Les tombes à char de La Tène dans l Est de la France - article ; n°1 ; vol.17, pg 5-36
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Les tombes à char de La Tène dans l'Est de la France - article ; n°1 ; vol.17, pg 5-36

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Description

Gallia - Année 1959 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 5-36
32 pages

Informations

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Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

René Joffroy
Denise Bretz-Mahler
Les tombes à char de La Tène dans l'Est de la France
In: Gallia. Tome 17 fascicule 1, 1959. pp. 5-36.
Citer ce document / Cite this document :
Joffroy René, Bretz-Mahler Denise. Les tombes à char de La Tène dans l'Est de la France. In: Gallia. Tome 17 fascicule 1,
1959. pp. 5-36.
doi : 10.3406/galia.1959.2254
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1959_num_17_1_2254LES TOMBES A CHAR DE LA TENE
DANS L'EST DE LA FRANGE
par M. René Joffroy et Mme Denise Bretz-Mahler
Alors que les tombes à char du premier âge du Fer sont relativement rares
en France — on n'en connaît que quinze à ce jour — , les sépultures à char du
deuxième âge du Fer sont beaucoup plus abondantes mais leur dénombrement
n'a jamais été fait d'une façon précise ; il est vrai que de telles statistiques sont
toujours susceptibles d'être révisées en fonction de nouvelles découvertes. On
n'a jamais dressé la carte de répartition de ces tombes à char ; on se contente
le plus souvent de signaler qu'elles sont surtout fréquentes en Champagne.
C'est donc cette carte que nous avons tenté d'établir et en même temps nous
avons essayé de dégager les caractéristiques de ces intéressantes sépultures1.
Les seuls travaux d'ensemble sur les tombes à char françaises sont ceux de
Mazard et de Fourdrignier2 : le premier ne fait pas la discrimination entre les
tombes hallstattiennes et celles de La Tène ; quant au second, mieux documenté,
il peut encore apporter des renseignements utiles, mais il date d'un demi-siècle.
Les conditions dans lesquelles a été exécutée notre recherche ont été fort
ingrates, par suite de l'imprécision des données fournies par les fouilleurs marnais
chez qui trop souvent, hélas, le collectionneur se substituait à l'archéologue.
Chaque fois qu'on rencontrait une tombe à char violée — et c'est ce qui se
produit le plus souvent — l'espoir de recueillir de beaux objets évanoui, on ne
s'intéressait plus à la sépulture qui ne renfermait que « des tessons de vases
brisés et quelques ferrailles », on négligeait de prendre les mensurations de la
fosse ; et combien de fois n'avons-nous pour tous renseignements que des phrases
telles que celle-ci : « Le cimetière renfermait trois tombes à char, toutes violées ».
C'est pourquoi, malgré leur relative abondance, les sépultures à char de La
Tène sont beaucoup moins bien connues que celles du premier âge du Fer3.
(1) Sans nous être concertés nous avions entrepris, chacun de notre côté, une telle étude ; nous
étant rendu compte de l'identité de nos recherches, nous avons décidé de réunir notre documentation
et de rédiger en commun cet article.
(2) H. A. Mazard, Essai sur les chars gaulois de la Marne, Revue Archéologique, XXXIII, 1877,
p. 154. — E. Fourdrignier, Les chars gaulois dans la Mémoires de la Société d'Agriculture,
du Commerce, des Sciences et des Arts de la Marne, 1875-76, p. 125 ; — Les chars de guerre au deuxième
âge du Fer, Revue Préhistorique, 1906, p. 52 et 73.
(3) Les tombes à char de La Tène II, très peu nombreuses, seront étudiées à part à la fin de l'article.
(Appendice, II). 6 R. JOFFROY ET D. BRETZ-MAHLER
On peut dénombrer à l'heure actuelle 137 tombes à char de La Tène ; ce chiffre est
certainement inférieur à la réalité et on peut estimer à environ 150 le nombre total des
sépultures de ce type, une quinzaine n'ayant fait l'objet d'aucune mention. Elles se
répartissent ainsi par départements : Marne 116 ; Ardennes 13 ; Meuse 1 ; Aisne 4 ; Haut-
Rhin 34. Parmi ces 137 tombes, à peine 10 ont été trouvées intactes. La plupart du
temps les sépultures avaient été violées et les spoliateurs s'étaient emparés des pièces
les plus marquantes du mobilier funéraire5. Il est fort difficile de préciser la date des
violations ; en tous cas elles semblent très anciennes et ont dû commencer dès la fin
de l'époque gallo-romaine ; c'est peut-être pendant la période mérovingienne qu'elles
ont atteint leur plus grande ampleur : les nombreux textes de loi qui concernaient alors
les spoliateurs en font foi ; certains fouilleurs pensent même que les violations ont pu être
presque contemporaines des inhumations.
A part une exception, Epoye6, les sépultures à char champenoises sont du
type à tombe plate, c'est-à-dire que de nos jours aucune eminence ne signale leur
présence. On pourrait supposer, et on l'a fait à plusieurs reprises, que des tertres
funéraires ont existé en certains cas et qu'ils ont été totalement arasés : une
telle hypothèse paraît difficilement soutenable, car si le tumulus avait été édifié
en terre, le peu d'humus qui recouvre en général la craie aurait nécessité un
décapage étendu, et, d'autre part, si le tumulus avait été fait de blocs de craie,
on ne voit pas les raisons qui auraient motivé son arasement systématique, ces
matériaux n'étant pas susceptibles d'être réutilisés.
Alors que les tombes à char hallstattiennes apparaissent comme des sépul
tures exceptionnelles réservées à des personnages très importants, il semble
que les tombes à char de La Tènc étaient d'un usage plus commun. En effet,
dans le cimetière de Mairy, qui renfermait près de trois cents sépultures, on
trouve quatorze tombes à char ; à Recy il y en avait huit ; à Écury-sur-Coole on
en signale cinq ; trois autres tombes ont été trouvées dans la nécropole de
Sogny, contiguë à celle de Mairy.
La localisation géographique
Le cadre géographique dans lequel se placent les tombes à char champen
oises de La Tène I est limité à l'Ouest par les côtes d'Ile-de-France, à l'Est et
au Nord-Est par l'Argonne, au Sud par la Marne et ses affluents. Gomme la
carte (fig. 1) le met en évidence, la majorité des tombes est située dans la plaine
qui constitue la Champagne pouilleuse.
(4) Ailleurs que dans l'Est de la France, les tombes à char sont très rares ; on n'en connaît que
deux en Normandie (Lisieux, Belbeuf).
(5) J. Dupuis, Le cimetière celtique de la Motelle de Germiny, Bulletin de la Société archéologique
champenoise (abrégé ici : B. S. A. C), 1926, p. 46.
(6) Ch. Bostaux-Paris, Découverte d'une tombe à char et autres découvertes dans les cimetières
gaulois de la Marne, Assoc. franc, pour l'avancement des Sciences (A. F. A. S.), Pau 1892, p. 613. m w
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Fig. 1. — Carte de répartition des sépultures à char de La Tène I en France. :
8 R. JÔFFROY ET D. BRETZ-MAHLER
Les cours d'eau semblent avoir joué un rôle plus important que celui du relief ;
on constate en effet que la plupart du temps les cimetières où se trouvaient des tombes
à char sont établis au voisinage immédiat de cours d'eau ou de sources. On remarque
sur la rive droite de la Marne la présence de tombes à Omey, Mairy, Sogny, Châlons,
Recy, Condé-sur-Marne, Juvigny, Vraux, Murigny. La Vesle est jalonnée depuis son
embouchure par les tombes de Sommevelle, Courtisol, Saint-Hilaire, Saint-Étienne-
au-Temple, Vaudemanges, Bouy, Sept-Saulx, Thuysi, Prunay, Sillery et Puisieulx.
Mais c'est surtout sur la Noblette, affluent de la Vesle, qu'on rencontre beaucoup de
tombes à char, à Saint-Rémy, Bussy-le-Château, La Cheppe, Guperly.
Les sources de la Suippe, de la Py, de la Bionne et de la Tourbe ont donné lieu à une
concentration remarquable de sépultures à char quatre tombes à Suippe, une à Jonchery
et une à Sommepy, quatre à Somme-Tourbe, trois à Saint-Jean, une à Wargemoulin
et enfin sur la Bionne les tombes de Somme-Bionne.
Un autre groupe au voisinage de la montagne de Reims comprend les tombes de
Beine, Berru, Lavannes, Epoye, Caurel. Au Nord-Est de ce groupe on rencontre en
direction des Ardennes les tombes de la Neuville-en-Tourne-à-Fuy, Aussonce, Juniville,
Ville-sur-Retourne, Saulces-Champenoises.
Il apparaît donc que le réseau hydrographique a joué un rôle certain dans l'implan
tation des tombes à char. Il est à noter que dans de très nombreux cas les fouilleurs ont
attiré l'attention sur le fa

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