Médecine, diététique et santé à la cour de Louis XIV d après les lettres de la Princesse Palatine (1652-1722) - article ; n°259 ; vol.71, pg 265-274
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Médecine, diététique et santé à la cour de Louis XIV d'après les lettres de la Princesse Palatine (1652-1722) - article ; n°259 ; vol.71, pg 265-274

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Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1983 - Volume 71 - Numéro 259 - Pages 265-274
Medicine, Dietitics and Health in the Court of Louis XIV, in Accordance with the Letters of Princess Palatine (1652-1722).
Based on the correspondance of Charlotte-Élisabeth de Bavière, Princess Palatine, the author presents the ideas and testimony of this princess on medicine, diet and remedies of the time, and observes, notably, that most of the medications cited in this correspondance can still be found, three hundred years later, in the Traité de Pharmacie by J.-J. Virey.
Medizin, Diätetik und Gesundheit am Hofe Ludwigs dem Vierzehnten, auf Grund der Briefe der « Princesse Palatine » (1652-1722).
Bezugnehmend auf die Korrespondenz der Pfalzgräfin Charlotte-Elisabeth von Bayern (die « Liselotte von der Pfalz »), beschreibt der Verfasser die Anschauungen und Aussagen dieser Prinzessin über die Ernährung und die Heilmittel ihrer Zeit. Er bemerkt unter anderem dass die meisten in dieser Korrespondenz zitierten Arzneimittel noch 130 Jahre später im Traité de pharmacie von J.-J. Virey vorkommen.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 74
Langue Français

Extrait

Lucie Coignerai-Devillers
Médecine, diététique et santé à la cour de Louis XIV d'après les
lettres de la Princesse Palatine (1652-1722)
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 71e année, N. 259, 1983. pp. 265-274.
Abstract
Medicine, Dietitics and Health in the Court of Louis XIV, in Accordance with the Letters of Princess Palatine (1652-1722).
Based on the correspondance of Charlotte-Élisabeth de Bavière, Princess Palatine, the author presents the ideas and testimony
of this princess on medicine, diet and remedies of the time, and observes, notably, that most of the medications cited in this
correspondance can still be found, three hundred years later, in the Traité de Pharmacie by J.-J. Virey.
Zusammenfassung
Medizin, Diätetik und Gesundheit am Hofe Ludwigs dem Vierzehnten, auf Grund der Briefe der « Princesse Palatine » (1652-
1722).
Bezugnehmend auf die Korrespondenz der Pfalzgräfin Charlotte-Elisabeth von Bayern (die « Liselotte von der Pfalz »),
beschreibt der Verfasser die Anschauungen und Aussagen dieser Prinzessin über die Ernährung und die Heilmittel ihrer Zeit. Er
bemerkt unter anderem dass die meisten in dieser Korrespondenz zitierten Arzneimittel noch 130 Jahre später im Traité de
pharmacie von J.-J. Virey vorkommen.
Citer ce document / Cite this document :
Coignerai-Devillers Lucie. Médecine, diététique et santé à la cour de Louis XIV d'après les lettres de la Princesse Palatine
(1652-1722). In: Revue d'histoire de la pharmacie, 71e année, N. 259, 1983. pp. 265-274.
doi : 10.3406/pharm.1983.2629
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1983_num_71_259_2629diététique et santé Médecine,
à la cour de Louis XIV
d'après les lettres
de la princesse Palatine (1652-1722)
sans Bien allemand. en séparer biche apparence princesse quelque consulter d'échange aux de originale Palatine, Comme abois prestigieux, ses sorte familiers, ses à » une la (1671). goûts, pour nom personne, garantie cour elle sous jusqu'à toutes vers de ne lequel envoyée territoriale Louis la cessera, les Saint-Germain, France princesses elle XIV, en écrit-elle, entrera et, tant Charlotte-Elisabeth quelque de de du Strasbourg, où dans côté son de sorte l'attend « l'histoire, temps, français bramer comme un où on comme de que mariage elle représente l'expédie, monnaie Bavière, du doit côté une en se
Monsieur, Philippe d'Orléans, frère du roi, ayant perdu sa première
femme, Henriette d'Angleterre (« Madame se meurt... Madame est morte
... »), doit, pour d'évidentes raisons dynastiques, se remarier. La princesse
de Bavière va donc être unie à ce brillant seigneur, endentellé, bijouté,
fardé et maniéré, dont nul n'ignore qu'il porte plus d'intérêt à son propre
sexe qu'aux femmes. Ne chuchote-t-on pas, à la cour, que la première
Madame est morte empoisonnée par les deux mignons du prince, le cheval
ier de Lorraine et le marquis d'Éffiat ? Charmant mari en vérité pour une
jeune fille de dix-neuf ans, simplement et sportivement élevée, laide de
surcroît et qui deviendra prodigieusement lourde et gauche, tranchant sur
le peuple froufroutant des précieuses fringantes qui entourent le roi ! « Je
suis faite comme un dé et mon visage tient du chat, de l'ours et du singe,
marqué de surcroît par la petite vérole », ainsi se décrit-elle elle-même,
sans complaisance.
Sportive, oui, Madame est une grande chasseresse : elle se vante de
n'être tombée que vingt-six fois de cheval au cours de mille chasses.
S 'alourdissant avec l'âge, elle ne se déplacera plus guère qu'à cheval.
Communication présentée à la Société d'Histoire de la Pharmacie le 10 mai 1982.
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, XXX, N° 259, DÉCEMBRE 1983. revue d'histoire de la pharmacie 266
Étrangère et le restant, parlant un français au rude accent tudesque,
mariée à un homosexuel, pleurant dans le secret de ses appartements son
cher Palatinat que ravagent les armées françaises désespoir que le Roi
ne tolérerait pas en public , elle mène une vie en apparence prestigieuse,
mais si peu heureuse ! « Si l'on est vierge quand on couche seule, écrit-
elle, voilà dix-neuf ans que je le suis parfaitement ». Bien sûr, Monsieur,
conscient de ses devoirs, fera trois enfants à sa femme : une fille morte
jeune et deux fils, dont l'aîné, Philippe, qui deviendra le Régent et dont
l 'arrière-petit-fils, Louis-Philippe, mettra enfin les Orléans sur ce trône si
longtemps convoité. Ces corvées accomplies, Monsieur retournera à ses
compagnons de plaisir, qui s'efforceront d'ailleurs de brouiller au
maximum les cartes entre cet étrange couple.
Louis XIV, lui, aime bien sa grosse et rude belle-sur : elle chasse
comme un homme, ne craint pas les déplacements dans les carrosses
ouverts à tous les vents, où s'enrhument les belles marquises, non plus que
la poussière soulevée par les cavaliers caracolant aux portières. Elle
n'aura aucune aventure galante, à part celle que la cabale essaiera d'in
venter pour la discréditer, mais elle garde dans son cur plus que de
l'amitié pour son séduisant beau-frère, dont le moindre froncement de
sourcil l'affole. Ainsi naîtra entre elle et Madame de Maintenon ce qu'on a
appelé « la haine du siècle ». Dans sa correspondance, Madame, dont la
plume n'est pas prude, ne nomme-t-elle pas Madame de Maintenon
« l'Ordure du Roi », « Madame l'Ordure », la « pantocrate » ou la
« ripopée », etc. ? Lors de son mariage secret en 1784, Louis XIV exigera la
réconciliation entre les femmes et ce ne sera plus alors qu'un dédaigneux
« la vieille ». Madame n'ignore pas que ses lettres sont lues au cabinet
noir et que les meilleurs morceaux en sont envoyés au roi, dont d'ailleurs
elle ne parlera jamais en mauvais termes, que ce soit politique ou tendre
sentiment.
Madame, que ses intimes appellent Liselotte par contraction de ses
deux prénoms Elisabeth et Charlotte et vit-on jamais galant diminutif
plus mal adapté ? conserve tous les préjugés de la noblesse et ressentira
comme un affront inoubliable l'exigence du roi de marier son fils
Philippe d'Orléans, le futur Régent, avec une de ses bâtardes de Madame
de Montespan, Mademoiselle de Blois, de surcroît élevée et chérie par
Madame de Maintenon. Jamais la Palatine ne pardonnera à sa belle-fille.
Femme négligée, mère déçue, laide et sans grâce et cependant obligée
de paraître, en cachant ses sentiments les plus intimes, Madame, de
meurée au surplus profondément allemande de cur, se consolera en
écrivant inlassablement d'immenses lettres à sa parenté. Sa correspon
dante favorite est la sur de son père, sa tante bien-aimée, l'électrice
Sophie de Hanovre, qui l'a élevée et à laquelle elle va conter les mille
potins de la cour, ses déboires, tracer des portraits vigoureux et sans
indulgence de ces courtisans dorés, raffinés en apparence, tels que nous les
présentent nos manuels, mais qu'elle observe d'un il lucide et impi- À LA COUR DE LOUIS XIV 267 MÉDECINE
toyable : orgies, débauches, jeu, repas où l'on s'empiffre et vomit, licence
de grands seigneurs et nobles dames confondus, elle voit tout, dit tout et
sa correspondance constitue une chronique qui garde un puissant intérêt.
Au milieu de tout cela, Madame veille prudemment à sa santé. Sans
respect des conventions, sans détours, originale dans ses vues, tranchant
sur son siècle, elle expose de plus en plus souvent, au fur et à mesure que
l'âge avance, ses vues sur la médecine, la diététique et les remèdes.
MADAME ET LA MEDECINE
Tout comme Molière, elle ne porte pas les médecins dans son cur et
ne leur accorde qu'une bien mince confiance. Chaque fois que mourra un
haut personnage de son entourage, elle en imputera la faute au médecin.
Elle s'élève violemment contre les prescriptions de l'époque : saignées,
purgations par l'émétique, lavements, auxquels Louis XIV lui-même a
recours chaque mois. Et a-t-elle tellement tort lorsqu'on lit sous sa plume
que, pendant l'agonie du roi, on lui tira cependant « trois grandes palettes
et trois assiettes de sang », ce qui doit bien représenter environ 700 g de
sang ?
« A l'autopsie de mon cousin de la Trémoille, é

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