Mis en ligne le 22 juin 2010 Rapport d’orientation Réaliser une synthèse des éléments de méthode des publications relatives aux deux essais contrôlés randomisés parus en mars 2009 dans le New England Journal of Medicine (PLCO et ERSPC), afin d’en tirer les points forts, les limites éventuelles et les éléments nécessaires à l’appréciation de la nécessité éventuelle d’inscrire au programme de travail de la HAS la réévaluation de l’opportunité d’un programme de dépistage systématique du cancer de la prostate par dosage du PSA. A l’issue de l’analyse critique des articles issus des études ERSPC et PLCO publiés en mars 2009 et au vu des travaux récents parus en France, la HAS : - Considère qu’aucun élément scientifique nouveau n’est de nature à justifier la réévaluation de l’opportunité de la mise en place d’un programme de dépistage systématique du cancer de la prostate par dosage du PSA ; - Rappelle, dans ces conditions, les recommandations publiées par l’Anaes en 1999 et 2004 considérant que « les connaissances actuelles ne permettent pas de recommander un dépistage de masse du cancer de la prostate » par dosage du PSA et propose que soit étudiée l’inscription au programme de travail de la HAS de l’élaboration de recommandations professionnelles afin de préciser les indications du dosage du PSA dans le cadre de la démarche diagnostique ; - Relève l’existence d’éléments concordants tendant à démontrer l’importance des inconvénients du dépistage et insiste sur la nécessité de mieux apprécier les effets délétères des pratiques actuelles de prescription des dosages de PSA, au moyen de la mise en place d’une étude de pratiques ; - Insiste enfin sur l’importance de l’information à apporter aux hommes envisageant la réalisation d’un dépistage individuel du cancer de la prostate et rappelle l’existence d’un guide d’information publié par l’Anaes en 2004, dont la mise à jour devra être réalisée conformément aux recommandations de la HAS sur l’élaboration de l’information à destination des patients et en fonction des données acquises de la science, par la HAS en collaboration avec l’INCa. Mis en ligne le 22 juin 2010
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Extrait
RAPPORT D’ORIENTATION
ostate C et PLCO pub
Dépistage du cancer de la pr Analyse critique des articles issus des études ERSP en mars 2009
Juin 2010
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Objectifs et portée du document ............................................................................................. 17
Méthode de travail .................................................................................................................... 18
Analyse critique des articles publiés dans leNew England Journal of Medicineen mars 2009 191.Contexte de la saisine ..................................................................................................... 192.Méthodes.......................................................................................................................... 192.1Objectif 192.2Sélection des documents à analyser 192.3 20Modalités de lecture des documents2.4Synthèse 202.5Validation 202.6 21Diffusion du rapport3. 21Résultats ..........................................................................................................................3.1 21Articles analysés3.2Analyses individuelles des deux études 213.3Synthèse 284.Conclusions ..................................................................................................................... 28
Conclusions et avis de la HAS ................................................................................................. 30
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Dépistage du cancer de la prostate - Analyse des nouvelles données
Abréviations
En vue de faciliter la lecture du texte, les abréviations et acronymes utilisés sont explicités ci-dessous (tableau 1).
Tableau 1. Abréviations les plus courantes
Abréviation
AFU
Anaes
DGS
ERSPC
HAS
IC
INCa
ISPED
OMS
OPEPS
PLCO
PSA
RR
TR
Libellé
Association Française d’Urologie
Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé
Direction Générale de la Santé
European Randomized Study of Screening for Prostate Cancer
Haute Autorité de Santé
Intervalle de confiance
Institut National du Cancer
Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement
Organisation Mondiale de la Santé
Office Parlementaire d’Evaluation des Politiques de Santé
Prostate, Lung, Colorectal, and Ovarian Cancer Screening Trial
Prostate Specific Antigen
Risque relatif
Toucher rectal
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Dépistage du cancer de la prostate - Analyse des nouvelles données
Introduction
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme : avec 62 245 nouveaux cas estimés en 2005 à partir des données des registres du réseau FRANCIM et du CepiDC (1), il représentait 34% de l’ensemble des cancers incidents (taux d’incidence standardisé de 121,2 pour 100 000 personnes-années). De même, le cancer de la prostate était à l’origine en 2005 de 9 202 décès, ce qui le situait au 2e rang des décès par cancer chez l’homme (taux de mortalité standardisé de 13,5 pour 100 000) et au 4e dans l’ensemble de la rang population.L’incidence du cancer de la prostate a connu une forte augmentation depuis 1980, en raison de l’effet combiné du vieillissement de la population, de l’amélioration des moyens diagnostiques et de la diffusion du dépistage individuel par dosage du PSA (+6,3% par an entre 1980 et 2005 et +8,5% par an entre 2000 et 2005). La mortalité par cancer de la prostate a quant à elle diminué depuis 1990, cette diminution étant plus importante sur la période 2000-2005 (2,5% par an). Cette réduction faible mais constante de la mortalité peut être mise en rapport avec l’amélioration des conditions de prise en charge (amélioration de l’efficacité des traitements et diagnostic à un stade plus précoce). Le dosage de l’antigène spécifique de prostate ou PSA (Prostate Specific Antigen) dans le sérum est actuellement utilisé dans le diagnostic du cancer de la prostate (2). Il s’agit d’une protéine produite quasi-exclusivement par les cellules épithéliales de la glande prostatique et en faible quantité par les cellules épithéliales des glandes péri-urétrales. Le PSA est normalement présent dans le sérum des hommes à une faible concentration ; une élévation du PSA sérique peut être rencontrée dans les hypertrophies bénignes de la prostate, les prostatites aiguës et les cancers de la prostate (2). Si le dosage du PSA a ouvert la voie à un possible dépistage du cancer de la prostate, aucun programme de dépistage systématique n’a été mis en place en France comme partout ailleurs dans le monde. En effet, d’importantes questions restent aujourd’hui posées, en particulier concernant l’impact du dépistage en termes de réduction de la mortalité pour la population concernée, mais aussi les risques de surdiagnostic (dépistage d’un cancer qui ne serait jamais devenu symptomatique avant le décès du sujet) et de surtraitement (traitement d’un cancer sans impact sur le pronostic de la maladie), notamment dans le cas des cancers diagnostiqués à un stade très précoce et peu agressifs chez les sujets âgés. De nouveaux éclairages issus notamment de la publication, en mars 2009, des résultats de deux essais contrôlés randomisés, très attendus, un essai américain, leProstate, Lung, Colorectal, and Ovarian (PLCO)Cancer Screening Trial (3) et un essai européen, le European Randomized Study of Screening for Prostate Cancer (ERSPC) (4), pourraient néanmoins conduireà envisager une révision des recommandations françaises actuelles (recommandations de l’Anaes de 1998 et 2004 (2,5)). La Haute Autorité de Santé (HAS) a donc été saisie par l’Institut National du Cancer (INCa) puis par la Direction Générale de la Santé (DGS) afin que soit appréciée la nécessité d’une inscription à son programme de travail de la réévaluation de l’opportunité d’un programme de dépistage systématique du cancer de la prostate par dosage du PSA. A cette fin, elle a souhaité confier au Pr L.-Rachid Salmi, Directeur de l’Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED), la mission de réaliser une synthèse des éléments de méthode des publications relatives aux deux essais contrôlés sus-cités parus dans leNew England Journal of Medicine mars 2009 afin d’en tirer les points forts, les en
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