Les relations verticales : Développements théoriques récents et quelques enseignements pour les télécommunications - article ; n°72 ; vol.13, pg 125-141
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Description

Réseaux - Année 1995 - Volume 13 - Numéro 72 - Pages 125-141
L'organisation des relations clients-fournisseurs constitue l'objet de la théorie économique des relations verticales. Depuis les travaux séminaux de R. Coase, cette question est traitée en relation avec les frontières de la firme. Dans cet article, on appelle les principaux concepts proposés dans le cadre de cette problématique en soulignant qu'il n'existe pas, en présence d'investissements spécifiques dans un contexte d'incertitude et de contrats incomplets, de forme optimale a priori d'organisation des relations interfirmes. La confiance entre les partenaires constitue alors un des facteurs essentiels de la stabilisation des relations contractuelles de long terme. Dans les télécommunications, on retrouve aujourd'hui cette diversité des formes d'organisation des relations économiques entre opérateurs et industriels. L'environnement institutionnel (réglementation, objectifs de politique, d'indépendance nationale, etc.) a été et demeure le principal élément de structuration et d'évolution de ces partenariats conflictuels de longue durée qui se sont instaurés entre les opérateurs de réseaux et leurs fournisseurs clés.
The organization of client-supplier relations is the subject of the economic theory of vertical relations. Since R. Coase' s seminal work, this issue has been dealt with in relation to the boundaries of firms. This article recalls the main concepts proposed in the context of this problematic. It stresses that, in the presence of specific investments in a context of uncertainty and incomplete contracts, an optimal a priori form of organizing inter-firm relations does not exit. Trust between partners is then one of the essential factors in stabilizing long-term contractual relations. In the telecommunications sector today, such diversity exists in the organization of economic relations between operators and industrialists. The institutionzl environment (regulations, industrial policy objectives, national independence, etc.) has been and remains the main element in the structuring and evolution of the these conflictual long-term partnerships which have been established between network operators and their main suppliers.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Laurent Benzoni
Les relations verticales : Développements théoriques récents et
quelques enseignements pour les télécommunications
In: Réseaux, 1995, volume 13 n°72-73. pp. 125-141.
Résumé
L'organisation des relations clients-fournisseurs constitue l'objet de la théorie économique des relations verticales. Depuis les
travaux séminaux de R. Coase, cette question est traitée en relation avec les frontières de la firme. Dans cet article, on appelle
les principaux concepts proposés dans le cadre de cette problématique en soulignant qu'il n'existe pas, en présence
d'investissements spécifiques dans un contexte d'incertitude et de contrats incomplets, de forme optimale a priori d'organisation
des relations interfirmes. La confiance entre les partenaires constitue alors un des facteurs essentiels de la stabilisation des
relations contractuelles de long terme. Dans les télécommunications, on retrouve aujourd'hui cette diversité des formes
d'organisation des relations économiques entre opérateurs et industriels. L'environnement institutionnel (réglementation, objectifs
de politique, d'indépendance nationale, etc.) a été et demeure le principal élément de structuration et d'évolution de ces
partenariats conflictuels de longue durée qui se sont instaurés entre les opérateurs de réseaux et leurs fournisseurs clés.
Abstract
The organization of client-supplier relations is the subject of the economic theory of vertical relations. Since R. Coase' s seminal
work, this issue has been dealt with in relation to the boundaries of firms. This article recalls the main concepts proposed in the
context of this problematic. It stresses that, in the presence of specific investments in a context of uncertainty and incomplete
contracts, an optimal a priori form of organizing inter-firm relations does not exit. Trust between partners is then one of the
essential factors in stabilizing long-term contractual relations. In the telecommunications sector today, such diversity exists in the
organization of economic relations between operators and industrialists. The institutionzl environment (regulations, industrial
policy objectives, national independence, etc.) has been and remains the main element in the structuring and evolution of the
these conflictual long-term partnerships which have been established between network operators and their main suppliers.
Citer ce document / Cite this document :
Benzoni Laurent. Les relations verticales : Développements théoriques récents et quelques enseignements pour les
télécommunications. In: Réseaux, 1995, volume 13 n°72-73. pp. 125-141.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1995_num_13_72_2715LES RELATIONS VERTICALES :
développements pour et quelques les télécommunications théoriques enseignements récents
Laurent BENZONI
© Réseaux rY* 72-73 CNET - 1995
125 — — 126 sonnement en renouvelant les concepts et
les résultats acquis jusqu'alors.
Il est possible de distinguer trois ap
proches : la première concerne la détermi
nation de l'organisation efficace des rela
tions verticales du point de vue des acteurs
directement impliqués, la deuxième traite
de l'utilisation des relations verticales par
l'un des acteurs pour asseoir son pouvoir de
marché, la troisième resitue les relations
verticales dans une perspective plus ma
croéconomique, afin d'analyser leurs effets
potentiels en termes de politique indust
rielle.
Cette présentation se focalise sur la pre
mière approche qui s'inscrit dans la théorie
économique de la firme, en mettant l'accent
sur la relation entre les modalités de son
fonctionnement interne et les mécanismes
d'interaction avec son environnement. Dans
président de British Telecom dé cet article, nous présenterons les principaux Le
clarait après la privatisation de son concepts développés dans ces nouvelles
groupe : « Maintenant quand j'achè problématiques et en inférerons quelques
terais des équipements, je pourrais faire enseignements pour l'étude des relations
mon marché non seulement en Grande- verticales entre les opérateurs de télécom
Bretagne ou en Europe, mais partout où munications et leurs fournisseurs dans le
l'on me proposera le meilleur rapport qua domaine de la commutation publique.
lité/prix. » Une telle déclaration venait
cautionner les analyses qui prônent une re Relations verticales et
structuration des relations historiques unis transaction
sant les industriels fournisseurs d'équipe
ments aux opérateurs des réseaux Dans cette nouvelle problématique, une
relation verticale est définie, de façon exd'infrastructures (électricité, télécom, gaz,
rail, etc.). Implicitement, le raisonnement tensive comme : une transaction dans la
est le suivant. Les opérateurs en monopole quelle une partie ou la totalité de la pro
ont toujours privilégié les entreprises lo duction d'une entreprise est fournie
cales pour cause « d'intérêt national ». directement à une autre entreprise qui
l'utilise comme l'un de ses facteurs de Ainsi se seraient instaurées de nombreuses
inefficacités dans les relations entre indus production.
triels et opérateurs. La « démonopolis Une transaction désigne le transfert
ation » des infrastructures, la privatisation d'un bien ou d'un service entre deux pro
et l'internationalisation obligeront les opé cessus techniquement séparables. Si la
transaction s'effectue entre deux entités rateurs à accroître leur productivité. Ces
mutations induiront alors un meilleur rap juridiquement séparées, le transfert du
port qualité/prix des services vendus par bien s'accompagne d'un total ou
les opérateurs, ce qui les contraindra à une partiel des droits de propriété. Dans une
efficacité croissante des relations avec logique de marché, l'acquisition du droit
de propriété sur un bien ou un service leurs fournisseurs. En fait, la nature des re
lations unissant les clients à leurs fournis trouve sa contrepartie dans un transfert op
seurs ne saurait se réduire à un schéma posé de monnaie qui constitue le prix du
aussi simple que celui-ci et nombre de r bien. La transaction donc l'opé
echerches menées depuis quelques années ration élémentaire des relations entre acti
ont contribué à relativiser ce type de vités et agents économiques qu'ils soient
127 — non regroupés dans une même organi duit par des pertes qui correspondent au niou
sation. Ce concept est plus large que celui veau des coûts irréversibles (sunk cost) (3).
d'échange généralement associé à la réali Dans une relation pure de marché où il
sation d'un type particulier de transactions, n'existe aucune coordination a priori entre
celles transitant par le marché (1). les entreprises, un fournisseur qui réalise
La question de l'organisation d'une re rait un investissement spécifique pour pro
lation verticale réside donc dans la défini poser un bien valorisable par un client et
tion des termes de la transaction entre un un seul ne maîtriserait donc plus la valori
fournisseur et son/ses clients, c'est-à-dire sation de ses actifs. Celle-ci dépend aussi
de la décision de son client d'accepter la dans la fixation des conditions d'échange
des biens ou services produits par le four transaction sur le bien conçu uniquement
pour lui, mais sans engagement quelnisseur, incluant, notamment, la répartition
des gains associés à leur valorisation par conque de sa part a priori. La perte d'auto
les clients. nomie du fournisseur constitue une altéra
tion de ses droits de propriété sur les actifs
produits en faveur du client. Le client peut Investissement spécifique,
expropriation et défaillance utiliser cette dépendance du fournisseur
du marché pour littéralement « exproprier » le four
nisseur de ses actifs en achetant le bien à
Les transactions entre deux entreprises un prix très inférieur à son coût.
portent sur des biens ou services qui sont Pour parer cette situation, le fournisseur
standardisés (disponibles sur catalogue ou peut alors contacter le client avant d'invest
« étagère » et emportés tels quels par le ir dans le développement du bien qui lui est
client), hybrides (personnalisés, c'est-à- dédié. Il tente d'instaurer un mécanisme de
dire adaptés à partir d'une base standardi concertation ex ante indispensable à la réa
sée pour tout client)

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