L assurance sociale maladie dans les pays en  devellopment..
14 pages
Français

L'assurance sociale maladie dans les pays en devellopment..

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
14 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L’assurance sociale maladie dans les pays en développement : un défi permanent Guy Carrin Organisation mondiale de la Santé Cet article traite la question de la faisabilité de l’assurance « sociale » maladie (ASM) dans les pays en développement. L’ASM a pour objet de protéger tous les groupes de la population contre les risques financiers dus à la maladie. Sa mise en oeuvre entraîne néanmoins des difficultés substantielles en raison de l’absence de débat et de consensus quant à l’étendue de la solidarité financière, de problèmes concernant la fourniture des services de santé, et de l’insuffisance des capacités d’encadrement. La transition vers la couverture universelle risque de prendre de longues années, mais ce processus peut être accéléré. L’adoption d’une approche « familiale » de la protection financière, un soutien financier soutenu des pouvoirs publics et des donateurs, et un développement déconcentré de l’ASM permettraient de gagner plusieurs années sur le temps nécessaire à la réalisation d’une protection universelle totale contre les dépenses de soins de santé. Les dépenses de soins de santé ont considérablement augmenté, passant de 3 pour cent du produit intérieur brut mondial (PIB) en 1948 à 7,9 pour cent en 1997 ; mais cette augmentation ne s’est en aucun cas accompagnée d’une amélioration aussi considérable de la 1couverture universelle. La rareté des ressources économiques, la modestie de la croissance économique, les ...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 93
Langue Français

Extrait

 
Lassurance sociale maladiedans les paysen développement :un défi permanentGuy CarrinOrganisation mondiale de la SantéCet article traite la question de la faisabilité de lassurance « sociale »maladie (ASM) dans les pays en développement. LASM a pour objetde protéger tous les groupes de la population contre les risques financiersdus à la maladie. Sa mise en oeuvre entraîne néanmoins des difficultéssubstantielles en raison de labsence de débat et de consensus quant àlétendue de la solidarité financière, de problèmes concernant la fournituredes services de santé, et de linsuffisance des capacités dencadrement. Latransition vers la couverture universelle risque de prendre de longuesannées, mais ce processus peut être accéléré. Ladoption dune approche« familiale » de la protection financière, un soutien financier soutenu despouvoirs publics et des donateurs, et un développement déconcentré delASM permettraient de gagner plusieurs années sur le temps nécessaire àla réalisation dune protection universelle totale contre les dépenses desoins de santé.Les dépenses de soins de santé ont considérablement augmenté,passant de 3 pour cent du produit intérieur brut mondial (PIB) en1948 à 7,9 pour cent en 1997 ; mais cette augmentation ne sest enaucun cas accompagnée dune amélioration aussi considérable de lacouverture universelle.1 La rareté des ressources économiques, lamodestie de la croissance économique, les contraintes pesant sur lesecteur public et la faiblesse des capacités institutionnelles expli-quent pourquoi la mise en place de systèmes appropriés de finance-ment de la santé dans les pays en développement à bas revenusreste une tâche ardue et suscite dimportants débats.2 
Lauteur est économiste principal de la santé à lOMS (Genève, Suisse). Des extraits de cetarticle ont été publiés en français dansRôle de lEtat, marché et valeurs dominantes : la santé publique en péril(Université de Genève, Cahiers de lIUED, 2001). Nous remercions vivement Aviva Ron,Debra Lipson ainsi quun lecteur anonyme pour leurs précieuses suggestions et lesinformations à jour quils nous ont fournies. Les points de vue exprimés nengagenttoutefois que lauteur.© Association internationale de la sécurité sociale, 2002 Revue internationale de sécurité sociale, vol. 55, 2/2002Publié par Peter Lang SA, Editions scientifiques européennes, Jupiterstr.15, CH-3000 Berne 15
1 OMS :Rapport sur la santé dans le monde, 2000 - Pour un système de santé plusperformant. Genève, Organisation mondiale de la Santé.2 Les pays en développement à faibles revenus sont définis comme ceux ayant un produitnational brut égal ou inférieur à 760 USD par habitant.
  
 
Lassurance sociale maladie dans les pays en développement : un défi permanentLune des premières réponses à la pénurie de fonds publics asouvent été de créer des régimes basés sur une participation desassurés. De nombreuses études ont toutefois mis en garde lesdécideurs sur les effets négatifs que les régimes basés sur uneparticipation des assurés pouvaient avoir sur lutilisation des soins,3 en particulier chez les plus pauvres.4 Si le renforcement de léquitéreste un objectif fondamental de la politique de la santé, uneparticipation accrue des pouvoirs publics est nécessaire pour lefinancement et lorganisation des soins de santé. Un progrèsimportant consisterait à mettre sur pied des systèmes de santé quisoient financés par limpôt et/ou des cotisations dassurancemaladie, et qui regroupent les risques. Ces mécanismes definancement de la santé séparent lutilisation du paiement direct etpeuvent ainsi assurer laccès aux soins de santé, même pour lesgroupes les plus vulnérables.Le financement de la santé par limpôt ne sera pas facile, enparticulier dans les pays en développement à faibles revenus, enraison dune assiette fiscale réduite et de la faiblesse des capacitésorganisationnelles pour recouvrer limpôt ou éviter une évasionfiscale à grande échelle. Lassurance maladie, quelle soit organisée àléchelon national, sur une base volontaire ou à un niveaucommunautaire, nest pas non plus un système exempt deproblèmes. Mais cela nempêche pas les régimes dassurancemaladie de susciter actuellement un vif intérêt. Lune descaractéristiques importantes de ces régimes est de ne pas fairereposer la totalité de la charge du financement sur les pouvoirspublics, mais de répartir le coût total des dépenses de soins desanté des assurés sur plusieurs partenaires. Cela peut en partieexpliquer pourquoi les décideurs publics semblent aujourdhuiporter un intérêt accru à lassurance maladie. Ainsi, les institutionsfinancières internationales et les donateurs considèrent de plus enplus lassurance maladie comme lun des mécanismes viables definancement de la santé quils approuvent, et cela de façon plusexplicite quil y a dix ans.Dans cet article, nous traiterons spécifiquement la question dela faisabilité de lassurance « sociale » maladie dans les pays endéveloppement, dont lobjectif de base est de sétendre à tous lesgroupes de la population. Nous aborderons dabord le conceptdassurance sociale maladie, puis nous analyserons les questions demise en oeuvre, principalement sur la base de lexpérience asiatique,mais pas exclusivement. Nous examinerons aussi plusieurs facteursfaisant obstacle à une évolution régulière vers un régimedassurance sociale maladie pleinement développé. Avant deconclure, nous nous demanderons sil existe une voie rapide vers lacouverture universelle, ou tout au moins plus rapide que celleenvisagée. Cette question est particulièrement pertinente pour lespays en développement à faibles revenus, pour lesquels sont
3 Banque mondiale : «Pour une meilleure santé en Afrique», dansFindings, Région Afrique,n° 25. Washington, DC, 1994.4 B. McPake : «User charges for health services in developing countries», dansSocialScience and Medicine, vol. 36, n,11,1993.  Revue internationale de sécurité sociale, vol. 55, 212002 © Association internationale de la sécurité sociale, 2002
  
 
Lassurance sociale maladie dans les pays en développement : un défi permanentprévues de longues périodes de transition vers la couvertureuniverselle. Les observations finales figurent dans la dernière partie.Lassurance sociale maladie :du concept à la mise en oeuvreLe conceptLassurance sociale maladie (ASM) regroupe dune part les risquesde santé de ses affiliés, dautre part les cotisations des entreprises,des ménages et des pouvoirs publics. Les cotisations des ménages etdes entreprises sont en général basées sur les revenus, tandis queles cotisations des pouvoirs publics sont principalement financéespar limpôt. Lassurance sociale maladie répond à lobjectif de lacouverture universelle en donnant accès à un ensemble de servicessanitaires de base à toute la population, indépendamment durevenu ou du statut social. LASM se distingue donc clairement desrégimes basés sur la participation aux frais ou le paiement directpar lusager, où ce dernier assume seul le coût de ses soinsmédicaux. LASM partage avec le système de financement de lasanté par limpôt la caractéristique de regrouper les risques et lescotisations. Il existe une différence importante : dans la méthode definancement par limpôt, les gens cotisent mais seulement de façonindirecte à travers limpôt. Cest pourquoi on dit aussi que lASMest une assuranceexplicitecar les gens ont directementconscience, à travers leurs cotisations, dêtre affiliés à lassurance.Dans la méthode par limpôt, lassurance peut être qualifiédimplicite.5 En principe, lASM suppose une affiliation obligatoire. De lasorte, elle sécarte des pièges de lassurance maladie sur la basedune libre adhésion. Dabord, elle évite que certains groupes de lapopulation, comme les plus pauvres et les plus vulnérables, nesoient exclus du système. Dans un régime volontaire, il peut y avoirexclusion en raison du manque dintérêt politique à inclure les grou-pes vulnérables. Lexclusion peut aussi résulter du fait que les pluspauvres sont tout simplement dépourvus de la capacité ou de lavolonté de payer les cotisations dassurance maladie proposées.Ensuite, de par sa nature, lassurance obligatoire interdit la sélection adverse ». Celle-ci se produit dans un cadre volontaire«quand des gens en bonne santé considèrent que les cotisationsdassurance maladie sont trop chères et choisissent de ne passassurer. Lassurance volontaire peut de ce fait se retrouversurchargée dassurés présentant des risques sanitaires moyens ouélevés. La sélection adverse et son impact sur les dépenses et lescotisations dassurance maladie peuvent même provoquer ladisparition de lassurance volontaire : en raison des mauvaisrisques, les niveaux de cotisation peuvent tellement augmenter que
5 VoirRapport sur la santé dans le monde, 2000, op. cit.   © Association internationale de la sécurité sociale, 2002Revue internationale de sécurité sociale, vol. 55, 212002 
  
 
Lassurance sociale maladie dans les pays en développement : un défi permanentlassurance maladie proposée cessera en définitive dattirer lesaffiliés potentiels restants.Difficultés de mise en oeuvreLASM est considérée comme un moyen très efficace pour garantirlaccès équitable de la population aux services de santé. Près de lamoitié des pays industrialisés ont choisi lassurance sociale maladiecomme système de financement de la santé. A linverse, en 1998,aucun pays en développement ayant un produit national brut (PNB)inférieur à USD 761 par habitant nétait doté dun régime dassu-rance sociale maladie. Parmi les pays à revenus moyens de latranche inférieure (avec un PNB compris entre USD 761 et 3030 parhabitant), le seul pays doté dun régime dassurance sociale maladiepleinement développé était le Costa Rica.Un certain nombre de pays en développement envisagent en toutcas de créer une assurance maladie, ou de développer le systèmemis en place. Une vue densemble et une analyse des projets etexpériences à travers le monde dépasseraient le cadre de cet article.Nous évoquerons cependant deux expériences particulières de larégion asiatique. En premier lieu, le Viet Nam a pris linitiativecourageuse dinstaurer un régime dassurance sociale maladie en1992.6 Il est pour lessentiel obligatoire pour les travailleurs et lesfonctionnaires, et volontaire pour la population des secteurs agricoleet informel. Ensuite, la Chine essaie depuis 1994 de créer unsystème dassurance maladie rural décentralisé.7 Lidée duneassurance maladie rurale visait à répondre au problème grandissantde laccès aux soins de santé en Chine, après le démantèlement deson système des médecins aux pieds nus. Afin de mieux comprendreles facteurs à améliorer lors de la mise en oeuvre de lASM dansdautres pays en développement, nous allons examiner quelques-uns des obstacles au développement de lassurance maladie que lerégime vietnamien et le régime rural chinois ont rencontrés.Quatre grandes raisons résument les difficultés de mise enoeuvre.La première, cest quil peut être très difficile de faire accepter parla population la règle fondamentale de lASM, qui est de garantir desprestations de santé similaires à ceux qui ont des besoins de soinsde santé similaires, indépendamment du montant des cotisationsversées. En fait, ce problème se pose avec beaucoup dacuité lors-quil existe dans un pays une forte inégalité des biens et desrevenus. Si les cotisations à lASM doivent correspondre à un certainpourcentage du revenu, il est évident quelles différeront très6 Pour un aperçu du régime dassurance maladie vietnamien, voir A. Ron, G. Carrin etTran Van Tien : «Viet Nam : Le développement de lassurance maladie nationale», dansRevue internationale de sécurité sociale, vol. 51, n° 3, 1998. 7 En Chine, ce système est connu sous le nom de régimes médicaux des coopérativesrurales, lesquels sont gérés à léchelon du district ou de la municipalité. Voir G. Carrin,A. Ron et Yang Hui et al. : «The reform of the rural cooperative medical system in thePeoples Republic of China : Interim experience in14pilots countries», dansSocialScience and Medecine, vol. 48, n° 7,1999.   Revue internationale de sécurité sociale, vol. 55, 212002 © Association internationale de la sécurité sociale, 2002
  
Lassurance sociale maladie dans les pays en développement : un défi permanentsensiblement dun ménage à lautre. En Chine, par exemple, lerevenu le plus élevé et le revenu moyen dun ménage à léchelondun village pourront facilement être respectivement dix et cinq foisplus élevés que le revenu le plus faible. En théorie, ces ménagesdevraient alors payer respectivement dix et cinq fois plus que leménage au revenu le plus faible. En pratique, il savère que cesttrop demander aux ménages à revenus moyens et élevés.Les décideurs sont donc obligés de tenir compte de certaineslimites au sein de la société quant au degré de solidarité entre lesgroupes socio-économiques.Si la solidarité financière est déjà très difficile à réaliser à linté-rieur dun village, elle peut être encore plus dure à mettre en oeuvreentre les villages, notamment avec une assurance maladie volon-taire. Imaginons des villages séparés par des barrières géographi-ques dans les régions montagneuses comme le Jiangxi, lune desprovinces chinoises où les revenus sont les plus bas. Lespopulations de ces villages peuvent se connaître à peine les unes lesautres. En outre, certains villages peuvent être un tant soit peu plusriches économiquement que dautres. La population de ces villagescomprend vite que leurs cotisations pourraient partiellement servir àsubventionner des populations encore plus pauvres et peut-êtreplus malades dautres villages. A cela sajoute le fait quune certainepartie de la population des villages plus riches risquera dassocier lapauvreté à une réticence à légard du travail, rejetant ainsi le blâmede la pauvreté sur les pauvres eux-mêmes. Dans ces conditions, etétant donné que lassurance maladie est volontaire, la solidarité estdifficile à mettre en oeuvre. Pourtant, on peut espérer uneprogression de la solidarité à mesure que le développementéconomique sétendra de façon relativement égale aux régions etvillages. Dans un tel contexte, les gens pourront être plus disposés àpartager les ressources.Deuxièmement, les régimes dASM doivent garantir à leurs mem-bres quils percevront réellement les prestations dassurance mala-die promises. Cela implique que les services de santé qui sont unélément de lensemble des prestations dassurance maladie doiventexister ou être créés par les caisses dassurance maladie. Il est évi-dent que les infrastructures des services de santé, les ressourceshumaines et les autres composantes nécessaires des services desanté, comme les médicaments et les examens de laboratoire,doivent toutes être en mesure de produire les services sanitairesappropriés. Si ces services sanitaires ne peuvent pas être fournis,cela na guère de sens de mettre sur pied un régime dASM. Si unEtat entreprend malgré tout dinstaurer un tel régime, il se rendravite compte que la confiance de la population fera défaut, ce quientraînera des comportements de non-respect des règles, tels que lerefus de verser les cotisations.Un autre type de situation peut se produire lorsque les servicessont en principe disponibles mais que les fournisseurs ne se confor-ment pas aux obligations découlant du régime dASM nouvellementcréé. Lune des raisons principales de ce non-respect peut être lin-certitude des fournisseurs quant aux répercussions de lassurancemaladie sur leurs revenus. Ce manque de collaboration a dabord  © Association internationale de la sécurité sociale, 2002Revue internationale de sécurité sociale, vol. 55, 212002 
  
 
Lassurance sociale maladie dans les pays en développement : un défi permanentété constaté au Viet Nam, où certains médecins ont même refusé defournir des prestations sanitaires à des patients assurés. La princi-pale raison était que ces médecins espéraient continuer à toucherdes dessous-de-table (pour compenser le maigre niveau des salairesofficiels). Mais les affiliés de lassurance maladie ont estimé que, dèslors quils avaient versé leurs cotisations dassurance maladie, ilsnavaient plus à verser de dessous-de-table aux médecins.Anticipant ce nouveau comportement, certains médecins nont enfait plus voulu soigner les patients assurés.Troisièmement,les pouvoirs publics peuvent ne pas encoredisposer des capacités administratives ou dencadrement pourétablir et mettre en oeuvre un régime dassurance maladie.8 Ladirection de lassurance maladie a toutefois des chances de succèsaccrues lorsquelle a une bonne connaissance des principes de basede lassurance maladie. Il lui est alors possible dexpliquer cesprincipes à la population. Par exemple, elle peut expliquer auxaffiliés quun certain nombre dentre eux, ceux qui sont en trèsbonne santé, peuvent ne pas toujours « bénéficier » régulièrementdes services de santé assurés, pour la simple raison quils nen ontpas besoin. Même les affiliés dits bien portants doivent êtreconvaincus quun jour ils pourraient être victimes dune maladie oudun accident grave, à loccasion duquel ils tireront pleinement profitdu régime. Un régime dassurance maladie de district de la provincechinoise de Zhejiang, par exemple, a eu des problèmes avec sesaffiliés qui nacceptaient pas cette vision à long terme delassurance. La direction du régime a pensé que les affiliés seraientattirés vers le régime par des cotisations dassurance maladieconsidérablement réduites, espérant quun faible niveau decotisation rendrait lassurance maladie plus attractive. Mais cefaisant, la direction du régime est tombée dans un autre piège : laréduction des cotisations a conduit à une diminution telle du niveaude protection (la part assurée des dépenses de services de santé necorrespondait plus quà 8 à 10 pour cent des dépenses, ce quiimpliquait une participation aux frais de 90 à 92 pour cent!) que lesaffiliés en ont conclu quil ne valait plus la peine de sassurer.Dans de nombreux cas, les pouvoirs publics ne peuvent pasimposer demblée une affiliation obligatoire à tous les groupes de lapopulation. Ils commencent donc par assurer les travailleurssalariés des secteurs public et privé. Les cotisations dassurancemaladie sont en général prélevées sur les salaires. Des informationssur les salaires devraient en principe faciliter le recouvrement de cescotisations. Le risque demeure toutefois dun faible degré de respectdes règles fixées en matière de cotisations, ainsi que des autresdispositions, en tout cas dans les premiers temps dun régimedassurance maladie. Cest pourquoi il est indispensable que lerégime lui-même contrôle les salaires et cotisations des affiliés.Ainsi, dans une province du Viet Nam, une succursale dune banque8 La nécessité de capacités administratives est soulignée par Aviva Ron dans : «Nouvellesstratégies pour le secteur formel : les cas du Viet Nam et du Zimbabwe», dans A. Ron etX. Scheil-Adlung (sous la direction de) :Les innovations récentes en matière de politiquede santé dans la sécurité sociale(chap. 2). Nouveau-Brunswick, NJ, TransactionPublishers.  Revue internationale de sécurité sociale, vol. 55, 212002 © Association internationale de la sécurité sociale, 2002
  
Lassurance sociale maladie dans les pays en développement : un défi permanentavait déclaré que tous les salariés, du cadre supérieur au portier,touchaient le même salaire minimum défini à léchelon national.Comme on peut sen douter, il en est résulté une grave sous-estimation des cotisations dues. Ce comportement peut sexpliquerpar le fait que la solidarité imposée et le niveau des cotisationsdassurance maladie dépassaient ce que la population était disposéeà accepter, ce qui a amené employeurs et salariés à donner de fauxrenseignements. Lenregistrement de la population des secteursagricole et informel devrait savérer toutefois encore plus difficile.Les revenus de ces populations fluctuent et elles sont peu disposéesà déclarer spontanément leurs revenus réels et à verserrégulièrement des cotisations. Dès lors, lassurance maladie restesouvent volontaire pour ces catégories. Pour immatriculer lapopulation ou augmenter son taux dimmatriculation, des effortssupplémentaires de promotion sont donc nécessaires. Dans beau-coup de districts, cette nécessité dune promotion efficace na pasencore bien été comprise. Dans de nombreux régimes médicaux decoopératives rurales, la direction déployait des efforts pour augmen-ter le nombre daffiliés, mais ces efforts navaient lieu quune fois paran, un jour déterminé. Les gens qui voulaient saffilier plus tardnétaient plus admis. Cette rigidité lui a fait perdre beaucoupdaffiliés potentiels.Quatrièmement,beaucoup de problèmes sociaux peuvent ne pasavoir été discutés ouvertement, ce qui est un problème propre auxpays où la liberté politique est limitée. En Chine ou au Viet Nam, ilexiste des instances de discussion et il y a quelquefois de largesdébats aux niveaux inférieurs du gouvernement ou dans lesvillages. Toutefois, pour mieux évaluer les goulets détranglementmais aussi les opportunités, il faut quil y ait un débat politique etscientifique au plus haut niveau. Dans ces deux pays, on constateaussi une réticence des pouvoirs publics à adopter des positionspolitiques fortes sur les principes de lassurance sociale maladie.Parallèlement, la population peut avoir des aspirationsparticulières en matière de protection sociale mais éprouver desdifficultés pour les transmettre aux pouvoirs publics. Oncomprend par conséquent que labsence de débat politique puisseretarder le développement de lassurance sociale maladie.Résumé des facteurs de transitionvers lassurance sociale maladieLes difficultés rencontrées permettent aussi de se faire une idée desfacteurs qui faciliteraient la transition vers lassurance sociale mala-die. Le principe « apprendre en faisant » devrait en effet être un mode opératoire important dans le processus de développement delassurance sociale maladie. Comme la dit Confucius : « Apprendresans penser est du travail perdu ; penser sans travailler estpérilleux ».Un premier facteur est donc leniveaugénéraldes revenus.Unrevenu plus élevé implique, toutes choses égales par ailleurs, uneplus grande capacité à verser des cotisations dassurance maladie.Deuxièmement, il est essentiel davoir descapacités administratives  © Association internationale de la sécurité sociale, 2002Revue internationale de sécurité sociale, vol. 55, 212002 
c uoevtrru eopru les soins de sa scirueled sdnam eesman èrtidee tcue uesofmr rnians el dcoupbeauc A .étndragé tepoiml,  dceanrtstants acats exie expmeleitnp rass etient esncdos seidnyq lel eure arendcompent uplbri suoovxup é itilibsspoa  lmerialc eriaf ed dmes ans lemodésriobup scilêM .besoins aux pouvri eaptrd  ees sà e èrlireai fsenoitalupucitrap  de citée pocettei,srctaacapl  aupopitalrac  al upccteans rèéopr9te tst olppmene en déve de paysaf riovuop ruop éeisanrgno ioptrar légéne  ne tsteur sece ceon desse tne à leitnliéa rla dontisac uo ealru eevtrerseunivest lle c alcapa étil edpoa lapuonti f àiaere tnnerd eas voix dans la dée  dlecifiif dèsosser sel erttemmun  coms enurceéiéts co daluqnafoà emrtst eéj dtilaeria tnegénirt. Enfi au départ elémé,nu  nuaiancconfns le daia toi nuq euqlees difctirvoou pmegagneeffe tneeur du développe suplbci snef vae nclamae.dil  Itnem ed salarusosicuq eilit aopde lion inatterm seuqitilop snoisscuis des De.al soprup ecssiaer sont néouvertespop taluuq ral eetr ou pgrroseesc tol sexireà f ssur daionsisatlavé à sevitartss,nuveres ler ue sel sidna,tp uls adminifficultéruetfni el sces imt rtpomeoresl eurssectmel  forfnrotei P ulem.llt escanrtpoimtaler ec sed eviéconomie. Ce quie tsp reitentn ,emrtt ené lilaà rts utcud erl etrs oiefuttot enived lI .étéicosune n d seié auratilodieds ae ulee iv n fesurigtnedéifiova i snque noustielles see ssnerésiituqel imraptcarac sièisro T, ntmemeno ts reed.srgna cot lesionsisatte lr à uocerervec surtenf imeort aravlielru sudance maladie desssanaruL mleadal sceiaocel sapsyeid na sloppemen en dévedition eune congasiesd uqi lsenémfot  usiéln tsesua os nc ,iour es psantuffi20s  ,02aiels con ie Be.dilamae cnarussal rerég0220© A sscoaiitale, vol. 55, 21ed e al ucésétir ionernttinaalontn  amenveeu  R  un t  : perdéfirucés edicos étinaernt ie alontie pmoléyé ateitn urbainedoeuvrem al-niatnec ed  p70r ou 2t,à 0 evnend yoneenm ec u, avrmelinfo ruetces ud sétiivct aes dnsdas development in tador: E oconim c Vt.r oi PM.To. nori 05 ruopnec 79.7,n1  
 
rkYow NemangLo, driht eh .dlrow iaf es à éticapa clat  etéridalire ,epsnc moevtn peudre,ntenre ef nulbiaemel ,tnar pelti maunsoinEd atuuocrse . de resse niveau pontiacueiqitolmret ser enu ,sens le dantime seetuns uocnér,ea deé a  lcisoé ét tnes eddilotira demandes de la ter cépeiteva xun vuon elatipopuelruemlinu e edpe, ontiecotpre tnemevitceffe tuer des p entraîn namitrèorrgsèe ncrasoe de suasidalm ,elaicam e énulargae un vievende rdestu moêm eD .e al ,emig sOn9 ue qlenad na sel sapsye n développement, ua ubéded tna sesnéua qe-trngviMS .d Ar ceoNsuce u plagimen réeilognoMne tem ,veres lea  ls,nutuerp ya s àafbi(Jamaïque). Un alèdopa eporp éir éouditut en munpar ent tamm, nodaeim laaiels coceanurss ane uerérc ruop sitnesn être co devrontoptrnastoftr smidee efs enémqut a snrussannoossiac fnuvea,eritil setuot é sesohcocese pr La sus.ssnarcio uerecd isex dte festeac sruovafasirl tnles pays à bas rvenesu .aMsii  l,sruetcaf srueissoa  lntmeamot nl h sedtrno sap plu quehèseypotSA1P .Mtnem ed s,urou n aarleil riallueagel sapéveloppers, le de te ell an euq sont onibfas le sidpssoséà p alpeu de défenseurrianidro zessa edrennt edt ese snd omeyseis erple, faibses car  eseoen  lurmia riasop en unsecé effet tl est enlSA.MI vuerd  etraun  uteisexl I .esuac as redireve de veauu niéia eml boèl erpel tout progrès edivne tuqsa imisspoleibNo. nstoc à é tedrageuq malarès de disé riu féniiu l nesenev rdelusoabu ssed-ua uqud suoigem( oCééu  nér), sont sta Rica ed f elt neniarmblo) iereaiCo (ya ssrp isuep ulyenss movenuà rei ehcnart al ed crt one urieérnf
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents