Les Plantes du Roi. Note sur un grand ouvrage de botanique préparé au XVIIe siècle par l Académie royale des Sciences - article ; n°3 ; vol.22, pg 193-236
45 pages
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Les Plantes du Roi. Note sur un grand ouvrage de botanique préparé au XVIIe siècle par l'Académie royale des Sciences - article ; n°3 ; vol.22, pg 193-236

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Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1969 - Volume 22 - Numéro 3 - Pages 193-236
44 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

M YVES LAISSUS
Les Plantes du Roi. Note sur un grand ouvrage de botanique
préparé au XVIIe siècle par l'Académie royale des Sciences
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1969, Tome 22 n°3. pp. 193-236.
Citer ce document / Cite this document :
LAISSUS YVES. Les Plantes du Roi. Note sur un grand ouvrage de botanique préparé au XVIIe siècle par l'Académie royale
des Sciences. In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1969, Tome 22 n°3. pp. 193-236.
doi : 10.3406/rhs.1969.2592
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1969_num_22_3_2592Les Plantes du Roi
Note sur un grand ouvrage de botanique
préparé au XVIIe siècle par l'Académie royale dee Sciences
« Et, comme on s'est avisé de consulter
sur les choses naturelles la Nature elle-même
plutôt que les Anciens, elle se laisse plus
aisément découvrir. »
FONTENELLE (1).
Dans le premier volume de l'Histoire de Г Académie royale des
Sciences, Fontenelle raconte comment, dès la fin de 1666, plusieurs
« physiciens » vinrent se joindre aux mathématiciens qui avaient
formé le noyau initial de cette Compagnie. Parmi ces nouveaux
venus figuraient notamment Claude Perrault (2) « en qui brilloit
le génie qui fait les découvertes », Samuel Duclos (3) et Claude
Bourdelin (4), tous deux « habiles chimistes », et « M. Mar-
(1) Histoire de Г Académie royale des Sciences, t. 1, 1666-1685, Paris, 1733, p. 2.
(2) Perrault (Claude), 1613-1688, le célèbre médecin, anatomiste et architecte, frère
de l'écrivain Charles Perrault, 1628-1703, membre de l'Académie française.
(3) Duclos, alias Du Clos (Samuel Cottereau-), mort en 1715, chimiste, médecin
ordinaire de Louis XIV. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment d'Observations
sur les eaux minérales de plusieurs provinces de France faites en Г Académie royale des
Sciences en l'année 1670 et 1671, Paris, Imprimerie Royale, 1675, et d'une Dissertation
sur les principes des mixtes naturels, faite en 1677, Amsterdam, Daniel Elsevier, 1680.
Ces deux ouvrages, publiés dans le format in-12, ont été réimprimés dans les Mémoires
de l 'Académie royale des Sciences depuis 1666 jusqu'à 1699, t. 4, Paris, 1731, p. 1-119.
Voir son éloge dans Condorcet, Éloge des académiciens de l'Académie royale des Sciences
morts depuis 1666 jusqďen 1699..., Paris, 1773, p. 66-77.
(4) Bourdelin (Claude, dit Claude Ier), 1621-1699, chimiste, apothicaire de la maison
du duc d'Orléans. Sur ce personnage, qui joue un rôle important dans la présente étude,
on pourra consulter notamment : Fontenelle, Éloge de M. Bourdelin, dans Histoire de
l'Académie royale des Sciences..., Année 1699, Paris, 1718, p. 122-123 (premier éloge
prononcé à l'Académie des Sciences) ; Paul Dorveaux, Apothicaires membres de l'Aca
démie royale des Sciences. I : Claude Bourdelin, dans Bulletin de la Société d'Histoire de
la Pharmacie, 17e année, n° 64, Paris, août 1929, p. 289-298 ; N.-F.-J. Éloy, Dictionnaire
historique de la médecine ancienne et moderne, t. 1, Mons, 1778, p. 433 ; M. Prévost dans
Dictionnaire de biographie française sous la direction de M. Prévost... et Roman d'Amat...,
t. VI, Paris, 1954, col. 1437.
T. XXII. — 1969 13 194 revue d'histoire des sciences
chand (5), qui avoit une grande connoissance de la botanique » (6).
Ainsi complétée, l'Académie était prête à se mettre au travail.
Dans les premiers mois de 1667, Perrault proposa à ses confrères
un vaste programme de recherches englobant les sciences physiques
et naturelles :
« Sur la botanique, M. Perrault dit qu'on la pouvoit traiter, ou d'une
manière purement botanique, en ne faisant que l'histoire et la description
simple des plantes, ou d'une manière philosophique, en examinant leur
naissance, leur accroissement, les différens changemens qui leur arrivent (...).
Enfin l'avis de M. Perrault étoit, que sur toute cette matière des plantes
on fît un assés grand nombre d'expériences, pour en tirer quelque chose
d'universel et de constant qui pût devenir principe (...) » (7).
D'enthousiasme, l'Académie décida d'entreprendre une grande
histoire des plantes. C'est cette entreprise qui fait l'objet de notre
propos (8).
De très importants ouvrages de botanique, richement illustrés,
avaient déjà été publiés ou entrepris. Parmi ceux-ci, il faut citer
au moins le grand recueil mis en chantier par Guy de La Brosse,
premier intendant du Jardin royal des Plantes, et interrompu par
(5) Marchant (Nicolas), mort en 1678, docteur en médecine, botaniste. Sur ce person
nage, cf. N.-J.-F. Eloy, Dictionnaire historique de la médecine..., t. 3, Mons, 1778, p. 159-160.
(6) Histoire de V Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, Année 1666, p. 15.
(7) Ibid., Année 1667, p. 19-20.
(8) Sur la grande « Histoire des plantes » entreprise par l'Académie royale des Sciences,
les ouvrages classiques ne donnent que des indications incomplètes et parfois fautives,
cf. par exemple, Histoire de la botanique en France sous la direction de Ad. Davy de Virville,
publiée par le Comité français du VIIIe Congrès international de Botanique (Paris-Nice,
1954), Paris, 1954, p. 47. Les historiens de l'Académie des Sciences, anciens déjà comme
Alfred Maury et Ernest Maindron, ou actuels comme M. Lucien Plantefol, n'ont guère eu
le loisir de s'y attarder, cf. par exemple L. Plantefol, Histoire de la botanique, dans
Institut de France. Académie des Sciences. Troisième centenaire 1666-1966, t. 2, Paris,
1967, p. 130-133. Enfin, l'œuvre récente et déjà classique de M. Nissen sur l'illustration
des livres de botanique, n'apporte guère plus que les titres précédents, cf. Claus Nissen,
Die botanische Buchilluslralion... zweite Auflage..., t. 1, Geschichte, Stuttgart, 1966,
p. 97-98.
On trouvera, au contraire, d'utiles renseignements dans les tomes 1, 1666-1685 (Paris,
1733), et 2, 1686-1699 {ibid., 1733) de Г Histoire de V Académie royale des Sciences ; dans les
Mémoires pour servir à Vhisloire des plantes de Denis Dodart (voir ci-après, n. 21), et
dans un texte manuscrit, apparemment inédit, de la main d'Antoine de Jussieu, intitulé
Mémoire pour rassemblée publique. VHisloire et l'usage que l'on peut faire d'un ouvrage
considérable de botanique qui se met au nombre des volumes ou recueil d'estampes du Cabinet
du roy. Ce texte, comportant 18 ff. pet. in-4°, et qu'une allusion à la mort toute proche
de Jean Marchant permet de dater de la fin de 1738 ou de 1739, est conservé à la Biblio
thèque centrale du Muséum national d'Histoire naturelle, sous la cote Ms. 2651. Sur les
autres sources manuscrites, voir ci-après les notes 24 et 27. Sur la bibliographie de la
partie iconographique de l'Histoire des plantes, voir ci-après la note 46. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 195 Y.
la mort de celui-ci. A l'étranger, Basile Besler avait fait paraître
à Nuremberg, en 1613, son fameux Horlus Eysletlensis, aux grandes
planches enluminées, dont une nouvelle édition vit le jour en 1640.
Si nous faisons état de ce dernier ouvrage, c'est que les Acadé
miciens de Paris semblent s'y être référés avant d'établir leur
propre plan de travail. Dans le manuscrit déjà cité, Antoine de
Jussieu écrit en effet :
« On n'avoit en ces tems là sur cette matière de modèles d'ouvrages
plus magnifiques et plus grands, au moins pour la gravure et la forme, que
celuy qui est connu sous le nom d'Hortus Eystetensis. C'est un recueil de
figures de plantes que Jean Conrad Gemmingen, évêque et prince ď Aichstad,
ou Eystet, en Franconie, cultivoit dans son jardin, gravées par Wolfgang
Kilián, Raphaël Custos, Henri Ulrich, Jean Leypold, Gervais Raven, et
tirées sur un papier impérial de la plus grande forme qui exista alors, dis
posées dans leur arrangement suivant l'ordre des saisons dans lesquelles
elles paroissent et décrites par Basile Besler apoticaire de Nuremberg,
œuvre qui compose en tout 360 planches. Le fondement de la prétendue
perfection de ce grand modèle ayant été examiné par Mrs de l'Académie,
se trouva peu répondre par l'utilité qu'on en pouvoit tirer à la haute idée
que l'on s'en étoit formé. Des plantes mal choisies pour ce dessein, par
rapport à l'état dans lequel elles

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