérant, les démêlés avec le roi de
France y furent pour beaucoup, et bien avant la conquête de
Philippe Auguste (1204) le dynamisme de la Normandie connaissait
un net déclin.
De l'afflux de métal naquit une abondance de monnaies dont
l'usage courant est attesté tant par les textes que par les décou
vertes monétaires. La Normandie fut « l'une des rares provinces
où au xie siècle, le maniement des fonds ducaux et épiscopaux
suffît à donner naissance à une véritable aristocratie d'argent » a
pu écrire L. Musset2. Quatre-vingts trouvailles faites tant en
Normandie que dans le reste du royaume et à l'étranger sont
répertoriées plus loin. Pour huit d'entre elles, les monnaies
normandes dépassent la centaine et pour certaines le millier.
1. L. Musset, Les invasions..., Paris, 1956, p. 258-259 (Nouvelle Clio, L'histoire
et ses problèmes, 12 bis].
2. L. Les conditions financières d'une réussite architecturale..., dans
Mélanges René Crozel. Poitiers, 1966, p. 307-313. MONNAIES NORMANDES 85
L'emploi de la monnaie est connu aussi par les textes dès le
xie siècle et couramment au xne siècle. Certains actes permettent
de s'assurer qu'il s'agit bien de paiements en espèces ; d'autres que
la monnaie était utilisée tant pour de très petits paiements que
pour s'acquitter de sommes importantes. Ceux qui achetaient du
sel aux salines concédées par Guillaume le Bâtard à Saint-Julien
de Tours payaient 1 denier de tonlieu (1063)1. L. Musset a noté
que le revenu du tonlieu de Saint-Lô appartenant à la cathédrale
de Coutances est passé de 15 livres en 1049 à 220 livres en 10932.
Ces redevances étaient amassées pièce à pièce. D'autres transactions
mettaient en jeu de grosses sommes. Une notice relative au
domaine de Douvrend fait allusion à un plein bonnet de deniers,
au temps de l'archevêque Robert (996-1007)3. Vers 1030 il est fait
référence à une transaction antérieure au cours de laquelle Gozlin,
vicomte de Rouen a reçu 60 livres de deniers « probata monetě »4.
Entre 1046 et 1066, Gilbert Crespin, futur abbé de Westminster,
donne à Jumièges le fief d'Hauville et reçoit en retour deux cents
livres de deniers, un cheval de vingt livres et deux onces d'or5.
La monnaie n'est pas définie à cette époque, sauf lorsqu'il
s'agit d'actes passés hors de Normandie comme celui par lequel
Drogon, comte d'Amiens abandonne à Jumièges en 1030 tout
droit d'avouerie sur la terre de Genainville. On précise alors
« Rothomagensis monetě »6.
L'usage change à partir du second tiers du xne siècle où la
monnaie normande est mise en concurrence avec des monnaies
voisines de valeur égale ou plus élevée qui vont bientôt la remplacer
totalement de sorte que lors de la conquête de la Normandie par
Philippe Auguste la monnaie normande n'est plus une monnaie
réelle. Le denier roumois a pourtant joué un rôle important durant
plus de deux siècles et porte témoignage de l'activité des Normands
tant en Normandie qu'en dehors.
1. Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), éd. M. Fauroux, Caen, 1961
(Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, t. XXXVI), 156.
2. L. Musset, La vie économique de l'abbaye de Fécamp..., dans V Abbaye béné
dictine de Fécamp, ouvrage scientifique du XIIIe centenaire (658-1958), t. I, Fécamp,
1959, p. 73.
3. Recueil des actes des ducs de Normandie..., 10.
4. Id. 83.
5. Id. 188. Cf. aussi, 190, 197, 200, 201, 218.
6. Id. 63. •
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86 FRANÇOISE DUMAS
Au début du xixe siècle, les monnaies normandes du haut
moyen âge étaient assez rares pour avoir tenté les faussaires. Un
« trésor » découvert à Pacy-sur-Eure en 1834 suscita une vive
polémique dans les années qui suivirent jusqu'à ce qu'il fût établi
sans conteste que ce « trésor » était une falsification et peut-être
une mystification et que ces deniers du xe siècle avaient été frappés
sur des douzains de Henri IIP.
L'attention des savants ayant été attirée par ce procédé peu
commun en numismatique médiévale, divers travaux virent le
jour qui portèrent tantôt sur les monnaies elles-mêmes tantôt sur
les textes. Les monnaies furent étudiées par Lecointre-Dupont en
18422 et répertoriées par Poey d'Avant en 18583. Depuis sa
publication, l'ouvrage de Poey reste l'ouvrage de réfé
rence. Pourtant beaucoup d'autres découvertes ont suivi et de
nombreux types nouveaux sont apparus. Il nous a semblé qu'il
était temps de reprendre les synthèses de Ghabouillet (1885) et de
Garon (1889)4 à la lumière des publications de trésors faites par
Sambon (1898), Luneau (1906 et 1911), J. Lafaurie (1957) et
nous-même (1971)5 et des multiples mentions de trouvailles
recueillies au cours de ces dernières années. Par contre, l'étude de
textes de Delisle qui date de 1848, complétée par les travaux de
Dieudonné et de Bridrey6 reste irremplaçable.
1. F. de Saulcy, Monnaies des ducs de Normandie. Défense des monnaies répandues
dans les collections de M. Benassis. Paris, 1835. — Monnaies des ducs de Normandie,
R.N., 1836, p. 283 et ss, 300. Cf. aussi, Chronique, fi.N., 1837 p. 57-64.
2. Lecointre-Dupont. Lettre sur l'histoire monétaire de la Normandie, R.N.,
1842, p. 108-126.
3. F. de Poey d'Avant, Monnaies féodales de France. Paris, 1858, p. 17-33, pi. III-VI
(abrégé ensuite P. A.).
4. A. Chabouillet, Bull. Soc. Antiquaires de Normandie, 1886-1887, p. 177 et ss. —
E. Caron, Monnaies normandes inédites du xne siècle acquises par le Cabinet de
France, ASFN 1886, p. 138-139. — Quelques mots de numismatique normande,
Congrès archéol. de France, 56e session, Évreux, 1889. Paris-Caen, 1890, p. 337-344. —
Monnaies normandes avec noms de monétaires, E.N., 1889, p. 343-348.
5. A. Sambon, Les deniers rouennais, monnaie courante du comté d'Aversa près de
Naples aux xie et xne s., Gazette numismatique française, 1898, p. 325-330. — -
V. Luneau, Quelques deniers normands inédits du xie s., fí.N., 1906, p. 306-316.
Quelques deniers normands inédits du xie s., nouvelle trouvaille, fí.N., 1911, p. 86-96.
— J. Lafaurie, BSFN, 1957, p. 164-165. — F. Dumas, Le Trésor de Fécamp. Paris,
1971, xxx-303 p., XXX pi.
6. L. Delisle, Des revenus publics en Normandie au douzième siècle, Bibl. Éc.
Charles, 1848-1849, p. 173-210. — E. Bridrey, Une page oubliée des coutumiers
normands, le chapitre de monnéage, Bull. Soc. Antiq. Normandie, 1940, p. 76-519. — -
A. Dieudonné, L'ordonnance de 1204 sur le change en Mél. Schlumberger,
II, p. 328. La plupart des textes édités depuis avaient déjà été examinés par L. Delisle. ■
NORMANDES 87 MONNAIES
Get article a pour but de présenter un tableau aussi complet que
possible des monn