Livre Blanc : ce cri d alarme
12 pages
Français

Livre Blanc : ce cri d'alarme

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
12 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

EDITORIAL
Livre Blanc : ce cri d’alarme
ous avons eu l’occasion de Aujourd’hui, pour être résolument posi- que ce soit au plan relationnel, que ce
soit sur le registre de l’héritage.dresser le diagnostic com- tive, je propose aux décideurs de décli-
plet de l’état de notre forêt C’est bien l’héritage qui m’anime aujour-ner les propositions que nous leurNméditerranéenne et de d’hui : celui que nous avons reçu dutransmettons. Toutes ont été passées au
fond des âges et qui nous a façonnés.notre filière forêt-bois à la demande crible : un certain nombre d’entre elles
de la Direction Départementale de Celui que nous nous préparons à trans-ont été amorcées, d’autres sont fort pro-
mettre. Gestionnaires en « bons pères del’Agriculture et de la Forêt des Pyrénées- metteuses comme les Plans de Déve-
famille », nous nous devons de le conser-Orientales en décembre dernier. Nous, loppement de Massif, poumons d’un
organismes de la forêt privée, avons fait ver intact et de le faire fructifier. Pournouveau souffle de la respiration de nos
nous-mêmes et pour notre descendanceun constat alarmant et avons jugé la forêts. La certification PEFC, fer de lance
à qui nous devons une planète habi-situation suffisamment préoccupante,
dans la course à la concurrence est,
table et, si possible, épanouissante.suffisamment sérieuse, pour nous
quant à elle, une chose acquise par nos
Pour ma modeste part, c’est le territoireconcerter tout d’abord et interpeller
organismes.
des Pyrénées-Orientales plus ...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 60
Langue Français

Extrait

E D I T OR I A L
Livre Blanc : ce cri d’alarme ous avons eu l’occasion de Aujourd’hui, pour être résolument posi que ce soit au plan relationnel, que ce dresser le diagnostic com tive, je propose aux décideurs de décli soit sur le registre de l’héritage. notreNcrible : un certain nombre d’entre elles filière forêtbois à la demande fond des âges et qui nous a façonnés. plet de l’état de notre forêt ner les propositions que nous leur C’est bien l’héritage qui m’anime aujour méditerranéenne et de d’hui : celui que nous avons reçu du transmettons. Toutes ont été passées au de la Direction Départementale de Celui que nous nous préparons à trans ont été amorcées, d’autres sont fort pro l’Agriculture et de la Forêt des Pyrénées mettre. Gestionnaires en « bons pères de metteuses comme les Plans de Déve Orientales en décembre dernier. Nous, famille », nous nous devons de le conser loppement de Massif, poumons d’un organismes de la forêt privée, avons fait ver intact et de le faire fructifier. Pour nouveau souffle de la respiration de nos un constat alarmant et avons jugé la nousmêmes et pour notre descendance forêts. La certification PEFC, fer de lance situation suffisamment préoccupante, à qui nous devons une planète habi dans la course à la concurrence est, suffisamment sérieuse, pour nous table et, si possible, épanouissante. quant à elle, une chose acquise par nos Pour ma modeste part, c’est le territoire concerter tout d’abord et interpeller organismes. des PyrénéesOrientales plus que la ensuite nos élus et nos partenaires essen Appuyonsnous ensemble sur ce qui a planète toute entière qui me questionne, tiels. Ce cri que nous proférons à l’in déjà été fait et laissonsnous convaincre là où je suis. C’est là ma priorité, c’est là tention de tous les décideurs, c’est ce par l’indispensable évidence : la forêt mon exclusivité. Livre Blanc qui se veut outil de propo de notre département nous sauvera si Je vous donne ma passion de la forêt sitions concrètes, mesurées, tangibles, nous la sauvons de l’extinction. pour que vous m’offriez votre vigueur raisonnables et ambitieuses : à la mesure interactive, afin que nous nous acquit des enjeux dans notre département (voir Plus je vieillis et plus je me sens dépo tions, en synergie d’hommes et de page 4 NDLR). sitaire et redevable de cette formidable femmes unis, de ce bien précieux qu’est Il y a cinq mois, j’avais parlé de l’abso force de vie qu’est la forêt pour l’homme la Forêt Privée pour lequel nous avons lue nécessité de nous incliner devant la et la femme. Dans mon expérience de mission de passeurs éclairés. Nature en général et la forêt en parti culier. Cette forêt que nous défendons, mère et de grandmère, seules les prio Marie Companyo qui conditionne la totalité de notre vie rités m’apparaissent dignes d’intérêt. Présidente de la Coopérative et, bien sûr, de notre survie. Seules les exclusivités devraisje dire :Forestière PyrénéesRoussillon
S O M MA I R E
Une guerre larvée.....................................2 Un constat amer........................................4 Du pin sur la planche6 ............................. Courrier des lecteurs9 ..............................
Du nouveau pour le commerce des plants.......10 Agenda................. .......12 ................................
“Une forêt privée gérée et préservée par un réseau d’hommes compétents au service des générations futures”
S A N T ÉD E S F O R Ê T S
Une guerre larvée Depuis la sécheresse et la canicule de l’été 2003, les épicéas (Epicéa de Sitka et Epicéa commun) de la bordure sud du Massif Central notamment dans les Monts de Lacaune, en Somail et en Montagne Noire (Tarn, Aude et Hérault) sont victimes d’attaques de deux types de scolytes : Typographe et Chalcographe d’une part et Dendroctone d’autre part. Les premiers provoquent des dépérissements rapides, le deuxième est plus sournois et envahit lentement les parcelles engendrant des dégâts nettement moins visibles. Les forestiers du Tarn ont rapidement réagi à ces attaques. Dans l’Aude et l’Hérault où les dégâts sont moins évidents, il faut rester vigilant. u e l q u e s a r b r e s m o r t s Contre ces agents, deux modes de Il s’étend vers le sud dans un peuplement d’é lutte sont possibles : coupaQble soit le Typographe(Ips typod’abord migré vers l’Europe atlantique,rissants qui sont de toute façon vides Le Dendroctone(Dendroctonus picéa : il y a toutes les «la lutte curativepar exploitation micans)est un coléoptère noir, d’1 cm chances » pour que le et vidange des arbres morts ou dépé de long, venu d’Europe centrale qui a graphus)de scolyte, et des arbres attaqués. Le diagnostic est confirmé touchant le Massif central, puis vers le par la présence sous l’écorce de gale où ils sont toujours présents. Les sud. A l’origine de dégâts importants ries étoilées verticales. Le dépérisse attaques peuvent être identifiées e n L o z è r e d e p u i s u n e v i n g t a i n e ment de l’arbre s’accompagne de grâce aux chutes d’écorce, aux écou d’années, il a été identifié en Aveyron chutes d’écorce caractéristiques. En 4 lements de résine et à la présence en 1990. Depuis 2000, il est présent à 5 semaines, le scolyte se développe d’orifices de pénétration. Après dans le Tarn, ce qui laisse à penser que : les aiguilles de l’épicéa attaqué rous exploitation, ces arbres doivent être sa progression dans l’Aude et l’Hérault sissent et l’arbre commence à mourir. écorcés ou traités à la deltamétrine est inéluctable. Elle a sûrement déjà Le Chalcographe(Pityogenes chalsur place de dépôt. Les rémanents commencé dans l’Hérault, notamment cographus)provoque le même genre doivent être broyés, en limite du Tarn… de dégâts avec toutefois une mortala lutte préventivedans les peu Les symptômes visibles sur les arbres lité des arbres moins rapide. Avec deux plements indemnes qui consiste à sont des écoulements de résine accom générations annuelles, ce scolyte est ne pas laisser de bois stockés en forêt pagnés de pralines, sortes de gru présent dans les pessières entre mai et plus de 4 semaines sans traitement meaux de résine, de sciure et de septembre provoquant des attaques et à éclaircir les peuplements à partir déjections, rosâtres en période d’acti permanentes sauf en période pluvieuse du mois d’octobre pour limiter les vité de l’insecte, blanchâtres sinon. Ces et fraîche. risques d’attaque. pralines sont situées à l’entrée des ori fices de pénétration qui se trouvent généralement sur la partie basse du tronc. Cet orifice est percé par la Attaques sur les chênes dans l’Héraultfemelle fécondée qui creuse une galerie pour déposer ses œufs dans Des défoliations importantes ont été stations sèches. Elles se déplacent avec l’arbre. Les larves se développent observées au printemps sur les grands le vent, en se suspendant à un fil de soie.ensuite, creusant à leur tour une poche avant de s’accoupler et de prendre leur massifs de chêne vert situés entre Saint Les attaques sont impressionnantes car envol. Les adultes ne vont jamais loin Martin de Londres et Ganges, dans l’Hé elles touchent de grandes surfaces mais et il est courant qu’ils aillent percer leur rault. Le responsable est la chenille du les arbres n’en meurent pas. Générale galerie dans l’arbre voisin, voire dans Bombyx disparate(Lymantria dispar)qui ment, ils commencent à reconstituer leur le même arbre. a souvent fait parler d’elle en Languedoc feuillage dès le mois de juillet et retrouventLes attaques de Dendroctone sont beaucoup moins spectaculaires que Roussillon. Les dernières attaques impor un aspect normal en août. celles du Typographe ou du Chalco tantes avaient touché les chênaies vertes Des chenilles non urticantes, des attaques graphe car le dépérissement des arbres et les suberaies de certains secteurs des non fatales pour les arbres : plus de peurest très lent. Les premiers peuvent inter PyrénéesOrientales (voir NFF n°73 ; février venir plusieurs années après le début que de mal donc. Toutefois, il peut être 2003).des attaques : le peuplement est donc utile de prévoir le développement et l’am déjà largement infesté. Les forestiers Les chenilles sont très poilues mais non pleur des attaques éventuelles au cours doivent donc être avertis et attentifs urticantes. Elles sortent en mars ou avril des prochaines années. C’est pourquoi les pour détecter la présence du scolyte. et commencent à se nourrir des feuilles, correspondants observateurs du DéparteContre le Dendroctone, c’est la lutte biologique qui est préférée. préférentiellement des chênes à feuilles ment santé des forêts effectuent des comp Celleci est possible car il existe un persistantes bien vertes et charnues, sur tages de ponte en hiver et des observations prédateur spécifique du scolyte : c’est
Les Nouvelles Feuilles
2
Forestières
n° 79  2004
Rhizophagus grandis, petit coléoptère de 3 mm de long. Il ne se développe qu’en présence du Dendroctone qu’il consomme après s’être introduit dans ses galeries. Elevé dans un laboratoire en Belgique, il est utilisé par lâchers au pied des arbres touchés, préala blement repérés dans les peuplements d’épicéa contaminés. 25% des pessières touchées Mais son coût est élevé. C’est pour quoi les services forestiers effectuent des comptages pour apprécier l’utilité d’un lâcher et pour décider du nombre de prédateurs nécessaire. Ainsi, dans les Monts de Lacaune (Tarn), 25% des peuplements sont touchés par le Den droctone à un taux de 10%, l’Epicéa de Sitka étant plus attaqué que l’Epicéa commun. Les observations ont permis d’établir que les pessières où les arbres ont subi des blessures d’exploitation ont 6 fois plus de risques d’être touchés ! Au cours de l’été 2004, 40 000Rhi zophagusseront lâchés dans 400 hec tares de pessières du Tarn notamment sur les communes de Lacaze, Anglès, Le Masnau et Massuguiès où le scolyte e s t t r è s p r é s e n t , e t a u s s i V a b r e , Lacaune, Le Bez, Castelnau de Brassac et Aiguefonde où il est moins déve loppé. Les lâchers auront lieu de mijuin
Ecoulements de résine et praline sur des épicéas attaqués par le Dendroctone dans le Tarn
à miseptembre sur 10 à 20 arbres à l’hectare bien répartis, dans des peu plements pas trop attaqués, à conser ver sur pied plus de 20 ans et éclaircis depuis moins de 5 ans.
Rhizophagus grandissuit sa proie dans ses migrations. Dans les peuple ments d’épicéa de l’est de la France, les deux coléoptères vivent en équilibre. Il serait arrivé naturellement dans les pessières des Monts de Lacaune et de M o n t a g n e N o i r e d a n s q u e l q u e s années. Les lâchers ne sont donc qu’une accélération d’un phénomène naturel. Il reste à constater pour terminer que, si l’épicéa est la proie de nombreux insectes et champignons, c’est sûre ment parce qu’il a été installé en masse dans des stations qui ne lui conviennent pas vraiment. Rappelons que l’épicéa commun vit naturellement dans des conditions proches du sapin pectiné. En France, c’est donc un arbre de mon tagne et s’il vit en plaine dans certains pays d’Europe du nord, c’est parce que la latitude compense l’altitude. Si vous constatez dans vos peu plements d’épicéa des dépérisse ments ou des écoulements de résine comme décrits cidessus, n’hésitez pas à contacter rapidement l’un des correspondants observateurs de votre département (voir encadré). Benoît Lecomte
Les Nouvelles Feuilles
3
Forestières
n° 79  2004
Les correspondantsobservateurs du Département santé des forêts
AUDE  Jacky Bedos CRPF ...................04.68.47.64.25  Guy Sicre ONF ....................04.68.11.40.00
GARD  Christine Boyer CRPF ...................04.66.60.92.93  Claude Rullière ONF ....................04.67.81.00.83
HÉRAULT  Rémi Decoursière ONF ....................04.67.23.81.96  Serge Gasc DDAF ..................04.67.97.30.01
LOZÈRE  Laurent Toiron ONF ....................04.66.65.63.00  JeanYves Magaud CRPF ...................04.66.65.26.79
PYRÉNÉESORIENTALES  JeanPhilippe Hamelin ONF ....................04.68.05.70.78  Bruno Mariton CRPF ...................04.68.55.88.02
P O L I T I QF O R E S T I È R EU E
Livre blanc de la forêt privée des PyrénéesOrientales Un constat amer Les organismes de la forêt privée des PyrénéesOrientales se sont dotés d’un livre blanc présenté aux élus et autres partenaires en mai dernier. En six pages illustrées et quelques fiches, ce livre blanc présente la forêt privée et les organismes qui y travaillent, fait un constat de l’état de la forêt et de la filière bois des Pyrénées Orientales et avance des propositions d’actions. Laissonsnous guider par la plume de Marie Companyo, Présidente de la Coopérative forestière PyrénéesRoussillon qui nous présente un état des lieux dressé avant tout pour interpeller les décideurs. e voudrais revenir rapi «thétique sur le constat dement et de façon syn J que nos organismes de la forêt privée en faisaient alors : 1. Notre forêt est extrêmement morcelée.Plus qu’ailleurs. 2. Beaucoup moins de la moitié ( u n d i x i è m e s e u l e m e n t ) d e s arbres qui y poussent est récoltée. Ce ratio à lui seul serait un scandale en soi si on osait le comparer avec les très nombreuses matières premières que nous pillons par ailleurs (dont aucune autre, je le rappelle, n’est renouve lable), sans mesurer les échéances qui nous pressent et que l’on se plaît à classer indéfiniment et aveuglément en « report à nouveau »… Si l’on osait comparer ce ratio ? Eh bien osons ; j’ose. Ce ratio est un pur scandale, silencieux certes, si l’on a tant soit peu Grumier en Vallespir : les contraintes de transport en zones montagneuses sont lourdes conscience des enjeux dont la forêt est nous, et à travers leur propre descen « sec », non amortissable… non amorti. investie. Pur scandale, silencieux… Pour l’instant. dance. Si nous manquons à notre La visite est édifiante et parle d’elle mission à leur égard, nous le payons même. En termes strictement finan 3. Si la forêt sait être généreuse, cher. N’éludons pas notre responsa ciers, c’est une aberration. Bien sûr des elle n’en demande pas moins bilité devant la forêt : elle nous le dérogations à des limitations de d’être conduite et exploitéepour « ferait payer » tout autant. Déjà elle se tonnage comme de gabarit ont été offrir à l’homme, à l’homme catalan, la referme ; déjà les signes avantcoureurs ponctuellement accordées sur certains plénitude de ses potentialités et de ses nous informent que nous ne maîtri axes routiers. Mais le courant de l’é ressources : cela, nous le savons bien sons plus tout à fait les risques dus à vacuation des bois se pratique quoti mieux que quiconque, nous qui avons son abandon. diennement au moyen de multiples tous le cœur « épinglé » du côté de la petits camions dont les coûts multipliés forêt. Et pourtant, nous l’abandonnons.4. Les dessertes internes aux ponctionnent d’autant la rentabilité, Stricto sensu. A quoi sert donc de savoirq u e l e sp r o p r i é t é s a i n s i déjà bien faible, pour ne pas dire déri que la forêt mérite des soins si nous necontraintes de transport routier soire, de l’exploitation de son bois pour nous mobilisons pas fortement, vigoureprésentent un problème décou le propriétaire… reusement, en termes de vouloir et derageantà lui seul dans nos zones pouvoir lui prodiguer les soins qui lui montagneuses. Bien sûr, des amélio5. En parlant de produits, et sont indispensables, qui nous sont rations ont été réalisées, notablesdonc de ventes et de revenus ( !), indispensables ? La vigueur en latin, d’ailleurs, par exemple en matière dechacun sait bien que nos forêts c’est le cœur. La forêt nous est confiée création de pistes. Mais se soucietonsont particulièrement défavo comme nos enfants nous sont confiés. de leur entretien et saiton à quoi resriséeset ne ressemblent en rien à Sur nous repose la responsabilité de semblent toutes ces pistes non entre celles des Landes ni des Vosges. Les les faire grandir et de les amener à tenues ? Je vous y invite afin que vous petits bois de chauffage, de trituration, maturité ; sur eux la possibilité de s’é puissiez constater par vousmêmes ce d’énergie représentent l’essentiel de la panouir et de croître, en synergie avec que représente un investissement production des PyrénéesOrientales :
Les Nouvelles Feuilles
4
Forestièresn° 79  2004
Une réflexion à l’échelle de la région
A la suite de la publication du « Livre blanc » des PyrénéesOrien tales, une réflexion a été menée par les administrateurs et tech niciens du Centre régional de la propriété forestière et des organismes professionnels de la forêt privée pour élaborer des propositions pour la mise en valeur de la forêt privée en Lan guedocRoussillon. Ceci a récemment donné lieu à la publication d’une brochure synthétique sur le thème « La forêt est une chance pour le LanguedocRoussillon. Elle mérite de faire l’objet d’une politique vraiment volontaire ».
Dans notre prochain numéro, nous vous présenterons cette brochure et ces propositions d’action.
3 moins de 50 000 m par an. Le bois d’œuvre atteint à peine 3 44 000 m … dont 75% de la transformation nous « échap pent » d’ailleurs et vient approvisionner de son économie les départements limitrophes… ou étrangers ! Le boisénergie 3 ne compte à ce jour que 2000 m par an. Quant au liège, 300 tonnes les meilleures années, levé d’une suberaie en grave dépérissement. Je n’ose évoquer la plausibilité de sous produits ou « d’aménités ». Pour l’heure, le concept prête encore à sourire même si l’on peut imaginer que, dans quelques décennies, ceuxci connaîtront toutes leurs lettres de noblesse. Aujourd’hui, cela « ne mange pas de pain », mais n’en produit certes pas !
6. Les prix de la matière/produit ?Infimes,déga geant une marge nette inférieure au seuil de survie de toute structure commerciale, même de très petite taille (sans frais généraux superfétatoires). Le marché, quant à lui, subit encore en 2004 les conséquences désastreuses de la tem pête ; et la mondialisation, inhérente à nos choix de civili ème sation pour le XXI siècle, est là, sans appel. L’industrie du bois de notre département ? Elle se résume à 3 scieries, 4 fabriques pour emballage et 4 unités de transformation du liège. Les entrepreneurs de travaux forestiers sont au nombre de 6, les exploitants forestiers de 11… Vous remarquerez que je n’ai pas nommé les impératifs administratifs invivables (il faut dire le mot) que nous impose, disons Bruxelles ou Paris, et qui nous contraignent à travailler, comme à remettre 100 fois sur le métier notre ouvrage (sur les bureaux nos dossiers), sans rémunération aucune pour les heures passées sur lesdits dossiers, non « productives » hélas… Nous man quons d’air. Nous sommes asphyxiés. Ne voyezvous pas que nous sommes cyanosés ?
7. Parallèlement, la menace écologique ou envi ronnementale perce :les fonctions de protection des sols, de filtration de l’eau comme de l’air, de piège à carbone, d’ac cueil du public sont de moins en moins assurées alors que le besoin vital en est de plus en plus reconnu : vers quelle impasse nous dirigeonsnous ?
8. Plus grave : les catastrophes naturelles sont à craindre :glissements de terrains, incendies, phénomènes phytosanitaires. Sommesnous réellement conscients de l’en gendrement des effets dramatiques (au sens grec du terme, c’est à dire en action) de cette spirale amorcée que nous contemplons sans agir suffisamment pour l’enrayer ?
Réagissons, ensemble : avant qu’il ne soit trop tard.»
Les Nouvelles Feuilles
5
E N B R E F . . . E N B R E F . . .
Dégrèvement de taxe foncière pour perte de récoltes
er Par lettre du 1 juillet 2004, la Direction générale des impôts donne la possibilité aux propriétaires forestiers touchés par la sécheresse et la canicule de l’été 2003, de bénéficier du dégrèvement de taxe foncière sur les propriétés non bâties pour perte de récoltes sur pied (article 1398 du code général des impôts). En effet, « la sécheresse de l’été 2003, en raison de sa persistance exceptionnelle, peut être considérée comme un événement extraordinaire susceptible de motiver ce dégrèvement ». Les dispositions de cet article sont applicables aux sylviculteurs sous réserve que les forêts concernées soient situées dans des départements où le caractère de calamité agricole a été reconnu par arrêtés interministériels. De plus, les parcelles touchées ne doivent pas bénéficier d’une exonération temporaire de la taxe foncière (ancienne « exonération trentenaire », articles 13951 et 1bis du code général des impôts). Les demandes de dégrèvement doivent être faites sous forme de réclamation par le propriétaire contribuable. Si les pertes concernent une partie notable d’une commune, le maire peut présenter une demande unique pour l’ensemble de ses administrés. Normalement, les réclamations doivent être présentées au moins quinze jours avant la date habituelle de la récolte ou dans un délai de quinze jours suivant le sinistre. Pour le cas particulier des forêts, compte tenu de la difficulté pour les propriétaires d’estimer toutes les conséquences de la sécheresse de 2003 avant le printemps 2004, les demandes de dégrèvement de taxe foncière peuvent être déposées jusqu’au 30 septembre 2004. Le dégrèvement sera proportionnel à l’importance des pertes subies et portera sur la taxe foncière émise au titre des années 2003 et 2004.
« Les Milles » menacée de fermeture !
Où s’arrêtera le tribut payé par la forêt pour satisfaire la politique de rigueur de l’Etat ? Après la réduction de toutes les aides publiques à la forêt (voir l’éditorial du N°78 des Nouvelles feuilles forestières), ce sont maintenant les pépinières forestières de l’Etat qui sont menacées de fermeture. Parmi elles, la pépinière d’AixLes Milles, connue de tous les forestiers du bassin méditerranéen pour son rôle dans la mise au point de nombreuses techniques nouvelles adaptées à la forêt méditerranéenne. La pépinière des Milles participe à la conservation des ressources génétiques, à l’amélioration et la création variétale, à l’évaluation, à l’homologation et à la technologie de production des matériels forestiers de reproduction, à leur diffusion et leur promotion… Elle a joué un rôle essentiel dans la mise au point des techniques d’élevage en godets de plants forestiers adaptés à la région méditerranéenne, elle a collaboré avec l’INRA notamment pour la maîtrise de la mycorhization contrôlée des plants forestiers, elle participe à la mise en place de nombreuses expérimentations forestières dans le bassin méditerranéen. Ses activités ont bénéficié aux chercheurs, gestionnaires, propriétaires forestiers et bien sûr aux pépinières commerciales, en France mais aussi à l’étranger notamment en Tunisie et au Maroc. Les compétences de l’équipe gestionnaire de la pépinière, son indépendance, la transparence de ses informations et le fait qu’elle se situe en dehors du circuit de production commerciale sont autant de garanties de fiabilité irremplaçables appréciées par tous les utilisateurs soucieux d’obtenir des informations objectives. La disparition de la pépinière serait un coup très rude porté à toute la recherche forestière méditerranéenne, à tous les organismes de développement et à tous les forestiers qu’ils soient techniciens ou propriétaires. Ce serait un coup de plus porté à la forêt toute entière. Vous pouvez participer au soutien des pépinières de l’Etat en adhérant à la lettre de soutien disponible sur le site de l’association Forêt méditerranéenne « www.foretmediterraneenne.org ».
Forestières
n° 79  2004
T E C HN I Q U E S
Du pin sur la planche Le pin maritime est présent dans quelques secteurs du LanguedocRoussillon (Basses Cévennes, Roussillon, Corbières, Lauragais…). Souvent accusée de tous les maux, cette essence présente de nombreux avantages : mise en valeur de sols pauvres, croissance rapide, production de bois intéressante, régénération naturelle facile… Après avoir fait (1) le point, il y a quelques années, sur les plantations du Roussillon et leur gestion , nous nous intéressons aux peuplements de l’Aude qui ont récemment fait l’objet de mesures et d’observations. ui entend « pin maritime » pin maritime. C’est environ 250 hec 1400 hectares (soit 22,5% de la sur pense aux Landes de tares qui sont alors convertis à la forêt face boisée) en Lauragais où il est mais cQdans les peuplements très vigoureux. blèmes phytosanitaires. Pour le moela ne doit pas nous faire oublier ère Gascogne. C’est vrai que et les premières interventions de de loin la 1 essence résineuse. Il ne cette essence y est reine dépressage sont menées dès 1999 rencontre pas aujourd’hui de pro ment, il résiste même bien à la chenille qu’elle est présente aussi chez nous, en Languedoc et en Roussillon où elleUne production processionnaire. En 2002, des mesures et observa représente une richesse potentielle. non négligeable tions ont été réalisées sur certains peu Son histoire est différente selon les Dans l’Aude, le pin maritime est la plements de pin maritime du Lauragais régions : ème 8 essence résineuse. Il couvre dans le cadre d’un rapport de stage dans le Gard, le pin maritime a été 3600 hectares soit 2,5% de la surface pour le brevet de technicien supérieur introduit par les mines dans le bassin (2) boisée. Il est surtout présent dans les « gestion forestière » . Les mesures de houiller pour produire des étais. Corbières à l’état de semis naturels où peuplements âgés de 43 et 44 ans Depuis, il ne cesse de s’étendre natu il recolonise des terrains incendiés : montrent que le pin maritime est vigou rellement en colonisant des parcelles dans les Corbières orientales, il est reux et que sa production est loin d’être incendiées, des châtaigneraies dépé spontané dans les massifs de Fontfroide négligeable. Selon les stations, la rissantes et des terres autrefois cul et de Boutenac (voir encadré) ; dans hauteur moyenne des peuplements tivées. Ainsi, la plupart des cévenols les Corbières occidentales, il a été intro varie de 17 à 21 mètres soit une crois l’associent à la déprise agricole et duit dans les secteurs d’AletlesBains et sance moyenne de 40 à 50 cm par an. souhaiteraient l’éradiquer sans RenneslesBains. Leur diamètre moyen se situe entre 34 vouloir se rendre compte qu’il repré Dans le nordouest du Lauragais, en et 41 cm soit un accroissement moyen sente une richesse qu’il suffirait d’en bordure de la Montagne Noire, le pin de 8 mm à 1 cm par an. Le volume tretenir pour en tirer des revenus, 3 maritime a été introduit avant la moyen varie de 380 à 440 m /ha soit en Roussillon, c’est l’arrachage des 3 3 deuxième guerre mondiale mais le un volume par arbre de 1 m à 1,2 m . vignes de 1989 à 1995 qui provoque mouvement s’est réellement développé La densité de ces peuplements est une vague de boisements à base de avec le Fonds forestier national (FFN) actuellement de 320 à 450 tiges/ha. Ils dans les années 60. Les forestiers l’uti ont donc bénéficié d’une sylviculture lisent alors pour tirer le meilleur parti suivie et plusieurs éclaircies y ont été des sols sableux ou sablolimoneux, réalisées. En l’absence de chiffres sur délaissés par l’agriculture, qui sont ces prélèvements, il n’est pas possible souvent assez profonds mais aussi de calculer précisément la production acides et relativement pauvres. Cette moyenne annuelle. Mais on peut région convient bien au pin maritime : estimer qu’elle doit se situer entre 11 3 climat aux influences océaniques avec et 13 m /ha/an. des hivers froids mais jamais très rigou La qualité de ces peuplements est reux, précipitations peu élevées (de très variable, probablement selon l’ori l’ordre de 800 mm/an) mais assez bien gine des graines. Celleci est inconnue réparties dans l’année malgré un creux dans la plupart des cas sauf pour deux estival marqué. A l’époque, les boise d’entre eux : le premier constitué à ments sont très souvent réalisés par partir d’un semis de graines originaires semis direct sur la parcelle. des Landes de Gascogne présente des Au début des années 80, de fortes arbres droits avec un élagage naturel attaques de Pissode du pin(Pissodesmoyen, le deuxième obtenu à partir notatus)v e n a n t g r a i n e s M a r o c d u d e détruisent certaines plan e s t tations de pin maritime en Lauragais. composé d’arbres très droits avec un Les forestiers se posent alors des ques élagage naturel correct. Les observa tions sur le bienfondé de l’introduc tions réalisées dans les autres peuple tion de cette essence dans la région. ments montrent que le principal En fait, ces attaques sont rapidement problème porte sur la flexuosité impor enrayées et le pin maritime semble bel tante des troncs avec parfois de grosses et bien adapté : il couvre aujourd’hui branches assez nombreuses. L’identifi Peuplement de pin maritime du Lauragais Les Nouvelles Feuilles6Forestièresn° 79  2004
Pins « sauvages » : tronc court, cime tabulaire, croissance très médiocre
cation des provenances de qualité adaptées à cette région est donc de première importance.
Intervenir tôt et fort Ces peuplements représentant une richesse, qu’ils soient issus de planta tion ou de semis naturels, il est impor t a n t d e l e s g é r e r p o u r q u e l e u r production soit commercialisable au prix le plus élevé possible. Dans les peuplements naturels de l’Aude, les densités dans le jeune âge sont très élevées, entre 10 000 et 30 000 arbres à l’hectare (de 50 cm à 1 mètre entre les plants). Dans ces conditions, il convient d’intervenir tôt, quand les arbres ont entre 10 et 15 ans, soit une hauteur dominante (hauteur des plus gros arbres) de 6 à 10 mètres. Le diamètre moyen du peuplement est alors de 5 à 7 cm. L’intervention est un dépressage car les bois exploités, non commerciali sables, sont laissés sur la coupe. Son coût peut être élevé (plus de 1000 /ha). Mais elle doit être considérée comme un investissement sachant que, contrai rement à une plantation, l’installation des arbres n’a rien coûté. Dans tous les peuplements où des mesures ont été réalisées, l’intensité du dépressage est forte pour faire tomber la densité entre 1000 et 2000 tiges à l’hectare (selon la densité de départ). Le prélèvement peut atteindre 90% des tiges en pri v i l é g i a n t l e s a r b r e s l e s m i e u x conformés. La faible hauteur des arbres au moment de l’intervention assure une bonne stabilité au peuplement et
les chablis sont rares. Pour faciliter la pénétration dans le peuplement, des layons de 3 mètres de large peuvent être réalisés tous les 10 mètres, à l’aide d’un broyeur quand le relief autorise la mécanisation. Le pin maritime se développant dans des secteurs sen sibles aux incendies, le broyage des rémanents est souvent prudent. Mais son coût le conditionne à l’attribution d’une aide publique. Un autre avan tage du broyage est de limiter le déve loppement de scolytes. A cette fin, il convient également de réaliser le dépressage en début d’hiver pour que les bois aient le temps de se décom poser et ne soient plus réceptifs. Ce type d’intervention est tout à fait comparable avec les dépressages réa lisés dans les peuplements du Rous s i l l o n . E n e f f e t , u n e s y l v i c u l t u r e dynamique impose un premier passage quand la hauteur dominante atteint 6 à 10 mètres. Le prélèvement est éga lement fort (50 à 60%) et fait tomber la densité autour de 600 tiges à l’hec tare puisqu’on part de plantations réa lisées généralement aux environs de 1000 à 1200 arbres/ha. Même si elles concernent des arbres de plus gros diamètres (de 10 à 20 cm), ces inter ventions ne sont pas non plus ren tables car elles prélèvent un petit 3 volume (de 20 à 30 m /ha).
Dans les peuplements de l’Aude mesurés, les productions en volume pendant les années suivant l’interven tion sont conséquentes (de 15 à 3 20 m /ha/an). Pour permettre aux arbres de poursuivre leur développement de
Les Nouvelles Feuilles
7
Forestières
n° 79  2004
Le pin maritime estil autochtone dans les Corbières ?
La seule donnée fossile disponible concerne un échantillon de bois mis à jour ème à Sigean en 1960, daté du V siècle avant JésusChrist, qui a été identifié comme étant du pin maritime. Par ailleurs, des archives de la deuxième ème moitié du XIX siècle évoquent l’exis tence, dans les Corbières, de pins mari times clairsemés, sur des sols érodés, soumis à l’incendie, à la dent des chèvres et à un « mode d’exploitation vicieux ». Ces petits arbres, de 6 à 8 mètres de haut, à port en pommier, sont nommés locale ment « sauvages ». Pendant 80 ans, l’Ad ministration forestière introduit des pins maritimes des Landes dans les peuple ments de pins « sauvages » et dans les parcelles alentour. On retrouve aujour d'hui, dans certaines pinèdes, deux types d’arbres bien différents : les uns au tronc court, à la cime tabulaire et à la crois sance très médiocre, les autres mieux conformés et de meilleure croissance. Il serait tentant de classer les premiers dans le groupe des « sauvages » et les seconds dans celui des « introduits ». Tentant mais trop rapide… En effet, des analyses réalisées par l’Ins titut national de la recherche agronomique (INRA) montrent que tous les pins mari times des Corbières peuvent être ratta chés à un vaste groupe occidental qui comprend les peuplements d’Espagne, du Portugal, de l’ouest de la France et cer taines populations du Maroc. Certains caractères génétiques sont intermédiaires entre les pins du Portugal et ceux des Landes. Ceci ne veut pas dire que les pins des Corbières ne sont pas autochtones : ils peuvent l’être tout en appartenant au grand groupe occidental. Il n’en reste pas moins que le pin mari time des Corbières est remarquable par son adaptation au milieu méditerranéen, probablement depuis plusieurs généra tions, même si ses caractéristiques de vigueur et de forme sont médiocres. C’est pourquoi l’INRA propose d’inscrire un peu plement des Corbières dans le réseau de conservation des ressources génétiques.
T E C HN I Q U E S
( s u i t e )
façon harmonieuse et équilibrée, il convient de continuer à pratiquer une sylviculture suivie. A priori, selon le rythme de croissance du peuplement, la prochaine intervention devrait avoir lieu 5 à 8 ans après le dépressage. Le suivi régulier des placettes de réfé rence devra également être réalisé pour permettre d’observer si la sylviculture engagée donne de bons résultats et comparer les différents peuplements entre eux (différentes stations, diffé rents départements, origine naturelle ou artificielle…). Ceci permettra d’éta blir dans quelques années une pre mière synthèse sur le pin maritime en LanguedocRoussillon. Benoît Lecomte
(1) Les Nouvelles feuilles forestières N°59 ; juillet 1999 (2) Le pin maritime en Lauragais ; L. Ramond ; 2002
Du 7 au 9 octobre, journées d’étude sur le pin maritime
L’association Forêt Méditerranéenne organise avec l’appui de la Région ProvenceAlpes Côte d’Azur, du Conseil général du Var et du Ministère de l’agriculture, de la pêche et des affaires rurales, trois journées d’étude sur le pin maritime. Au cours de deux journées de conférences et discussions et d’une journée de terrain, l’ensemble des questions qui préoccupent les gestionnaires et utilisateurs des espaces peuplés de pin maritime sera abordé. Les grands thèmes seront :  les aspects phytosanitaires et génétiques,  la dynamique naturelle du pin maritime,  la gestion des pinèdes : quelle sylviculture de production ? quelle gestion dans le cadre de Natura 2000 ou encore en matière de protection contre l’incendie ?  la qualité du bois de pin maritime et sa place dans la filière bois et bois énergie.
POUR S’INSCRIREà partir de septembre 2004 : Forêt Méditerranéenne  14 rue Louis Astouin  13002 Marseille Tél : 04 91 56 06 91  Fax : 04 91 91 93 97  Courriel : contact@foretmediterraneenne.org
E N B R E F . . . E N B R E F . . . E N B R E F . . . E N B R E F . . .
Trois formations en 2005 pour protéger et valoriser vos forêts
L’association « ARBRES Formations », le Centre régional de la propriété forestière et l’ensemble des organismes de la forêt privée du LanguedocRoussillon organisent en 2005 trois stages de formation à la gestion forestière sur les thèmes suivants : 1. SYLVICULTURE TRUFFIÈRE :« JE GÈRE LE MILIEU NATUREL ET LA FORÊT POUR PRODUIRE DES TRUFFES ».Stage de 5 jours (du 31 janvier au 4 février 2005) à Montpellier s’adressant aux propriétaires forestiers et fonciers du LanguedocRoussillon. 2. STAGE D’INITIATION À LA GESTION FORESTIÈRE :« J’ANALYSE, JE DÉCIDE ET J’ORGANISE LA GESTION DE MA FORÊT ». Stage de 5 jours (1 journée par mois de mai à septembre 2005) s’adressant aux propriétaires forestiers des départements de l’Aude et des PyrénéesOrientales, notamment possédant une surface boisée supérieure à 10 hectares et devant élaborer un document de gestion. 3. STAGE DE PERFECTIONNEMENT À LA GESTION FORESTIÈRE :« ANALYSER SA FORÊT ET RAISONNER SA GESTION ». Stage de 5 à 8 jours (de mars à juin 2005) en Lozère s’adressant aux propriétaires forestiers et fonciers de Lozère et des départements voisins. L’objectif de ces formations très concrètes et proches du terrain est de fournir aux propriétaires les connaissances indispensables pour valoriser leur propriété. Organisés en salle pour les parties théoriques et sur le terrain pour les parties pratiques, ces stages sont aussi l’occasion de rencontrer des professionnels et d’avoir des échanges avec d’autres propriétaires. Pour vous inscrire ou vous renseigner sur ces formations, contactez dès à présent « ARBRES Formations » ; 378 rue de la Galéra ; 34097 Montpellier cedex 5. Tél : 04 67 41 68 10 ; Fax : 04 67 41 68 11 ; Email : arbres.formations@crpf.fr
Les Nouvelles Feuilles
8
Forestières
n° 79  2004
L’arbre est mis en conteneur pendant un an minimum
L’arrachage d’arbres en forêt pour le compte de pépiniéristes
A propos de l’article de Serge Peyre « L’arrachage des chênes lièges en forêt » publié dans le N°78 des Nouvelles feuilles forestières, le service régional de la protection des végétaux (SRPV) nous a écrit pour apporter quelques précisions sur la réglementation phytosanitaire concernant la commercialisa tion des végétaux. « L'arrachage d'arbres en forêt pour être vendus à des pépi niéristes dans un but paysager est une pratique qui semble se développer dans notre région. Actuellement, les chêneslièges des PyrénéesOrientales sont particulièrement appréciés des pépiniéristes espagnols. Après avoir choisi un sujet intéressant, l'opération consiste à le cercler par une tranchée, le coucher, le tailler sévèrement puis l'arracher avec sa motte de terre (éven tuellement consolidée). Celleci représente un volume de sol 3 important, souvent supérieur à 1 m . L'arbre est ensuite rapide ment transporté vers la pépinière où il sera mis en conteneur et élevé pendant un an au minimum. Il est peutêtre utile de rappeler que cette activité doit être réa lisée en conformité avec le code forestier mais également avec les dispositions du code rural concernant les exigences phyto sanitaires (articles L. 2511 à L. 25121 du Titre V). Elle s'appa rente en effet à une opération de repiquage ou de transplantation d'un végétal en pépinière. Le code rural prévoit l'inscription des professionnels concernés sur le registre des contrôles sani taires et l'obligation d'accompagner les végétaux par un pas seport phytosanitaire. Dans le cas de vente d'arbres à des pépiniéristes, le propriétaire forestier peut être considéré comme un professionnel. Le non respect de ces exigences est puni de deux ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d’amende (article L. 25120 du Titre V du code rural). La liste des végétaux soumis à ces conditions est fixée par l'arrêté ministériel du 22 novembre 2002 relatif aux exigences sanitaires des végétaux, produits végétaux et autres objets. De nombreuses espèces sont concernées, qu'elles soient orne mentales, d'alignement ou forestières. Parmi ces dernières figu rent les résineux mais aussi les châtaigniers, chênes, sorbiers... Cette législation a pour but de réduire le risque de propagation d'organismes nuisibles. En effet, les végétaux transplantés mais aussi le volume de terre qui les accompagne peuvent constituer un vecteur très efficace pour les maladies, insectes ou néma todes. Les propriétaires forestiers concernés par ces pratiques doivent (1) se faire connaître auprès de la DRAFSRPV et déclarer les végétaux susceptibles d'être expédiés ainsi que leur localisation. L'attribution des passeports phytosanitaires aura lieu en fonc tion des exigences prévues pour chaque espèce et selon les garanties sanitaires qui pourront être apportées. »
(1) DRAFSRPV et SPV ; Antenne régionale de Perpignan ; Aire de dédoua nement, Marché St Charles, BP 5103 ; 66031 Perpignan ; Tél : 04 68 54 12 77 Fax : 04 68 85 40 53 Pour tout renseignement, vous pouvez aussi contacter : DRAFSRFB LanguedocRoussillon ; BP 3045 ; 34034 Montpellier cedex 01 Tél : 04 67 10 18 28 ; Fax : 04 67 10 01 10
Les Nouvelles Feuilles
9
C O U R R I E R D E SL E C T E U R S
Réductions fiscales
« Nous sommes propriétaires d’environ 500 hectares de bois dans l’Aude sur les communes de Montréal de l’AudeCailleau et Brugairolles. Nous y effectuons beaucoup de travaux d’en tretien : réouverture de chemins anciens, création de routes, fossés, élagages, etc. Les services fiscaux nous refusent toutes déductions, récupération de TVA, amortissements, etc. (…) Savezvous quelque chose qui pourrait réduire et encourager nos investissements d’entretien ? Nous voyons bien à la lecture de votre dernière revue que bientôt il n’y aura plus aucune aide ni pour les propriétaires de forêt, ni pour les paysans et autres travailleurs de la terre. » Arlette et André Rétif – Montréal de l’Aude (11)
Réponse NFF :En matière de fiscalité, les réductions dont peut bénéficier un propriétaire qui réalise des travaux dans sa forêt sont liées : aux taxes foncières sur les parcelles en régénération (ex « exonération trentenaire » dont la durée est maintenant modulée selon qu’il s’agit de feuillus, de résineux ou de peuplier) et les parcelles traitées en futaie irrégulière, à l’impôt sur le revenu sur les mêmes parcelles en régénéra tion (possibilité pour le propriétaire de déclarer un « revenu cadastral minoré » correspondant au revenu cadastral de l’an cienne nature de culture ou à la moitié du revenu cadastral de la nouvelle nature de culture après régénération), à l’impôt sur le revenu au titre du dispositif d’encouragement fiscal à l’investissement en forêt (sous certaines conditions, réduction pour les propriétaires qui achètent des terrains boisés ou à boiser, ou des parts de groupements forestiers ou de sociétés d’épargne forestière). En ce qui concerne la TVA, elle est récupérable sur les inves tissements forestiers : tout propriétaire qui réalise des inves tissements dans sa forêt (boisements, dégagements, dépressages, entretiens divers, création ou amélioration de desserte…) peut récupérer la TVA qui lui est facturée en s’as sujettissant au régime de la TVA agricole selon le régime sim plifié agricole. Une instruction de l’administration fiscale (3 l102, n°216 du 27 décembre 2002) rappelle que la sylviculture est une activité agricole et que le sylviculteur peut donc opter pour l’assujet tissement à la TVA selon le régime simplifié agricole. Les demandes de remboursement de crédit TVA qu’il présente sont donc fondées même si aucune opération imposable n’est réa lisée. Cette instruction devrait avoir mis fin à un conflit qui oppo sait certains propriétaires à leur percepteur qui refusait de leur rembourser la TVA sur des investissements forestiers au pré texte que la forêt n’apportait aucun revenu. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter :  le« Guide fiscal de la forêt privée »; H. Engel ; CEEG ; 2003, que vous pouvez commander à la Fédération des syndicats de propriétaires forestiers, à Paris (Tél : 01 47 20 36 32),  les n° 69 (mars 2002), 72 (décembre 2002) et 74 (avril 2003) des Nouvelles feuilles forestières où ces différents points sont expli qués notamment en regard des modifications apportées par la loi d’orientation forestière de 2001 et ses décrets d’application.
Forestières
n° 79  2004
G R A I NP L A N T SE S E T
Du nouveau pour le commerce
La réglementation nationale sur le commerce des graines et des plants forestiers vient d’être modifiée pour intégrer de nouvelles dispositions introduites par la directive européenne du 22 décembre 1999. Vous trouverez cidessous les principaux changements dont l’esprit est guidé par un souci d’homogénéisation des réglementations des Etats de l’Union européenne et de simplification des échanges au niveau européen.
Verger à graines de Douglas dans le Lot LA MISE PLACE DE CATÉGO dispLositions sont : Il s’agit des catégories : es objectifs de ces nouvellesRIES DE COMMERCIALISATION. 1. identifiée(étiquettes jaunes) qui L’ÉLARGISSEMENT DU CHAMP concerne les graines et plants pour D’APPLICATION DE LA RÉGLE lesquels on ne dispose que d’une MENTATIONavec notamment davan information minimale limitée à leur tage d’espèces soumises. En effet, seule origine géographique (caté jusqu’à présent, seules 23 espèces gorie autorisée seulement pour les étaient soumises à réglementation en espèces mineures ou qui ne béné France et 15 au niveau européen. A ficient pas encore de sources de partir de 2003, ce sont 47 espèces graines en quantité suffisante), (51 essences) qui sont soumises dans 2. sélectionnée(étiquettes vertes) qui tous les pays de l’Union européenne, concerne les peuplements forestiers portegraines, UN MEILLEUR SUIVI DE L’IDEN 3. qualifiée(étiquettes roses) qui TITÉ DES LOTSdepuis la récolte des concerne les vergers à graines issus graines jusqu’à la livraison des plants. d’une sélection phénotypique indi Les modalités de contrôle et de certifi viduelle, cation sont revues avec notamment 4. t e s t é e(étiquettes bleues) qui l’introduction d’un « certificat maître » concerne les peuplements (pour le établi à la récolte, qui sert de référence cèdre de l’Atlas), les parcs à pieds pour l’identification des lots au cours mères (pour le peuplier) ou les des différentes étapes de production vergers à graines (pour les autres jusqu’à la vente. Ce certificat maître essences) dont la supériorité a été est établi par les agents de l’office natio démontrée pour un ou plusieurs nal des forêts (ONF) ou du Service caractères, régional de la forêt et du bois (Serfob) P R I S E E NU N E M E I L L E U R E chargés du contrôle des récoltes. Il se COMPTE DES VARIÉTÉS NOU substitue à l’ancien certificat de pro VELLESissues des programmes d’amé venance. De plus, dans un souci de lioration génétique. renforcement du contrôle, les Etats membres se sont engagés à s’informer Une opération de refonte des régions mutuellement des transferts de maté de provenance a été engagée pour faci riels effectués au sein de l’Unionliter la mise en place de la nouvelle caté européenne,gorie « identifiée ». Ce travail, conduit
Les Nouvelles Feuilles
10
Forestières
n° 79  2004
par le Centre du machinisme du Génie rural des eaux et des forêts (Cemagref) en concertation avec les chercheurs et les professionnels, a porté sur chacune des 38 essences pour lesquelles il existe en France une ressource autochtone ou non susceptible de donner lieu à des récoltes de graines en catégorie identifiée ou sélectionnée. Ces régions de provenance ont été définies en tenant compte de l’impor tance des essences, de leur répartition, de leur diversité appréciée en tests, ou par analyse biochimique ou de varia tions du milieu. Suivant les espèces, le nombre de régions de provenance varie de 1 à 19. Ces changements ont rendu nécessaire une mise à jour des listes de provenances recommandées en fonction des régions d’utilisation. Le nouveau système de régions de provenance est entré en application er dès le 1 juillet 2002 pour la certifica tion des récoltes de graines en caté gorie sélectionnée de la vingtaine d’espèces déjà soumises à réglemen tation. Un document de synthèse se présentant sous la forme d’un classeur et d’un CD Rom, préparé par le Cema gref et édité par le Ministère chargé des forêts, est en cours de diffusion. Le répertoire national des matériels de base français des essences forestières sera prochainement mis à jour et c o n s u l t a b l e s u r l e s i t e i n t e r n e t www.agriculture.gouv.fr.
Jack Royer Service régional de la forêt et du bois
Le document du fournisseur pour un lot de plants et partie de plantes
Chaque fournisseur doit déclarer son acti vité au préfet de région (inscription dans un registre régional et phytosanitaire) et tenir à jour les fichiers de suivi des lots de plants qui seront contrôlés. Lors de la commercialisation, chaque lot de maté riels forestiers de reproduction (MFR : plants forestiers, parties de plantes, semences…) des essences soumises au code forestier doit être muni d’une éti quette et accompagné d’un document du fournisseur qui sera remis à l’utilisateur final. Les modèles de ces documents sont fixés par l’arrêté du 24 octobre 2003 relatif à la commercialisation des MFR. Dans le cas d’un chantier bénéficiant d’une aide de l’Etat, le bénéficiaire doit obligatoirement adresser la copie de ces documents du fournisseur à la Direction départementale de l’agriculture et de la forêt qui instruit le dossier pour obtenir le versement de l’aide. La commande et la réception des plants sur le chantier sont deux points particulièrement impor tants pour la réussite des plantations et le respect des engagements à moyen terme du bénéficiaIre. Le propriétaire forestier doit particulièrement être vigi lant lors de ces premières étapes et s’as surer que son maître d’œuvre garantira une bonne prestation dès ce niveau.
A L I R E . . . A L I R E . . . A L I R E . . . Les paillis biodégradables : une alternative durable au désherbage chimique Force est de constater que la lutte chimique est de plus en plus mal considérée par le public et face aux risques de pollution et danger pour la santé, l’arsenal des matières actives disponibles en forêt se réduit progressivement. Par ailleurs, la certification forestière encourage à adopter des stratégies d’entretien des plantations respectueuses de l’environnement. Pour anticiper les évolutions et fournir aux f tiers de nouvelles solutions, le numéro 15 Forêtentreprise propose un dossier de 30 pa piloté par Philippe Van Lerberghe, sur les pa biodégradables (produits existants, coûts, pose et explique en quoi le contexte juridique et éc nomique leur est favorable. Dans le même numéro, l’analyse du prix de forêts en 2003, l’impact des tempêtes sur les che vreuils, ainsi qu’un article présentant deux scé narios sylvicoles favorables à la stabilité des résineux. Enfin, des sylviculteurs témoignent et nous font partager les fruits de leur expérience. FORETENTREPRISE N°157 « LES PAILLIS BIODEGRADABLES »; 64 pages couleur ; 9(+ 3de frais d’envoi). Abonnement annuel : 6 numéro A commander à :IDFDiffusion ; 23, avenue Bosquet ; 75007 Paris ; Tél : 01 40 62 22 81 ; Fax : 01 40 62 22 87 ; courriel : librairie@associationidf.com
E N B R E F . . . E N B R E F . . . E N B R E F
Cosylva : une année 2003 correcte
Le 25 mai 2004, les organismes de la forêt privée audoise organisaient leur assemblée générale annuelle à Saissac. La coopérative des sylviculteurs de l’Aude (Cosylva) a réalisé une bonne année 2003 avec un chiffre d’affaires de 2,84 millions d’euros, en augmentation de 24% par rapport à 2002. La coopérative compte 23 nouveaux adhérents pour 802 hectares, ce qui porte à 91 le nombre d’adhérents actifs pour 2003. La commercialisation des bois représente 84% du chiffre d’affaires. En 2003, c’est près de 3 60 000 m qui ont été commercialisés (contre 48 800 en 2002) dont 44 686 bord de route (abattu et débardé). 60% de ce volume vendu « bord de route » sont du bois d’œuvre, essentiellement des petits sciages résineux, les 40% restant étant du bois d’industrie résineux et feuillus et du bois de chauffage. La majorité du bois vendu sur pied est du sapin pectiné du Pays de Sault. Le chapitre « travaux » représente 14% du chiffre d’affaires avec 18 chantiers de reboisement, 97 hectares d’entretien de boisement, 10 km d’équipements (desserte), 54 hectares d’amélioration et la réalisation de 7 km de haiebrise vent. Au niveau des services, 5 plans simples de gestion ont été élaborés pour 2202 hectares.
Eclaircie à l’abatteuse dans un peuplement d’épicéa en forêt des Fanges
Les Nouvelles Feuilles
11
Forestières
n° 79  2004
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents