Les stèles anthropomorphes du musée Calvet d Avignon - article ; n°1 ; vol.6, pg 31-62
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Les stèles anthropomorphes du musée Calvet d'Avignon - article ; n°1 ; vol.6, pg 31-62

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Description

Gallia préhistoire - Année 1963 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 31-62
32 pages

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Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 94
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Sylvain Gagnière
J. Granier
Les stèles anthropomorphes du musée Calvet d'Avignon
In: Gallia préhistoire. Tome 6, 1963. pp. 31-62.
Citer ce document / Cite this document :
Gagnière Sylvain, Granier J. Les stèles anthropomorphes du musée Calvet d'Avignon. In: Gallia préhistoire. Tome 6, 1963. pp.
31-62.
doi : 10.3406/galip.1963.1221
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1963_num_6_1_1221LES STÈLES ANTHROPOMORPHES
DU MUSÉE CALVET D'AVIGNON
par MM. S. GAGNIÈRE et J. GRANIER
Dans les riches collections du Musée Calvet d'Avignon, figure une série importante de
stèles anthropomorphes de provenance locale ou régionale et d'un intérêt exceptionnel.
Les premières inscrites sur le catalogue des entrées de cet Établissement, ont été don
nées en 1842 et 1849 : au nombre de sept, ce sont les fameuses stèles énigmatiques dites
« d'Orgon » trouvées près de Sénas (B.-d.-Rh.) en 1838. Près de cent ans plus tard, en 1930,
le Musée Calvet s'enrichissait d'une nouvelle pièce : la stèle de l'Isle-sur-Sorgue, aux deux
faces gravées et d'une conservation remarquable. Ce genre d'objet étant toujours rarissime,
la trouvaille fut regardée comme inespérée et l'on n'aurait jamais pensé, à ce moment-là,
que deux nouvelles stèles de types différents viendraient, peu d'années après, grossir le
lot déjà fort honorable de ces figurations primitives. En effet, en 1960, au cours de travaux
de culture, une stèle d'une rare beauté et d'une impeccable conservation, fut exhumée d'un
champ près de Lauris (Vaucluse) : elle était aussitôt acquise par le Musée Calvet, grâce à la
diligence du Conservateur, M. Georges de Loye.
Et voici que l'année suivante, des recherches effectuées à Avignon même, sur le
Rocher-des-Doms, par la Direction régionale des Antiquités et avec l'accord de la Municip
alité, permirent à l'un de nous (Jacky Granier) de découvrir une nouvelle stèle anthro
pomorphe, d'un type encore inédit, et qui fut donnée à notre Musée.
Cette dernière trouvaille portait à dix le nombre des stèles conservées dans cet Établis
sement. Aussi, avons-nous cru opportun d'en grouper l'étude dans un seul article qui
permettra d'établir d'utiles comparaisons entre les différents types.
I. Les stèles dites « d'Orgon »
Plusieurs fragments de stèles ont été trouvés en 1838, à 4 kilomètres au sud d'Orgon
(B.-d.-R.), au lieu-dit La Péagère du Rocher, au quartier du Vieux-Sénas1. Toux ceux qui,
(1) Ce lieu-dit est appelé aussi Lou Roucas, ou La Piagère daou Roucas, ou bien encore La Puagère. Il ne faut pas
confondre ce lieu avec celui dénommé La Péagère de Malespine, situé non loin de là, au bord de la Durance. S. GAGNIÈRE, J. GRANIER 32
jusqu'à ce jour, ont parlé de ces stèles2, les ont appelées « stèles d'Orgon », alors qu'en
réalité le lieu de la trouvaille se situe sur la commune de Sénas. De Gérin-Ricard augmente
encore la confusion en précisant qu'elles ont été recueillies sur la colline du « Grand-
Couvent », c'est-à-dire au-dessus d'Orgon, à l'endroit précis où existent les traces d'un
important oppidum qui a fourni, entre autres vestiges, une série de briques estampées bien
connues des archéologues3. Cependant le catalogue manuscrit du Musée Calvet ne laisse
aucune équivoque sur le lieu d'origine4.
Le site de la Péagère (fig. 1), dominé par les hautes falaises infracrétacées qui prolon
gent au sud la barre montagneuse d'Orgon, s'étend en bordure de la vaste plaine alluviale
de la Durance, au-delà de laquelle le regard peut découvrir, sur l'autre rive, le lieu d'où
fut exhumée la stèle de Lauris (cf. § 3).
Sur huit fragments recueillis, sept furent donnés en 1842 et 1849 au Musée Calvet,
par le sieur Rénaux, architecte du département de Vaucluse. Tous ces débris sont en cal
caire urgonien, plus ou moins saccharoïde5.
Stèle n° 1 (fig. 2)
Partie supérieure d'une stèle anthropomorphe dépourvue d'yeux. Le nez, assez long, en fort relief, légèrement
élargi vers la base, est à section trapézoïdale. Deux légers reliefs à la base du front figurent les arcades sourcilières,
particularité qui ne se remarque pas sur les autres stèles du même type. Au centre du front une légère dépression
circulaire et de faible taille pourrait être intentionnelle. Le visage, rectangulaire, est traité au champ-levé, avec un
relief particulièrement vigoureux. On n'observe aucune ornementation sur le front et sur la bande d'encadrement.
Largeur maximum : 28 centimètres ; hauteur maximum : 19 centimètres ; hauteur minimum : 10 centimètres ;
épaisseur moyenne : 1 1 centimètres.
Stèle n° 2 (fig. 3)
Partie supérieure d'une stèle de même type mais de dimensions plus faibles. Le nez est plus court et son relief
moins accusé. Ornementation de zones de chevrons fortement gravés sur l'encadrement et sur le front.
Nous ne pouvons pas affirmer d'une manière péremptoire que cette stèle était dépourvue d'yeux, car on distingue,
sous l'arcade sourcilière droite, un très léger relief circulaire qui pourrait être le vestige d'un œil et qui a été d'ailleurs
interprété comme tel par de Mortillet et le Commandant Octobon (6).
Largeur maximum : 19 cm. 5 ; hauteur maximum : 14 centimètres ; hauteur minimum : 12 centimètres ; épais
seur moyenne : 6 centimètres.
(2) Cf. notamment :
a. — Flouest (M.), Pierres sculptées de Vépoque gauloise au Musée Calvet d'Avignon, Bull, des Soc. Savantes,
vol. IV, 1876, p. 206.
b. — Gilles (Is.), Le pays d'Arles, Paris, 1880, p. 315 à 317.
c. — Espérandieu (E.), Recueil des bas-reliefs de la Gaule, Paris, 1907, t. I, n° 123.
d. — Mortillet (A. de), Les statues humaines d'Orgon, L'Homme préhistorique, 1909.
e. — Gérin-Ricard (H. de), Les stèles énigmatiques d'Orgon et de Trets, Mém. Acad. de Vaucluse, 1910.
f. — Jullian (C), Revue des Études anciennes, XIII, n° 1, 1911, p. 87.
g. — Cotte, Civilisation néolithique, vol. II, 1924.
h. — Octobon (Cdt.), Statues-menhirs, stèles gravées, dalles sculptées, Revue anthropologique, tome XLI, 1931.
(3) Lantier (R.), Les « Briques » à décor estampé d'Orgon (B-d.-R.), Actes et méloires de la Société Espagnole
d'Anthropologie, d'Ethnographie et de Préhistoire, Madrid, 1947, pp. 122-132. Cf. également : Poumeyrol (L.), Le
site de Beauregard à Orgon, Cahiers Ligures de Préhistoire et d'Archéologie, n° 8, 1959.
(4) Cf. Catalogue ms. du Musée Calvet, I, f° 91, G, 139.
(5) L' Urgonien est un faciès récifal du Barèmien supérieur et de VAptien inférieur. Il n'est nulle part plus carac
téristique que dans la montagne d'Orgon, qui est le gisement éponyme. Il est formé par des calcaires blancs, plus ou
moins saccharoïdes, mais toujours compacts, se prêtant bien à la sculpture.
(6) Cf. note 2, d et h. STÈLES ANTHROPOMORPHES DU MUSÉE D'AVIGNON 33
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1. — Sénas (B.d.R.). Le site de la Péagère-du-Rocher
(Cliché S. Gagnière).
Illustration non autorisée à la diffusion Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2. — Stèle n° 1 d'Orgon-Sénas Fig. 3. — Stèle n° 2 d'Orgon-Sénas
(Cliché S. Gagnière). (Cliché S. Gagnière). 34 S. GAGNIÈRE. J. GRANIER
Stèle n° 3 (flg. 4).
Portion inférieure d'une autre stèle du même type. On observe au-dessus de la partie non sculptée, arrondie à
son extrémité et destinée à être fichée dans le sol, la base du visage quadrangulaire. Ce dernier est limité sur ses côtés
par deux bandes en relief, ornées de lignes gravées longitudinales, dont les intervalles sont garnis de traits obliques
formant des zones de chevrons obtus. Il est limité à la base par deux bourrelets symétriques en léger relief, simulant
vraisemblablement les avant-bras. On observe, au centre de la figure, la trace très apparente de la base du nez.
Largeur maximum : 20 centimètres ; hauteur maximum : 30 cm. 5 ; hauteur minimum

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