Les productions de l atelier de la Muette  - article ; n°1 ; vol.53, pg 41-191
152 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les productions de l'atelier de la Muette - article ; n°1 ; vol.53, pg 41-191

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
152 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Gallia - Année 1996 - Volume 53 - Numéro 1 - Pages 41-191
151 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 94
Langue Français
Poids de l'ouvrage 25 Mo

Extrait

M. Genin
B. Dangreaux
Colette Laroche
Sandrine Elaigne
Armand Desbat
Les productions de l'atelier de la Muette
In: Gallia. Tome 53, 1996. pp. 41-191.
Citer ce document / Cite this document :
Genin M., Dangreaux B., Laroche Colette, Elaigne Sandrine, Desbat Armand. Les productions de l'atelier de la Muette . In:
Gallia. Tome 53, 1996. pp. 41-191.
doi : 10.3406/galia.1996.3201
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1996_num_53_1_3201de potiers antiques de Lyon 41 Ateliers
Les productions de V atelier de la Muette
Martine GENIN, Armand DESBAT, Sandrine ELAIGNE, Colette LAROCHE
et Bernard DANGRÉAUX
le Conspectus, typologie la plus récente dont l'usage tend à METHODES D'INVENTAIRE ET D'ETUDE
se généraliser aujourd'hui ?
Le travail effectué sur les productions de la Muette Les productions sigillées représentent un fonds docu
nous a assez vite montré que la typologie présentée dans mentaire dont l'importance quantitative et l'état de fra
le Conspectus ne pouvait guère être utilisée dans l'identifigmentation ont imposé certains choix dans les méthodes
cation, l'étude et la présentation des sigillées lyonnaises. d'inventaire et d'étude.
On observe en effet que les auteurs font table rase des En premier lieu, un recollage sur l'ensemble destiné à classifications antérieures, et en premier lieu pour ce qui déterminer un nombre minimum de vases selon la nous concerne, de celle que S. Loeschcke a établie en méthode Arcelin-Pradelle, aujourd'hui couramment 1909 d'après la sigillée du camp de Haltern : ils tentent de employée, a été exclu. Cette méthode qui a fait ses justifier cette démarche en arguant du fait que ce classpreuves et que nous utilisons à Lyon dans l'étude de ement est insuffisant et largement inadéquat. mobilier stratifié et d'ensembles clos ne paraissait pas
La classification de S. Loeschcke en quatre services convenir ou se justifier pour l'inventaire et l'étude de pro
s'avère effectivement en partie inadéquate, et nous avons ductions d'atelier. Nous avons considéré qu'effectuer des
déjà eu l'occasion de la remettre en question, notamment comptages systématiques sur la totalité des fragments
pour les services III et IV (Genin, 1993). En revanche, n'apporterait en effet rien de significatif tout en représen
l'abandon des services I et II, et à l'intérieur de chacun tant une énorme perte de temps. Un premier travail a
d'entre eux des séries A, B, C, ne semble pas se justifier, donc consisté à isoler les éléments identifiables, rebords
en particulier à Lyon, et cela même si on nuance ou si on et fonds, puis à classer les bords par groupes morpholog
conteste dans le détail les implications chronologiques de iques (plats, assiettes, bols) et typologiques (service I, cet ancien classement. À cet égard, les exemples des service II, divers) afin d'évaluer les fréquences respectives
formes 12 et 14 du Conspectus sont particulièrement signide ces groupes et types.
ficatifs : ces deux formes rassemblent respectivement les
assiettes et les bols du « service I » au sens large, en mélan
geant des séries morphologiques distinctes (IB, IC) et en
MISE EN PLACE DU CADRE DE L'ETUDE présentant sur le même plan des variantes précoces, peu
standardisées, des profils classiques ou bien encore des
JUSTIFICATION DU CHOIX DES RÉFÉRENCES formes dont on sait aujourd'hui qu'elles furent sans
TYPOLOGIQUES doute produites exclusivement à Lyon.
À quoi servent de tels regroupements ? En quoi sont-ils
L'étude des productions sigillées de l'atelier nous a censés faciliter l'identification de ces assiettes et de ces
logiquement amenés à réfléchir sur la façon dont il fallait bols pour les non-spécialistes? Ne rendent-ils pas au
présenter le matériel : devions-nous bâtir de toutes pièces contraire encore plus ardue l'appréhension du matériel
une nouvelle typologie propre à ce seul atelier, continuer comme production d'un atelier donné à une époque
de nous référer à des classifications existantes mais déjà donnée obéissant à un programme précis et inscrit dans
anciennes et parfois contestables, ou bien encore utiliser une logique commerciale ? Il nous semble que la tentative
Gallia 53, 1996, p. 1-249 © CNRS Éditions, Paris 1997 42 Armand Desbat etalji
de clarification annoncée aboutit en fait à brouiller les romain, en commençant par les productions d'époque
cartes en nivelant l'ensemble des problèmes, sinon en les augustéenne. Or cette réalité est complexe et il ne semble
pas rigoureux de s'appuyer sur des constats d'impuisniant, par le biais de regroupements typologiques parfois
très larges dont la validité n'est d'ailleurs pas toujours sance (difficulté ou impossibilité d'attribuer telle sigillée
prouvée (voir également, pour exemple, les formes 1 à 5). à tel centre de production) et sur notre ignorance
Par ailleurs, les travaux menés par S. von Schnurbein et (absence de monographies d'ateliers) au seuil d'un tra
vail aussi ambitieux. M. Picon sur la sigillée de Haltern ont montré l'impor
tance quantitative des productions lyonnaises au sein du Le deuxième principe, discuté plus haut, consiste à
matériel, et abandonner totalement la classification de vouloir remplacer toutes les typologies antérieures afin de
constituer un canevas « universel » pouvant servir aussi Loeschcke dans l'étude des sigillées de la Muette n'appar
aît pas comme une démarche cohérente dans le cadre de bien aux céramologues qu'aux archéologues ou histo
la recherche que nous avons engagée. riens ayant affaire avec le matériel de façon sporadique.
Tout se passe donc comme si les répertoires des différents Enfin, l'usage d'anciennes classifications, entériné par
le temps et l'habitude, ne semble pas faire obstacle à la ateliers avaient peu ou prou connu un développement
réflexion et à la recherche ; autrement dit, se référer à S. similaire à la même époque, ce qui reste à prouver,
comme nous l'indiquions plus haut. Loeschcke ou, plus près de nous, à Chr. Goudineau, ne
signifie pas que nous ne prenons pas en compte les pro Le troisième principe stipule que seuls les profils comp
grès des connaissances depuis la parution de ces travaux lets permettant une identification fiable sont pris en
ou qu'on s'interdit, le cas échéant, de proposer des recti compte ; les fragments isolés ne sont donc pas, de façon
fications en apportant des informations supplémentaires, délibérée, considérés comme des vases proprement dits.
qu'elles soient d'ordre chronologique ou typologique. Ce parti pris conduit logiquement à oblitérer la partie du
matériel dont on ne sait pas quoi faire, et dont on ne De façon plus générale, les difficultés que l'on
saura jamais quoi faire aussi longtemps qu'on refusera de éprouve à utiliser la nouvelle typologie du Conspectus tien
nent à quelques grands principes de base adoptés par les l'examiner dans le détail et, à terme, de la classifier. Que
saurait-on du matériel de Haltern ou de Bolsena si auteurs et que l'étude des productions lyonnaises permet
S. Loeschcke ou Chr. Goudineau avaient exclu les vases aujourd'hui de remettre globalement en question.
incomplets ou les fragments isolés ? Le premier principe est qu'on ne peut, en l'absence
Cette nouvelle classification apparaît donc comme un d'analyses physico-chimiques de pâtes, distinguer les dif
ensemble de tiroirs dans lesquels sont rangés, par forme, férentes productions sigillées des ateliers italiques ou de
des vases qui se ressemblent sur un plan purement morleurs succursales gauloises. De là, toutes ces productions
se retrouvent donc dans un pot commun appelé « sigillée phologique et typologique, et ce, quelles que soient leur
provenance et leur datation. Or, une typologie qui porte de type italique ».
uniquement sur les formes tend à devenir une simple colParallèlement, les auteurs tiennent pour certaine la
lection d'objets ne traduisant aucune des réalités liées à la suprématie absolue d'Arezzo sur les autres ateliers ita
fabrication et à la diffusion de ces objets. liques et adoptent donc un point de vue monolithique et
Il semble donc logique qu'au bout du compte elle linéaire ne pouvant déboucher que sur une typologie
s'apparente plus à un catalogue ou à une vitrine de musée tronquée. Rapp

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents