8
pages
Français
Documents
1914
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
8
pages
Français
Ebook
1914
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié le
01 janvier 1914
Nombre de lectures
46
Langue
Français
Publié le
01 janvier 1914
Nombre de lectures
46
Langue
Français
Paul Delaunay
La bibliothèque d'un apothicaire Fertois (P.R.Verdier) à la fin du
XVIIIe siècle
In: Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, 2-3e année, N. 8, 1914. pp. 121-127.
Citer ce document / Cite this document :
Delaunay Paul. La bibliothèque d'un apothicaire Fertois (P.R.Verdier) à la fin du XVIIIe siècle. In: Bulletin de la Société d'histoire
de la pharmacie, 2-3e année, N. 8, 1914. pp. 121-127.
doi : 10.3406/pharm.1914.3878
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0995-838X_1914_num_2_8_3878N° 8 SO Avril 1914
+**±v-i*
LA
& »
^/sfoiredete^*
SIEGE SOCIAL Rncde)otqr.7.PAKIS
M. GUITARD, 7, rue de Jouy, M. TORAUDE, 23, M.H.GAUTIER, 4,
aven, de l'Observa- Paris, reçoit les ouvrages et Gde-Rue, Asniéres
toire,Paris, reçoit les la correspondance relative (Seine), reçoit les
dons d'objets d'art. aux séances et au bulletin. envois en espèces.
La Bibliothèque
d'un apothicaire fertois (P. R. Verdier)
a la fin du XVIIIe siècle.
Pierre-René Verdier, né le 29 juin 1750 à la Ferté- Bernard, au
Maine, et baptisé le même jour, était le onzième enfant de Jean
Verdier, maître chirurgien en cette ville, et de Marie-Thérèse
Paulus. Frère de Jean Verdier, avocat en parlement, docteur en
médecine et directeur d'institution à Paris * ; de Thomas-Denis
Verdier du Clos, maître en chirurgie, puis docteur en médecine
à la Ferté-Bernard 2 : de Florent-Louis Verdier, apothicaire à La
Ferté, Pierre-René suivit l'exemple de ce dernier, et s'établit
dans la même ville. Epoux de Louise-Geneviève Beaupère, il
en eut cinq enfants; l'un d'eux, Pierre-Louis, né le 16 août 1780,
eut plus tard, dans la capitale, une certaine célébrité comme
chirurgien-herniaire 3.
En 1789, Me Verdier l'apothicaire signait le cahier des doléan
ces de la Ferté-Bernard4. Il habitait encore cette ville en 1790,
(<) Voy. P. Delaunay, Vieux médecins sarthois, 2e série, Mamers et Le
Mans, 1912, in-8°. Un médecin pédagogue au xvme siècle, Jean Verdier.
(2) Ibid., Un édile Fertois : le docteur Verdier du, Clos.
(3) Voy. P. Delaunay : Un chirurgien herniaire de la marine, P,-L.
Verdier, in Bull, de la Société française d'Histoire de la Médec
ine, t. XI, n° 5. mai 1912, p 291-302.
(") Bei.lée et Duchbmin, Cahiers de plaintes et doléances des paroisses de
la province du Maine, t. II. Le Mans et Paris. 1887, in-8°, p. 298.
'\
\ \ * 122 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ
comme on peut le voir par l'avis suivant, qui témoigne à la fois
de son obligeance et de la variété de ses aptitudes :
« Le sieur Pierre-René Verdier, apothicaire, demeurant rue Brûlée,
ville et district de La Ferté-Bernard, offre ses services à ceux qui
voudroient faire l'acquisition de quelques biens nationaux et qui se
trouveroient trop éloignés pour se transporter sur les lieux lors des
adjudications ou qui désireroiont n'être pas connus. Il fera les sou-
inissiçns même dans son nom pour ceux qui le désireront ainsi Il
se chargera aussi de recevoir les traitemens de MM. les Ecclésiastiques
et de faire à la caisse du district les différens paiemens concernant
les acquisitions. Il prie les personnes qui lui écriront d'affranchir les
lettres. Il poursuit dans ce moment la vente de plusieurs objets. Le
Sr Verdier continue toujours de vendre avec succès le spécifique à
toutes espèces de fièvres réglées, particulièrement les fièvres quart
es '. »
En l'an vm, notre homme vivait retiré aux environs du Mans,
dans la commune d'Yvré-sur-Huisne, ci-devant Yvré-1'Évêque,
où, devenu sans doute agriculteur, il vendait le foin de ses prai
ries2. D'ailleurs, il conservait encore, en dehors de l'officine,
le souci d' «être utile à l'humanité souffrante» ; et les Affiches du
Mans annoncent que le citoyen Verdier continuera « à administ
rer son remède fébrifuge de son invention qui guérit toutes
sortes de fièvres les plus invétérées et les plus opiniâtres : le
succès obtenu depuis douze ans sur plus de six cens malades
en est un sûr garant, n'en ayant pas manqué un seul ; les enfans,
femmes enceintes et vieillards l'ont pris avec le même succès et
sans aucun inconvénient ; il rétablit même les forces d'une
manière surprenante 3 ».
Je ne sais où ni quand mourut M. Verdier l'apothicaire, et
son nom n'est point inscrit sur les registres de décès d'Yvré-
l'Évêque.
Un curieux hasard a voulu que le catalogue de la bibliothèque
de Verdier probablement écrit de sa main vint échouer
aux archives départementales de la Sarthe : c'est un petit cahier
manuscrit, de 12 feuillets, conservé sous le n° 1458 dans le fonds
municipal. Nous en reproduisons intégralement la teneur et
l'orthographe, tout en reconnaissant que le mode de classement
adopté par l'auteur est bien propre à faire frémir nos modernes
bibliothécaires. Il est vrai que nous ne chercherons point dans
ce document une leçon de bibliographie, mais seulement l'indice
(!) Affiches du Maine, 27 décembre 1790, n° 52, p. 207.
(2) du Mans, 15 nivôse an vin, n° 21, p. 81.
(') Affiches du 20 nivôse, an vm, n" 22, p. 86. D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 123
de ce que pouvait être à la fin du xvmc siècle la bibliothèque
d'un apothicaire de petite ville*.
On y verra que M. Verdier, joignant l'agréable à l'utile, savait
tempérer par les charmes des petits vers et des romans galants
l'aridité du Codex medicamentarius et des manuels courants ;
qu'il annonçait des vues non seulement sur son art, mais encore
sur le bien public et sur l'agriculture, dont on était alors fort
entêté : et la Maison rustique voisinait sur ses rayons avec le
Compte-rendu de M. Necker, les Crimes des papes, les Mémoires
de la Bastille, le Charles JX de M.-J. Ghénier, et les pamphlets
contre Terray. On ne saurait méconnaître, devant cet éclectisme,
que M. Verdier, membre du Tiers-État, n'eût été prédestiné à
devenir l'un des signataires des cahiers de 89, et qu'il n'ait
apporté dans l'appréciation des événements de ce temps l'ardeur
d'un apothicaire patriote et philosophe.
CATALOGUE
DES LIVRES DE LA BIBLIOTHÈQUE
de Pierre-René VERDIER
A
Abrégé de toute la Médecine Pratique, 7 vol. in-12 L L'Art du Dis
tillateur, 2 vol. grand in-8" 2. L'Agronome, 2 vol. in 8° 3. Anecdotes
de Médecine, 2 vol. in-12, rel. en parch. *. Amusemens des Eaux de
Passy, 3 vol. in-125. L'Agriculture el Maison Rustique, 1 vol. in-4°,
vieille édition de 1637 6. L'An Deux mille quatre cent quarante,- 1 vol.
in-8° 7. L'Apoticaire Français charitable, in-12 8. Aventures de
Londres, 2 parties reliées en 1 vol. petit in-129. L'Ami de la Fortune,
2 parties en 1 vol. in-12 1°. L'Amant mélamorphorsé ou les Plaisirs de
l'Amour, 2 parties en 1 vol.
(*) L'érudite obligeance de M. le D'' Dorveaux nous a été d'un précieux
secours pour maintes déterminations. Nous n'avons pu identifier plusieurs
ouvrages, Irop sommairement indiqués. Beaucoup d'autres onl élé trop souvent
réédités pour nous permettre d'assigner aux exemplaires de M. Verdier une date
précise. L'ensemble donne néanmoins à croire que le possesseur avait recueilli
une partie des livres de son père, le chirurgien Jean Verdier, et de son grand-
oncle le droguiste Gabriel Verdier, et qu'il ne prolongea point ses acquisitions
personnelles au delà de 1792.
(') Par J. Allen. C'est probablement l'édit. de Paris 1741. (2) L'Art du
distillateur et marchand de liqueurs considérées comme atirnens médica
menteux..., par Di buisson, ancien maître distillateur, Nyon, 1787. (3) Par
P. -A. Alletz. (4) De 1762. Attribué à Barbel du Bourg, par une super
cherie de Du Monghau, médecin des hôpitaux militaires de Douai, qui finit par
s'en avouer l'auleur (Cf. P. Delaunay, Vieux médecins mayennais, 2e série,
Laval, 1904, in-8". Barbeu du Bourg, pp. 19, 20). (s) Par Lassolle. Il y
aurait 2 éditions : Paris, 1787, 3 vol. in-12, et Paris-Lausanne, 1789, 3 vol. in-12
(d'après C. d'L... B