Louis Eunius ou le Purgatoire de Saint Patrice (suite) - article ; n°4 ; vol.27, pg 676-710
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Annales de Bretagne - Année 1911 - Volume 27 - Numéro 4 - Pages 676-710
35 pages

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Publié le 01 janvier 1911
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

G. Dottin
Louis Eunius ou le Purgatoire de Saint Patrice (suite)
In: Annales de Bretagne. Tome 27, numéro 4, 1911. pp. 676-710.
Citer ce document / Cite this document :
Dottin G. Louis Eunius ou le Purgatoire de Saint Patrice (suite). In: Annales de Bretagne. Tome 27, numéro 4, 1911. pp. 676-
710.
doi : 10.3406/abpo.1911.1379
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1911_num_27_4_1379■
G. D01TIN
LOUIS EUN1US
oo
LE PURGATOIRE DE SAINT PATRICE
(Suite)
II
Les mystères bretons de Louis Eunius.
La bibliothèque des écrivains anonymes qui composèrent les
mystères bretons était formée de quelques livres populaires,
ouvrages de piété pour la plupart; les sujets, comme l'a démontré
A. Le Braz (1), sont tirés de l'Ancien et du Nouveau Testament, de
la Vie des Saints, des publications hagiographiques du colportage
et de la Légende Dorée, plus rarement de mystères français; enfin
de quelques romans tels que Les Quatre Fils Aymon, Huon de
Bordeaux, La Belle Hélène de Constantinople, Geneviève de Bra-
bant; ou de livres de morale en action comme Les Trois Estats de
VInnocence du Père R. de Ceriziers.
C'est l'ouvrage célèbre du P. Bouillon (8), Histoire de la Vie et du
Purgatoire de saint Patrice, qui fut la source des mystères bretons
relatifs à saint Patrice et au Purgatoire (3). De la Vie de saint
(1) Essai sur l'histoire du théâtre celtique; p. 271-333.
(2) N'est-ce pas lui, d'ailleurs, que désigne l'auteur de la Vie de S* Pa
trice dans ce vers ambigu :
Asistel gant eun tad deus a urz sant Frances (Prologue, 13).
(3) Saint Patrice ne semble pas avoir été très connu en Bretagne. M. R. de
Laigue m'a aimablement signalé les quelques sanctuaires qui lui sont
dédiés : une chapelle à Vezin (manoir du Groselier), à Rennes (manoir du
Breil), à Lannion. Il y a en Indre-et-Loire une commune de Saint-Patrice.
On y remarque une épine miraculeuse que le saint, dit la légende, fit fleurir
en plein hiver et qui maintenant fleurit encore à contre-saison (communic
ation de M. II. Teulié, bibliothécaire de l'Université de Rennes). On trouve
en outre Saint-Patrice-de-Claids dans la Manche, et Saint-Patrice-du-Désert
dans l'Orne. A Mégrit, Côtes-du-Nord, la Pierre de saint Patrice est percée toute sa longueur d'un trou où le saint se cacha pendant longtemps.
Ernoul de la Ghenelière, Mégalithes des Côtes-du-Nord. P. Sébillot, Le 677 INTRODUCTION.
Patrice, on ne connaît qu'un seul manuscrit; il a été excellemment
édité avec une introduction, une traduction et des notes par
J. J. Dunn, en 1909. De même que l'histoire de saint Patrice n'est
chez le P. Bouillon qu'une sorte d'introduction à l'histoire du
Purgatoire, le mystère de la Vie de saint Patrice, en trois actes,
sert comme d'avant-propos au mystère du Purgatoire de saint
Patrice, en deux journées, que l'on représentait le lendemain du
jour où l'on avait donné la Vie de saint Patrice (1).
Du Purgatoire de saint Patrice, on a, à notre connaissance, plu
sieurs manuscrits représentant deux rédactions. La première
rédaction, qui suit de près le livre du P. Bouillon, est conservée
dans trois plus ou moins fragmentaires, et un imprimé.
La seconde rédaction est conservée dans deux manuscrits et la
traduction d'un troisième manuscrit.
Première Rédaction
1° Le manuscrit 45 du fonds celtique de la Bibliothèque nationale
se compose de 78 feuillets; les feuillets 1-69 v° sont occupés par
une copie (A) du mystère de Louis Ennius dont le commencement
(trois feuillets) manque ; cette copie est due à Jean Conan (2> de
folklore de France, Paris, 1904, t. I, p. 321. Dans la forêt de Longboël, à
La Neuville (Seine-Inférieure), il y avait un trou de saint Patrice qui don
nait entrée dans l'enfer. F. Baudry, Mèlusine, t. I, col. 13.
(1) Voir acte III, vers 1124, 1175-1176, p. 256, 262 de l'édition de J. J. Dunn.
Cette édition est en cours de publication dans les Annales de Bretagne,
t. XXIV et suiv., et a été publiée à part en 1909.
(2) Sur Jean Conan, voir A. Le Braz, Essai sur l'histoire du théâtre cel
tique, p. 441-448. Voici son acte de décès qu'a bien voulu me communiquer
M. le Secrétaire de mairie de Trédrez :
« Extrait du registre des actes de décès de la commune de Trédrez pour
l'année mil huit cent trente quatre; du dix neufième jour du mois de dé
cembre mil quatre à midi, acte de décès de Jean Conan, né
à Ste Croix, département des Côtes du Nord, âgé de soixante-dix-neuf ans,
profession de tisserand, domicilié de Trédrez, décédé le dix huit décembre
à sept heures du matin, fils de Guillaume Conan et de Marie Le Moal, tous
deux décédés, époux de Marie Jeanne Thomas, fllandière, demeurant à
Trédrez. La déclaration du décès sus-mentionné a été faite par François
Conan, demeurant à Trédrez, âgé de vingt-neuf ans, profession de ti
sserand, qui a dit être fils du défunt et par Pierre Ollivier, demeurant à
Trédrez, âgé de soixante trois ans, profession de laboureur, qui a dit être
voisin du défunt. Lecture donnée de ce que dessus, les comparant et
témoins ont déclaré ne savoir signer de ce interpellés. Constaté suivant
la loi par moi, Yves Hullot, maire et officier de l'Etat civil soussignant. »
Si l'on regarde comme exacte l'indication de l'âge de Jean Conan à la
date de sa mort, on en conclut qu'il naquit en 1755. C'est la date portée
sur une copie de sa traduction du Bouquet sacré du P. Boucher, copie due
à Nicolas Le Braz. Il y est dit que la traduction fut achevée er bla mil eis
cant trégont, an uguent a vis hère « en l'an mil huit cent trente, le vingt 678 PREMIÈRE RÉDACTION A B.
Trédrez, qui mourut en 1834. Le feuillet 70 r° porte le nom Connan,
avec la date : Trédrez, 20 mai 1847, et deux vers bretons :
hoant plac'h yaouanc so eun tan hac a poaz seurezet so cant goech goassoch hoas(1>.
Traduction des deux vers bien connus de Gresset (Vert-Vert,
ch. II) :
Désir de fille est un feu qui dévore de nonne est cent fois pire encore.
et qui font allusion au vers 568 du mystère.
Luzel, dans une note jointe au manuscrit, certifie que le manusc
rit est de Jean Conan.
Au bas du feuillet 69 v°. on lit : J. Marie Guennec Le
23 Février 4839 ; et, d'une autre écriture : Luzel.
Le feuillet 32 r° porte deux dessins grossiers : l'un représentant
un homme étendu ; l'autre, une croix flanquée de deux cierges,
avec, sur le socle de la croix, l'inscription : Aman a sou asasined
eun den, peded Doué vid repos e jne. Amen. Ces dessins sont
destinés à illustrer les indications scéniques qui suivent le
vers 1648.
2° Les feuillets 71 r°-78 v° contiennent le commencement de la
pièce, d'une écriture et d'une orthographe plus moderne que celle
de Jean Conan; cette copie (B) est plus étendue que la lacune de
la première partie. On peut ainsi comparer les vers 113-366 dans
les deux copies. Cette comparaison montre que B est très inférieur
à A. Les vers 209, 351 manquent; quelques vers sont incomplets,
par exemple 121, 136; le copiste ne tient pas toujours compte de
la rime; il remplace tud quer par mignonet 446; clered par malequa
135; las caned par las canab 151; roud par rouet 352; cabared par
osteleri 122; Doulouse par man 124. Nous ne devons donc accorder
du mois d'Octobre » et que Conan avait alors soixante seize ans : bea a zo
breman c'huèzec via a tri-uguaint — a boe ma voan ganet en Zanté-Croa
Guengamp. Mais, d'après une lettre qu'a bien voulu m'écrire M. le Secré
taire de la mairie de Guingamp, on ne trouve, de 1750 à 1760, aucune
mention de la naissance de Jean Conan sur les registres de la paroisse
Sainte-Croix. Il serait né à Kérity d'après E. Ernault, Mémoires de la
Société de linguistique, t. XII, p. 253. M. le Maire de Kérity m'a obligeam
ment, fait connaître que les registres de 1745 à 1770 n'existent plus aux
archives de sa commune.
(1) Ces deux vers sont de la même écriture que Connan Trédrez 20 Mai
1847, et sont vraisemblablement de la main de François Conan; tandis que
le corps de la pièce est de la même écriture que la Vie de sainte Geneviève
(Bibl. nat. f.

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