Les Romains à Délos - article ; n°1 ; vol.8, pg 75-158
85 pages
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1884 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 75-158
84 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1884
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Théophile Homolle
Les Romains à Délos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 8, 1884. pp. 75-158.
Citer ce document / Cite this document :
Homolle Théophile. Les Romains à Délos. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 8, 1884. pp. 75-158.
doi : 10.3406/bch.1884.4101
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1884_num_8_1_4101ROMAINS A DÉLOS 75 LES
l'acte n° 4 : ce sont probablement le père, la mère et la fille
qui y sont inscrits.
B. UTICHEW.
LES ROMAINS A DÉLOS.
Dès que les Romains avaient conquis un pays, ils com
mençaient à l'exploiter : les capitalistes arrivaient à la suite
des généraux et établissaient dans les provinces, les villes
amies, ou les royaumes alliés, leurs maisons de banque ou de
commerce. Adjudicataires des fournitures pendant la guerre,
ils avaient appris à connaître les ressources de chaque en
droit; la paix faite, ils pouvaient opérer vite et à coup sûr.
Compagnies fermières des impôts, sociétés de crédit, de com-
merce, de navigation, entreprises de travaux publics, α ex
ploitation agricole ou minière, envoyaient leurs agents partout
où il y avait chance de gain. Il se formait ainsi de tous cotes
des colonies mercantiles, et les livres des anciens (1) ou les
textes épigraphiques ont conservé le souvenir de maint compt
oir semblable : negotiatores, aratores, mercatores, εργαζόμεν
οι, πραγματευόμενοι, έμποροι, ναύκλιοροι, εγγαροΰντες, κατοικουν-
τες. On retrouve partout, et surtout en Orient, où les profits
sont plus beaux, ces Romains, ces Italiens (2), qui font au loin
(1) Voir sur ce sujet Mommsen, Hist. Rom., L. III, ch. 12. tome III, p.
136 et suiv. de la Traduct. Alexandre; Belot, les Chevaliers Romains, II, p.
148 et (Les publicains) ; Duruy, Hist. Rom., II, p. 219 et suiv. etc. On
y trouvera les renvois aux sources.
(2) Ils se désignent en effet par le nom de Italici, en grec par ceux de
'Ιταλικοί ou 'Ρωμαίοι. M. Poucart a donné dans les Inscriptions du Pélopon
nèse n° 124» une liste des villes où Ton connaît de semblables associations.
Les inscriptions de Délos qui n'ont pas encore été publiées dans le G. L G-,
ou dans le Bulletin, seront données dans cet article. L'expression εγγαροΰντες
est spéciale à la corporation d'Olympie [Arch. leit. 1877, n° 38 des inscrip
tions d'Olympie), 76 LES ROMAINS A DÉLOS
le commerce et la banque, en leur propre nom, ou plutôt
pour le compte des grandes maisons de la métropole. Ce sont
en général de petites gens : esclaves, affranchis, ou hommes
libres, ils sont les commis, les employés des compagnies.
Mais ces petites gens ont derrière eux la richesse et la puis
sance politique des capitalistes, c'est-à-dire Rome elle-même ;
ils s'enrichissent souvent (1); ils se groupent et s'associent
toujours ; ils font ainsi figure et ont crédit sur la place, quand
ils n'en sont pas les maîtres.
Entre toutes ces colonies, celle de Délos est une des plus an
ciennes et fut certainement la plus prospère, la plus influente.
Les Romains de Délos obtinrent du Sénat la création du port
franc qui fit de cette île l'entrepôt général des marchandises de
l'Orient, le centre des échanges entre l'Asie, la Grèce et l'Ita
lie, et qui ruina Rhodes ; ils demandèrent, et on leur accorda
la destruction de Corinthe; premiers entre tous les étrangers
domiciliés, ils sont associés nominativement à tous les actes
de la commune; et si, dans les protocoles, ils sont placés après
les Athéniens, c'est par égard pour les fictions diplomatiques
plus que pour la vérité, car ils sont plus puissants que les
Athéniens eux-mêmes, et, vienne la guerre de Mithridate, ils
sauront détacher Délos de sa métropole, et la garder à la r
épublique. Ils avaient pour eux la richesse, car toutes les affai
res étaient entre leurs mains, et le nombre, puisque dans les
massacres de 87 on compte les Italiens par milliers.
L'histoire de la colonie détienne est aussi mieux connue que
celle d'aucune autre colonie. On en suit les grandes lignes dans
les auteurs ; grâce aux documents épigraphiques, on pénètre
plus avant dans le détail. Les inventaires de la fin du IIe siè
cle et du commencement du premier montrent les débuts
obscurs et lents; plusieurs pièces qui datent de 168 à 150 ré
vèlent le développement prodigieusement rapide et brillant
qui suivit la défaite de Persée ; pour les époques suivantes, les
inventaires et comptes sacrés, s'ils ne font pas défaut, sont
(1) II n'était pas rare qu'ils eussent un petit intérêt dans les affaires de la
compagnie (partes, particulas ),Belot, o. c, p. 165 et note 6. ROMAINS A DÉLOS 77 LÉS
du moins mutilés, ou si peu lisibles, et de date si incertaine
qu'on en saurait difficilement faire usage; on compte en tout
trois décrets; mais plus de trois cents dédicaces, dont la plu
part peuvent être datées à quelques années près, jettent une
grande lumière sur la période qui s'étend de 150 avant J. C.
à l'année 119 de notre ère, c'est-à-dire jusqu'à la fin même
de Délos.
Une centaine environ de ces inscriptions proviennent de
petits monuments, de bases de statues, qui avaient été con
sacrés par des Romains, ou élevés en l'honneur de personna
ges Romains. Elles forment le fondement de cette étude; elles
n'y suffiraient pourtant pas: et, pour avoir au vrai l'histoire
de la colonie romaine, pour juger de son activité, de sa force,
il faut la replacer en son milieu, voir ce que l'île, grâce à elle,
est devenue, il faut, autour de ces documents romains, grou
per aussi tous les autres. Le nombre seul des inscriptions,
avec quelque ménagement qu'on doive user de ces statist
iques insuffisantes, est un indice significatif de prospérité ou
de décadence; on en compte de cent cinquante à deux cents
entre 168 et 87; trente-cinq environ de 87 à 27 ; vingt-deux
seulement de 27 av. J. C. à 119 après notre ère. Le nom, la
nationalité, la qualité de ceux qui font les dédicaces, la nature,
la quantité, la richesse des monuments dédiés, montrent le
mouvement de population que le commerce entretient dans
l'île, font connaître les principaux pays qui sont en relation
avec elle, les travaux que l'on entreprend pour l'utilité des
habitants et des étrangers, ou pour honorer les dieux et dé
corer la ville. J'ai donc cru ne devoir négliger aucun de ces
textes, et je me suis efforcé de les classer tous pour m'en
servir à l'occasion. Ils restent à l'arrière-plan, mais ne don
nent pas moins des traits nécessaires au tableau.
Parmi les documents romains, on doit aussi établir certai
nes catégories. Les inscriptions composées en l'honneur de
personnages ou de magistrats romains n'ont qu'une impor
tance secondaire; on en peut partout trouver dans l'empire de
Rome, sans que pour cela il ait existé en chacun des lieux où 78 LES ROMAINS A DÉLÔS
on les rencontre, une colonie italienne- Tout autre est la signi
fication des monuments élevés par des Romains domiciliés,
surtout s'ils sont l'œuvre commune d'un groupe d'hommes
plus ou moins nombreux, ou mieux encore d'une association
régulièrement constituée et durable. On devra tenir grand
compte àDélos, par exemple, des listes de souscription où les
noms romains abondent, des formules où la communauté r
omaine tout entière figure à côté de la communauté athénien
ne, enfin et surtout des actes de ces corporations purement
romaines, ou progressivement romanisées,des Hermaïstes, des
Apolloniastes, des Posidoniastes, qui sont pendant plus de
cinquante ans à la tête du commerce délien, et qui élèvent
dans l'île des constructions importantes.
Ce n'est pas chose indifférente non plus que la quantité r
elativement considérable d'inscriptions rédigées en latin, ou b
ilingues; Délos en a fourni plus qu'aucun autre point de la
Grèce, de l'Archipel ou de l'Asie Mineure, pour les siècles qui
précèdent l'Empire.
Enfin la statistique funéraire de Rhénée éclaire aussi sur
la population de Délos, et l'importance relative des diverses
colonies étrangères. Sur cent trente épitaphes de tous les
t

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