Les peintures murales romaines de Chartres (Eure-et-Loir). Étude de quelques ensembles homogènes - article ; n°1 ; vol.10, pg 169-187
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Revue archéologique de Picardie - Année 1995 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 169-187
19 pages

Informations

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Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Claudine Allag
Dominique Joly
Les peintures murales romaines de Chartres (Eure-et-Loir).
Étude de quelques ensembles homogènes
In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 10, 1995. pp. 169-187.
Citer ce document / Cite this document :
Allag Claudine, Joly Dominique. Les peintures murales romaines de Chartres (Eure-et-Loir). Étude de quelques ensembles
homogènes. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 10, 1995. pp. 169-187.
doi : 10.3406/pica.1995.1867
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_1272-6117_1995_hos_10_1_1867archéologique de Picardie N° spécial 10 - 1995 Revue
LES PEINTURES MURALES ROMAINES
DE CHARTRES (EURE-ET-LOIR)
ÉTUDE DE QUELQUES ENSEMBLES HOMOGÈNES
Claudine ALLAG * et Dominique JOLY
Voici plusieurs années qu'une collaboration étroite L'ensemble architectural du 1er siècle se compose
s'est instaurée entre l'équipe archéologique de de plusieurs corps de bâtiments. A la faveur d'un
Chartres (Eure-et-Loir) et les spécialistes de peintu réaménagement, un remblai constitué d'enduits
re romaine, collaboration qui revêt des formes peints est apporté dans une cour (SELLÉS, 1993).
variées et toujours sympathiques : consultation par
téléphone pour connaître le « geste qui sauve »; Un ensemble plutôt homogène a pu être reconnu.
discussions chaleureuses dans un coin d'entrepôt Nous nous trouvons devant l'alternance si fr
sur d'obscurs fragments ; longues opérations de équente des grands panneaux rouges et des inte
remontage et d'étude au Centre d'Etude des rpanneaux sur fond noir portant un candélabre. La
Peintures Murales Romaines à Soissons ; et accueil bordure d'un panneau rouge (8 cm) est constituée
à Chartres, comme aujourd'hui, du séminaire d'une ligne de cercles roses sur un fond vert
annuel de l'Association Française pour la Peinture sombre. Les traits d'encadrement intérieur portent
Murale Antique. des feuillages. Les inter-panneaux s'enrichissent de
candélabres assez complexes où les ombelles por
Parmi les différentes interventions dans la ville de tent à leurs extrémités de fragiles édicules schémat
l'équipe archéologique, plusieurs concernaient des iques (fig 2). Un très beau masque d'Océan posé
habitats gallo-romains et impliquaient donc la sur une ombelle constituait sans doute le motif
découverte de revêtements muraux plus ou moins sommital d'un des candélabres (fig 3, planche cou
fragmentaires (fig. 1). leurs IV, p. 235).
L1 exposition « Maisons d'Autricum » à la Maison Un cygne ornait l'extrémité d'un entablement peint
de l'Archéologie, donne, en même temps que ce en couronnement d'un panneau rouge (fig. 4) ; il
séminaire, l'occasion d'un bilan. La présentation faut donc supposer qu'il existait au moins deux
que nous comptons faire de ces interventions est types de panneaux : inscrits dans une architecture
légère ou encadrés de la bordure à cercles roses. très inégale : simples mentions de la présence
d'enduits ou étude poussée d'ensembles particuli
èrement remarquables, elle n'est que l'ébauche d'un RUE AUX ORMES
futur catalogue qui se révèle prometteur.
Rue aux Ormes, une domus du Ile siècle a été
Les peintures seront énumérées dans l'ordre chro fouillée en 1978. La maison a été incendiée à la fin
nologique de leur datation. Une présentation som du Ile siècle ou au début du Ille. Les murs étaient
maire du site et des contextes de découvertes, ainsi construits en pans-de-bois hourdés de terre crue
qu'une bibliographie, accompagnent l'analyse de sur un clayonnage de lattes. Les sablières basses
chaque peinture. reposaient sur de grosses pierres espacées d'envi
ron trois mètres. Dans la partie basse d'un mur se
ZAC DU "GRAND FAUBOURG" trouvait un dépôt de fondation constitué d'un pot
(gobelet à col tronconique) recouvert d'un frag
En 1992, les fouilles de la ZAC du "Grand ment de tuile. Un décor de plinthe était encore en
Faubourg" (n°3 à 9) ont permis de mettre en évi place sur cette paroi, et les fragments d'enduits des
dence la succession de plusieurs habitats datés de parties hautes étaient tombés au pied du mur
la période claudienne à la fin du Ille siècle. (ODIOT, POUPET, 1979 ; de KISCH, 1980, p. 319 ;
JOLY, 1985).
*CEPMR CRNS-ENS L'enduit, déjà fragile car constitué d'une mince
Abbaye de Saint-Jean-des- Vignes couche de chaux sur un support argileux, a en
F - 02 200 SOISSONS outre souffert de l'incendie. Le support a cuit ; les ** Maison de l'Archéologie pigments ont été considérablement altérés : le fond, 16 rue Saint-Pierre blanc à l'origine, est devenu gris foncé ; les cou- F - 28 000 CHARTRES
169 ■
CHARTRES
0 100 200 300 400 500 r Ford
Courbe» de niveau actuelles équkjbtance : 10 m -,
'•Tracé de l'enceinte du Xlle ».
/*'' y. f Emplacement de la cathédrale actuel*
\
A O t ■ Aqueduc Vole Extraction Nécropole Habitat Artisanat Bâtiment public et • Funéraire décharge
Fig. 1 : Chartres. Localisation dans la ville gallo-romaine des peintures présentées ; 1 - ZAC du Grand Faubourg ; 2 - Rue
aux Ormes ; 3 - Rue des Grandes Filles Dieu ; 4 - Faubourg Guillaume ; 5 - Boulevard Chasles ; 6 - Place de la République;
7 - Place des Epars. CD. Joly).
l'autre, une barrière à croisillons, sur deux rangs leurs à base d'ocre, probablement nuancées au
décalés -est-ce la representation de la perspective ?- départ, ont toutes viré au brun presque uniforme.
part à droite et à gauche de la même colonne (fig A l'étude, deux éléments décoratifs sont apparus :
un motif architectural et un visage en médaillon. 5b).
Tout cela est figuré à une échelle plutôt faible : la Le décor est lui-même représenté par
barrière a 8 cm de hauteur, chaque caisson une lardeux ensembles de fragments : sur l'un d'eux se
geur de 8 à 10 cm. Il s'agit de motifs fréquents dont distingue la représentation d'un plafond à caissons
la peinture pompéienne du quatrième Style est vu en perspective, sous un entablement porté par
particulièrement riche, d'un vocabulaire décoratif des colonnes ; une seule subsiste (fig 5a) ; sur
170 Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 4 : Chartres, ZAC du Grand Faubourg. Cygne à
l'extrémité d'un entablement (B. Lesage).
Fig. 2 : Chartres, ZAC du Grand Faubourg. Restitution Fig. 6 : Chartres, rue aux Ormes. Visage de jeune homme hypothétique d'un element de paroi, avec panneaux à en médaillon (A. Barbet). bordures de cercles et candélabre à ombelles (B. Lesage,
C. Allag). qui peut être agencé suivant de multiples variantes
(ERISTOV, 1994). On aurait pu penser à un él
ément étroit entre deux panneaux, à ces architec
tures légères prenant parfois la place des
candélabres. Mais la largeur conservée est déjà
trop grande, et la position de la colonne permettant
à la barrière de se prolonger d'un côté et de l'autre
convient mal à un motif latéral. Il faut plutôt y
voir, sans doute, un élément central, l'encadrement
d'un panneau axial peut-être, ou éventuellement le
remplissage d'une partie supérieure, bien que la
présence d'une zone haute soit assez peu fréquente
dans les peintures provinciales.
Le médaillon (fig. 6) est délimité par deux cercles
concentriques. Il mesurait 28 cm de diamètre inté
rieur, presque 45 de diamètre extérieur, et prenait
sans doute place au centre d'un des grands pan
neaux de la partie médiane de la paroi. C'est enco
re un poncif de la peinture pompéienne du
quatrième Style, et nombre de ces médaillons, pré
levés, sont exposés au musée de Naples. Ils présent
ent soit une image mythique, un dieu ou un héros
dont les attributs sont bien reconnaissables, soit
une figure anonyme, un portrait peut-être. Notre
médaillon contient une figure juvénile de face, aux
Fig. 5 : Chartres, rue aux Ormes. Architecture schémat
ique ; a - caissons en perspective et colonne ; b - barrière
à croisillons et colonne (Cl. Allag).
171 Fig. 7 : Chartres, Grandes Filles Dieu. Schéma de la comp
osition. (C. Allag).
riques (fig 7). De très nombreux

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