Lixus : fondation de la première expansion phénicienne vue de Carthage - article ; n°1 ; vol.166, pg 45-57
14 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Lixus : fondation de la première expansion phénicienne vue de Carthage - article ; n°1 ; vol.166, pg 45-57

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
14 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Publications de l'École française de Rome - Année 1992 - Volume 166 - Numéro 1 - Pages 45-57
L'auteur se propose d'examiner de nouveau l'ensemble des ruines mises au jour au sommet de la colline Tchemmich, où il reconnaît des matériaux réutilisés dans la grande abside nommée temple «H». Cet édifice, identifié tout récemment comme l'ancien sanctuaire vénéré de Mel-qart, il le daterait plutôt de l'époque maurétanienne. Le site du premier établissement phénicien est à chercher, selon lui, non sur le sommet de la colline mais plutôt dans les parages du Loukkos au pied du Tchmmich, p. ex. sur la pente orientale ou sur la crique à l'est.
13 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Hans Georg Niemeyer
Lixus : fondation de la première expansion phénicienne vue de
Carthage
In: Lixus. Actes du colloque de Larache (8-11 novembre 1989). Rome : École Française de Rome, 1992. pp. 45-57.
(Publications de l'École française de Rome, 166)
Résumé
L'auteur se propose d'examiner de nouveau l'ensemble des ruines mises au jour au sommet de la colline Tchemmich, où il
reconnaît des matériaux réutilisés dans la grande abside nommée temple «H». Cet édifice, identifié tout récemment comme
l'ancien sanctuaire vénéré de Mel-qart, il le daterait plutôt de l'époque maurétanienne. Le site du premier établissement phénicien
est à chercher, selon lui, non sur le sommet de la colline mais plutôt dans les parages du Loukkos au pied du Tchmmich, p. ex.
sur la pente orientale ou sur la crique à l'est.
Citer ce document / Cite this document :
Niemeyer Hans Georg. Lixus : fondation de la première expansion phénicienne vue de Carthage. In: Lixus. Actes du colloque
de Larache (8-11 novembre 1989). Rome : École Française de Rome, 1992. pp. 45-57. (Publications de l'École française de
Rome, 166)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1992_act_166_1_4290HANS GEORG NIEMEYER
LIXUS : FONDATION DE LA PREMIÈRE EXPANSION PHÉNICIENNE,
VUE DE CARTHAGE
1 - Introduction à un problème ancien temple de Melqart à Lixus et qu'il date
de l'époque archaïque?
Suivant la tradition littéraire, Lixus (pun. Si nous considérons la tradition dont Pline
Lks) en Maurétanie Tingitane, située sur la l'Ancien se fait l'écho comme fondée, le tem
rive droite du Oued Loukkos près de son em ple de Melqart faisait partie de l'établiss
bouchure, était une ville phénicienne1. La no ement primitif. Je laisse de côté ici le problème
tice de Pline l'Ancien (NH 19, 63; infra, texte de la date précise de fondation des célèbres
n° 15), selon laquelle son temple de Melqart factoreries/colonies phéniciennes. «Parmi les
était plus ancien de celui de Gadès, a toujours questions qui irritent le plus les historiens,
suscité l'intérêt particulier des historiens de celle de la datation de l'installation des Phéni
l'expansion phénicienne. Tout récemment, on ciens en tel ou tel point revient sans cesse»,
a même voulu reconnaître des vestiges de ce ainsi ont écrit à juste titre les auteurs de la
vénérable lieu de culte dans un vaste ensemb dernière synthèse sur «L'univers phénicien»3.
le de ruines au sommet de la colline Tchem- Afin de ne pas discuter une fois de plus la
mich, mises au jour au cours des fouilles de problématique épineuse de la chronologie, il
M. Tarradell et M. Ponsich2. suffira pour le moment de constater que
Dans les quelques pages qui suivent, je me Lixus, aussi bien par la concordance des sour
propose d'attirer l'attention sur un problème ces anciennes qui en font mention que par sa
de l'archéologie Lixitaine que l'on pourrait situation géographique à la sortie du détroit
qualifier d'ordre pratique, à savoir quelles de Gibraltar vers l'Atlantique et sur la côte en
sont les raisons qui nous autorisent à suppos face de l'Andalousie, s'insère dans le cadre
er que l'ensemble de quelques murs d'un bâ même que j'ai défini comme la première
timent à grande abside sur la haute colline de «strate» historique de l'expansion phénicien
Tchemmich soit le précieux vestige du plus ne en Méditerranée (fig. l)4. Pourtant il faut
1 Voir Pauly-Wissowa, RE XIII (1927), c. 928 s. s.v. Lix nicien, Paris, 1989, p. 54.
4 Voir H. G. Niemeyer, Die Phönizier und die Mitte(Dessau); Der kleine Pauly III (1969), c. 698s. s.v. Lix
lmeerwelt im Zeitalter Homers, dans Jahrbuch des Rö(Treidler), pour l'énumération des sources. Voir, Picard
1961. misch-Germanischen Zentral-Museums 31, 1984, p. 1 ss.
2 Ponsich 1981 ; Ponsich 1982; à la bibliographie parue («Zweite Theodor Mommsen Vorlesung», 1983). Nous
jusqu'au 1981 il faut ajouter P. Cintas, Manuel d'archéolog avons à faire au phénomène de la «précolonisation», cf.,
ie punique, I, Paris, 1970, p. 246-248; Bekkari 1971, ultérieurement. Gras, Rouillard et Teixidor, loc. cit.,
(Lixus : p. 34). p. 86 (voir la note précédente).
3 M. Gras, P. Rouillard et J. Teixidor, L'univers .
46 HANS GEORG NIEMEYER
Fig. 1 - Les premiers établissements phéniciens dans l'ouest de la mediterranee.
au choix du site. Comme l'indique le titre de imaginer que nous avons à faire avec un pro
cette contribution, ce sera la Carthage archaïcessus historique de plusieurs étapes qui né
cessita quelques générations5. Pour arriver à que (entre autres), qui nous servira de
re. l'étape de la fondation propre de l'agglomérat
ion, il aura fallu attendre vraisemblablement
la seconde 'strate' de consolidation du réseau
2 - Historique de la recherche commercial phénicien (v. infra).
On supposera par conséquent que, pour
retrouver le temple de Melqart de Lixus, il Reconnu en 1845 par l'explorateur Hein
faudra se mettre en quête d'un édifice, sanc rich Barth, Lixus (fig. 2) ne fit l'objet d'une
étude approfondie qu'en 1878, quand Ch. Tis- tuaire archaïque au sein d'un habitat qui
date, disons, du VIIP/VIP siècle avant J.-C. sot présenta ses recherches sur la géographie
comparée de la Maurétanie à l'Académie des Examinons donc si les ruines découvertes sur
la colline dans le «Quartier des Temples» cor inscriptions et belles-lettres de Paris6. Après
respondent à de telles exigences, p. ex. du avoir vérifié l'identification de la ville antique
sur la presqu'île de Tchemmich, il proposa de point de vue chronologique ou de la structure
localiser le temple de Melqart, en utilisant urbaine ou, à une échelle plus générale, quant
5 Voir H. G. Niemeyer, Anno octogesimo post Troiani Hamburger Beiträge zur Archäologie, 8, 1981, p. 9 s.
captant . . Tyria classis Gadis condidit? Polemische Ge 6Tissot 1878, p. 203-221.
danken zum Grüdungsdatum von Gades (Cadiz), dans :
LIXUS FONDATION DE LA PREMIERE EXPANSION PHENICIENNE 47
Fig. 2 - La région de Lixus (1 : situation présumée du port et du premier établissement; - 2 : la ville de Lixus; -
3 : marécages).
une notice de Pline l'Ancien (NH XIX, 63; naires et un livret de synthèse8, les résultats
infra texte n° 15), sur l'îlot de Rekada, un peu ne furent jamais publiés. Le tessonier de son
plus à l'ouest de Lixus7, où on a pu observer fameux «sondeo del algarrobo» (sondage du
des restes de construction ainsi que des tes caroubier), où on avait trouvé de la cérami
sons de céramique hellénistique et romaine. que archaïque9 est pourtant conservé, selon
L'hypothèse, à ma connaissance, ne fut ja des informations obtenues tout récemment, et
mais révisée. on peut espérer une publication prochaine10.
La vraie histoire des fouilles commence Le fouilleur lui-même, on le sait, considérait
avec M. Tarradell qui, à partir de 1949, mena toutefois la stratigraphie comme entièrement
des campagnes de fouille d'une certaine en bouleversée11. - Enfin, pour compléter ce
vergure en se proposant comme objectif chapitre, il faut ajouter ici le nom de P. Cintas
«l'évolution historique de la ville» de Lixus. qui, lors de ses recherches au Maroc, passa
Mais, mis à part quelques rapports par Lixus et en publia un rapport bref mais
7 Ibid., p. 213 s. ; sur Rekada v. Ponsich 1966c, p. 394. lard, à qui j'exprime ici ma gratitude.
8 Tarradell 1959. 11 Information sur des entretiens tenus avec M. Tarrad
9 Ibid., p. 27-29 et 55. ell, aimablement comuniquée par M. H. Schubart, qui
10 Information généreusement transmise par R. Rouil- trouvera ici l'expression de ma profonde reconnaissance. HANS GEORG NIEMEYER 48
sans aucun doute largement enrichies13, mais jusqu'à présent aussi valable qu'informatif 12.
également devenues problématiques. En fait, C'est ensuite M. Ponsich qui, après la réu
Ponsich avait reconnu dans l'ensemble des nification du Maroc en 1957, a pu dégager le
«Quartier des temples» au sommet de la colli ruines fouillées sur le sommet de la colline de
ne Tchemmich, et dont il sera question ici Lixus une série de temples (B, D, F, G, H) et
plus en détail. d'autres édifices publics (A, C, E, I, la nomenc
lature n'en est pas constante, 'C' p. ex. étant
aussi qualif

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents