Les papiers des cardinaux secrétaires d État, de Pie VII à Benoît XV dans la série des Spogli aux Archives secrètes Vaticanes - article ; n°2 ; vol.110, pg 533-543
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Les papiers des cardinaux secrétaires d'État, de Pie VII à Benoît XV dans la série des Spogli aux Archives secrètes Vaticanes - article ; n°2 ; vol.110, pg 533-543

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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée - Année 1998 - Volume 110 - Numéro 2 - Pages 533-543
Giuseppe M. Croce, Les papiers des cardinaux secrétaires d'État, de Pie VII à Benoît XV dans la série des Spogli aux Archives secrètes Vaticanes, p. 533-543. À l'époque contemporaine, la Secrétairerie d'État se soucie d'éviter la dispersion des papiers laissés après leur mort par le personnel de la Curie romaine, notamment les cardinaux. Le résultat de cette politique de récupération est un vaste mélange de documents, appelé «spogli» et conservé aux Archives secrètes vaticanes, provenant de papes, de cardinaux, de prélats et de personnalités diverses de la cour pontificale. Après avoir donné quelques éléments sur la consistance et la composition du fonds des Spogli, notamment de ceux qui proviennent des cardinaux secrétaires d'État, l'article s'attache à montrer l'importance de cette source pour l'histoire du personnel et des institutions de la Rome pontificale à l'époque contemporaine.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 23
Langue Français

Extrait

Giuseppe Maria Croce
Les papiers des cardinaux secrétaires d'État, de Pie VII à Benoît
XV dans la série des Spogli aux Archives secrètes Vaticanes
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 110, N°2. 1998. pp. 533-543.
Résumé
Giuseppe M. Croce, Les papiers des cardinaux secrétaires d'État, de Pie VII à Benoît XV dans la série des Spogli aux Archives
secrètes Vaticanes, p. 533-543.
À l'époque contemporaine, la Secrétairerie d'État se soucie d'éviter la dispersion des papiers laissés après leur mort par le
personnel de la Curie romaine, notamment les cardinaux. Le résultat de cette politique de récupération est un vaste mélange de
documents, appelé «spogli» et conservé aux Archives secrètes vaticanes, provenant de papes, de cardinaux, de prélats et de
personnalités diverses de la cour pontificale. Après avoir donné quelques éléments sur la consistance et la composition du fonds
des Spogli, notamment de ceux qui proviennent des cardinaux secrétaires d'État, l'article s'attache à montrer l'importance de
cette source pour l'histoire du personnel et des institutions de la Rome pontificale à l'époque contemporaine.
Citer ce document / Cite this document :
Croce Giuseppe Maria. Les papiers des cardinaux secrétaires d'État, de Pie VII à Benoît XV dans la série des Spogli aux
Archives secrètes Vaticanes. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 110, N°2. 1998. pp. 533-543.
doi : 10.3406/mefr.1998.4577
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9891_1998_num_110_2_4577GIUSEPPE M. CROCE
LES PAPIERS DES CARDINAUX
SECRÉTAIRES D'ÉTAT, DE PIE VII À BENOÎT XV
DANS LA SÉRIE DES SPOGLI
AUX ARCHIVES SECRÈTES VATICANES
Toute œuvre humaine étant soumise à l'erreur, nul ne s'étonnera que
les travaux des archivistes, même du Vatican, ne fassent pas exception à la
règle. Il est justice, croyons-nous, de le reconnaître et d'en assumer la res
ponsabilité, moins pour sacrifier à certaine mode actuelle de repentances
rétrospectives que dans un souci de vérité et d'objectivité, d'autant que l'au
teur de ces lignes, appartenant lui-même à la gent archiviste, est par
conséquent solidaire pour le meilleur et pour le pire de ses prédécesseurs et
confrères. La probité professionnelle incite donc à ne pas dissimuler, au
seuil de cette contribution, les limites et les faiblesses de certains travaux
hâtifs qui ont égaré plutôt qu'éclairé les savants et les chercheurs familiers
des salles des Archives secrètes Vaticanes.
Partie intégrante de l'énorme fonds de la Secrétairerie d'État, conservé
aux Archives Vaticanes, la série des Spogli1 est un vaste mélange de papiers
provenant de papes, de cardinaux, de prélats et de personnalités diverses
de la cour pontificale.
1 Dans le vocabulaire archivistique du Vatican le spoglio est une «operazione di
censimento documentario e di recupero di scritture compiuta con la debita auto
rizzazione della Santa Sede dopo la morte di un alto officiale di Curia (cardinale, ar
civescovo, prelato capo-dicastero) nel suo appartamento» (T. Natalini, S. Pagano et
A. Martini, Archivio segreto Vaticano, Florence, 1991, p. 263). Le terme ne paraît pas
avoir d'équivalent exact en français où le mot «dépouille» peut cependant désigner
les «vêtements et tout ce que laisse un mourant» (É. Littré, Dictionnaire de la langue
française, II, Paris, 1873, p. 1075). L'administration française connaît en tout cas l'
opération puisque «au XVIIIe siècle une politique de récupération des papiers d'État,
au décès de ceux qui avaient servi dans les négociations ou au sein du Secrétariat
d'État, fut pratiquée de façon continue» (Ministère des relations extérieures, Les ar
chives du Ministère des relations extérieures depuis les origines. Histoire et guide, I, Pa-
MEFRIM - 110 - 1998 - 2, p. 533-543. 534 GIUSEPPE M. CROCE
À l'époque contemporaine la Secrétairerie d'État intervient désormais
de manière systématique pour éviter la perte et la dispersion des papiers
demeurés après leur mort dans les appartements de ces dignitaires de la
Curie, voire du Souverain Pontife. Même si les circonstances pouvaient
parfois faire obstacle à l'opération, pas toujours ponctuelle, et bien qu'il ne
fût pas rare - encore au début de ce siècle - de découvrir sur les rayons des
brocanteurs et dans les boîtes des bouquinistes romains des livres, des dos
siers et autres documents vendus par les héritiers de cardinaux et de pré
lats, l'usage était désormais bien établi2.
Les papiers de Giuseppe Evangelisti, «officiale» laïc de la Secrétairerie
d'État, nous livrent des éléments précieux pour connaître le mécanisme de
l'opération3. Evangelisti, qu'un document de 1830 qualifie de «Deputato
dell'E. mo Segretario di Stato allo spoglio e segregazione delle carte e posi
zioni (...)», se signala par la diligence déployée dans ses fonctions déli
cates. Nous le voyons intervenir en 1830 pour récupérer les papiers du car
dinal Giulio Della Somaglia dont il s'occupe pendant plus de deux mois4.
En février 1839, levés les scellés, Evangelisti inspecte avec soin les apparte
ments du cardinal Albani et rédige une liste minutieuse des documents du
«porporato» décédé, où il note consciencieusement :
Le carte spettanti alle Congregazioni del Sant'Officio, Economica, Acque
e Strade, Buon Governo, Studi, Istituto di Carità, Segreteria dei brevi, furono
da me mandate ai rispettivi E.mi Prefetti. Il Sig. Principe Albani ebbe due pac
chi [di] lettere particolari del defunto (...) suo fratello5.
ris, 1984, p. 76). Le résultat de cette politique est la vaste et importante série des Pa
piers d'agents conservés aux archives diplomatiques du Quai d'Orsay.
2 II arrivait cependant que des papiers personnels de cardinaux ne soient pas
versés dans les dépôts vaticans. On connaît, par exemple, le sort des archives per
sonnelles du cardinal jésuite Franz Ehrle qui sont en possession des anciens
confrères de l'érudit préfet de la Vaticane. Cf. M. Battlori, El pare Ehrle, prefecte de la
Vaticana en la seva correspondència amb el cardinal Rampolla, dans Id., Cultura e f
inanze. Studi sulla storia dei Gesuiti da S. Ignazio al Vaticano II, Rome, 1983 (Stona e
letteratura. Raccolta di studi e testi, 158), p. 367-413. À noter que le secrétaire du car
dinal Merry del Val, Mgr Canali, avait fait restituer, après la mort de Rampolla del
Tindaro, les lettres que le père Ehrle lui avait adressées (Ibid., p. 368).
3 Cf. L. Pâsztor, La Segreteria di Stato e il suo archivio 1814-1833, I, Stuttgart
1984 (Päpste und Papsttum, 23, I), p. 338-339. Evangelisti était «cifrista» (employé
au chiffre).
"Archivio segreto Vaticano (ASV), Segreterìa di Stato (SS), Spogli, Giuseppe
Evangelisti, Mgr Castruccio Castracani, secrétaire de la Propagande à Evangelisti,
Rome, 9 septembre 1830.
5 Ibid. LES PAPIERS DES CARDINAUX SECRÉTAIRES D'ÉTAT 535
L'usage exigeait en effet que la Secrétairerie d'État ne gardât que les
documents qui la concernaient directement, remettant les autres dossiers
aux dicastères, tribunaux et autres organismes compétents.
Évidemment - nous le verrons plus loin - ces critères de répartition
n'étaient pas toujours respectés, d'autant plus que l'acquisition des papiers
pouvait être retardée par différentes raisons, soit, par exemple, des conten
tieux liés à la succession du dignitaire défunt6. Après leur passage dans les
bureaux de la Secrétairerie d'État les dossiers pouvaient être insérés dans
quelque rubrica des archives, ou être conservés à part dans une série créée
ad hoc. Les usages à ce sujet présentent bien des diversités qui n'ont pas
encore été complètement élucidées7.
Dans la vaste collection - pour employer un terme pas trop orthodoxe
au point de vue archivistique - qui a été formée avec les Spogli aux Archives
Vaticanes, se détachent deux noyaux principaux. Le premier, constitué par
les papiers de quatre papes, Léon XIII, Pie X, Benoît XV et Pie XI, ne
com

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