La violenceurbaine : aspectséthologiqueset cliniques
Prof Ph. Corten
1 Introduction 1 D'un point de vue clinique il n'existe pas une violence qui soit différente entre le milieu urbain et nonurbain. Les modalités de son expression, ses causes, ses facteurs peuvent être différents, mais son comportement est similaire. 2 La notion de violence implique un jugement de valeur. Le monde scientifique utilisera plutôt les termes‘attaque’, ‘passageà l’acte’ voire agressivité.
2 Facteurs
Divers facteurs sont évoquéspour expliquer la plus grandeprévalenced’actesviolents en milieu urbain : 1 la relative ANOMIE des grandes métropoles qui concentrent dans un même lieu des gens issus d’origines sociales, culturelles et ethniques différentes; chacun obéissant à des lois propres à son milieu. Afin qu’une cohabitation soit possible, il y aurait un nivellement par le bas des lois partagéespar tous et une plus grande toléranceface aux ‘déviances’. 2 la vie en milieu urbain signifie un plus grand état de TENSION dû à l’intrusion des autres dans son territoire (voir infra), au rythme de vie, aux nuisances et aux exigencesd’efficience maximale du monde contemporain. 3 le sentiment d’IMPUNITE serait renforcé par l’anonymat de la foule, la plus grande facilité à s’y fondre et la plus grande probabilité que dans celleci quelqu’un puisse nous ressembler. A cela s’ajoute l’ANOMIE et l’INDIFFERENCE COLLECTIVE. 4 l’INDIFFERENCE COLLECTIVE associée à la NUCLEARISATION des liens familiaux entraînerait la perte, pour la société et parfois l’individu (ex : psychotiques), de la fonction de premier cordon de sécurité de l’entourage immédiat. Par ailleurs BASCHWITZ a mis en évidence que dans les régimes à fortes connotations répressives, ce comportement est exacerbéjusqu’à la ‘panique muette’. 5 l’absence de ROLES ou de promessesréalistes de rôles à tenir ont été dénoncées par maints socioéconomistes(cfr : L’Economie contre la Culture) comme facteur incitant à desactes‘suicidaires’, l’individu n’ayant plus rien à perdre.